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L’évaluation de la demande d’aménités culturelles

Réflexions préliminaires sur le concept

5. Les stratégies de mesure de la valeur des aménités culturelles

5.1. L’évaluation de la demande d’aménités culturelles

faisant l’hypothèse que les aménités culturelles font le lien entre les actifs culturels et l’attractivité de

la ville.

5.1. L’évaluation de la demande d’aménités culturelles

5.1.1. De la valeur économique au prix

La valeur économique a fait l’objet de différentes conceptions pour arriver à un consensus lors de la révolution marginaliste de la fin du XIXe siècle qui correspond encore à la vision majoritaire chez les

économistes orthodoxes. À l’approche de la valeur des biens fondée sur leur coût de production, s’est substituée une approche fondée sur les préférences individuelles, qui permettrait de mieux expliquer

les comportements observés sur le marché. L’hypothèse qui est alors posée concernant les individus correspond à une capacité à ordonner les préférences pour une série de biens en y associant un niveau

d’utilité et à trouver une équivalence entre cette satisfaction et une valeur monétaire qui correspond à

un consentement à payer pour le bien. Une hypothèse sous-jacente à celle-ci relève de la perfection de

l’information dont dispose l’individu pour effectuer l’évaluation de la satisfaction retirée du bien. Une autre hypothèse formulée correspond à la loi de l’utilité marginale décroissante qui stipule que la satisfaction procurée par une unité supplémentaire d’un bien consommé diminue à mesure que la

quantité du bien consommé augmente. Ces hypothèses permettent de reconstituer une théorie de la demande et une explication de la formation des prix sur le marché concurrentiel. Une fois les préférences pour les biens formulées, elles sont traduites sous forme de consentement à payer et

confrontées au prix de marché. L’échange a lieu si le prix de marché est inférieur au consentement à

payer. Le consentement à payer constitue alors un indicateur de la valeur économique associée à un bien ou service. La monnaie est quant à elle une unité de mesure de cette valeur qui correspond à la satisfaction retirée de la consommation du bien ou du service.

Cette approche de la valeur économique qui repose sur les préférences individuelles est toutefois limitée, notamment en raison des hypothèses qui la sous-tendent. La formation des préférences des individus permet de tenir compte des évaluations individuelles des valeurs associées à un projet culturel, mais uniquement en supposant que l’information disponible soit parfaite et que l’individu dispose des

capacités cognitives pour traiter cette information et la transformer en consentement à payer. Ces capacités cognitives doivent permettre à l’individu d’exprimer des préférences claires pour tous les biens et services, et de les classer en évaluant l’utilité qu’il retire de la consommation ou de l’usage des

biens ou services. Dans le cas où ces conditions ne seraient pas réunies, le consentement à payer ne peut être que biaisé et donc ne pas refléter la « vraie valeur » du bien ou service.

En supposant que ces hypothèses soient vérifiées, les valeurs économiques mesurées sur les marchés culturels peuvent ne refléter qu’imparfaitement la valeur produite par la culture sur le territoire. En

58 effet, Seaman (2011) prend l’exemple d’un consommateur qui en plus de payer son ticket pour un spectacle doit également parfois payer le déplacement pour s’y rendre. Le prix du ticket ne mesure donc qu’une partie de son consentement à payer pour assister au spectacle.

D’autre part, dans le cas des biens culturels, une difficulté supplémentaire se pose puisque l’évaluation

des biens par les individus est influencée par le capital culturel dont ils disposent. Ce capital impacte la capacité à transformer des biens et services culturels en utilité (Stigler and Becker 1977). L’introduction

de ce paramètre dans le raisonnement met en exergue le caractère endogène des préférences en matière de consommations culturelles. En effet, le capital culturel détermine les préférences pour la culture et les consommations culturelles augmentent à leur tour le capital culturel dont dispose

l’individu, modifiant ainsi ses préférences.

