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Construction de correspondances finies à homotopie près

Dans le document Motifs des variétés analytiques rigides (Page 173-182)

2.3 Invariance par homotopie et groupe de Picard relatif

2.3.2 Construction de correspondances finies à homotopie près

π0CorB(B, X)

−◦e

PicX¯0(X0) //π0CorB0(B0, X0) π0CorB(B0, X0)

(où l’on a utilisé les notations du lemme 2.3.11). En effet, soient (L, U, t) un objet de PICX¯(X) et V ⊂ X¯ un ouvert Zariski tel que U ⊂ Van et Γ(V,O) ⊂ Γ(U,O) est dense. On a Cycl(L, U, t) = Cycl(s) avec s ∈ Γ(V,L) une approximation suffisamment bonne det ∈ Γ(U,L)relativement à la norme résiduelle sur Γ(U,L) induite par un système de générateurs(g1, . . . , gn)avecgi ∈Γ(V,L)(voir la première étape). Notons U0 = (U׈BB0)red,V0 = (V×BB0)redetL0=L⊗OX¯OX¯0, le « pull-back » deL àX¯0. Le morphismeΓ(U,L) // Γ(U0,L0)est contractant si l’on munitΓ(U0,L0)de la norme résiduelle induite par le système de générateurs(g01, . . . , g0n)avecg0i l’image degi

dansΓ(V0,L0). On peut donc supposer queCycl(L0, U0, t0) = Cycl(s0)oùs0est l’image desdansΓ(V0,L0). Il s’agit alors de montrer l’égalitéCycl(s)◦e= Cycl(s0)entre cycles surX¯0.

On a vu au cours de la preuve du lemme 2.3.11 que la formule de Serre pour les « pull-back » des correspon-dances finies de CorB(B, X) ne fait intervenir que les multiplicités géométriques (i.e., les longueurs des anneaux locaux aux points génériques des composantes irréductibles du « pull-back » schématique). Le résultat découle alors immédiatement de la définition deCycl(s)etCycl(s0)en terme des pôles et des zéros de sections sets0.

Étape 4 : Grâce à l’étape précédente, le morphismePicX¯(X) // π0CorB(B, X), construit dans les deux premières étapes, se factorise d’une manière unique par un morphisme

PicBX¯1(X) // π0CorB(B, X).

(On utilise pour cela que l’associationB0 π0CorB0(B0, X׈BB0)est un préfaisceau invariant par homotopie.) Pour conclure, on montrera que le morphisme ci-dessus fournit un inverse à gauche et à droite du morphismec`de l’énoncé.

SoitZ ⊂X =B׈BX une correspondance finie élémentaire. L’élément c`([Z])est donné par un triplet(I, U, t) comme dans la proposition 2.3.8. Dans ce cas,tprovient d’un voisinage Zariski affine deX¯an−X. Par construction, l’élémentCycl(c`([Z]))∈π0CorB(B, X)est donc donné par la classe deCycl(t) = [Z]∈CorB(B, X).

Réciproquement, partons d’un objet(L, U, t)dePICX¯(X). Soits∈Γ(V,L)comme dans la première étape de la preuve. On a clairementc`(Cycl(s)) = (L, U, s). Il s’agit donc de montrer que (L, U, t) = (L, U, s) dansPicBX¯1(X).

Avec les notation de la deuxième étape, considérons la section τ s+ (1−τ)t∈ Γ(U׈BB1B,L). D’après la première étape, on peut choisirssuffisamment proche detde sorte que|(t−s)/t|<1. Dans ce cas, on a pourx∈U׈BB1B,

τ s+ (1−τ)t

t (x)

>0.

On conclut queτ s+ (1−τ)test une trivialisation du « pull-back » deL à U׈BB1B. On dispose donc d’un triplet (L, U׈BB1B, τ s+ (1−τ)t)

qui fournit une homotopie de(L, U, t)à (L, U, s). Ceci termine la preuve du théorème. c.q.f.d.

