• Aucun résultat trouvé

Construction et propriétés élémentaires : cas stable

Dans le document Motifs des variétés analytiques rigides (Page 66-69)

1.3 Les catégories B 1 -homotopiques des k-variétés rigides

1.3.3 Construction et propriétés élémentaires : cas stable

k[U,U−1,T1,V] (V p−µU Tq

1)

k[U, U−1, W, S]

(Wd−µU)

=k{U, U−1, T1, V}

Vp−µU T1q [W, S]/(Wd−µU, Sp/d−T1Wt, Sq/d−V W−s).

CommeA0 est finie surA, c’est encore unek-algèbre affinoïde. Ainsi, pourr1, r2∈Nsuffisamment grand, l’algèbreA0 admet la présentation suivante :

A0= k{U, U−1, T1, V, πr1W, πr2S}

(Vp−µU T1q, Wd−µU, Sp/d−T1Wt, Sq/d−V W−s).

De la relationWd−µU = 0, on déduit que l’on peut choisir r1 = 0. D’autre part, la relation Vp−µU T1q = 0 peut être déduites des trois autres. Il vient que

A0= k{U, U−1, W, T1, V, πr2S}

(Wd−µU, Sp/d−T1Wt, Sq/d−V W−s) 'k{U, U−1, W}

(Wd−µU) {πr2S}hWt|Sp/dihW−s|Sq/di

=k{U, U−1, W}

(Wd−µU) {πr2S}hWdt|SpihW−sd|Sqi= k{U, U−1, W}

(Wd−µU) {πr2S}hµt|Spihµ−s|Sqi

=k{U, U−1, W}

(Wd−µU) {πr2S}hµtq|Spqihµ−sp|Spqi= k{U, U−1, W}

(Wd−µU) {πr2S}hµtq|Spqihµtq−1|Spqi

= k{U, U−1, W}

(Wd−µU) {πr2S}hµtq|Spqi= k{U, U−1, W}

(Wd−µU) {µ−t/pS}.

Les deux dernières égalités viennent du fait queµ∈k− {0}et quer2 est suffisamment grand. c.q.f.d.

AppelonsH lek-affinoïdeSpm(k{U, U−1, W}/(Wd−µU)) ˆ×k{U,U−1}Cet notonsw∈Γ(H,O)la classe deW. On a alors un morphisme fini

H{µ−t/pS} // Qrig(X) ˆ×B1

kB

qui est un isomorphisme au-dessus deB1k−o. Notonsh0:H{µ−t/pS} // B1k le morphisme canonique. Il s’agit donc de prouver que

(1.62) h0−1(∂B1k)⊗E // h0−1(B1−o)⊗E

est une équivalenceB1-locale. Remarquons pour cela que l’image deT dansΓ(H{µ−t/pS},O)est égale àU Sp/dw−t. La norme deT en un pointxde H{µ−t/pS}coïncide avec la norme de|S(x)| · |µ|−t/p. Ainsi, l’image inverse de∂B1 parh0 est lek-affinoïde∂B1H(o, µt/p). Le morphisme (1.62) se réécrit donc

∂B1H(o, µt/p)⊗E // (B1H(o, µt/p)−o)⊗E

Le résultat découle maintenant de la proposition 1.3.4. La preuve du théorème 1.3.11 est achevée.

1.3.3 Construction et propriétés élémentaires : cas stable

À partir de maintenant, on suppose que la catégorie de coefficients M est monoïdale symétrique et unitaire. On notera1son objet unité qu’on supposera dansE. En particulier, il est cofibrant et homotopiquement compact. (Ces hypothèses sur l’objet unité ne sont pas essentielles, mais sont satisfaites dans les exemples qui nous intéressent.)