Les aménités produites par les activités culturelles correspondent également à une partie de la valeur économique de la culture qui n’est pas retranscrite sur les marchés du secteur culturel. Il est donc

nécessaire de s’interroger sur la décomposition de la valeur économique totale de la culture sur un

territoire afin d’identifier les différentes stratégies de mesure auxquelles il est possible de recourir pour prendre en compte la part non marchandes de la valeur créée par la culture.

5.1.2. Décomposition de la valeur économique totale d’un actif culturel

L’objectif de cette section est de comprendre comment se structure la valeur économique totale d’un

actif culturel, afin de comprendre à quel type de valeur les aménités culturelles font référence. Cela doit

ensuite permettre de sélectionner une méthode d’évaluation adaptée qui permet la prise en compte de la valeur des aménités.

La valeur économique totale d’un actif non marchand se définit comme l’ensemble des flux actualisés

de bien-être générés par les biens et services produits par un actif. Les économistes de l’environnement

utilisent souvent une typologie qui distingue trois catégories de valeurs qui peuvent être attribuées aux actifs environnementaux : les valeurs d’usages, d’option et de non usage (Point, 1998). Cette typologie

est également présente dans le champ de l’économie de la culture (Snowball, 2008; Throsby, 2003).

Dans ses recherche sur l’impact des actifs culturels sur le territoire, Seaman (2011) identifie un premier

impact qui réside dans ce qu’il nomme les « valeurs de consommation » des actifs culturels qui renvoie à cette typologie de la valeur.

5.1.2.1.Les valeurs d’usage

Les valeurs de consommation d’un actif culturel (infrastructure ou événement) peuvent être marchandes ou non marchandes. Les valeurs marchandes sont des valeurs d’usage des actifs culturels,

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le chiffre d’affaires du secteur culturel permet ainsi de mesurer une partie cette partie de la valeur à un niveau agrégé. Toutefois, les usagers des actifs culturels sont aussi parfois amenés à effectuer des dépenses supplémentaires sur d’autres marchés pour profiter de l’actif. Par exemple, les dépenses de

déplacement jusqu’à l’actif, les frais de restauration et d’hôtel entrent dans les valeurs d’usage associées à l’actif culturel puisqu’elles constituent une partie du prix que les individus consentent à

payer pour l’événement.

Les individus peuvent également accepter de payer un loyer plus élevé pour vivre dans un quartier à caractère historique (Ruijgrok 2006) ce qui relève dans ce cas d’une valeur d’usage indirectede l’actif

culturel ou des aménités qu’il produit à l’échelle du quartier. En effet, les individus profitent de l’actif et des aménités à travers la consommation d’un autre bien marchand qui tire une partie de sa valeur de la proximité à un actif culturel source de bien-être. C’estl’idée d’avantage écosystémique évoquée par Point (1998) lorsqu’il décrit la valeur d’usage indirecte. Dans le cas présent, l’avantage écosystémique

se traduit par le fait que le bien immobilier prend de la valeur en fonction de sa proximité aux actifs et aménités culturelles, la consommation de l’actif n’est pas nécessaire pour profiter des caractéristiques du bien immobilier. On peut également penser à la valeur d’un fond de commerce dans certains

secteurs (restauration hôtellerie) qui serait plus élevée dans les zones avec aménités culturelles qui attirent des touristes.

Le fait de classer les dépenses effectuées dans un restaurant lors d’un événement culturel dans la

catégorie des valeurs d’usage directes peut faire l’objet d’une discussion. En effet, dans le cadre des