2.3.2 Construction de correspondances finies à homotopie près

Dans ce paragraphe, on utilisera l’isomorphisme du théorème 2.3.12 pour construire des correspondances finies à homotopie près entre ouverts affinoïdes de (P1k)an. On dispose de trois points canoniques deP1k, à savoir0 = [1 : 0], 1 = [1,1]et∞= [0 : 1]. On identifieA1k= Spec(k[t])avecP1k− {∞}de la manière usuelle.

Soient V ⊂X ⊂(P1k)an des ouverts quasi-compacts. LorsqueV est contenu dans l’intérieur deX relativement à (P1k)an, on écrira simplement V bX au lieu de V b(P1k)an X (voir la proposition 2.1.13). On aura besoin du lemme suivant.

Lemme 2.3.13 — Tous les ouverts quasi-compacts stricts de(P1k)ansont des ouverts affinoïdes presque rationnels.

Demonstration Soit U un ouvert quasi-compact strict de (P1k)an. On montrera que U est affinoïde et presque rationnel en deux étapes.

Étape 1 :Soitl/kune extension finie galoisienne de groupe de GaloisG. On suppose que l’ouvertU⊗ˆkl de(P1l)anest affinoïde et presque rationnel. Nous allons montrer qu’il en est de même de l’ouvertU.

Le fait que U est affinoïde est clair puisqueU s’identifie à(U⊗ˆkl)/G qui est donné par le spectre maximal de la k-algèbre affinoïdeΓ(U⊗ˆkl,O)G. Il reste donc à montrer queU est presque rationnel. Pour cela, on se donne un ouvert affineV10 ⊂P1l tel queV10ancontientU⊗ˆkletΓ(V10,O) // Γ(U⊗ˆkl,O)est d’image dense. On poseV0=T

g∈G gV10. On a encore une inclusionU⊗ˆkl⊂V0anetΓ(V0,O) // Γ(U⊗ˆkl,O)est d’image dense. CommeV0 est invariant par l’action de G, il existe un ouvert affine V ⊂P1k tel queV0 =V⊗ˆkl. On a clairementU ⊂Van. Nous allons montrer queΓ(V,O) // Γ(U,O)est d’image dense.

Soitf ∈Γ(U,O). Commel/kest une extension séparable, le morphisme trace tr : Γ(U⊗ˆkl,O) // Γ(U,O),

L’inégalité triangulaire ultramétrique nous donne |f−f| ≤. Ceci montre que l’image de Γ(V,O)est dense dans Γ(U,O).

Étape 2 :Par l’étape précédente, on peut remplacer U parU⊗ˆkl pour n’importe quelle extension finie séparablel/k.

CommeU est un ouvert quasi-compact et strict, il existe des points fermés dans(P1k)an−U à corps résiduel séparable surk. (En effet, toutek-variété rigide lisse non vide, en l’occurrence l’ouvert admissible(P1k)an−U ⊂(P1k)an, possède des points fermés à corps résiduel séparable surk.) Quitte à étendre les scalaires suivant une extension séparablel/k suffisamment grande, on peut donc supposer que(P1k)an−U contient des points k-rationnels. Quitte à remplacerU par son image par un automorphisme deP1k, on peut même supposer que ∞ ∈(P1k)an−U, ce qui revient à dire que U ⊂(A1k)an. Grâce au corollaire 2.1.3, on peut alors supposer (quitte à étendre les scalaires encore une fois) que

U =a Jα. Ceci montre en particulier queU est affinoïde.

Pour démontrer queUest presque rationnel, nous raisonnons par récurrence sur le nombre de composantes connexes deU, i.e., sur le cardinal deI. On divise l’argument en sous-étapes.

Sous-étape 2.1 :On traite ici le cas où U est connexe. Dans ce cas, on a :

Sous-étape 2.2 : À partir de maintenant on suppose que U possède au moins deux composantes connexes, i.e., que card(I)≥2. Le but de cette sous-étape est de se ramener au cas où l’enveloppe localement convexe U\ (avecU vu comme ouvert quasi-compact de(A1k)an) admet, elle aussi, au moins deux composantes connexes. (Pour la notion de convexité, voir la définition 2.1.4.)

