• Aucun résultat trouvé

Chapitre IV : Chapitre méthodologique 56 

4.4.  Détails des données récoltées 69 

Les traces des données récoltées

Dans cette section, nous expliquons les différentes façons dont ont été prises des données. Nous avons utilisé un carnet de bord et des observations électroniques de types

70

enregistrement audio, vidéo et capture d’écran. Nous décrivons ces deux types de traces ci-dessous.

Le carnet de bord

La chercheure était souvent présente physiquement à l’école. En effet, même si elle n’était pas présente au sein des deux classes de cette étude, elle était présente dans d’autres classes pour des projets avec différents enseignants dans le cadre du « Chantier 7 ». Plus d’une fois, la chercheure a été interpellée dans les couloirs, soit par les élèves de l’étude qui lui partageaient des problèmes techniques avec le logiciel utilisé, soit par les enseignants qui l’invitaient à participer à une discussion en cours. En effet, il se trouve que les deux classes des deux enseignants participant à cette étude se trouvent face à face. Ainsi, il est arrivé souvent que de courtes réunions se soient improvisées dans les couloirs de l’école avec les deux enseignants sans qu’une entente préalable (par courriel par exemple) ait été convenue.

En raison ces rencontres imprévues, la chercheure a décidé de garder des traces de ces rencontres par écrit, dans un carnet de bord. Les notes ont été souvent prises plus tard dans un autre endroit. Premièrement, la chercheure ne désirait pas que la prise de note soit faite sous les yeux des enseignants, car cela aurait pu influencer leur discussion en cours. En effet, comme l’explique Del Balso, Lewis et Lewis (2007) « la prise de note dans un lieu public distingue souvent le chercheur de la majorité des autres personnes qui s’y trouvent. Dans certains cas, cela influencera peut-être le comportement habituel des personnes présentes. » (p. 155, Del Balso et al., 2007). De plus, la chercheure ne désirait pas perdre un seul détail de la discussion. Or, s’arrêter pour écrire puis revenir dans la discussion semblait non seulement illogique, mais aussi irréalisable vu la durée courte de ces rencontres imprévues. Il semblait donc tout à fait justifié que la chercheure prenne ces notes directement après les rencontres, pendant que tous les détails étaient encore frais dans sa mémoire. Les dates, les heures, la durée de ces rencontres, le(s) sujet(s) discuté(s) et quand cela s’y prête, la (les) décision(s) prise(s) ont été noté(s) de manière méthodique. Ces notes ont été écrites pendant la période de la prise des données. Nous verrons que ces notes vont nous permettre de nuancer nos propos dans la discussion et de mieux comprendre la réalité et l’influence des enseignants et de leur activité sur notre objet à l’étude.

71

Observation électronique : enregistrements audio, vidéo, capture d’écran

La chercheure, en plus d’être participante active, a aussi utilisé la méthode de l’observation électronique.

Premièrement, les différentes rencontres officielles (c’est-à-dire prévues à l’avance) avec les enseignants ont été enregistrées uniquement avec un caméscope. Pendant ces rencontres, la chercheure a gardé aussi des traces écrites lors de ces rencontres avec les enseignants. Dans ce contexte, nous avons fait le choix de faire des enregistrements vidéo, car cela nous permettait de décharger la chercheure du stress de prendre des notes précises et détaillées par écrit pendant de longues rencontres (2 h) où les faits débattus semblaient tous aussi importants les uns que les autres. La chercheure pouvait alors en partie se libérer de cette charge de prise de notes pour travailler et collaborer pleinement avec les enseignants. La prise de note a permis de garder des traces écrites des éléments essentiels des rencontres; les enregistrements ont permis de compléter ce qui manquait et de retrouver le climat et le contexte de la situation.

