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2. CADRE THÉORIQUE

2.2. R ISQUES , L IMITES ET A VANTAGES DE L ’ UTILISATION DE LA TABLETTE POUR LE JEUNE ENFANT

L’utilisation de la tablette avec de jeunes enfants revêt de nombreux avantages pour les apprentissages. Dans certaines conditions cependant, cette pratique comporte aussi bien des limites que des inconvénients. Il sera question ici de recenser les domaines et les conditions dans lesquels des impacts négatifs peuvent se manifester, que nous développerons sous les termes génériques suivants : apprentissages, comportement, physiologie et interactions. Il est important de noter que l’utilisation de la tablette peut servir comme desservir un même domaine de développement. Cela s’explique aisément, car les manières d’utiliser l’outil sont multiples et, comme nous allons le voir, certaines utilisations sont plus bénéfiques que d’autres.

2.2.1.1. Risques pour les apprentissages

Le premier risque à prendre en considération est l’impact que peuvent avoir certaines utilisations de la tablette sur les apprentissages. Une étude longitudinale menée en Nouvelle-Zélande sur un millier d’enfants de 3 jusqu’à 15 ans, a démontré une corrélation entre l’augmentation d’heures quotidiennes passées à regarder la télévision, et une sortie de scolarité sans diplôme (Hancox, Milne & Poulton, 2005). Comme nous le montre le Graphique 1 fourni par les auteurs (p.616), il semblerait en effet que les enfants ayant le moins

Graphique 1 : rapport entre les heures quotidiennes de télévision durant l’enfance et le degré de diplôme obtenu

regardé la télévision (moins d’une heure quotidienne) soient ceux qui ont obtenu le plus grand pourcentage de diplômes universitaires et le moins de non diplômés, contrairement aux enfants ayant regardé trois heures ou plus de télévision par jour. Il n’y aurait en revanche pas d’impact significatif du genre ni du statut socio-économique.

Cadre théorique D’autre part, selon plusieurs auteurs, les écrans non interactifs auraient des effets néfastes sur les capacités attentionnelles : chaque heure d’une telle consommation par un enfant de moins de trois ans irait jusqu’à doubler ses risques de développer des troubles attentionnels à l’école primaire (Bach & al., 2015 ; Harlé &

Desmurget, 2012 ; Zimmermann & Christakis, 2008, cités dans Harlé & Desmurget, 2012). Des précisions sont cependant nécessaires à ce niveau, car les enfants semblent pourtant très attentifs lorsqu’ils utilisent une tablette. Il existerait en réalité deux sortes d’attention : la première est l’attention utilisée pour regarder des vidéos, qui est de type « bottom-up », c’est-à-dire que le stimulus vient de l’environnement et remonte au cerveau. Il s’agit donc d’une simple orientation de la vigilance pour recevoir cette information. En revanche, l’attention nécessaire pour résoudre un exercice scolaire par exemple, est de type « top-down » et nécessite de la motivation pour que le cerveau produise une réflexion (Lillard & Peterson, 2011, cités dans Harlé et Desmurget, 2012). Or, regarder des vidéos sur la tablette entraîne mais également épuise le système

« bottom-up » uniquement. La capacité à orienter sa vigilance pour recevoir et donc traiter les stimuli est ainsi émoussée, c’est pourquoi cette pratique s’accompagne souvent d’une « pensée de zapping trop rapide et superficielle » ainsi que d’une certaine « passivité face au monde » (Bach & al., 2015, p. 36).

