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EXPLORATION GÉNÉALOGIQUE DU JOURNAL INTIME MANUSCRIT

CHAPITRE 4 ANAÏS NIN : L'IMPOSSIBLE TRANSPARENCE À SO

4.2 UNE PUBLICATION ANTHUME

4.2.1 L E JOURNAL INTIME COMME ŒUVRE MAÎTRESSE

a. Entrée du 10 janvier 1937

Nous avons choisi d'analyser l'entrée du 10 janvier 1937568 car elle nous semblait particulièrement pertinente pour introduire notre réflexion sur le journal d'Anaïs Nin. Dans cet extrait, elle se positionne en effet face à l'écriture diaristique, et traduit sa perception de ce qui deviendra son œuvre centrale. Nous souhaitions dès à présent poser ce qui a amené cet écrivain à privilégier le journal, afin d'appréhender au mieux les motivations profondes qui l'ont poussée à envisager sa publication.

une version expurgée, expliquant ne pouvoir le livrer dans son intégralité. L'un et l'autre ont donc procédé à quelques adaptations, ces publications, certes anthumes, n'étant pas totalement fidèles au manuscrit.

566 Braud Michel, op. cit., p.223.

567 Simonet-Tenant Françoise, Le journal intime : genre littéraire et écriture ordinaire, op. cit., p.67. 568 Nin Anaïs, Journal de l'amour : journal inédit et non expurgé des années 1932-1939, op. cit., p.885-887.

Signalons que nous avons fait le choix de retirer de l'extrait quelques paragraphes qui s'éloignaient de notre questionnement ; malgré tout, l'extrait reste conséquent, car nous avions le souci, comme pour les autres auteurs, de ne pas procéder à des coupures trop importantes, afin de ne pas dénaturer l'entrée.

« […]

Étrange conversation. Henry vient juste de se réveiller. Je lui dis que c'est lui que j'ai choisi comme seul légataire de mon journal ; nous en avions déjà parlé, et Henry avait pensé que je ne pouvais pas le lui laisser à cause de toutes mes trahisons, mais je lui ai néanmoins annoncé : « C'est à toi que je le laisse. » Il n'y a rien dont je puisse avoir honte. J'ai aimé Henry, même si j'ai pu coucher avec d'autres hommes. Je n'ai jamais manqué de sincérité avec Henry. Cela me serait égal qu'il lise mon journal dans son intégralité.

Alors, il m'a répété qu'à son avis, je devrais cesser de tenir mon journal pour écrire un roman.

En dehors du journal, je ne suis jamais naturelle. Le journal est la forme qui me convient. Je n'ai aucune objectivité. Je ne peux écrire que lorsque les événements sont encore chauds et en train de se produire. Quand j'écris après coup, je deviens artificielle. Je fais du style. Je perds mon naturel. J'ai assez lutté contre ma névrose. Je ne suis plus névrosée. Je sais ce que je suis. Je suis comme les chinois. J'écrirais de petits livres minces – en dehors du journal. Vivre magnifiquement et ne produire qu'un poème. Je me sens en accord avec moi- même. Je dois améliorer ce qui est naturel.

« Si tu le considères sous cet angle « supérieur », je n'ai plus rien à dire. Le journal est une drogue, un narcotique, m'a dit Henry.

- Vois-tu un inconvénient à ce que le Chinois fume de l'opium ? N'est-ce pas ce qui lui convient ?

- Oui, il n'y a rien à redire à ça. Mais es-tu vraiment satisfaite ? Pourquoi as-tu l'air de préférer ce que je fais ?

- Oui, je préfère ce que tu fais – une œuvre forte, objective, artistique, créatrice – oui, bien sûr. Et le fait même que je le préfère tendrait à prouver que je n'ai pas les capacités d'en faire autant. Je m'accepte telle que je suis. J'ai dépassé la névrose. J'ai vécu dans la réalité, je l'ai affrontée ; je la connais – je ne suis pas coupée de tout, je n'ai ni peurs ni angoisses – mais je préfère le rêve. La vida es sueño. Je rejette la violence parce que j'ai choisi le rêve. C'est ma nature, mon tempérament.