On suppose donc que U\ est connexe et on explique comment modifierU afin de rendre U\ non connexe. Il est facile de voir queU\ est connexe si et seulement si il existeα¯∈I tel queB1k(oα, Rα)⊂B1k(oα¯, Rα¯)pour toutα∈I.

Considérons l’inversion τ sur A1k −o = Gmk, i.e., l’automorphisme donné sur les points k-rationnels par τ(x) = x−1. Remarquons que o 6∈ U. On peut donc appliquer τ à U et obtenir un nouvel ouvert quasi-compact τ(U) de

(A1k −o)an. Nous allons montrer que l’enveloppe localement convexe de τ(U) n’est pas connexe. Cela établira la sur une boule contenue dans le complémentaire de la bouleB1k(o, rβ−1¯ ). Or, il est facile de vérifier que

τ(B1k(oα, Rα)) =B1k(o−1α , Rα

|oα|2).

Le résultat découle maintenant des inégalitésRα<|oα|< rβ¯. (La première inégalité traduit le fait queo6∈B1k(oα, Rα) et la seconde inégalité traduit l’inclusionB1k(oα, Rα)⊂B1k(xβ¯, rβ¯).)

Sous-étape 2.3 :Grâce à la sous-étape 2.2, il suffit de traiter le cas oùU\possède au moins deux composantes connexes.

Il existe un sous-ensembleI+⊂Itel que

U\= a

α∈I+

B1k(oα, Rα).

Les éléments deI+ correspondent aux boules maximales (pour l’inclusion) parmi lesB1k(oα, Rα).

Soitoun point quelconque deA1(k)(par exemple le zéro de la droite affine) et soitR∈ |k×|suffisamment grand de sorte queU\ soit contenu dansB1k(o, R). On pose rationnels. Or, il est clair que W possède strictement moins de composantes connexes que U; il est donc presque rationnel par l’hypothèse de récurrence. Pour terminer, il reste à traiter le cas où U est localement convexe, ce qui sera fait dans la sous-étape suivante.

Sous-étape 2.4 : Cette sous-étape est indépendante des trois précédentes. Ici, on traite le cas où U = U\, i.e., U =

`

α∈IB1k(oα, Rα). Pour montrer que U est presque rationnel, on vérifiera une propriété plus précise. En effet, on montrera quek[t]est dense dansΓ(U,O). On raisonne par récurrence sur le cardinal deI. (Il s’agit là d’une nouvelle récurrence, indépendante de la récurrence précédente.)

Lorsque I est un singleton, il n’y a rien à montrer. On suppose donc que I contient au moins deux éléments. On notem= minα6=α0|oα−oα0|et on fixe un couple(γ, γ0)∈I2qui réalise ce minimum.

Lorsque l’ouvert U0 est strictement inclus dans U, on peut utiliser l’hypothèse de récurrence pour conclure. On peut donc supposer queU =U0. Autrement dit, il nous reste à traiter le cas où|oα−oα0|=mpour toutα6=α0. Soit

L’anneauΓ(T,O)s’identifie alors à lak-algèbre affinoïde

k{R−1t,(λm|I|−1)−1z}

z−Q

α∈I(t−oα) . Il s’ensuit que k[t] ' k[t, z]/(z−Q

α∈I(t−oα)) est dense dans Γ(T,O). Pour terminer, il suffit de remarquer que Γ(T,O) = Q

αΓ(B1k(oα, λ),O) est dense dansΓ(U,O) =Q

αΓ(B1k(oα, Rα),O) puisque, pour chaqueα∈ I, le sous-anneauΓ(B1k(oα, λ),O)est dense dansΓ(B1k(oα, Rα),O). Le lemme est démontré. c.q.f.d.

Definition 2.3.14 — SoientX0⊂X⊂(P1k)andes ouverts affinoïdes. On dit que l’ouvert affinoïde X0est large dansX, et on écrit X0@X, s’il existe un ouvert affinoïdeV bX tel queX=X0∪V.

