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L’identification et la construction des variables explicatives

Encadré 2.1 : Présentation des deux sources de données : les E MMO D MMO et les EAE

2.2 L’identification et la construction des variables explicatives

La base de données ainsi obtenue nous permet de construire trois grands groupes de variables pouvant influencer les décisions de licencier avec l’un ou l’autre des motifs. Le premier groupe rassemble des variables renvoyant à la gestion des ressources humaines des entreprises

(2.2.1). Le deuxième comprend des indicateurs caractérisant la situation économique des entreprises et leur évolution sur deux années consécutives (2.2.2). Enfin, le troisième est constitué par des variables de contrôle comme le secteur d’activité ou la taille d’effectifs de

l’entreprise (2.2.3).

2.2.1 Les variables de gestion de la main-d’œuvre

Les licenciements étant une des modalités de gestion de la main-d’œuvre, la décision d’y recourir doit être étudiée au regard des autres indicateurs de gestion des ressources humaines.

Une modalité d’entrée dans les entreprises et deux motifs de sortie ont ainsi été retenus : le taux d’entrée en CDD qui rapporte le nombre d’entrées en CDD à l’effectif salarié moyen de l’entreprise71

; le taux de démission et le taux de départ en retraite, qui rapportent respectivement le nombre de démissions et le nombre de départs en retraite à l’effectif salarié moyen.

Un indicateur de rémunération salariale de la main-d’œuvre a également été construit en

rapportant les salaires et charges sociales à l’effectif salarié moyen de l’entreprise (nous l’avons ensuite transformé en logarithme du fait de sa distribution). Pour éviter que cet indicateur ne reflète uniquement la structure de qualification de la main d’œuvre (la masse

salariale étant nécessairement plus élevée lorsque la part des cadres et/ou des salariés plus âgés est importante), cet indicateur est contrôlé par des variables proxy de la structure des emplois par qualification et par âge72de sorte que nous l’interprétons comme un indicateur de générosité des pratiques de rémunération salariale.

Enfin, une variable décrivant la part des dépenses salariales (salaires et charges sociales) dans

le chiffre d’affaire de l’entreprise a été construite. Dans une logique purement financière (cf.

Beaujolin-Bellet, 1999), celle-ci peut être perçue comme un des facteurs déterminants de la décision de réduire les effectifs.

71

Comme nous avons apparié une base de données portant sur des établissements et une autre portant sur des

entreprises, l’effectif salarié moyen de l’entreprise a été calculé comme la somme des effectifs moyens des établissements composant l’entreprise et présentes dans la base de données.

72 Les données mobilisées (E

MMO-DMMO) ne donnent pas d’information sur le stock d’emplois par qualification, âge ou même sexe. Nous avons par conséquent cherché à estimer la structure des emplois à partir des flux

d’emploi, en faisant l’hypothèse que les entreprises qui ont une forte part des mouvements de cadres sont celles

qui sont composées en majorité de cadres. Nous avons ainsi construit une répartition des mouvements hors transferts entre établissements et hors CDD par professions et catégories socioprofessionnelles et par âge (par exemple, la part de mouvements des cadres rapporte le nombre des entrées et des sorties des cadres sur le

2.2.2 Les indicateurs de performances économiques

Etant limitée par le contenu des comptes de résultats des entreprises, notre base de données

restreint le champ des variables pouvant caractériser l’état économique et financier des entreprises puisqu’il manque par exemple les éléments relatifs à leur situation financière qui

jouent certainement un rôle (cf. 1.2.1).

Néanmoins, un certain nombre d’indicateurs économiques peuvent être construits. Le premier d’entre eux rapporte le résultat courant avant impôt (RCAI) au chiffre d’affaires (CA). Le RCAI est un indicateur de résultat qui tient compte à la fois du résultat d’exploitation de l’entreprise et du résultat financier, et qui est dégagé des autres éléments (provisions et amortissements, transferts de charges, etc.) pouvant déformer le résultat réel de l’entreprise. Il est rapporté au CA pour qu’il ne reflète pas avant tout un effet taille.

Les autres indicateurs utilisés sont construits en taux de croissance pour saisir l’évolution de

la situation des entreprises, dont la dégradation peut être à l’origine de la décision de licencier

pour motif économique. Ils ont été choisis selon leur pertinence et utilisation dans la littérature économique (cf. 1.2.1), et selon la disponibilité des informations contenues dans

notre base de données. Il s’agit des taux de croissance du CA et du ratio RCAI/CA. Précisons

enfin que pour une meilleure interprétation des résultats, nous avons choisi de discrétiser ces variables, selon que le taux soit négatif, positif mais de moyenne ampleur (inférieur à une

valeur proche du Q3 de l’ensemble de la distribution) ou positif mais fort (supérieur à cette

même valeur proche du Q3).

2.2.3 Les variables de contrôle

Enfin, trois variables de contrôle sont utilisées dans les régressions : celles renvoyant aux

caractéristiques structurelles des entreprises, secteur d’activité et taille d’effectifs, et une

troisième indiquant le pouvoir de marché de l’entreprise. La première comprend quatre modalités puisqu’à côté de l’industrie et de la construction, nous avons choisi d’isoler le commerce du reste du tertiaire marchand car ce secteur peut comporter des particularités par

rapport à l’ensemble du tertiaire marchand. Les effectifs sont, eux, répartis en trois tailles

différentes : 10-49 salariés, 50-99 salariés et 100 salariés et plus. Enfin, la variable de pouvoir

de marché de l’entreprise permet de prendre en compte la position de l’entreprise dans son

part de marché et le nombre d’entreprises par APE73, la part de marché rapportant le CA de

l’entreprise à la somme des CA de l’APE dans laquelle se situe l’entreprise74

.

Finalement, pour limiter les problèmes d’interprétation dans l’analyse de l’influence des

variables explicatives, nous prenons leurs valeurs l’année précédant la décision de licencier, sauf pour les variables structurelles de taille d’effectifs et de secteur d’activité.

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