[…]

Travailler sur le journal ressemble trop à la vie. Je touche de la vraie chair, de vraies larmes ; j'entends de vrais mots. C'est intolérable. Est-ce que les gens pourraient le lire ? C'est chaud, ça frémit, exhalant des odeurs comme en exhale la chair elle-même. Trop

proche, trop proche. C'est pourquoi je trouve froid l'univers de Henry, et celui de Gonzalo si chaud ! Aucun acte sexuel, aucune œuvre de création ne pourront produire la même chaleur que le sentiment – une âme qui aime, un corps qui aime, ici et maintenant. Henry aime dans l'espace, dans le temps, en imagination. Henry, contrairement aux apparences, n'est pas dans la vie, pas à l'intérieur. Il subit la vie. Passif. Il n'agit jamais, il se contente, après coup de se répandre en mots.

Pas si vite* ! Je me déchaîne, échevelée, au milieu de toutes mes inventions ! Il ne s'est encore rien passé. Sous la surface calme de la vie, je vois toujours des démons ! Sous le brouillard et les parfums du rêve, je sens la destruction inexorable et la séparation de la vie contre lesquelles je me rebelle – contre le passage du temps, allant toujours plus vite que les événements, me projetant déjà hors de la vie de Henry ; et pourtant, je ne peux accepter un monde figé – quel déchirement ! Donc, c'est vraiment l'exactitude que je consigne ici, le souffle, l'odeur, afin que tout reste vivant ! Mais on ne peut pas supporter que tout reste vivant : c'est pourquoi la mort nous a été donnée, parce qu'il est impossible de supporter autant d'émotions. On se brise. Des parties de nous-mêmes doivent mourir, elles doivent mourir afin de nous libérer, de nous éclairer. Des pans entiers de Henry meurent ainsi en beauté, parce qu'il a le don de détruire. Moi, je suis seulement capable d'accumuler la vie jusqu'à ce qu'elle devienne insupportable, pour cause de trop-plein, de trop d'intensité ; et j'explose en crises d'hystérie, en millions de fragments, à cause de trop de vie ! Trop de sentiment. A l'intérieur. C'est une torture que d'être à l'intérieur de la vie, de trop entendre et de trop voir, de trop savoir, de ne pas pouvoir se détacher, de n'avoir aucun refuge pour se protéger d'être vivante ! Il faudrait que quelqu'un me fasse perdre conscience ! Me tue. Me rendre insensible, prostrée. Des parties de moi devraient mourir, mais je me suis tellement bien arrangée pour qu'elles ne meurent pas. Le journal fourmille de vie, déborde de réalité, explose de chaleur ! »

b. Le journal versus la fiction

Dans cette entrée du 10 janvier 1937, Anaïs Nin rapporte une conversation qu'elle a eue avec Henry Miller. Celui-ci, une fois de plus, la met en garde contre cette habitude qu'elle a de consigner sa vie dans son journal, qui la détournerait du « vrai » travail d'écrivain : « alors, il m'a répété qu'à son avis, je devrais cesser de tenir mon journal pour

écrire un roman ». Car la vocation d'écrivain d'Anaïs Nin s'est intensifiée depuis sa

littéraire d'entre-deux-guerres ; elle a depuis publié plusieurs œuvres de fiction, non sans difficultés. En 1936, elle édite artisanalement La maison de l'inceste ; en janvier 1942, elle installe une petite imprimerie personnelle dans un grenier, le circuit de l'édition classique tardant à lui ouvrir ses portes. En 1944, La cloche de verre ne rencontre qu'un maigre succès dans le milieu artistique new-yorkais. Entre 1946 et 1958, elle parvient difficilement à faire publier un roman-fleuve en cinq tomes, qui devra attendre 1959 pour être édité dans sa version intégrale sous le titre Les cités intérieures. Au fil de ces années, « sa renommée

