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Chapitre 5 : Interprétation

5.1 Le modèle d’analyse de Seidel et Pérez (1994) appliqué au contexte d’alternance

5.1.2 Interprétation du degré d’intégration et d’exploitation du iPad

L’utilisation des différentes zones ombragées démontre l’intensité des différents stades d’utilisation du iPad par l’élève, la classe, le c.o. rattaché à l’école et à l’équipe de c.o. de l’approche orientante (AO) de la Commission scolaire en intervention de groupe d’orientation. Rappelons que les données recueillies pour les niveaux d’analyse « école » et « communauté » se sont limitées aux « c.o. (école) » (entendre le c.o. rattaché à l’école) et « c.o. (AO) » (entendre les c.o. rattachés à la Commission scolaire).

Figure 18. Modèle de Seidel et Perez appliqué à l’intégration du iPad en contexte d’alternance

5.1.1.1 L’étape d’adoption du iPad

La figure 18 indique que le degré d’intégration du iPad atteint l’étape 1. Le contexte dans lequel s’est produit l’introduction du iPad a contribué à atteindre l’étape de l’adoption puisque tous nos élèves de quatrième secondaire, le c.o. et leurs enseignants sont en possession de l’outil pour l’année scolaire. Ils l’utilisent à l’intérieur de l’école et à leur guise lorsqu’ils sont à l’extérieur. Comme ils en font un usage personnel et scolaire, l’étape de l’adoption se trouve rapidement atteinte aux quatre niveaux : « élève », « classe » « c.o. (école) » de même qu’au niveau c.o. (AO) en groupe d’orientation auprès d’élèves outillés du iPad au premier cycle du secondaire.

5.1.1.2 Le degré d’intégration du iPad se situe à l’étape de l’implantation au niveau « élève »

La curiosité de l’élève et ses habiletés l’a mené plus loin dans les étapes d’intégration du iPad, notamment à l’étape de l’implantation. Sans hésitation, dans le cadre de toutes les matières, l’élève a énuméré une foule de possibilités. Il a démontré comprendre que la technologie mobile offre une multitude d’avenues d’apprentissage et que sa maitrise de l’outil lui permet de recourir aux ressources dont il a besoin pour la réalisation de tâches scolaires. Il manie lui-même l’appareil, aide les autres à régler des problèmes techniques et

télécharge les applications dont il a besoin. Les compagnons dans l’entreprise étaient même étonnés de constater avec quelle facilité l’élève pouvait en faire usage.

C’est au niveau « classe » que l’étape d’implantation pose problème. L’élève n’utilise l’iPad en lien avec les cours qu’occasionnellement, et cela dépend de la matière. Les défis pédagogiques pour introduire la technologie mobile dans la classe ralentissent son élan. Alors que l’élève veut que l’iPad soit utilisé plus souvent et dans toutes les matières, il observait qu’on lui donne peu d’occasions de vivre des situations propices à l’apprentissage avec l’iPad, du moins pas aussi souvent qu’il le souhaiterait.

Le contexte éducatif actuel n’est pas rendu à l’étape d’institutionnaliser l’utilisation de la technologie mobile. Toutefois, les écoles qui acceptent d’intégrer l’iPad se multiplient. De plus en plus d’établissements, notamment du secteur privé, font présentement l’acquisition de tablettes numériques dès le commencement du secondaire.

5.1.1.3 Le processus d’accommodation aux niveaux « élève » et « c.o. (AO) » dépassent quelque peu celui observé aux niveaux « classe » et « c.o. (école) »

Les usages effectifs et repérés du iPad en lien avec les cours aux niveaux « élève » et « classe » indiquent que les transformations de l’environnement reflètent un processus d’assimilation de même qu’aux niveaux « c.o. (école) et » et « c.o. (AO) ». Les résultats démontrent qu’ils utilisent l’iPad principalement pour faire les choses qu’ils faisaient déjà dans cet environnement. L’iPad remplace les outils comme le dictionnaire, la calculatrice, la prise de notes ou l’agenda. Il sert aux recherches dans Internet, aux applications installées par l’école, remplace certains volumes et cahiers d’exercices qui se retrouvent maintenant en version numérique sur la tablette. Les informations recueillies nous démontrent que l’iPad est quelquefois utilisé par l’élève dans toutes les matières mais plus particulièrement dans les cours des enseignants impliqués dans le projet FAST de même qu’avec le c.o. en rencontre individuelle ou encore dans la classe.