On fixe un remplacement projectivement cofibrantT de

(1.63) A1Z⊗1cst

(A1Z−oZ)⊗1cst = Cofib((A1Z−oZ)⊗1cst→A1Z⊗1cst)

dansPreShv(Sm/Z,M). Pour des raisons techniques, on supposera même queT provient d’un remplacement projecti-vement cofibrantT0 deA1Z⊗1cst/(A1Z−oZ)⊗1cst dansPreShv(SmAf/Z,M)avecSmAf/Z⊂Sm/Zla sous-catégorie pleine des schémas affines et lisses sur Spec(Z). En d’autres termes, on fixe une équivalence faible de préfaisceaux T0 // A1Z⊗1cst/(A1Z−oZ)⊗1cst dansPreShv(SmAf/Z,M)avecT0 projectivement cofibrant et on poseT = aT0 avecale prémorphisme de sites (munis des topologies grossières)Sm/Z // SmAf/Z.9

On note Tan l’image deT dansPreShv(SmRig/k,M)par le foncteur « image inverse » associé à la composition des prémorphismes de sites

SmRig/k // Sm/k // Sm/Z.

C’est un remplacement projectivement cofibrant de (A1k)an⊗1cst/(A1k −o)an⊗1cst. La catégorie des Tan-spectres symétriques SpectΣTan(PreShv(SmRig/k,M)) sera munie de sa structure projective stable déduite de la structure projective B1-locale sur PreShv(SmRig/k,M). Cette structure de modèles sera simplement appelée la structure projectiveB1-locale stable. Pour la définition des catégories de spectres et la construction des structures de modèles stables, le lecteur pourra consulter [Ayo07b, Section 4.3].

Definition 1.3.19 — On note RigSHM(k) la catégorie homotopique de SpectΣTan(PreShv(SmRig/k,M)) relativement à la structureB1-locale stable. C’est la catégorie homotopique stable desk-variétés rigidesà coefficients dansM. Voici les cas les plus importants :

— LorsqueMest la catégorie des spectres symétriques, on notera simplementRigSH(k)la catégorie ainsi définie.

— LorsqueMest la catégorie des complexes de groupes abéliens (resp. de Λ-modules pour un anneau commutatif Λ) on noteraRigDA(k)(resp. RigDA(k,Λ)) la catégorie ainsi définie.

Pourp∈N, on dispose d’un foncteur « spectre de suspension »

SuspTan:RigSHM(k) // RigSHeffM(k).

Ce foncteur provient d’une adjonction de Quillen(SuspTan,Evp)avec Evp le foncteur qui à un Tan-spectre symétrique (En)n associe le préfaisceauEp. (On renvoie le lecteur à [Ayo07b, Définition 4.3.10] pour plus de détails.) SiX une k-variété rigide lisse, le motifdeX est leTan-spectre symétriqueSus0Tan(X⊗1cst)considéré dans RigSHM(k); il est notéM(X).

La catégorieRigSHM(k)est une catégorie triangulée monoïdale symétrique et unitaire (voir [Ayo07b, Théorème 4.3.76]). Par la proposition 1.3.6 et [Ayo07b, Lemme 4.3.34], on dispose d’une adjonction de Quillen

(Rig,Rig) :SpectΣT(PreShv(Sm/k,M)) // SpectΣTan(PreShv(SmRig/k,M)) induisant un foncteur triangulé et monoïdal

Rig:SHM(k) // RigSHM(k).

Considérons le foncteurcplη: Sm/k // SmRigqc/kqui à unk-schéma lisseX associe lak-variété rigide quasi-compacte (X//(π))η. NotonsTqcl’image inverse de T suivant la composition des prémorphismes de sites (munis des topologies grossières)

SmRigqc/k

cplη

//Sm/k //Sm/Z.

Alors, Tqc est un remplacement projectivement cofibrant de B1k ⊗1cst/∂B1k ⊗1cst dans PreShv(SmRigqc/k,M).