grandit peu à peu mais elle reste un auteur marginal des standards de la littérature américaine »569. Car si ses œuvres trouvent un écho chez les artistes d'avant-garde, la reconnaissance attendue n'est pas au rendez-vous ; pire, elle doit se battre pour voir ses œuvres éditées, ce qui la désespère plus que tout : « en me voyant refuser la publication, je

me vois refuser l'existence, je me vois renvoyée à la solitude, coupée de la vie. […] En me repoussant vous me rejetez dans mon petit univers personnel »570. Ces difficultés rencontrées

la confortent dans la tenue de son journal intime ; à contrecœur, dans un premier temps, car celui-ci ne lui apparaît pas relever de la création artistique, influencée en cela par Henry Miller : « oui, je préfère ce que tu fais », lui confie-t-elle ce jour-là, « – une œuvre forte,

objective, créatrice – oui, bien sûr. Et le fait même que je les préfère tendrait à prouver que je n'ai pas les capacités d'en faire autant ».

La valeur de l'écriture diaristique est donc dévaluée, d'autant plus qu'elle est pensée comme une entrave à la « vraie » création littéraire, la fiction. Cette opposition journal/roman est classique chez le diariste/écrivain571 ; Anaïs Nin reproche au journal de l'avoir détournée de sa vocation première, et de gâcher en quelque sorte son énergie créatrice : « le désir d'écrire une œuvre est omniprésent, mais le journal semble absorber à

lui seul toute l'énergie de son scripteur et épuiser ses forces »572. Le cercle apparaît donc bien vicieux : Anaïs Nin ne parvient à produire d'œuvre « véritable » à cause de son journal, elle se replie donc sur ce dernier, se détournant définitivement de la fiction. Le journal est à la fois le symptôme de son échec en littérature, et sa cause ; la raison, et sa conséquence. Ce système de justification la pousse, un temps, à haïr le journal : « mon pauvre journal, je suis

tellement en colère contre toi ! », écrit-elle en octobre 1933, « je te déteste ! Le plaisir que je prends à me confier à toi a rendu l'« artiste » paresseuse. C'est une joie si facile d'écrire ici – si facile. [..] Tu as gêné le développement de l'artiste, mais tu as permis à l'être humain

569 Rauturier Maud, op. cit., p.13.

570 Nin Anaïs, Journal : 1939-1944, Paris : Stock, 1971, T.3, p.15.

571 C'était, par exemple, l'un des sujets de récrimination répétés chez Henri-Frédéric Amiel. 572 Rauturier Maud, op. cit., p.281.

de rester en vie. Je t'ai créé parce que j'avais besoin d'un ami. Et en parlant avec cet ami, j'ai gâché ma vie »573.

Mais ce rejet du journal n'est que temporaire ; en 1937, au moment où elle écrit cette entrée, elle s'est résolue à son sort : « je m'accepte telle que je suis. J'ai dépassé la

névrose ». Le journal, qu'elle a toujours refusé d'abandonner, même lorsqu'elle a pu le

considérer comme « dangereux », même quand ses psychanalystes l'ont enjointe à le stopper pour se consacrer à son analyse, lui apparaît rapidement comme la manifestation de son propre talent ; certes, la fiction ne lui convient pas, mais elle sait manier une écriture au jour le jour, puisée directement à la vie : « je ne suis pas un écrivain, ni une artiste, je suis une

diariste – ou documentaire. L'ai accepté. Le journal : mon œuvre principale. Post

mortem »574. Son œuvre, dans laquelle elle pourra s'épanouir, et faire preuve de son art, c'est donc le journal ; en lui seul elle pourra exprimer la profondeur de ses sentiments : « dans le

journal, je suis sincère, naturelle. Je dois m'en tenir au journal. Dans la fiction, je deviens artificielle »575.