De plus, il semblerait que lorsque la tablette est utilisée pour des objectifs d’apprentissage, ceux-ci ne soient pas toujours généralisés aux situations de la vie réelle, garantissant ainsi la pertinence de l’intervention. C’est par exemple le cas dans l’expérience de Fletcher-Watson et al. (2016) destinée à entrainer la communication sociale grâce à l’application FindMe. Cette application vise à obtenir des contacts oculaires, des réponses socialement adaptées et des vocalisations dirigées. Après 28 utilisations de l’application avec de jeunes enfants présentant des troubles du spectre autistique, tous les enfants sont arrivés avec succès au dernier niveau de l’application. Cependant, les compétences acquises n’ont pas été transférées aux situations concrètes. Les auteurs notent néanmoins que les enfants présentant de tels troubles rencontrent fréquemment des difficultés de généralisation, ces aspects seraient donc encore à investiguer.

Un autre aspect des apprentissages pouvant pâtir de l’utilisation de la tablette concernerait certains aspects de la créativité. L’étude de Kucirkova et Sakr effectuée à Londres en 2015 a analysé et comparé les interactions entre une fillette de trois ans et son père, lors d’activités manuelles puis lors d’activités sur tablette, durant huit séances. Les activités manuelles étaient du bricolage et du dessin. Avec la tablette, il s’agissait en revanche de prendre des photos dans la maison puis de les placer dans une application afin d’inventer une histoire. Les séances ont été transcrites afin de classer les interactions dans les différentes catégories de leur recherche ; l’une des catégories, nommée « innovation and being imaginative » a été obtenue dans 85% des cas pour l’activité de bricolage, contre 50% avec la tablette. Ainsi, selon cette étude, la tablette stimulerait jusqu’à 35% moins la créativité de l’enfant que lors d’une activité manuelle comme le bricolage. Il est néanmoins à noter que cette étude n’a été effectuée qu’avec une seule enfant et que la comparaison entre les activités « dessiner et bricoler » et « prendre des photos pour inventer une histoire » ne semble pas être des plus évidentes.

2.2.1.2. Risques comportementaux

La deuxième problématique fréquemment rencontrée et citée concerne les aspects liés au comportement.

En effet, comme les enfants sont programmés pour apprendre par imitation, il ne serait pas rare qu'ils développent des comportements verbaux ou physiques agressifs, suite à une exposition à des images violentes ou inappropriées. De plus, ces images banaliseraient souvent la violence, ce qui la rendrait à la fois plus acceptable aux enfants et en même temps accroitrait leur méfiance envers autrui (American Academy of Pediatrics, 2001, cité dans Harlé & Desmurget, 2012, p. 774). Une grande crainte est finalement liée à l’addiction que ces dispositifs provoqueraient. Cependant, selon Bach et al. (2015), aucune étude n’a pu la

Cadre théorique démontrer scientifiquement malgré les grands débats suscités par la question. Ces auteurs concèdent néanmoins que les enfants éprouvent généralement une grande attirance pour ces outils et que chacun peut tendre à y consacrer beaucoup de temps si aucune limite n’est posée. Il est à noter que de nombreux débats portent en réalité non pas sur l’existence d’utilisations abusives ou non, mais sur l’adéquation de la terminologie « addiction », habituellement utilisée dans d’autres domaines.

2.2.1.3. Risques physiologiques

Un autre risque concerne les impacts des écrans sur le fonctionnement physiologique de l’enfant. En effet, le temps passé sur un écran est généralement un temps d’inactivité physique qui, à de hautes doses, peut entrainer une prise de poids et les problèmes qui y sont associés (Bach & al., 2015). Au niveau visuel également des impacts négatifs sont constatés : premièrement, les écrans fatiguent et sèchent les yeux car ils présentent souvent une forte luminosité et une quantité importante de stimuli. Ils pourraient également entrainer une myopie fonctionnelle : cela signifie qu’un œil qui passe la majeure partie de son temps à regarder une image proche, comme un écran, se spécialisera dans la vision de proche et abandonnera en partie la vision de loin, créant ainsi des troubles de la vision de loin (ou myopie). L’enquête a en effet établi que le temps d’écrans chez les jeunes croît chaque année, et que de plus en plus de jeunes sont porteurs de lunettes (ASNAV, enquête OpinionWay, 2017 5 ; Bach & al., 2015). Ce dernier point est cependant à mettre en perspective, car à ce moment-là en considérant une personne lisant beaucoup de livres par exemple, ou exerçant un métier nécessitant une vue de près comme l’horlogerie, nous en arriverions probablement au même constat.