On note aussi Tqc l’image inverse de cet objet suivant le prémorphisme de sites SmRig/k // SmRigqc/k. C’est un remplacement projectivement cofibrant de B1k ⊗1cst/∂B1k⊗1cst dans PreShv(SmRig/k,M). On dispose d’une

9. Pour vérifier queaT0 // a(A1

Z1cst/(A1

ZoZ)⊗1cst) =A1Z1cst/(A1

ZoZ)1cstest une équivalence faible de préfaisceaux, on procède de la manière suivante. On peut trouver un carré commutatif dansPreShv(SmAf/Z,M)

A c //

B

(A1ZoZ)1cst //A1

Z1cst

avecAprojectivement cofibrant,cune cofibration projective et les flèches vertivales des équivalences faibles. On peut alors supposer que T0est la cofibre dec. Il vient queaT0est la cofibre dea(c). Le résultat s’obtient alors en appliquantaau carré ci-dessus et en utilisant le fait queapréserve les équivalences faibles entre préfaisceaux projectivement cofibrants.

Cet argument, convenablement adapté, montre aussi queTanest un remplacement projectivement cofibrant de(A1k)an1cst/(A1k o)an1cst.

transformation naturellecplη // Rig◦(−)η induite par le morphisme naturel de la proposition 1.1.31. On a alors un carré commutatif d’équivalencesB1-locales dansPreShv(SmRig/k,M):

Tqc B1 //

Tan

B1k⊗1cst

∂B1k⊗1cst // (A1k)an⊗1cst (A1k−o)an⊗1cst.

Par [Ayo07b, Proposition 4.3.42], on déduit une suite d’équivalences de Quillen à gauche relativement aux structures projectivesB1-locales stables

SpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M))

SpectΣTqc(PreShv(SmRig/k,M))

TanTqc

SpectΣTan(PreShv(SmRig/k,M)).

La catégorie RigSHM(k) est donc équivalente à la catégorie homotopique de SpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M)).

Pourp∈N, le diagramme de foncteurs de Quillen à gauche

(1.64) PreShv(SmRigqc/k,M)

SuspTqc

//

SpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M))

SpectΣTqc(PreShv(SmRig/k,M))

TanTqc

PreShv(SmRig/k,M)

SuspTqc 22

SuspTan //SpectΣTan(PreShv(SmRig/k,M))

est commutatif à2-isomorphisme près. L’intérêt de la catégorie de modèlesSpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M))vient de la caractérisation suivante de ses objets fibrants. (Ci-dessous,Hom(−,−)désigne le bifoncteur « homomorphisme interne » relativement à la structure monoïdale fermée surPreShv(SmRigqc/k,M).)

Proposition 1.3.20 — Un Tqc-spectre symétrique (En)n est fibrant pour la structure projective stable sur SpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M))déduite de la structure projectiveB1-locale surPreShv(SmRigqc/k,M)si et seule-ment si les conditions suivantes sont satisfaites :

(i) pour toutek-variété rigide quasi-compacte et lisseX, et toutn∈N, l’objet En(X)∈Ob(M)est fibrant, (ii) pour toutn∈N, le préfaisceauEn vérifie la propriété de Brown-Gersten (voir la définition 1.2.29),

(iii) pour toutek-variété rigide quasi-compacte et lisseX, et toutn∈N, le morphisme En(B1X) // En(X)est une équivalence faible deM,

(iv) pour tout n ∈N, l’adjoint du morphisme d’assemblage En // Hom(Tqc,En+1) est une équivalence faible de préfaisceaux (i.e.,(En)n est unΩT-spectre).

En particulier, la classe des objets stablementB1-fibrants dansSpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M))est stable par co-limites filtrantes.

Demonstration Seule la dernière assertion demande une preuve. En effet, il n’est pas tout à fait clair qu’une colimite deΩT-spectres est encore unΩT-spectre puisque le foncteurHom(Tqc,−)ne commute pas forcément aux colimites filtrantes. Toutefois, il suffira qu’il y commute à équivalences faibles près de préfaisceaux. On est ainsi ramené à vérifier que les foncteurs

homHo(PreShv(SmRigqc/k,M))(Tqc⊗X,−) :PreShv(SmRigqc/k,M) // Ab

commutent aux colimites filtrantes pour toutek-variété rigide quasi-compacte et lisseX. Ceci découle immédiatement du fait queTqc est faiblement équivalent à B1k⊗1cst/∂B1k ⊗1cst et que les colimites filtrantes sont exactes dans la

catégorie des groupes. c.q.f.d.

