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Chapitre 2 : Cadre conceptuel

2.1 L’alternance, une notion polysémique et ses applications pratiques

entreprise. L’activité dominante est alors l’observation, la qualification de base étant assurée par l’école. Lorsque l’alternance vise l’acquisition de compétences pour la qualification, elle a souvent comme dénomination l’enseignement en alternance.

L’expression alternance d’apprentissage lui est quasi-synonyme car elle réfère à l’acquisition des compétences professionnelles liées à un emploi donné par des activités de production dans le milieu. Son objectif en est un de qualification de base, et l’expression formation en alternance y est souvent attachée. Dans la littérature, on retrouve aussi la dénomination alternance d’insertion qui distingue la formule où le stagiaire est un travailleur en formation, souvent bénéficiaire de la sécurité du revenu, ayant quitté les filières de la formation, peu scolarisé et disposant d’un contrat de travail. Ses principaux objectifs sont généralement alors la socialisation, la restructuration psychologique et la remise au niveau et, dans certaines situations, l’acquisition de qualification mais selon certains textes, ne faciliterait pas nécessairement l’intégration des jeunes à l’emploi.

L’alternance n’est donc pas un modèle de pratique uniforme. Les clientèles, les objectifs poursuivis ainsi que les formules de la formation en alternance sont très diversifiés. Si le modèle doit s’adapter en fonction de son utilité et de la culture de l’entreprise, il doit d’abord être élaboré en fonction des capacités et du sens que l’apprenant donnera à cette activité.

Au Québec, l’alternance est généralement appelée enseignement coopératif ou, encore, alternance travail-études (ATE). L’enseignement coopératif s’adresse à une clientèle post secondaire. La formule favorise le transfert de compétences et l’intégration progressive au marché du travail. S’il n’est pas reconnu formellement à l’intérieur d’un programme d’études, cette expérience est considérée être un stage. Cette formule se rattache alors plutôt à celle d’un service de placement et ce d’autant plus que l’apprenant, s’il est évalué positivement et que l’entreprise en a besoin, obtiendra souvent un emploi rémunéré avant la fin de ses études. C’est à l’Université de Sherbrooke en 1966 que le premier programme coopératif a été offert alors qu’en 1990 les programmes d’alternance au niveau d’étude collégiale et secondaire commencèrent.

L’appellation ATE propose une formule différente qui intègre un stage obligatoire à un parcours de formation. Ainsi, le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) définit l’alternance travail-études en formation professionnelle et technique de la manière suivante :

« Formule éducative qui met en action un dispositif pédagogique propre à articuler, de façon intégrative, des séquences en milieu scolaire et des séquences en milieu de travail, dans un partenariat de formation entre l’établissement scolaire et l’entreprise, s’exerçant dans le cadre d’un programme d’études menant à un diplôme reconnu par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport ». (2007, p. 2)

Il s’agit donc d’une séquence de formation en entreprise réalisée à l’intérieur d’un programme d’études et visant une finalité, soit l’insertion socioprofessionnelle (parcours de formation axée sur l’emploi), soit la mise en œuvre de compétences (enseignement secondaire professionnel et technique) à être sanctionnées par le milieu scolaire. Au niveau collégial, les programmes d’alternance travail-études (ATE) sont surtout offerts dans les domaines visés par les technologies de pointe, notamment l’informatique et ses applications, les techniques physiques comme l’électronique et le génie mécanique, l’administration, la finance et la bureautique. Au niveau secondaire, secteur professionnel, Lebel (2002)11 présente une évaluation du modèle selon ses points forts, points faibles,

difficultés d’application et d’insertion à l’emploi :

Les principaux points forts du modèle d’alternance (ATE) :

• L’accroissement de l’employabilité, de la socialisation professionnelle, de la connaissance de différents milieux de travail.

• La validation du choix de carrière ; elle permet aux élèves d’explorer ou de

confirmer un choix de carrière.

• L’intégration des connaissances acquises en classe par l’expérience en milieu de travail et l’utilisation par les élèves d’équipements et de technologies que les établissements scolaires ne peuvent se payer.

• Meilleur taux de réussite des élèves et meilleure diplomation (variable d’un secteur à l’autre), autant chez les garçons que chez les filles.

Pour les entreprises :

• Contribue à la qualité de la formation et l’adéquation accrue des programmes d’études aux réalités du monde du travail.

11 Tiré du document : Modèles organisationnels d’alternance travail-études en formation professionnelle et

• Prépare une relève et permet la réduction des couts liés au recrutement et à la formation du nouveau personnel.

• Valorise le partage d’expertise professionnelle et du personnel affecté à la supervision des stagiaires.

• L’accroissement de la visibilité des établissements scolaires dans leur milieu.

• La valorisation de la formation technique. Les points faibles rapportés :

• Les contenus des stages sont trop collés sur les programmes d’études, selon certains.

• Rapprochement école/entreprise : il s’agit davantage d’un partenariat d’individus que d’une collaboration institutionnelle, dans plusieurs milieux. Les difficultés d’application :

• Il est plus difficile d’assurer le suivi en entreprise dans les régions où les lieux de stages sont éparpillés sur un grand territoire.

• Certaines résistances existent en milieu de travail de la part des travailleurs. • Certaines dispositions des conventions collectives de travail sont

contraignantes et il y a nécessité d’ententes avec les syndicats.

• Il est difficile de trouver de bons superviseurs en entreprise.
Les établissements doivent s’assurer que les élèves trouvent en entreprise des situations d’apprentissage engageantes et signifiantes, en conformité avec les objectifs poursuivis. (Aussi mentionné par Savoie-Zajc et Dolbec, 2002). L’insertion à l’emploi :

• Les stages permettent aux élèves de se faire connaitre d’employeurs éventuels, ce qui favorise l’insertion professionnelle.

• Les stages sont utilisés par les entreprises comme moyen de sélection du personnel.