Jusqu’à ce jour, à travers l’exploitation du iPad, ni le « c.o. (école) » et ni « l’élève » n’ont profondément modifié leurs comportements. On ne peut pas réellement considérer que l’élève ait adapté ses manières d’apprendre et transformé certaines habitudes scolaires ou ses méthodes de travail. Il lui est arrivé de connaitre quelques situations d’apprentissage

qu’il n’aurait pas eu l’occasion de faire sans l’iPad dans la classe ou en entreprise. C’est ce qui nous fait suggérer que le processus d’assimilation a été atteint aux niveaux « élève » et « classe ». De même, certaines interventions au niveau « c.o. (école) » ont été transformées pour faire bénéficier les élèves du contexte de formation en alternance mais c’est au niveau « c.o. (AO) », soit là où la technologie a permis de conserver les réflexions personnelles de l’élève quant à son cheminement d’orientation, que la pratique s’est principalement transformée. La manière de travailler n’est plus la mêmes et ils devaient nécessairement posséder une technologie qui soit fonctionnelle pour réaliser les interventions prévues dans les classes.

En ce qui concerne le processus accommodation au niveau « élève », voici deux situations d’apprentissages considérées plus novatrices :

√ La création d’une petite vidéo de présentation

L’élève a réalisé une courte présentation de ses forces et faiblesses pour le compagnon qui a accepté de l’accueillir dans son entreprise. Il a aussi eu l’occasion d’expliquer ce qui l’avait motivé à choisir ce milieu de stage. De cette manière, avec l’iPad, tous les élèves ont fait parvenir une petite description de leurs caractéristiques personnelles et de leurs objectifs de stage en moins d’une période.

√ Garder des traces de son cheminement d’orientation

Les interventions de groupe en matière d’orientation sont des moments offerts aux élèves en classe pour cheminer personnellement sur différents thèmes qui lui sont reliés. Invités à donner leurs opinions avec l’iPad, leurs réflexions sont automatiquement conservées dans un dossier d’orientation et serviront à enrichir les interventions du professionnel. Ces informations, appelées à être conservées tout au long de son parcours scolaire, pourraient devenir, par la suite et pour lui-même, révélatrices d’informations au moment de prendre de nouvelles décisions.

Dans son intégration du iPad, nous suggérons que les niveaux « classe » et « c.o. (école) » en est demeuré, au processus d’assimilation car ceux-ci ont permis de reproduire, sous un nouveau support, des situations déjà existantes. Toutefois, il est arrivé que certaines

activités qui intégraient l’usage du iPad et que de nouvelles situations d’apprentissage aient été initiées par le c.o., un enseignant ou un autre. Bien que certaines routines de classe et nouvelles règles aient été installées pour intégrer l’iPad, il faut reconnaitre que l’iPad n’est pas utilisé dans le but de transformer des manières de faire, qu’il ne donnent pas pleinement satisfaction et qui ne donnent pas les résultats qu’ils devraient.

Toutefois, il faut reconnaitre aussi que le niveau « élève » n’en est qu’au début d’un processus d’accommodation. Nous avons repéré l’adoption de nouveaux comportements et, dans certains cours, les élèves ont expérimenté des situations d’apprentissage qu’ils n’auraient pas été en mesure de faire sans l’iPad. Ils sont loin d’en avoir été rassasiés, et ils se sont montrés motivés à changer leurs habitudes pour une plus grande intégration de la technologie mobile.

C’est dire que concernant l’exploitation de la technologie iPad, on peut affirmer que, de façon générale, le niveau « c.o. (AO) » dépasse le niveau « c.o. (école) ». Maintenant intégrée au plan stratégique de la commission scolaire, l’approche orientante dispose des ressources humaines et financières nécessaires à l’accomplissement des priorités d’action de l’équipe de c.o. quant au développement du contenu d’intervention et à l’acquisition des appareils nécessaires pour les élèves. La collaboration des directions favorise la mise en place d’interventions structurées et planifiées dans toutes les classes. D’un autre côté, le niveau « élève » devance le niveau « classe ». Les données constituent d’ailleurs des indicateurs tangibles de la diversité des usages et de l’intérêt qu’ils ont pour généraliser les usages du iPad dans tous les cours et implanter des changements qui conduiraient à exploiter les potentialités de l’outil pour apprendre. La confiance manifestée envers l’outil et les tensions pour intégrer l’iPad dénotent l’état de besoin des élèves : « Les médias influencent donc les activités et les conditions d’enseignement-apprentissage, mais il n’en demeure pas moins que c’est ce que l’enseignant et l’apprenant feront avec les technologies qui est l’élément déclencheur et médiateur de l’apprentissage » (Seidel & Perez, 1994).

5.2 Les premiers effets de l’usage du iPad à l’école selon le modèle