études d’impact de la culture sur un territoire, ce type de dépense est classé dans les « effets indirects »

de la culture sur le territoire. Cela s’explique par l’adoptiond’une approche sectorielle. Le qualificatif

d’indirect vient du fait que la dépense est liée à la culture mais bénéficie à un autre secteur, donc qu’elle

est indirectement liée à la culture. Dans le cadre de cette section, nous nous interrogeons sur les valeurs individuelles attribuées à la culture, le caractère « usage indirect » fait référence au fait que les caractéristiques d’autres biens peuvent être impactées par la culture. Cela peut être le cas pour les hôtels par exemple, mais dans ce cas il faudrait identifier la part du prix d’une chambre expliquée par la proximité de l’événement culturel afin de calculer la part indirecte de la valeur d’usage capitalisée dans le prix. Dans la réalité, la totalité de la dépense de quelqu’un qui se rend au festival serait liée à la culture,

l’objectif de la dépense est donc de satisfaire un usage direct de la culture, il est donc plus approprié de la classer dans la valeur d’usage directe.

5.1.2.2.Les valeurs de non usage

La valeur économique totale d’un actif culturel peut également être issue de l’attribution de valeurs de

60 marchés et correspondent donc à des valeurs non marchandes. Trois valeurs de non usage sont souvent distinguées : les valeurs d’existence, de legs et altruistes.

Les valeurs de legs et altruistes sont plus intuitives que la valeur d’existence dans le contexte de l’économie de la culture. La valeur de legs peut être attribuée à un actif culturel en raison de la volonté de transmettre l’actif aux générations futures. Par exemple, on peut souhaiter voir le patrimoine culturel préservé pour que les générations futures puissent en bénéficier en tant que symbole du passé (Ruijgrok 2006), sans être soi-même usager du patrimoine ou souhaiter le devenir. La valeur d’altruisme

relève de la même logique à la différence que l’on souhaite la préservation pour des individus

appartenant à la même génération. Ainsi, un individu peut souhaiter l’existence d’un actif culturel pour

que les autres puissent en bénéficier. Par exemple, un individu accorde une valeur à un actif culturel

parce qu’il contribue à la vie d’un quartier en y créant des aménités, sans forcément être résident du

quartier ni même fréquenter ce quartier.

Enfin, une valeur d’existence peut être attribuée à un actif culturel en raison de sa contribution au

prestige, au rayonnement ou à la qualité de vie d’un territoire et dont l’individu retire une satisfaction.

Autrement dit, la valeur d’existence des actifs culturels peut traduire une partie de la valeur attribuée aux aménités culturelles.

La typologie des valeurs de non usage peut aussi faire l’objet d’une discussion, notamment concernant

la pertinence de la valeur d’existence dans le cas d’un actif culturel. En effet, dans le cas de l’environnement, valoriser l’existence des espèces animales ou de paysages simplement dans le but de préserver la biodiversité ou la « nature » parait facilement concevable. On peut lier cela à la croyance

en un ordre naturel, indépendant de l’humain et que l’on souhaite préserver pour des raisons éthiques. Dans le cadre de la culture, puisqu’il s’agit d’une production humaine, une valeur d’existence peut

apparaitre comme moins évidente et on pourrait penser que valoriser l’existence d’actifs culturels sans

en être usager implique nécessairement que cela profite aux autres (valeur d’altruisme) ou aux

générations futures (valeurs de legs). En effet, valoriser l’existence d’une bibliothèque sans penser en

profiter ou sans attendre que d’autres personnes puissent en profiter apparait irrationnel. L’idée de la valeur d’existence d’un actif culturel est la suivante : un individu peut souhaiter être présent sur un territoire et voir que ce territoire bénéficie de dynamiques culturelles (atmosphère, ambiance, animation) sans forcément être usager des différents actifs qui contribuent à créer cela. Dans ce cas, il attribue seulement une valeur d’existence aux actifs culturels, cette valeur d’existence est toutefois

conditionnée au fait que d’autres individus soient usagers des actifs culturels, mais cela ne correspond pas au cas où l’individu souhaite l’existence pour les autres.