« Après s'être frotté à la forme du roman et de l'essai, elle [a] donc accepté

l'évidence que seul son journal épouserait fidèlement les contradictions de son être »576. Mais elle va encore plus loin dans ses prises de position : la fiction, qu'elle avait mise sur un piédestal quelques années plus tôt, lui apparaît désormais imparfaite577, car arbitraire et empruntée ; « pour elle l'œuvre inventée de l'homme était devenue synonyme d'une

séparation d'avec la vie humaine »578. La fiction lui semble dorénavant factice579, et dans tous les cas ne plus s'accorder à ses ambitions : « concevoir un plan d'ensemble, imposer un

ordre logique, se projeter dans l'avenir, c'est-à-dire imaginer et inventer, ne lui étaient pas possible. Elle ne pouvait qu'observer, analyser, guetter les signaux secrets du moi, se mettre à l'écoute du rêve et de ses créations poétiques qui transcendaient les efforts conscients de

573 Nin Anaïs, Journal de l'amour : journal inédit et non expurgé des années 1932-1939, op. cit., 13 octobre

1933, p.317.

574 Nin Anaïs, Journal de l'amour : journal inédit et non expurgé des années 1932-1939, op. cit., 19 mars

1935, p.516.

575 Nin Anaïs, Journal de l'amour : journal inédit et non expurgé des années 1932-1939, op. cit., 4 janvier

1937, p.882.

576 Jaigu France, op. cit., p.XXVI.

577 Elle qui était si admirative, autrefois, de l’œuvre d'Henry Miller, s'en détourne peu à peu, et elle associe

désormais les travers de cette dernière aux faiblesses de l’œuvre de fiction : « Henry, contrairement aux

apparences, n'est pas dans la vie, pas à l'intérieur. Il subit la vie. Passif. Il n'agit jamais, il se contente, après coup, de se répandre en mots ».

578 Stuhlmann Gunther, « Préface », In Nin Anaïs, Journal : 1955-1966, Paris : Stock, 1977, T.6, p.12.

579 Elle rejoint donc le point de vue de Marie Bashkirtseff, qui écrit dans son journal à la date du 16 avril

1876 : « tous les livres qu’on lit sont des inventions, les situations y sont forcées, les caractères faux, tandis

que ceci, c’est la photographie de toute une vie » (Bashkirtseff Marie, citée In Lejeune Philippe, « Marie

l'intellect »580.

c. L'« authenticité humaine du journal »581

L'écriture du journal, cette « progression constante au jour le jour de l'aventure de la

vie, consignée spontanément »582, lui apparaît finalement comme « le point d'articulation

fascinant où la vie bascule dans l'écriture »583. À l'invention de la fiction584, « qui défigure

la réalité, la transforme », elle oppose donc « l'écriture diaristique censée être une capture instantanée du réel tel qu'il a été vécu »585. Il s'est ainsi opéré une mutation dans sa façon de penser, cette « écriture au quotidien d'une individualité en perpétuel questionnement »586 lui semblant désormais plus constructive que l'écriture romanesque, et surtout mieux correspondre à sa personnalité. Elle s'appuie pour cela sur deux arguments : la spontanéité de l'écriture intime, d'une part, et son caractère « naturel », de l'autre ; « en dehors du

journal, je ne suis jamais naturelle. Le journal est la forme qui me convient. Je n'ai aucune objectivité. Je ne peux écrire que lorsque les événements sont encore chauds et en train de se produire. Quand j'écris après coup, je deviens artificielle. Je fais du style. Je perds mon naturel ». Pour ces deux raisons, l'écriture du journal lui semble, certes subjective, mais

authentique : « ces pages, en somme, contenaient ce qu'elle considérait comme l'œuvre

véritable de sa vie, ce qu'elle avait écrit de plus naturel, de plus véridique »587. Elle revendique le journal comme étant « la forme ultime de l'écriture intime. Le " je " s'écrit,

s'observe, se juge et s'adresse à lui-même. Il est auteur et sujet, parfois même lecteur »588 : la subjectivité à l'œuvre en fait donc sa force.