De plus, comme cela a souvent été entendu, la lumière bleue émise par les écrans a également un effet négatif sur le sommeil. En effet, elle serait identique à la lumière produite par le soleil (ASNAV6, 2019), faisant croire à notre cerveau qu’il fait encore jour, ce qui retarde notre endormissement. Or, « le sommeil est essentiel à notre santé somatique, émotionnelle et cognitive » (Harlé & Dsmurget, 2012, p. 774). Les impacts peuvent ainsi se faire ressentir sur le corps, les émotions et la capacité de réflexion. Évidemment, si les écrans ne sont pas les seules causes pouvant impacter négativement le sommeil, notons simplement que leur utilisation avant de dormir est à déconseiller.

Finalement, un dernier sujet d’ordre physiologique suscite bien des débats : les ondes. Les tablettes, si elles sont connectées au Wifi, émettent des ondes électromagnétiques, au même titre que les téléphones mobiles, les baby phones, les fours à microondes ou même les plaques à induction (Bouvier, 2017, p. 14). Souaf (2017) nous rappelle que ces types de radiations ont d’ailleurs été classées cancérigènes possibles par l’OMS en 2011, notamment pour le cerveau, même si les recherches n’ont pas pu apporter de réponse formelle à cette préoccupation. En revanche, des impacts des ondes ont été prouvés sur le corps humain, et notamment sur l’audition dans le cas des téléphones portables portés à l’oreille, pouvant créer des acouphènes ou des dommages à l’oreille interne, ou encore, placés dans la poche, affecter la capacité masculine à se reproduire.

De plus, les chercheurs constatent que les ondes interagissent avec les cellules environnantes, créant un échauffement de la zone qui est en contact avec l’appareil. Cette observation se fait à une bien plus grande mesure encore chez les enfants, comme nous le montre le schéma ci-dessous (Souaf, 2017, p. 47, citant Gandhi, Lazzi & Furse, 1996) :

5 https://www.francetvinfo.fr/sante/myopie-en-augmentation-chez-les-jeunes-le-temps-passe-devant-les-ecrans-doit-diminuer_2349367.html, consulté le 8 mars 2019

Cadre théorique

Ainsi, les radiations émises par nos appareils numériques pénètrent de manière bien plus importante le cerveau des enfants, pour qui une attention particulière est alors conseillée.

2.2.1.4. Risques pour les interactions

Le dernier risque abordé ici concerne les impacts négatifs que peut avoir l’utilisation précoce de la tablette sur le développement du langage et de la communication sociale. Plusieurs études ont démontré qu’une consommation élevée d’écrans par des 0-4 ans peut appauvrir leur lexique et augmenter leur risque de développer un retard de langage. La cause principale en serait une réduction conséquente des échanges verbaux dans la famille, qui sont à la base de l’apprentissage du langage (Chonchaiya & Pruksananonda, 2008 ; Zimmerman, Christakis & Meltzoff, 2007, cités dans Harlé & Desmurget, 2012). Dans l’étude mentionnée plus haut (Kucirkova & Sakr, 2015), les interactions verbales recensées entre la fillette et son père étaient bien moins nombreuses et abouties avec la tablette que sur papier. Danby et al. (2013) font également ce constat, relevant des discussions souvent interrompues ou entrecoupées entre les pères et leurs enfants de 18 et 36 mois réalisant un jeu de vocabulaire sur la tablette par rapport à une même activité sans tablette.