Deuxièmement, les élèves qui travaillaient en groupe ont été enregistrés avec un caméscope et un magnétophone. Les enregistrements ont eu lieu quand ils travaillaient sur papier, sur ordinateur et sur le TNI. Chaque classe était constituée de six groupes de quatre élèves. La chercheure, ne pouvant se diviser en six pour observer ce qui se passait, a préféré filmer les six groupes afin de ne pas rater une seule interaction. Compte tenu du bruit ambiant dans les classes pendant les travaux de groupe, la chercheure a décidé d’ajouter les magnétophones au centre de la table de travail, ce qui permettait de mieux capter le contenu des discussions de chaque groupe d’élèves. Pour les travaux de groupes hors TNI, nous avons donc des enregistrements audio et vidéo. Concernant les travaux de groupe au TNI, un outil propre au tébéiciel15 permettait d’enregistrer en capture

d’écran tout ce qui s’y passait. Pour l’analyse des discussions de groupe au TNI, nous avons donc trois types de données enregistrées : ce qui se passe à l’écran (enregistrement capture d’écran), ce qui se dit (enregistrement audio uniquement) et ce qui se passe au sein du groupe comme, par exemple, les mouvements des élèves et ce qu’ils font (enregistrement vidéo).

72

L’enregistrement, comme dit Van der Maren (1995), est une méthode difficile à cacher pour les participants. « Le caméscope et le magnétophone ne passent pas inaperçus dans une classe, d’autant plus qu’ils ne fonctionnent pas seuls : ils sont accompagnés d’un opérateur. » (p. 302, Van der Maren, 1995). En effet, nous avions besoin d’un opérateur pour mettre en route les enregistrements, cependant cet opérateur s’est vite effacé et les enregistrements continuaient seuls jusqu’à la fin de l’activité. Les opérateurs ont été la chercheure principale quand elle pouvait être présente, l’aide-chercheure, et, exceptionnellement, l’enseignant titulaire. En collaboration avec les enseignants, nous avons décidé de former un élève qui a été appelé « le responsable technique » dans chaque classe qui s’occupait de mettre en route tous les enregistrements, de vérifier leur bonne fonctionnalité lors de la séance enregistrée et de les arrêter. L’utilisation du responsable technique ne se faisait que lorsque l’équipe de chercheurs ne pouvait être présente dans la classe lors de l’activité.

Van der Maren (1995) nous explique bien que la présence de ces appareils contamine la situation : « Certains sujets manifestent même des réactions de défense : les uns ne supportent pas l’enregistrement […], d’autres au contraire s’exhibent, caricaturent, font le clown. » (p. 302). En effet, lors des premiers enregistrements avec les élèves, nous avons pu observer ces deux cas. Des élèves se sont plaints de ne pas pouvoir travailler comme ils le voulaient, car l’enregistrement les stressait, d’autres ont fait les clowns devant les caméras. Cependant, la prise de données lors de l’activité a eu lieu pendant un mois et demi. Bien que ces appareils ne passaient pas inaperçus, on se rend compte que très vite les élèves oublient qu’ils sont filmés. Une sorte d’habitude s’est installée dans les deux classes et au sein des groupes. Dépassées les deux ou trois premières séances filmées, les élèves ne sont plus du tout centrés sur l’enregistrement.

Nous ne cacherons pas que nous avons vécu plus d’une fois un incident technique, propre à cette méthode d’observation, et que certaines données tant visuelles qu’auditives nous manquent.

Synthèse de l’ensemble des données récoltées

Nous avons donc récolté énormément de données de toutes formes. Tout d’abord, nous avons récolté des traces écrites dans un carnet de bord que la chercheure a complété pour chacune des rencontres qui ont été planifiées, mais aussi qui ont été non planifiées et improvisées dans les couloirs. Ensuite, nous avons récolté 233 vidéos (entre 30

73

minutes et 2 h) qui se composent des enregistrements vidéo des deux rencontres préparatoires, des deux présentations dans les classes, des discussions des élèves sur papier, sur ordinateur et sur TNI, des présentations des élèves de leurs travaux finaux et enfin, de l’entrevue avec les enseignants en fin d’année. De plus, 228 enregistrements audio (durée générale d’une heure) sont aussi à ajouté pour les discussions des élèves, qu’ils aient travaillé sur papier, sur ordinateur ou sur TNI, afin d’être sûr de pouvoir comprendre le contenu de leur discussion. Finalement, 26 enregistrements de type « captures vidéo » des travaux au TNI ont été récoltés aussi au cas où l’enregistrement vidéo ne permettait pas de voir ce qui se passait au TNI. Dans la prochaine section, nous expliquons la sélection que nous avons faite parmi toutes ces données citées ci-dessus, des données que nous analyserons.

4.5. Choix des données analysées et la justification de ces