Proposition 2.3.15 — SoitX ⊂(P1k)an un ouvert affinoïde et soitX0@X un ouvert affinoïde large dans X. On suppose qu’il existe un 0-cycle dans P1k de degré 1 et à support disjoint de X. Alors, l’inclusion X0 ,→X admet une section dans π0RigCor(k)

X //X0

X.

Plus précisément, soitV bX tel que X =X0∪V et notons I(∆)l’idéal de définition du graphe ∆ ⊂X׈k(P1k)an de l’inclusionX ,→(P1k)an. Alors, une trivialisation deI(∆)au-dessus deX׈kV détermine une telle section.

Demonstration D’après le lemme 2.3.13, tout ouvert quasi-compact strict de(P1k)anest affinoïde et presque ration-nel. Il vient queP1k est une bonne compactification de tous ses ouverts stricts non vides. Notons j l’inclusion de X0 dansX. On dispose d’un diagramme commutatif de groupes abéliens

π0Cor(X, X0)

j◦−

π0CorX(X, X׈kX0) c` //

j◦−

PicB1

kP1k(X׈kX0)

j

π0Cor(X, X) π0CorX(X, X׈kX) c` //PicB1

kP1k(X׈kX).

Il s’agit de construire une correspondance finieα∈π0CorX(X, X׈kX0)telle quej◦α= [idX]. Il suffit pour cela de construireβ∈PicB1

kP1k(X׈kX0)tel que j(β) =c`[idX]. On fera cela en deux étapes.

Étape 1 : SoitU ⊂(P1k)an un ouvert affinoïde tel que(P1k)an=X∪U et V ∩U =∅. (Un telU existe carV bX.) Dans cette étape, nous allons construire un voisinage affinoïdeU0⊂X׈kU deX׈k((P1k)an−X)ne rencontrant pas la diagonale∆⊂X׈kX et tel queX׈kV `U0 est presque rationnel.

On note Z = (X׈kU)∩∆. Rappelons que l’idéal de définition de la diagonale de P1k ×k P1k est isomorphe, en tant que OP1k×kP1k-module, au produit extérieur OP1k(−1)k OP1k(−1). Puisque X (resp. U) est un ouvert strict, une puissance suffisamment divisible de la restriction de OP1k(−1) à X (resp. U) est libre. (En effet, on peut écrire (OP1k(−1))[k(x):k] ' I(x) avec x un point fermé de P1k qui n’appartient pas à X (resp. U) et I(x) son idéal de définition.) Il s’ensuit qu’une puissance suffisamment divisible de I(Z) est un idéal principal. Il existe donc g ∈ Γ(X׈kU,O) tel que Z = ((X׈kU)/(g))red. D’après le lemme 2.3.10, pour ∈ |k×| suffisamment petit, on a DX׈kU(|g) ⊂X׈k(X∩U). Il s’ensuit queU0 = DX׈kU(g|) est un voisinage affinoïde deX׈k((P1k)an−X)ne rencontrant pas la diagonale∆⊂X׈kX.

Il reste à voir que X׈kV `U0 est presque rationnel. D’après le lemme 2.3.13, on sait que X׈k(V `U) est presque rationnel. On peut donc trouver un ouvert Zariski affineW ⊂X×kP1kavecWancontenantX׈k(V ` U)et tel que le morphismeΓ(W,O) // Γ(X׈k(V `U),O)est d’image dense. En particulier, on peut trouverh∈Γ(W,O) tel que|h|X׈kV −1|<1et |h|X׈kU−g|< . On a alors

X׈kV a

U0= DX׈k(V `U)(h|).

(Bien entendu, pour que l’égalité ci-dessus soit vraie, il faut que <1.) Ceci montre que l’analytifié de l’ouvert affine W0=W[1/h]contientX׈kV `U0 et que le morphismeΓ(W0,O) // Γ(X׈kV `U0,O)est d’image dense.

