• Aucun résultat trouvé

CHAPITRE I : MISE EN CONTEXTE

1.7. L’histoire de la présence des associations togolaise au Canada

Il est difficile de situer dans le temps le début de l’immigration togolaise au Canada. Cependant, on peut situer la première vague de Togolais immigrés au Québec après l’indépendance du Togo, le 27 avril 1960. Le Togo, en coopération avec l’Agence canadienne de Développement international (ACDI), avait octroyé des bourses à une vingtaine d’étudiants et stagiaires togolais pour soutenir leurs études dans les universités canadiennes dans le but de former ces derniers, afin qu’ils prennent la relève du développement de leur pays d’origine après le départ de l’administrateur colonial français. Ainsi, sur le plan chronologique et de façon formelle, le regroupement de ces premiers étudiants et stagiaires serait la première association togolaise à avoir vu le jour au Canada. Cette association constituait un pont qui reliait le gouvernement togolais de l’époque et les étudiants et stagiaires togolais au Canada. Elle permet également aux étudiants et stagiaires de se retrouver et de tisser des liens de solidarité.

Au Québec on dénombre, en plus de la CTC, 5 associations de migrants togolais, par ordre croissant de création : le collectif pour la démocratie au Togo (CDT) (1992), l’association Togo-Canada pour l’entraide, la Recherche et le Développement Social (ATC-ERDS) (2008), l’Union des Togolais résident à Québec et ses environs (UTRQE) (2011), le Centre Togo-Canadien de soutien à l’intégration (non documenté) et l’Association des Éwé de Montréal (nous ne connaissons pas sa date de création). Nous présentons seulement deux : l’ATC-ERDS et l’UTRQE. Notre choix est motivé non seulement par le manque de

documentation, mais aussi par rapport à l’objectif d’intégration spécifiquement des Togolais au Québec qui nous intéresse dans ce mémoire. Le collectif pour la démocratie au Togo (CDT) fait la promotion de la démocratie au Togo. Nous trouvons qu’elle a une vision extérieure et politique. Par contre le Centre Togo-Canadien de soutien à l’intégration est un organisme togolais communautaire mais nous n’avons de document sur lui. Quant à l’Association des Éwé de Montréal, elle est composée des Éwé, une ethnie multinationale regroupant des Éwé du Benin, du Ghana (Afrique de l’ouest) qui sont des pays limitrophes du Togo. Ainsi, bien qu’elle joue le rôle d’entraide et de solidarité auprès de ses membres, nous pensons qu’elle ne rend pas compte de notre objet d’étude qui est centré spécifiquement sur le Togo.

1.7.1. L’Association Togo-Canada pour l’entraide, la recherche et le développement social (ATC-ERDS).

L’association Togo-Canada pour l’entraide, la recherche et le développement social (ATC- ERDS) est créée le 23 février 2008 à Gatineau. Elle est une association à but non lucratif et apolitique. Elle est également enregistrée auprès du gouvernement comme un organisme de charité. Les ressources financières de l’ATC-ERDS sont les droits d’adhésion, les cotisations, les revenus provenant d’activités diverses, les dons, les subventions et les commandites.

L’ATC-ERDS regroupe les ressortissants togolais (toutes personnes d’origine togolaise ou devenue togolaise par alliance, par naturalisation ou par adoption), de la région de Gatineau et des environs, de même que toute personne de bonne volonté à promouvoir des actions humanitaires (nous ne connaissons pas le nombre approximatif de ses membres). Elle milite pour la promotion des activités communautaires de fraternité de solidarité, d’entraide et de concorde au sein des Togolais et des Canadiens. Elle contribue aussi au développement économique, social et culturel du Canada et du Togo. Elle promeut la coopération entre le Togo et le Canada, ainsi que la solidarité avec les autres communautés togolaises au Canada. L’association s’assigne comme buts d’entretenir et de renforcer la solidarité et la fraternité entre les ressortissants togolais et les canadiens ; d’aider à l’intégration au Canada des ressortissants togolais et veiller à leurs intérêts auprès des autorités canadiennes. Pour

atteindre ses buts, l’association organise des activités socioéducatives et communautaires. De plus, elle entreprend des études et des recherches sur les problèmes socioéconomiques des migrants et élabore des projets en ce sens.

