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L’action régionale en faveur du développement du secteur de l’artisanat à Marrakech

Encadré 4. Relation entre bazar et artisanat

1.4. L’action régionale en faveur du développement du secteur de l’artisanat à Marrakech

L’action publique dans le domaine d’artisanat revêt plusieurs modalités qui relèvent du même objectif ambitieux, à savoir réaliser conjointement le développement et la mise à niveau du secteur de l’artisanat. La FP – dont l’examen détaillé est réalisé au chapitre 2- constitue l’une des interventions tangibles des pouvoirs publics dans le secteur. En revanche, nous avons abordé jusqu'à maintenant le secteur de l’artisanat sans se demander quel pouvait être l’apport des expériences menées par le système bancaire et la sécurité sociale, alors qu’elles apportent d’autres tentatives de développement de ce secteur.

Nous avons analysé deux expériences menées dans la région de Marrakech Tansift Lhaouz (MTL) par la banque populaire et qui portent sur le crédit (encadré n°5) et l’assurance artisanaux (encadré 6).

Des deux encadrés qui suivent, on en conclut qu’il s’agit de tentatives modestes qui n’arrivent pas à trouver des solutions d’ampleur aux problèmes de l’investissement et de l’affiliation au système de sécurité sociale.

Encadré n°5 : Les modalités d’octroi des crédits dans le secteur de l’artisanat.

Entretien avec le responsable de la direction Micro crédit dans le secteur de l’artisanat (fondation Bab doukkala).

Le micro- crédit est un système de financement dont l'objectif est de permettre à des personnes qui ne peuvent bénéficier des concours du secteur bancaire, de créer ou développer leur propre activité de production ou services en vue d'assurer leur insertion économique.

Le système du micro-crédit se base sur des services de proximité (formation, conseil, suivi). Pour être proche de ses bénéficiaires, la Fondation a mis en place, au niveau local, une structure spécifique, appelée branche qui est spécialement dédiée au micro- crédit.

L’objectif de ce programme :

1-Amélioration des conditions de vie des personnes du revenu limité par le biais du développement de leur activité économique.

2-Financement et création des petites unités de production et de services 3-Participation à la lutte contre la pauvreté et la marginalisation sociale.

Afin d’obtenir un crédit il faut :

1- S’Inscrire auprès de l’antenne de la fondation la plus proche du travail, 2- Participer aux formations concernant les micro-crédits,

3- Demander de bénéficier de ce crédit auprès de l’établissement,

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4- Participer au groupe solidaire qui se compose de 4 personnes de la même circonscription, n'ayant aucun lien de parenté entre elles et n'exerçant pas la même activité.

Les membres du groupe s'engagent à se soutenir mutuellement. Ils sont solidairement responsables du remboursement sans incident des prêts contractés par chacun d'eux.

Les conditions : 1-Etre âgé de 18 ans au moins ;2-Avoir un logement sûr et une carte d’identité nationale ; 3-Jouir d'une bonne moralité; 4-Etre résident ou exercer une activité régulière dans la circonscription de la branche; 5-Avoir au plus 5 salariés permanents; 6-Adhérer au groupe solidaire de 4 personnes; 7-Participer aux séances de formation dédiées à la définition des programmes de micro-crédit. théorique de 3.000 Dh à 50.000 Dh. Alors que le montant réel octroyé s’élève de 3000 Dh.

jusqu'à 7000 Dh.

Un membre qui rembourse intégralement et sans incident son premier prêt, peut prétendre à un autre prêt d'un montant plus important en fonction de ses besoins réels et de

ses capacités de remboursement.

Il peut éventuellement bénéficier d'une ristourne d'intérêt si le remboursement du deuxième prêt s'effectue régulièrement.

La modalité de remboursement s’effectue semaine ou quinzaine, et exceptionnellement moins selon l’activité.

Pour assurer la continuité du programme et couvrir les charges concernant la gestion et l’administration de la BP, le bénéficiaire doit payer un pourcentage sur chaque crédit.

Il est clair que l’approche poursuivie par la banque populaire a pour objectif de soutenir une stratégie de développement global. Or, ce système n’a pas pu donner les résultats espérés. Parmi les conditions qui bloquent le recours des artisans marrakchis à cette formule, les plus importantes sont :

1-L’adhésion au groupe solidaire ; en effet, 4 personnes signifie diviser le montant du crédit en 4 parts égales, alors les besoins sont différents d’un artisan à l’autre.

2-L’artisan s’inscrit traditionnellement dans un réseau de proches, ce qui rend difficile la constitution d’un groupe de 4 artisans sans aucun lien de parenté et n’exerçant pas la même activité, formule qui en outre, diminue la confiance (indispensable) dans la volonté des autres partenaires de

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rembourser effectivement leur portion du crédit, sachant que tous sont solidaires en cas de défaillance de l’un d’entre eux.

3- La présence des mâallem chkara dissuade de recourir aux crédits bancaires et au micro-crédit.

Ainsi déclare un administrateur à la délégation « les anciens artisans qui craignent Dieu, considèrent le taux d’intérêt comme interdit (hram) par la religion et, à l’inverse, que c’est mieux pour eux de travailler avec ou chez un mâallem chkara en contre partie d’un pourcentage des recettes hebdomadaires ou par quinzaine… ou à ce qu’ils ont pu préciser au début». (propos d’un artisan boisselier, entretien n°10).

Encadré n°6 : Assurance et retraite dans l’artisanat.

Journée de la présentation de l’assurance artisanale à la chambre de l’artisanat de Marrakech (Le 14-04-2000).

Assurance artisanale (Eddamane Elhirafi) est une modalité de retraite réservée aux artisans et présentée par la banque populaire. C’est un système contractuel garanti par l’Etat.

Les cotisations à cette retraite commencent dès l’âge de 12 ans et courent jusqu’à 60 ans. Le pourcentage de paiement diffère selon l’âge de l’artisan. Ceux qui se sont inscrits à un âge précoce paient une petite somme de cotisation mensuelle. Le paiement augmente avec l’âge.

-Le paiement s’établit à un minimum de 25 Dh de 15 à 25 ans, de 50 Dh au-delà

…selon l’âge de l’artisan. Le Programme permet d’acheter les autres années de travail déjà écoulées.

Il couvre :

1- La retraite.

2- Le Capital en cas d’inaptitude ou de décès.

3- Une assurance contre l’incendie 4- Un capital en cas de maladie.

5- Les jours passés l’hôpital.

Les parties qui proposent le produit sont :

- Les guichets de la banque populaire.

- Le Trésor public ainsi que les courtiers et les agents d’assurance.

- La Chambre de l’artisanat.

Les parties qui s’occupent du financement sont : - la Caisse nationale de retraite

- la Société Nord Afrique d’assurance.

- la Caisse de dépôt et de gestion - la Banque populaire.

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L’échec s’explique aussi par une relative inadaptation du dispositif pour les raisons suivantes répertoriées au travers des questions posées par les artisans et des problèmes vécus qu’ils ont exposés durant la journée d’étude e:

- Manque de confiance des artisans dans le système.

-Mauvaise compréhension du système due au faible niveau d’étude ou à l’analphabétisme de la majorité des artisans.

-Problème de communication entre les agents du dispositif et des artisans aux faibles niveaux d’études.

-Discontinuité du versement de la cotisation en raison de ’état du marché propre au secteur du tourisme.

- L’augmentation excessive de la cotisation par rapport aux recettes de l’artisan, surtout lorsque ce dernier est déjà avancé en âge.

2. Diversité des modalités d’exercice de l’artisanat féminin à Marrakech :

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