Étape 2 : Puisque X׈kV `U0 est presque rationnel, il en est de même de U0. De plus, U0 ne rencontre pas la diagonale∆⊂X׈kX. Il s’ensuit quec`[idX]est représentée par le triplet(I(∆), U0,1) (voir la proposition 2.3.8).

Étant donnée une trivialisationt:OX׈kV

// I(∆)|X׈kV, on peut considérer l’objet (I(∆), X׈kV a

U0, ta 1)

de PICkP1

k(X׈kX0). La classe β de cet objet conviendra clairement. Ainsi, pour conclure, il reste à justifier l’existence de telles trivialisations. Il suffit pour cela de voir que l’idéalI(∆)|X׈kX est principal.

Comme dans l’étape précédente, on utilise le fait que l’idéal de définition de la diagonale deP1k×kP1kest isomorphe, en tant queOP1k×kP1k-module, au produit extérieurOP1k(−1)kOP1k(−1). Il est donc suffisant de montrer que la restriction

Le théorème suivant est l’analogue rigide de [MVW06, Lemma 22.4].

Theoreme 2.3.16 — SoitX ⊂(P1k)anun ouvert affinoïde tel que P1k possède un0-cycle de degré1 et à support disjoint de X. SoientX0, Y ⊂X des ouverts affinoïdes tels queX =X0∪Y. On poseY0=X0∩Y. On suppose que X0@X etY0@Y. Alors le complexe de Mayer-Vietoris

(2.55) Y0 // X0⊕Y // X

est contractile dansπ0RigCor(k).

Demonstration La preuve consiste à construire une homotopie entre l’identité et le morphisme nul. Cette homotopie aura la forme

aveci1,i2,j1etj2 les inclusions évidentes, eta,betpdes correspondances finies à homotopie près qui seront définies ci-dessous. Les relations à vérifier sont (en notations matricielles) les suivantes :

j1 j2

On prendra pourala section àj1construite dans la proposition 2.3.15. Rappelons la construction dea. SoitW bX un ouvert affinoïde tel queX =X0∪W. FixonsU ⊂(P1k)anun ouvert affinoïde tel que(P1k)an=X∪U etW∩U =∅.

SoitU0⊂X׈kU un voisinage affinoïde deX׈k((P1k)an−X)ne rencontrant pas la diagonale∆⊂X׈kX et tel que X׈kW `

U0 est presque rationnel. (L’existence d’un telU0 a été démontrée dans la première étape de la preuve de la proposition 2.3.15.) Soit enfint:OX׈kW est presque rationnel. (L’existence d’un telV0 a été démontrée dans la première étape de la preuve de la proposition 2.3.15.) On pose alors

commute. En effet, les deux compositions possibles dans ce carré sont données par

Les deux dernières relations se traduisent par la commutation du diagramme suivant

(2.56) Y0 b◦i2−1 //

Pour construire un telp, on calculera d’abord les images des correspondances finiesa◦j1−1 etb◦i2−1 dans les groupes de Picard relatifs rendus invariants par homotopie. On a

c`(a◦j1) =

X0׈kV est presque rationnel. (L’existence d’un tel W0 a été démontrée dans la première étape de la preuve de la proposition 2.3.15.) Remarquons que la stabilité par intersection et changement de base entraîne que les ouverts W0 `X0׈XU0 et Y0׈YW0 ` Y0׈Y V0 sont également presque rationnels. (Pour le premier ouvert, on a supposé queU ⊂V ce qui est clairement loisible.) AlorsI(∆)admet une trivialisation canonique au-dessus deW0 et on peut voirt|W0 comme une fonction inversible surW0. On obtient donc

c`(a◦j1−1) =

Proposition 2.3.17 — SoientX⊂(P1k)anun ouvert quasi-compact strict. On suppose donnés des sous-affinoïdes Z⊂B0 ⊂B ⊂X

tels que les conditions suivantes sont satisfaites.

