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L’impact de l’Eros sur le destin des personnages

Chapitre III- Sexualité, sexisme et érotisme

III.1- L’impact de l’Eros sur le destin des personnages

L’auteur dans une conférence intitulée « De l’intervention de la musique dans le processus de l’œuvre » nous montre que la musique a une place prépondérante dans son œuvre car elle participe de l’harmonie entre les personnages et leur milieu naturel africain. La musique agit sur eux comme quelque chose d’envoûtant qui les fait sortir de l’ordinaire pour épouser le surnaturel, la poésie ou la mélancolie. Le corps et la musique dans ses œuvres ont des rapports fusionnels qui prouvent à suffisance que la musique a une part importante dans la vie des personnages et dans le processus de création et de narration de son œuvre. L’auteur assume le fait que dans son œuvre, « la musique apparaît à plusieurs stades de son élaboration pour exprimer la souffrance, la tristesse, l’amour ou la révolte »354

. La musique accompagne la narration des ouvrages de l’auteur ; on pourrait même dire qu’elle participe au processus de création dans la mesure où la vie intime de fils d’une initiée du culte vaudou est bercée par de chants des danses et des cérémonies festives qui accompagnent la fin des initiations lorsqu’il était enfant. La musique a donc un rôle primordial dans ses livres.

III.1.1-Le désir

Quelle que soit l’activité que l’on puisse exercer ainsi que le rang social que l’on occupe, l’impact de l’éros est inscrit dans la vision commune de l’existence. Cela dit, l’auteur nous décrit une histoire qui, d’après les mots de H. Mann, « voit croître et s’accomplir une œuvre qui épouse les contours de la vie et qui pourra à son tour, par la force des idées qu’elle transmet, imprimer sa marque au réel, à la vie, ou plus concrètement à la société dans laquelle sont ancrés les individus »355. Ainsi donc, la passion amoureuse naissante se lit en ces termes entre le chômeur et la géophysicienne :

« S’il vous plaît…prenez-moi par la taille, comme si j’étais votre ancienne fiancée. Sa voix était pleine de lassitude. Il hésitait et elle l’enveloppa longuement dans ses bras, se blottit contre lui et l’embrassa longuement sur les lèvres ; ça aussi, Ségué n’Di le voyait au cinéma et faisait comme dans une fiction quand les feuilles d’eucalyptus se mirent à bruire sous les halètements de leurs corps dans une odeur de myrte. »356

Cette attirance réciproque entre des êtres de sexes opposés se manifeste donc de facto sur le plan littéraire dans la mesure où la pulsion sexuelle est à la fois -comme le dit Freud- au

354 http://www.obhelyquenum.com/

355 Mann (H), L’écrivain dans son temps, Villeneuve, Septentrion, 2002, p.19.

356

centre de sa création et son principal moteur. Ainsi, se demande George Louis Buffon dans

Histoire naturelle, « quelle raison a-t-on pour croire que la séparation de l'âme et du corps ne

puisse se faire sans une douleur extrême ? »357

. Olympe Bhêly-Quenum ne fait donc pas exception dans la mesure où il met en scène des être sexués qui usent à volonté de la pulsion sexuelle. Ses romans disent combien le sexe est important dans la vie de ses personnages et dans quelle mesure il influence leur vie en communauté. Un piège sans fin est un roman qui utilise toutes les fonctions du narrateur car l’auteur a un message à délivrer et il ne veut rien laisser au hasard. Les cinq fonctions permettent à Olympe Bhêly-Quenum de mettre en lumière le degré d’intervention du narrateur au sein de son récit. C’est pourquoi on peut déceler la fonction narrative impersonnalité quand l’auteur n’a rien à prouver ou lorsqu’il met en scène l’univers édénique dans lequel sont personnage a baigné avant le début de ses déboires. En effet, l’impact de leur sexualité va mener les uns vers la réussite sociale, tandis que d’autres en seront les victimes. Le fou en est la preuve car l’histoire le rappelle en ces termes :