61 On peut également se demander si cet individu qui profite des aménités n’attribue pas une valeur

d’usage (non marchande) aux aménités culturelles qui sont présentes sur le territoire. Cette approche serait complexe dans la mesure où on chercherait à décomposer la valeur économique totale non pas

d’un actif culturel, mais d’une aménité culturelle. Cela reviendrait à vouloir créer une typologie de la valeur associée à un flux (l’aménité culturelle) générée par des actifs culturels. Cette tentation vient du

fait que l’aménité peut apparaitre comme un phénomène exogène sur le territoire, alors que nous avons

montré qu’elle est liée à l’agglomération d’un ensemble d’actifs culturels et qu’il s’agit donc d’une forme

d’externalité produite par les activités culturelles.

5.1.2.3.La valeur d’option

Une valeur d’option (Weisbrod 1964) peut également exister. Elle correspond à une valeur d’usage future de l’actif culturel. Il ne s’agit donc ni d’une valeur d’usage actuel ni d’une valeur de non-usage,

mais d’une valeur attribuée à l’actif en raison de bénéfices générés par un usage futur potentiel.

Autrement dit, il s’agit d’une valeur assurant un usage éventuel de l’actif dans le futur ce qui la distingue

de la valeur d’existence qui est indépendante de l’usage actuel ou futur potentiel. Par exemple, les individus peuvent souhaiter que leur ville propose un certain nombre de services culturels (théâtre, médiathèque, etc.) sans pour autant savoir s’ils en seront usagers un jour ni à quel horizon cet usage

pourrait avoir lieu.

L’ensemble de ces valeurs peut être représenté sous forme de schéma. La Figure 5 est issue des travaux de Point (1998) qui ont été adaptés au cas d’un actif culturel.

Figure 5 : Décomposition de la valeur économique totale d’un actif culturel

62 Sur ce schéma, les aménités interviennent plus particulièrement au niveau des valeurs d’usage

indirectes puisqu’elles impactent la fixation des prix de l’immobilier à travers leur effet sur l’attractivité des villes et quartiers. Elles interviennent également au niveau des valeurs de non-usage et notamment

de la valeur d’existence qui peut être attribuée à un actif culturel. Un individu qui fréquente les lieux

culturels et qui valorise les aménités qu’elles produisent attribue donc aux actifs une valeur d’usage directe et une valeur d’existence aux actifs.

5.1.3. Les méthodes d’évaluation des actifs non marchands

La partie marchande de la valeur peut être mesurée par des variations de bien-être liées à la variation

des prix et des quantités échangées sur les marchés. La reconstitution d’une fonction de demande à

partir des prix et quantités permet ainsi d’évaluer une variation de bien-être consécutive à une variation

de la qualité ou de la quantité de l’actif culturel. Par exemple, une amélioration de la qualité de la

programmation d’une salle de concert peut se traduire par une augmentation de son chiffre d’affaires et donc par une augmentation des dépenses de consommation dans cette salle. Dans le cas des valeurs

non marchandes, il est nécessaire d’appliquer des méthodes spécifiques qui permettent de calculer la variation de bien-être consécutive à une modification des caractéristiques d’un actif culturel puisque les prix de marché ne reflètent pas l’ensemble de la valeur économique.

Plusieurs méthodes d’évaluation existent pour appréhender une ou plusieurs des valeurs décrites dans la Figure 5. Snowball (2008) répertorie dans son ouvrage ces différentes méthodes, ainsi que des

exemples d’application pour chacune d’elle.Les méthodes d’évaluation de la valeur économique des biens et services sont classées en deux familles qui se distinguent selon qu’elles soient appliquées avant

ou après la mise en place d’une politique publique, d’un projet d’aménagement du territoire ou de modification d’un actif naturel (cf. Tableau 2, colonne 1).