1.7.4. L’union des Togolais résidant à Québec et ses environs (UTRQE)

L’UTRQE est fondée le 20 mai 2011 et regroupe environ 40 membres à Québec. Elle a pour objectif de regrouper les Togolais de Québec et ses environs. Elle aide les nouveaux arrivants dans leur intégration et promeut des activités socioculturelles en vue de créer des liens d’amitiés entre les Togolais et les Québécois. Il faut dire que l’ UTRQE joue auprès de ses membres des rôles sociaux et culturels. Sur le plan social, sa mission majeure consiste à soutenir les membres lors des évènements heureux et malheureux. En effet, lors d’une naissance, un baptême, un mariage, la communauté se mobilise pour manifester sa présence auprès du Togolais concerné. Sur le plan culturel, elle organise diverses activités culturelles qui répondent aux besoins et aux intérêts de ses membres et de la société québécoise. Par ailleurs, elle organise des soirées dansantes à diverses occasions. Ces soirées se déroulent souvent entre les Togolais d’autres communautés culturelles et des Québécois. Durant ces activités socio-culturelles, leurs enfants se retrouvent entre eux pour fraterniser, faire connaissance et tisser des relations d’amitié.

1.7.5. Synthèse et lien avec la CTC

Ces associations ou regroupements de Togolais au Québec s’investissent sur le plan socioculturel et religieux. Elles contribuent - répétons-le - à maintenir et à entretenir des rapprochements amicaux entre la société canadienne et la communauté culturelle togolaise résidante au Québec.

Le choix de privilégier la CTC comme objet d’étude plutôt qu’une autre association réside dans le fait qu’elle est l’association togolaise au Québec la plus rassembleuse et la plus représentative des différentes couches sociales, ethnico-politiques et religieuses du Togo. Comme nous l’avons souligné plus tôt, cette association fédérative regroupait plus de 600 adhérents dans les sections d’Ottawa-Gatineau, de Montréal et de l’Estrie en 2013. Non seulement elle est la plus étendue géographiquement, mais elle est aussi la plus ancienne et

la plus connue de toutes les associations de migrants togolais au niveau provincial et fédéral au Canada. Elle semble être une association de référence internationale dans le sens où elle serait la pionnière du rassemblement de la diaspora togolaise à l’étranger (www.diastode.org).41

Tout au long de ce chapitre, nous avons fourni des éléments pour éclairer l’histoire sociopolitique du Togo depuis sa colonisation jusqu’à l’époque contemporaine, une histoire qui a eu un impact sur la vie communautaire et l’évolution de la Communauté togolaise au Canada. Ainsi la CTC, comme association, fut aussi soumise à la contrainte de cette histoire pour se réajuster, pour faire face à l’intégration de ses membres au Canada. Nous avons par la suite abordé brièvement la situation des Togolais au Canada et au Québec où, ils sont majoritairement installés. Après ce chapitre de mise en contexte, nous allons voir la problématique de notre étude ainsi que ses cadres conceptuel et théorique.

41 En 1995, la CTC fédérale a chargé la CTC-section Hull d'organiser un Séminaire international qui a réuni

pour la première fois dans l'histoire les diasporas togolaises d'Europe (France, Belgique, Allemagne) et d'Amérique (Canada, États-Unis, Martinique, Guadeloupe) et des partis d'opposition togolaise. Ce Séminaire a eu lieu à l'Université du Québec à Hull (aujourd'hui Université du Québec en Outaouais). C'était à l'issu de ce Séminaire international que la DIASTODE (Diaspora togolaise pour la démocratie) avait été créée. En 2003, il y a eu les États Généraux des Togolais de l'Extérieur (les diasporas togolaises) à Montréal pour donner naissance à la Diaspora togolaise pour la démocratie et le développement.

CHAPITRE II : PROBLÉMATIQUE, CADRES CONCEPTUEL ET