« Kokolie blottie contre moi son corps épouse les bosselures de mes muscles elle change de position les jambes repliées ses cuisses aux muscles longs s’ouvrent doucement pour l’accueil du viédaze harmonie paix dans la profondeur de cette nacelle havre de tendresse où descend la turgescence caressant à chaque mouvement à un rythme infiniment plus doux que ceux des vagues (…) abondante pilosité offerte au plongeon poursuivant sa sonde sa quête (…) corps à corps en nage hors de tout regard »358

Les pulsions du corps vont amener les héros du roman Dalanda à transgresser gravement les lois coraniques ; ce qui va les obliger à taire leur amour naissant. Dans l’Ouest africain, la religion musulmane autant que les règles communautaires servent à la stabilité et à la stratification d’une société longtemps basée sur des lois rigoureuses. C’est pourquoi Marie-Claire Calmus pense que « ce corps intégré au corps collectif est libre à l’intérieur de lui et des règles qui le régissent, aussi d’actions d’autres, combinées ou pas, selon l’inspiration et l’opportunité tactique, auxquelles il se doit de collaborer pour l’efficacité de l’action générale »359. Dans la société mise en scène dans le roman précédemment cité, Bachir Sissoko et Dalanda Sissoko ont violé un interdit : celui relatif à la virginité obligatoire pour une femme jusqu’au mariage. C’est une loi sociétale qui est encore en vigueur de nos jours360. L’auteur Biram Sacko, suite à cette violation de l’interdit, fera de celle-ci le fondement de leur amour devenu impossible. Le narrateur de ce roman déclarera qu’

357 http://www.evene.fr/citations/mot.php?mot=corps; George Louis Buffon Extrait de Histoire naturelle

358 As-tu vu Kokolie ? op. cit, pp.141-142.

359 Marie-Claire Calmus, Propos sur le corps cueillis et rangés main, op cit p 20

360 Il s'agit de montrer que les signes corporels, loin de se déployer seulement dans les marges du récit, conformément au modèle établi par la narratologie, sont au principe même de la dynamique narrative, dans un roman où l'« action » demeure problématique. C'est donc un double chapitre de la recherche proustienne, et de la théorie du récit, que ce travail essaie de compléter.

« elle tenta quelques gestes puis s’abandonna. J’ôtai son soutien-gorge qui restait son seul vêtement. Elle me regarda dans les yeux et sourit. Quelques gouttes tombèrent sur nos corps nus ; je passai ma main entre ses jambes et les lui écarta sans qu’elle opposât la moindre résistance. Elle gardait les yeux ouverts comme témoin en me recevant, elle poussa un long gémissement et ferma les yeux. Je m’enfonçai en elle avec toute la force de mes reins. Elle mordait les lèvres, tendit le cou. Quelque chose céda, elle cria. (…) Elle pleurait et je buvais ses larmes. Quand je la quittai, épuisé, me vint le remord ».361

Ce roman se terminera par le mariage de la jeune fille avec Fila, homme riche d’un pays voisin, déjà par contre polygame. Peut-on penser que la consommation de cette relation sexuelle interdite soit un motif de désamour ? L’auteur a pris parti en répondant par l’affirmative. Cet ouvrage est un véritable réquisitoire contre l’union charnelle hors des limites matrimoniales. Pour sa part, Olympe Bhêly-Quenum ne démystifie pas l’amour charnel mais au contraire, le présente comme faisant partie intégrante de la vie normale de ses personnages. En somme, Un piège sans fin fait implicitement état de relations charnelles dans la mesure où le personnage principal Ahouna prend femme et fait des enfants avant de connaître les déboires de la vie conjugale. Il dira ceci de lui et des siens :