En un sens, pour Anaïs Nin, la force du journal intime est de relever d'une écriture du sentiment ; la multiplication des entrées lui apparaît être un reflet du morcellement de la personnalité humaine, l'écriture fragmentée s'apparentant à une « chronologie de

l'émotion »589. Et la fiction serait impuissante à transcrire cela : « aucune œuvre de création

580 Stuhlmann Gunther, Ibid.

581 Nin Anaïs, Cahiers secrets (Henry and June) : pages non expurgées du journal, Paris : Stock, 1987, p.8. 582 Stuhlmann Gunther, Ibid.

583 Simonet-Tenant Françoise, Journal personnel et correspondance (1785-1939) ou les affinités électives,

2009, p.219.

584 À la question « Comment définissez-vous la fiction ? », elle répondra, en 1970, « Fiction is invention »

– « La fiction est invention » (Dubow Wendy, « Conversations with Anaïs Nin », citée In Rauturier Maud,

op. cit., p.156).

585 Rauturier Maud, op. cit., p.156. 586 Rauturier Maud, op. cit., p.294. 587 Stuhlmann Gunther, Ibid., p.12. 588 Rauturier Maud, op. cit., p.294.

ne pourront produire la même chaleur que le sentiment » ; à la fiction froide et figée,

presque « morte », elle oppose une écriture diaristique pleine de « vie »590. Mais le journal est aussi lieu de rêve, puisque, selon elle, l'un et l'autre se mêlent : « au lieu d'écrire un

roman je m'allonge avec un stylo et ce cahier, je rêve, je me laisse aller aux reflets brisés... ; j'ai besoin de revivre ma vie dans le rêve, le rêve est ma vraie vie »591. Au point que cette exploration en devienne douloureuse : il lui semble parfois creuser trop profondément en elle, s'approcher trop de l'essence des choses, jusqu'à se mettre en danger : « travailler sur le

journal ressemble trop à la vie », écrit-elle dans cette entrée du 10 janvier 1937, « je touche de la vraie chair, de vraies larmes ; j'entends de vrais mots ? C'est intolérable. Est-ce que les gens pourraient le lire ? C'est chaud, humide, ça frémit, exhalant des odeurs comme en exhale la chair elle-même. Trop proche, trop proche ». Mais, paradoxalement, cette quête

intérieure qui l'écorche et la rend vulnérable, lui paraît indispensable à sa survie : « si je

n'avais pas entièrement créé mon monde, je serais sûrement morte dans celui des autres »592. L'authenticité qu'elle prête à ce type d'écriture est donc tout à la fois forme de sacrifice – « cela me fait du mal de me démasquer »593 –, et moyen de survivance : le journal, qui l'accompagne tout au long de sa vie, lui sert de « béquille », et donne sens à sa vie.

En outre, celle qui s'était toujours vu refuser le succès, mais aussi quelque part l'accès à la publication, prend conscience, à la fin des années 1950, que le vent a tourné : « les goûts littéraires de ses compatriotes [américains] sont en train de changer. Allen

Ginsberg et Jack Kerouac incarnent cette beat generation qui dénonce l'aspect commercial et hégémonique de la culture, et se pose en rupture avec elle. Ces écrivains recherchent leur identité en expérimentant le LSD et en pratiquant une mystique de la sexualité. En outre, après de nombreuses années d'anonymat, Anaïs Nin se trouve propulsée devant un public curieux de la vie intime de celle qui avait été si proche de Miller »594. Son journal intime, qu'elle a toujours pris soin de cacher, mais qui lui apparaît désormais comme son œuvre maîtresse, est en parfaite adéquation avec les aspirations de l'époque, et se trouve, par dessus-tout, attendu par le public.

590 Comme elle le note dans cette entrée : « le journal fourmille de vie, déborde de réalité, explose de

chaleur ! ».

591 Nin Anaïs, Journal : 1931-1934, op. cit., p.11.

592 Nin Anaïs, Journaux de jeunesse : 1914-1931, op. cit., p.9. 593 Nin Anaïs, Journal : 1931-1934, op. cit., p.12.