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Chapitre IV : Chapitre méthodologique 56 

4.6.  L’analyse des données 75 

Comme nous l’avons vu dans la section précédente, nous avons finalement sélectionné un échantillon de données, équivalent à dix minutes de discussion de trois groupes différents, que nous nommerons des « cas ». Dans cette section, nous détaillons le type d’analyse et la procédure d’analyse que nous entreprendrons dans le chapitre suivant.

La méthode d’analyse des données : l’analyse de contenu

Pour analyser ces types de discussions, il nous semble que l’analyse de contenu est le type d’analyse le plus pertinent afin d’atteindre l’objectif que nous nous sommes fixé. L’analyse de contenu consiste à décrire et analyser de manière systématique et méthodique des documents visuels ou textuels. Ainsi, le but ultime est de repérer dans les documents analysés des informations répondant à des questions au préalable identifiées. Dans notre cas, nous avons essentiellement des données provenant des enregistrements vidéo des discussions des groupes d’élèves.

Trois caractéristiques sont mises en évidence dans nos lectures concernant cette démarche d’analyse des données : (1) l’analyse de contenu est pertinente lorsqu’il s’agit d’analyser de grandes quantités de données, (2) il existe deux démarches de travail possible pour analyser du contenu et (3) l’analyse de contenu porte sur deux contenus différents. Ci-dessous, nous détaillons ces trois caractéristiques.

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Premièrement, d’après Del Balso et al. (2007), « l’analyse de contenu porte le plus souvent sur de grandes quantités de documents écrits ou audiovisuels » (p. 182), ce qui est notre cas dans notre étude. Même si finalement, nous n’avons que trois cas finaux à analyser suite à notre sélection, il est important de préciser que les trente minutes de discussions nous laissent beaucoup de données auditives, visuelles et de type « capture d’écran » à analyser. Il nous semble donc pertinent d’utiliser l’analyse de contenu car nous avons une grande quantité de verbatim.

Deuxièmement, l’analyse de contenu peut se faire selon deux démarches de travail : soit pour faire émerger des régularités, soit pour analyser des singularités. Notre but est de déterminer si les élèves en pédagogie Freinet utilisent un minimum de discussion exploratoire quand ils travaillent au TNI. A priori, au vu de la revue de littérature et plus exactement de l’étude de Mercer, Warwick, et al. (2010), la discussion exploratoire semble être un mode de discussion rare chez les élèves. Elle semble plus rare que les autres types de discussion. Dans notre cas, nous cherchons donc la singularité « discussion exploratoire » par l’analyse des discussions des élèves.

Troisièmement, Picard (1992) nous précise que l’analyse de contenu se divise en deux aspects : « Le premier aspect fondamental de l’analyse de contenu est la compréhension du sens explicite de la communication. Le second est le dévoilement d’une signification implicite du message » (p. 34). Le premier aspect correspond à la définition des contenus manifestes, quand le deuxième aspect correspond à la définition des contenus latents (Van der Maren, 1995). Au sein de notre contexte, nous sommes dans l’analyse des contenus manifestes. Van der Maren (1995) précise que « L’analyse des contenus manifestes présuppose que les énoncés d’un discours sont des unités complètes en elles- mêmes sur lesquelles des opérations peuvent porter » (p. 417). Dans ce cas, le but est de

condenser, résumer ou éclairer, systématiser le contenu de la pensée d’un ou plusieurs énonciateurs ou encore examiner l’évolution et l’importance relative de différentes énonciations réparties dans le temps ou l’espace. C’est l’analyse de contenu au sens restreint. Elle peut s’effectuer sous deux formes, l’analyse thématique et l’analyse scripto-visuelle. (Van der Maren, 1995, p. 418)

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Procédure d’analyse des discussions des groupes au TNI

Dans cette section, nous expliquerons comment nous avons procédé pour analyser nos données. Il faut se rappeler que nous avons déjà sélectionné trois cas qui équivalent à trente minutes de discussions au TNI. Comme le précise très bien Van der Maren (1995), il est nécessaire que l’analyse de contenu de verbatim s’effectue par un tri des passages du texte jugés intéressants. C’est ce que nous explicitons dans cette section au travers de quatre étapes de l’analyse de cas : (1) la description du groupe, (2) la mise en contexte de la discussion analysée, (3) l’analyse de la discussion selon les cinq thèmes, (4) les observations générales et (5) la synthèse de l’analyse. Nous explicitons en détail ces cinq étapes ci-dessous.

1) La description du groupe :

Pour chacun des cas qui vont être analysés, il semble pertinent de présenter la composition du groupe. Nous y préciserons aussi l’opérationnalisation de la tâche utilisée au sein du groupe, car chacun des trois groupes s’est divisé la tâche de manière différente. Nous y verrons aussi précisément les données sur lesquelles se basent l’analyse, car parfois, des données étaient manquantes.

2) La mise en contexte de la discussion analysée :

Nous présenterons, dans un premier temps, où se trouve, chronologiquement dans l’ensemble du travail de groupe, la discussion analysée. À cette fin, nous nous référons au

Tableau 100 dans lequel nous sélectionnerons la ligne du temps du groupe visé et nous

entourerons la séquence analysée. Nous présentons, dans un deuxième temps, la discussion analysée chronologiquement au sein de la discussion de groupe. Comme nous l’avons précisé, nous avons uniquement dix minutes sur cinquante minutes de discussion des élèves. Nous avons donc réalisé un résumé, pour chaque groupe, de l’ensemble de la discussion. L’ensemble de la discussion a été divisé en plusieurs séquences, en fonction du contenu dont discutaient les élèves. Par exemple, cela pouvait être les étapes de leur travail, ou les étapes de leur division des tâches. Nous avons illustré le tout avec des captures écran de la vidéo afin de mieux se représenter où se trouvent les élèves face au TNI. Les visages des élèves seront floutés pour garder l’anonymat des élèves. Pour chacune des séquences, un résumé de leur tâche et de leurs agissements sera décrit. Il sera précisé dans l’encadré descriptif de la séquence si la séquence a été retranscrite ou pas, ou si une particularité de cette dernière influe sur l’analyse, par exemple, le fait qu’elle soit silencieuse, ou qu’il y a eu pendant cet instant un bogue avec la prise de donnée.

78 3) Les observations générales :

Nous verrons que certaines remarques et observations peuvent être relevées suite à l’analyse complète du cas. Nous développerons dans cette partie les observations qui ne sont pas directement observable par l’analyse de contenu des discussions, mais qui nous semblent importantes à soulever.

4) Synthèse de l’analyse :

Pour chaque cas, nous terminerons notre analyse par une synthèse des types de discussion en nous aidant de la grille que nous avions construite à la fin du chapitre conceptuel.

Dans ce chapitre méthodologique, nous avons exposé notre méthodologie pour notre étude. Rappelons que le but du mémoire est de comprendre quels sont les types de discussions que mènent les élèves lorsqu’ils discutent en groupe au TNI dans le cadre d’une pédagogie Freinet dans le domaine des mathématiques. Dans le prochain chapitre, nous analysons nos données selon la procédure en trois étapes que nous avons exposée dans la dernière sous-section de ce chapitre.

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