« Nous quittâmes le spectacle ; deux mois plus tard, j’épousai Anatou (…) La naissance de mon premier fils -et, sans rien exagérer, celle de chacun de mes trois autres enfants dont deux garçons et une fille- me rendit, outre mon bonheur d’être père, léger comme si ç’avait été moi qui pendant neuf mois avais porté le bébé dans mon sein et venais d’en être débarrassé ».362

C’est malheureusement la jalousie qui va être, avec le souvenir de la mort de son père, le stimulus de sa déchéance matrimoniale, morale et sociale. La sexualité a donc été un mauvais catalyseur social parce que cela va aboutir au destin qu’il connaîtra à la fin de l’œuvre. Il vociférera ce qui suit comme un forcené au bord du gouffre :

« Anatou, Anatou, ma moitié, mon second moi-même comme je te croyais, qu’as-tu fais de moi ? qu’as-tu fais de mon âme ? qu’as-tu fais de ma vie ? Tu as tout carbonisé en moi dans l’espace d’un instant, pour que je pusse réaliser mon être : tu m’as révélé à moi-même, était-ce nécessaire ? Que t’avais-je fait pour avoir été ainsi précipité dans cet abîme sans fond où je descends ? Ah ! quelle chute, Anatou, quelle chute !... »363

L’éros et ses lois physiques ont donc poussé un jeune homme sans histoire dans des tourments sans précédents. Comparé à son existence d’avant son mariage, il vivait relativement mieux malgré le poids du chagrin consécutif à son état d’orphelin de père. Olympe Bhêly-Quenum fait preuve d’originalité en dessinant une situation conjugale fortuite aux conséquences gravissimes pour la suite de son ouvrage au titre évocateur. Son roman Un

enfant d’Afrique va aussi mettre en scène la participation indirecte de l’éros dans le destin de

celui qui voulait alphabétiser son environnement immédiat. Le mariage de l’instituteur de l’ancienne école primaire d’Ayao avec la sœur de celui-ci va bouleverser la vie de ce jeune homme parce qu’il aura désormais quelqu’un qui partagera son rêve et sa vision de l’Afrique. Ainsi, « tant que l’individu vit, déclare L. Goldmann, l’authenticité de sa vie réside dans son engagement total dans l’action révolutionnaire de libération, dans le souci exclusif de la

361 Dalanda ou la fin d’un amour, op. cit, p. 150.

362 Un piège sans fin, op. cit, p.114.

363

victoire, et cette action relègue la mort à une place réelle sans doute, mais néanmoins secondaire »364. En effet, les deux hommes ont conscience d’une nécessité à construire une école qui permettra à bon nombre d’enfant de vivre en harmonie avec leur temps et leur destin ; espoir du continent africain qui, grâce à l’alphabétisation et aux études, se mettra à la suite du monde moderne. L’instituteur professera :

« Je te le promets, personne ne touchera plus à ton rêve. Sita sera ma femme parce qu’elle et moi nous nous aimons ; vos parents me considèrent déjà comme un membre de votre famille ; mais rien, sois-en convaincu, n’empêchera Sita d’être l’efficace et fraternelle collaboratrice qu’elle a toujours été pour toi ».365

L’éros est ici mis en valeur par le mariage qui sera finalement en aval de l’aboutissement du projet grandiose d’un enfant d’Afrique. Cela dit, nous retrouvons à la fois le désir sexuel, le rapprochement des corps, les rapports physiques adultérins et le paganisme qu’ils causent dans le roman C’était à Togony. Quand le narrateur décrit la conception européocentriste et raciste du mari de la géophysicienne devant le libertinage dans lequel est tombée son épouse, il le fait avec des mots qui peuvent frustrer plus d’un. L’éros des corps conduit cette femme jadis admirable, honorable à mettre sa réputation, sa vie maritale et son avenir en jeu. Elle en est consciente mais ne recule devant rien pour assouvir son nouveau désir sexuel personnalisé en la personne du vendeur de journaux Ségué nDi Aplika. Le roman nous dit que cette nouvelle connaissance des profondeurs de sa sexualité va la pousser à faire ce dont elle ne se serait pas sentie capable en temps réel. Cela dit, « quoi qu’il en soit, certifient M. Coutat et D. Ferrer, les techniques mises en œuvre par la fiction nous ont exercés à traiter avec circonspection des données telles que les déclarations d’un personnage (ou d’un auteur) sur ses propres motivations ou même les témoignages extérieurs et à nous fier plutôt aux indices indirectes qui nous permettent d’inférer une telle motivation »366