Les méthodes appliquées avant la mise en place d’un projet sont qualifiées de méthodes ex ante, tandis que celles qui observent les comportements effectifs après la mise en place du projet sont qualifiées de

méthodes d’évaluation ex post. Les méthodes axées sur l’observation ex-post des comportements

permettent de comprendre a posteriori les préférences individuelles pour les actifs non marchands. On

parle alors d’étude des préférences révélées ou observées (revealed preferences). Les méthodes

d’évaluation ex antereposent sur l’analyse des préférences énoncées ou déclarées (stated preferences) dans un cadre hypothétique. L’individu se voit proposé un scénario pour lequel il doit exprimer un consentement à payer (CAP) ou réaliser un choix

63 Type

d’approche Méthode Descriptif de la méthode

Valeur(s) mesurée(s) Ex post Préférences observées Coûts de déplacement (MCD)

Enquête auprès des usagers d’un site culturel pour identifier l’ensemble des dépenses effectuées pour fréquenter un

actif culturel

Valeur d’usage direct Méthode des prix

hédoniques (MPH)

Identification de la part des prix immobilier

expliquée par la présence d’actifs culturels à

proximité Valeur d’usage indirect Ex ante Préférences déclarées Méthode de l’évaluation contingente (MEC)

Enquête auprès d’individus qui indiquent

leur CAP pour une scénario proposant de modifier une ou plusieurs caractéristiques

d’un actif culturel à partir d’une situation

connue Valeur d’usage et de non-usage Choice Experiment (CE)

Proportion d’un choix discret à réaliser entre plusieurs scénarios modifiant les

caractéristiques d’un actif culturel à partir d’une situation connue

Valeur d’usage

et de non usage

Tableau 2 : Méthodes d’évaluation des préférences pour un actif culturel Les effets potentiels de long-terme : productivité et développement économique (Source : Auteur)

5.1.3.1.La méthode des coûts de déplacement

La méthode des coûts de déplacement (méthode ex post fondée sur les préférences observées) peut

servir à évaluer les valeurs d’usage d’actifs culturels nécessitant de se déplacer sur le site où se situe

l’actif pour bénéficier des flux de bien-être associés à sa fréquentation. Le site peut être payant ou gratuit, mais dans les deux cas, suivant l’éloignement des individus à ce site, ces derniers effectuent des

dépenses pour s’y rendre (carburant, nuitées d’hôtel pour les individus les plus éloignés, etc.). Ces coûts de déplacement sont alors considérés comme un prix implicite pour accéder au site et traduit la valeur

d’usage récréative qui y est associée. La valeur d’usage marchande associée au site relève du prix

explicite payé par les individus pour accéder au site (concert, site historique avec droit d’accès comme

la grotte de Lascaux, etc.).

5.1.3.2.La méthode des prix hédoniques

Principe général de la méthode

Le principe de la méthode des prix hédoniques (MPH) est d’évaluer le prix implicite d’un actif non

marchand tel que la vue sur un paysage, la proximité à un monument historique ou à un actif culturel,

en calculant l’impact que celui-ci peut avoir sur la formation de prix marchands. Cette méthode repose sur les travaux de Rosen (1974) et Roback (1982, 1988) qui expliquent que la valeur des aménités est capitalisée dans les salaires et prix immobiliers, c’est-à-dire sur des marchés dont l’équilibre est

64 L’hypothèse d’équilibre spatial

La méthode repose sur l’hypothèse de l’existence d’un équilibre spatial (Gyourko et al. 1999 ; Roback 1982, 1988 ; Rosen 1974). En effet, si l’information est parfaite sur les marchés, les zones proposant des aménités et une qualité de vie meilleure, sont plus attractives et ce gain d’attractivité va se traduire par une demande de logement et/ou une offre de travail plus importante en raison de

l’arrivée de nouveaux individus. Le jeu de l’offre et de la demande sur les marchés locaux permet ainsi

de rendre compte de l’effet des aménités sur l’attractivité. Les différentiels de prix d’équilibre sur ces deux marchés entre deux villes compensent alors le différentiel de qualité des aménités disponibles entre ces deux mêmes villes. Cela rend les individus indifférents entre les localisations puisqu’un niveau