Corollaire 1.3.21 — La catégorie triangulée avec sommes infinies RigSHM(k) est compactement engendrée par les objets de la formeSuspTan(X⊗Acst) avecX une k-variété rigide quasi-compacte et lisse, etA∈E.

Demonstration Par le diagramme (1.64), il est équivalent de montrer que la catégorie triangulée avec sommes infinies RigSH0M(k) =HoB1−st(SpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M)))est compactement engendrée par les objetsSuspTqc(X⊗ Acst). On commence d’abord par montrer que ces objets sont compacts. Il est plus général de montrer que le foncteur (1.65) homRigSH0

M(k)(SuspTqc(X⊗Acst),−) :SpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M)) // Ab commute aux colimites filtrantes. Ce foncteur est la composition de

(1.66) SpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M))

LocB1−st //SpectΣTqc(PreShv(SmRigqc/k,M))

Evp

PreShv(SmRigqc/k,M) π0(A,Γ(X,−)) //Ab oùLocB1−st est un foncteur de remplacement stablementB1-fibrant. Par la proposition 1.3.7, la transformation natu-relleColimI◦LocB1−st // LocB1−st◦ColimIinduit des équivalences faibles de préfaisceaux niveau par niveau pour toute petite catégorie filtranteI. D’où le résultat recherché.

Pour terminer, il reste à vérifier que la familles des foncteurs (1.65) détecte les équivalences B1-locales stables. Il suffit pour cela de considérer les morphismes entres spectres fibrants pour la structureB1-locale stable. Le résultat

découle alors de la condition (iii) de la définition 1.2.31. c.q.f.d.

Remarque 1.3.22 — L’objet Sus1Tan(1cst)[2] sera noté 1(−1). Le produit tensoriel − ⊗1(−1) sera simplement noté −(−1). On définit par récurrence les foncteurs −(−n) pour n ∈ N. Par [Ayo07b, Corollaire 4.3.72], on a un isomorphisme canoniqueSuspTan(−)⊗SusqTan(−)'Susp+qTan(− ⊗ −). Le Tan-spectre symétrique SuspTan(X⊗Acst) du corollaire 1.3.21 est donc isomorphe àM(X)⊗Sus0Tan(Acst)(−p)[−2p] (qui est isomorphe à M(X)(−p)[−2p] lorsque A=1). Il découle aussi de [Ayo07b, Théorème 4.3.38] que le foncteur−(−1)est une auto-équivalence deRigSHM(k) dont l’inverse est donné par(Sus0Tan(Tan)⊗−)[−2]. Ceci permet donc de définir les−(n)pour toutn∈Z. Ces foncteurs sont appelés lestwists de Tate.

Lorsque kest d’égale caractéristique nulle et que sa valuation est discrète, on a un résultat plus précis.

Theoreme 1.3.23 — Supposons que k = ˜k((π)) avec ˜k un corps de caractéristique nulle. Avec les notations 1.2.35, la catégorie triangulée avec sommes infinies RigSHM(k) est compactement engendrée par les objets de la formeSuspTan(Qrigr (X, f)⊗Acst) avecX un ˜k-schéma lisse, f ∈Γ(X,O×),p∈N,r∈N− {0} etA∈E.

Demonstration NotonsT⊂RigSHM(k)la sous-catégorie triangulée avec sommes infinies engendrée par les objets de l’énoncé. En vue du corollaire 1.3.21, il suffit de montrer SuspTan(Y ⊗Acst) ∈ Ob(T) pour toute k-variété rigide quasi-compacte et lisse et p∈N. On utilise alors le foncteur triangulé SuspTan :RigSHeffM(k) // RigSHM(k)et le

théorème 1.2.36 pour conclure. c.q.f.d.

Dans le document Motifs des variétés analytiques rigides (Page 66-69)

Outline

Documents relatifs