. Cette épouse désinvolte va jusqu’au village de son amant et commence à se désintéresser des milieux mondains de la communauté européenne de Togony. On lira qu’

« elle traversa la route, pénétra dans la forêt exhalant le myrte où la lumière de l’étoile du berger entrait en oblique dans la clairière ; Madame Keurléonan-Moricet à bout de souffle, mais harcelée par le désir qui l’emmenait sous le joug, ne s’arrêtait pas ; elle montait, grimpait, s’agrippait au flanc de la montagne surplombant la vallée de futaie, portée par la force née de sa volonté d’être là-haut, dans l’air pur de cet espace altitudinal où le désir et le plaisir sans entrave auraient tous les droits ».367

Cette relation a aussi donné un autre destin à cette femme, un autre idéal qui est d’aider la société africaine a bénéficié des ressources de la mine dont elle a la charge. A la poursuite de cet objectif, la stimulation érotique, la jouissance charnelle qu’accomplit désormais Aplika avec la géophysicienne à la place du mari va pousser la patronne ingénieur

364 Goldmann (L), Pour une sociologie du roman, op .cit, p.95.

365 Un enfant d’Afrique, op .cit ,p.321.

366 Coutat (M) et Ferrer (D), Pourquoi la critique génétique ? Méthodes, Théories, Paris, CRNS Ed, 1998, p.21.

367

à intégrer son amant dans cette multinationale exploratrice de cette mine. Olympe Bhêly-Quenum dans ce roman décrit fort bien comment un homme, grâce aux instincts, va changer de situation sociale pour devenir une personnalité importante dans sa ville natale. Dans ce roman, l’éros des personnages est susceptible de briser une vie ou de l’améliorer miraculeusement. Le texte dit que

« NIRIOKIRIKO Aplika Ségué n’Di travaillait seul dans un bureau de douze mètres carrés ; aux murs crépis peints en blancs cassé étaient appendues des cartes géographiques, géologiques, de géophysique et de relief représentant la région Wanakawa avec des détails précis, le continent africain tout entier (…) Dorcas dans leur intimité lui en exposa d’autres qui le mettaient à son aise ; dans un tel état d’âme, il se mit à penser à son avenir ainsi qu’aux terrains granitiques au sujet desquels un journaliste avait moqué sa famille. »368

La tentative de meurtre par contre dans cette œuvre nous a démontré suffisamment les

côtés inconséquents et dangereux de l’adultère dans la vie des personnages. Malheureuses et pernicieuses sont aussi les conséquences de l’éros pour celui qui se sent humilié, trahi, désabusé et contraint à ne plus vivre avec cette ignominieuse situation. Nous constatons que l’éros qui a exacerbé l’ego du mari l’a poussé au fond du précipice refusant et n’acceptant pas d’être montré du doigt par ses pairs. C’est un homme ainsi que le pense J-Y. Masson « dont la mélancolie est l’un des thèmes essentiels : mélancolie de se découvrir dérisoire et seul dans l’immensité de l’univers, mélancolie de trouver plus assurée l’existence du Diable dans l’esprit de l’homme que celle de Dieu hors de lui »369. La sexualité, l’amour charnel, les rapports physiques sont vraiment le leitmotiv de l’auteur dans ce roman dans la mesure où il s’occupe de les montrer à la fois comme symbole de promotion sociale pour l’amant africain, source d’assomption du qu’en-dira-t-on pour l’épouse et enfin comme fatalité pour le mari trompé. Leurs multiples scènes de ménage en disent long ici :

« -Tu as apporté quelques propositions ? -Le divorce me semble la meilleure solution. -A l’amiable ou…

-Avec avocats…

-Très bien ; tu joues perdant. (…)

-C’est ce qu’on va voir.