— Le sous-affinoïdeZ est étale au-dessus de Spm(k). (En particulier, il est fermé dansX, réduit et de dimension nulle.) Les sous-affinoïdesB etB0sont ouverts, quasi-compacts et contenus dans l’intérieur deX (ce qui revient à dire queBbX).

— Il existe une rétraction q : B // Z (à l’inclusion évidente) qui fait de B et B0 des boules de Tate relatives au-dessus deZ. On note alorsB⊂B et B0◦⊂B0 les plus grandes boules ouvertes relatives de centreZ.

— Sikest d’égale caractéristique nulle, alorsP1k possède un0-cycle de degré1et à support disjoint deX−B. Si la caractéristique résiduelle dekest non nulle, alors P1k possède un pointk-rationnel n’appartenant pas à X.

Alors, l’inclusionX−B,→X−B0◦ induit un isomorphisme dansπ0RigCor(k).

Demonstration On divise la preuve en plusieurs parties. Dans la partie A, on utilisera la théorème 2.3.16 pour se ramener au cas oùX est contenu dans(A1k)an. La preuve dans ce cas occupe les parties B, C et D.

Lorsque la caractéristique résiduelle de k est non nulle, l’hypothèse (a) a été imposée dans l’énoncé. On peut donc supposer que k est d’égale caractérsitique nulle. Supposons que ni l’hypothèse (a) ni l’hypothèse (b) n’est vérifiée.

Alors, tous les points k-rationnels de P1k sont dans B. En fait, on a mieux : tous les points k-rationnels de P1k sont dansq−1(Z(k))qui est une somme disjointe de boules de Tate centrées en les pointsk-rationnels deZ. Pour montrer que l’hypothèse (c) est vérifiée, il suffit alors de montrer qu’il faut au moins deux boules de Tate pour contenir tous les pointsk-rationnels deP1k. Voici un argument : soitB0⊂P1k une boule de Tate et montrons que l’ouvert admissible P1k−B0possède au moins un pointk-rationnel. On peut supposer que∞ ∈B0car sinon il n’y a rien à démontrer. Il s’ensuit queP1k−B0est contenu dans(A1k)an. De plus, il existe une extension finie galoisiennel/ktelle que(P1k−B0) ˆ⊗kl est une boule de Tate ouverte, i.e.,(P1k−B0) ˆ⊗kl'B1l(z0, λ). On vérifie alors, comme dans la preuve de la proposition 2.1.5, que [l : k]−1P

g∈Gal(l/k)g·z0 est encore dans B1l(z0, λ) et qu’il descend en un point k-rationnel deP1k−B0. (Notons que cet argument requiert quek est d’égale caractéristique nulle.)

Rappelons que le but dans cette partie consiste à se ramener au cas oùX⊂(A1k)an. Si l’hypothèse (a) est satisfaite, on peut (sans altérer le contenu de l’énoncé) remplacer X par son image par un automorphisme de P1k pour avoir

∞ 6∈X comme souhaité. Dans la suite, nous allons montrer comment ramener la proposition sous l’hypothèse (b) ou (c) à la proposition sous l’hypothèse (a).

On traite d’abord le cas de figure (b). Supposons donc queX−B possède un pointk-rationnel. Quitte à remplacer X par son image par un automorphisme de P1k, on peut supposer queo∈X−B, avecole zéro deA1k. Pour∈ |k×| suffisamment petit, on a B1k(o, ) b X −B et B b X −B1k(o, ). Notons X0 = X −B1k(o, 0) et Y = B1k(o, ) avec0 < 0 < suffisamment petits. Alors, les conditions d’application du théorème 2.3.16 sont satisfaites pour les recouvrements

X−B= (X0−B)∪Y et X−B0◦= (X0−B0◦)∪Y.

(Noter que le complémentaire deX−B0◦possède, lui aussi, un0-cycle de degré1. En effet, lep.g.c.d.des degrés des points fermés deB est égal aup.g.c.d.des degrés des points deZ qui est aussi égal aup.g.c.d.des degrés des points fermés deB0◦.) En posantY0=Cr1k(o, 0, ) =B1k(o, )−B1k(o, 0), on a donc un morphisme de suites exactes scindées dansπ0RigCor(k):

0 //Y0 //(X0−B)⊕Y //

X−B //

0

0 //Y0 //(X0−B0◦)⊕Y //X−B0◦ //0.

Ceci montre qu’il est suffisant de démontrer la proposition dans le cas deX0(i.e., queX0−B,→X0−B0◦induit un isomorphisme dansRigCor(k)). Or, par construction, on ao6∈X0 et on peut travailler sous l’hypothèse (a).

On passe maintenant au cas de figure (c). Supposons doncZ(k)contient au moins deux éléments. Quitte à remplacer X par son image par un automorphisme de P1k, on peut supposer que o ∈ Z, avec o le zéro de A1k. La composante connexe de B (resp.B0) contenanto est une boule de Tate B1k(o, u)(resp. B1k(o, u0)). On poseB1=B−B1k(o, u) et B10 =B0−B1k(o, u0). On peut alors factoriser l’inclusionX−B,→X−B0◦de la manière suivante

(X−B1k(o, u))−B1,→(X−B1k(o, u))−B0◦1 ,→(X−B1k(o, u0))−B10◦.

Il est donc suffisant de montrer que chacune des inclusions ci-dessus induit un isomorphisme dansπ0RigCor(k). Or, la première inclusion est du même type que celle considérée dans l’énoncé. De plus, le complémentaire deX−B1k(o, u) dans(P1k)anpossède un pointk-rationnel, à savoiro. L’hypothèse (a) est donc satisfaite dans ce cas.

À présent, il reste à traiter l’inclusionQ0= (X−B1k(o, u))−B10◦,→Q00= (X−B1k(o, u0))−B10◦. On pose Q=Q0∪B1k(o, u) =Q00∪B1k(o, u0) =X−B10◦.

De l’hypothèseB bX, on déduit queB1k(o, u)bQ. On peut donc trouverv∈p

|k×|, avecv > u, tel queB1k(o, v)bQ.

Remarquons queB1k(o, v)∩Q0=Cr1k(o, u, v)etB1k(o, v)∩Q00=Cr1k(o, u0, v). Les recouvrementsQ=Q0∪B1k(o, v) = Q00∪B1k(o, v)vérifient les conditions d’application du théorème 2.3.16. (Le fait queZ(k)−osoit non vide assure que le complémentaire deQpossède un pointk-rationnel et supporte donc un0-cycle de degré1.) Il s’ensuit un morphisme de suites exactes scindées

0 //Cr1k(o, u, v) //

Q0⊕B1k(o, v) //

Q //0

0 //Cr1k(o, u0, v) //Q00⊕B1k(o, v) //Q //0.

Il est donc suffisant de montrer que la première flèche verticale induit un isomorphisme dans π0RigCor(k). Or, l’inclusionCr1k(o, u, v),→Cr1k(o, u0, v)est du même type que celle considérée dans l’énoncé avec X =B1k(o, v), B = B1k(o, u)et B0=B1k(o, u0). Ceci permet de conclure.

À partir de maintenant, on suppose que X ⊂ (A1k)an. Dans le reste de la preuve, l/k désignera une extension finie séparable qui contient une extension galoisienne engendrée par les corps résiduels des points deZ. Pour une telle extensionl/k, on peut écrire

U sont affinoïdes et presque rationnels. (En particulier,P1k est une bonne compactification deX,X−B etX−B0◦, mais on le savait déjà.)

Notonsj:X−B,→X−B0◦ l’inclusion évidente. Il s’agit de construire une correspondance finie α∈Cor(X−B0◦, X−B) =CorX−B0◦(X−B0◦,(X−B0◦) ˆ×k(X−B)) qui soit un inverse àj à homotopie près. On dispose d’un diagramme commutatif

π0CorX−B X−B,(X−B) ˆ×k(X−B)

Les homomorphismesc`sont inversibles par le théorème 2.3.12. Dire queαest un inverse àjà homotopie près revient à dire quej(α) = [idX−B]et j◦α= [idX−B0◦]. Il suffit alors de construire

β ∈PicB(X−B1 0◦kP1k((X−B0◦) ˆ×k(X−B)) tel quej(β) =c`[idX−B]etj(β) =c`[idX−B0◦].