-Je ne comprends pas pourquoi tu t’emballes ainsi.

-Je suis un sanguin, bien que de bois mort dans notre lit, depuis que ta découverte du nègre qui t’imbibe de sensations et te fait jouir, toi, un monstre de sang froid !

-Tu es agressif, lamentable, vulnérable, mais tu sais je ne me bas pas avec un adversaire par terre, ni contre un perdant. -C’est moi que tu décris ainsi ? Qu’est-ce tu veux emporter ? Dis-le qu’on en finisse.

(…)

-Je n’aime ni les calculs, ni les comptes dits d’apothicaires. -Tu es très généreuse, j’en suis convaincu, le nègre en réjouira.

-Il te sera difficile de me vexer avec tes allusions et références ; continuons de mettre les choses au clair (…) Ecoute-moi bien : je me fiche royalement de tes cavales ; tu me trompais déjà quand nous étions fiancés ; je le savais, tes parents aussi qui me trouvaient bonne, très brave ; maintenant, je veux vivre ma vie. Tu comprends ça ?

-Ce qui me peine et me fais chier -appelle ça comme tu voudras- c’est que tu me quittes pour un nègre. -J’ai fait un choix.

-Le jour viendra où il va te larguer ! Ras le bol de la femme blanche !

-Tu n’es pas Dieu ; mon avenir ne dépendra jamais des prédictions de qui que ce soit ; quoi qu’il advienne, le trait est tiré, je n’irai pas à Canossa ».370

368 Idem, pp.215-216.

369 Masson (J-Y), Faust ou la mélancolie du savoir, op .cit, p.10.

370

La principale cause de désamour entre les époux a donc une valeur cathartique pour celui qui n’espérait pas devenir un jour surveillant de l’exploitation minière ; rôle dont il a maintenant la charge. L’auteur fait implicitement dire à l’érotisme qu’il est source de promotion sociale dans son univers fictif et bien sûr aussi source de plusieurs maux comme nous l’avons rappelé pour ce qui est de la tentative de meurtre et du suicide effectif. Années

du bac de Kouglo est aussi un roman qui fait également la promotion de l’impact de l’éros

dans le destin des personnages. En effet, il nous dit comment le héros qui n’est qu’un jeune lycéen décide de se mettre en ménage avec celle qui, auparavant, n’était pour lui qu’une simple aventure charnelle. Le désir physique et lubrique ainsi que la concupiscence ont eu au fil du temps raison de cet attrait qui, au demeurant, n’avait rien de durable. Consommé pendant longtemps sans attachement, le vagabondage sexuel s’est peu à peu transformé en volonté de fiançailles. Le jeune lycéen lui, contrairement à la géophysicienne du précédent ouvrage, n’aura pas le courage de révéler aux siens l’âge de sa partenaire sexuelle devenue de fil en aiguille sa compagne pour la vie. L’auteur dépeint presque la mort de la femme comme un soulagement pour le jeune homme, une délivrance dans la mesure où il n’aura plus à affronter et à subir les foudres parentales si ses père et mère avaient refusé de recevoir non seulement une Blanche mais encore une épouse plus âgée que leur fils dans leur famille africaine. Il est dit que lorsqu’il

« sortit de son portefeuilles la photographie d’Irène et l’exhiba ; le portrait passa d’une main à l’autre et chacun le commenta ; la dame ne déplut pas mais on voulut connaître son âge.

-Je vous assure qu’elle n’est pas mal du tout !

-Ca c’est l’évidence ; on la voit sur la photo, quoique…on ne sait pas quand elle a été prise ; enfin…passons ; mais son âge, c’est