Partie C :Pour B00∈ {B, B0}, nous allons décrire un représentant de l’image de l’identité deX−B00◦ parc`. (Dans cette partie, tous les objets construits seront désignés avec un «00» puisqu’ils seront relatifs àB00; dans la partie D ci-dessous, nous spécialiserons aux casB00=B0 et B00=B en remplaçant le «00» par «0» ou par rien.)

On note ∆ la diagonale de P1k ×kP1k et I ⊂ OP1k×kP1k son idéal de définition. Comme dans la première étape de la preuve de la proposition 2.3.15, on construit un ouvert affinoïde V ⊂ X׈kU contenant X׈k((P1k)an−X), disjoint de∆an∩(X׈k(P1k)an)et tel queV `X׈kB00⊂X׈k(P1k)anest presque rationnel. (Remarquons que siV convient pourB, il convient aussi pourB0 de sorte qu’on peut choisirV indépendamment du choix deB00.) On note W00= (X−B00◦) ˆ×XV = ((X−B00◦) ˆ×k(P1k)an)∩V.

Considérons le domaine affinoïdeE00⊂(X−B00◦) ˆ×kB00 donné par E00(l) = a

z∈Z(l)

{(x1, x2); |x1−x2|=|x1−z|et|x2−z| ≤rz00}

pour toute extension finiel/k (comme ci-dessus) avecx1 un pointl-rationnel de X−B00◦ et x2 un pointl-rationnel deB00. Remarquons que l’égalité|x1−x2|=|x1−z|entraîne l’inégalité|x1−x2| ≥r00z. (En effet,|x1−z| ≥rz00carx1

appartient àX−B00◦.) Ceci montre queE00 ne rencontre pas la diagonale∆.

Vérifions à présent que E00 contient (X−B00◦) ˆ×kB00◦. Un point l-rationnel de (X−B00◦) ˆ×kB00◦ est un couple (x1, x2)vérifiant|x1−z| ≥ rz00 pour toutz∈Z(l)et |x2−z|< rz00 pour au moins unz∈Z(l). Or si |x2−z0|< r00z0, avecz0∈Z(l), on a|x1−z0|>|x2−z0|ce qui entraîne |x1−x2|=|x1−z0|comme souhaité.

On déduit de ce qui précède que W00`

E00 est un voisinage affinoïde de (X−B00◦) ˆ×k((P1k)an−(X−B00◦))ne rencontrant pas∆. Par ailleurs, remarquons que l’ouvertE00 ⊂(X−B00◦) ˆ×kB00 coïncide avec le domaine rationnel D(X−B00◦) ˆ×kB00(g|1) où g ∈ Γ((X−B00◦) ˆ×kB00;O) est la fonction qui vaut tt1−t2 comme dans la première étape de la preuve de la proposition 2.3.15. Ainsi, on peut représenter l’élémentc`[idX−B00◦] par le triplet

(2.57)

I|(X−B00◦kP1k, W00a E00,1 avec1∈Γ(W00`E00,I) = Γ(W00`E00,O)la section unité.

Partie D : Nous allons déformer à homotopie près le représentant (2.57) de c`[idX−B00◦]. On considère pour cela le triplet aussi presque rationnel en raisonnant comme dans la première étape de la preuve de la proposition 2.3.15.

En spécialisant enx0= 0etx0= 1, on voit que (2.58) fournit une homotopie entre (2.57) et générateur deI|F. On a en fin de compte les égalités suivantes :

j(β) =j

dans les groupes de Picard relatifs rendusB1-invariants. c.q.f.d.

2.4 Cohomologie Nisnevich d’un préfaisceau avec transferts, surconvergent

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