Selon plusieurs auteurs (Bach & al., 2015 ; Harlé & Desmurget, 2012), avant l’âge de deux ans les écrans ne seraient d’aucune utilité pour le développement de l’enfant et leur milieu naturel est bien plus propice à développer leur langage. En effet, les écrans n’ont pas la capacité d’adapter leurs intonations et leur débit de langage en fonction des réactions, des émotions et de l’âge de l’enfant. Cet élément pourrait entraîner des effets secondaires en induisant une modélisation erronée pour l’enfant, voire une insécurité psychologique chez les bébés (Bach & al., 2015). Un cas particulier est évidemment à distinguer concernant les enfants qui utilisent la tablette pour communiquer (au moyen d’images sur lesquelles cliquer), même si selon Agius et Vance (2016), la prise en main de ce dispositif sur tablette prendrait davantage de temps et d’essais que sa version matérielle, le PECS (Picture Exchange Communication System). Nous pourrions cependant facilement supposer qu’en cas de limitation physique il serait plus aisé de manipuler une tablette qu’un classeur.

D’un point de vue social finalement, la tablette est un dispositif généralement utilisé de manière solitaire, ce qui présente le risque de couper son utilisateur non seulement du langage mais plus largement du contact aux autres. Une activité réalisée sur la tablette génèrerait d’ailleurs beaucoup moins de manipulation conjointe et d’encouragements de la part de l’adulte, même lorsqu’elle est utilisée à deux, que pour une

Cadre théorique activité de bricolage par exemple (Kucirkova & Sakr, 2015). Ainsi, le temps passé sur une tablette réduirait considérablement les opportunités d’interactions sociales de l’enfant (Bach & al., 2015). Ce phénomène a également été relevé par les enseignants qui déplorent l’absence, dans les échanges oraux de la classe, des élèves se servant d’un ordinateur (Nogry & al., 2013).

Comme nous l’avons vu, certaines utilisations présentent des risques pour le développement et l’avenir de l’enfant. Les risques sont multiples et peuvent impacter la quantité et la qualité des échanges sociaux, du langage, des apprentissages et sur le fonctionnement physiologique de l’enfant. Penchons-nous à présent sur les potentialités offertes par l’outil pour le développement de l’enfant.

2.2.2. Avantages de la tablette : techniques, généraux, spécifiques

Si les risques que comporte l’utilisation la tablette ont été démontrés, l’engouement manifesté par le public n’est pas pour autant infondé. En effet, en adoptant une utilisation adéquate, les risques peuvent être évités et ses avantages sont tout aussi nombreux. Nous verrons dans ce chapitre les avantages techniques, les possibilités générales qu’offre cet outil ainsi que les opportunités qu’il présente pour les apprentissages.

2.2.2.1. Avantages techniques : multipotence, intuitivité, coût modéré

Reliées à internet, les tablettes actuelles sont presque aussi puissantes que des ordinateurs mais en plus petit, plus léger et plus transportable. Ses interfaces sont de plus en plus « ergonomiques et interactives » (Bach & al., 2015, p. 61). De ce fait, la tablette peut devenir un outil d’apprentissage où que l’on se trouve (Amadieu & Tricot, 2014, p. 6). Mais encore, elles sont extrêmement polyvalentes, permettant de prendre et de regarder des vidéos et des photos, de jouer, d’effectuer des tâches administratives, d’écouter de la musique, de communiquer, d’installer toutes sortes d’applications ; ses utilisations sont quasiment infinies (Cumming & Strnadova, 2016). Avantage financier également, leur coût est à la portée de la plupart des foyers (Chmiliar, 2016). Finalement, c’est un outil qui est intuitif, que ce soit pour le tout-petit (Bach & al., 2015), le jeune enfant en difficulté ou encore pour les parents (Chmiliar, 2016). C’est donc, d’un point de vue technique, un outil transportable, multipotent, facile et rapide à prendre en main par tous les âges pour un coût modéré. Associé à une utilisation adéquate, son potentiel pour les apprentissages peut donc être très intéressant.

2.2.2.2. Avantages généraux : adaptabilité et motivation

Du fait de la diversité de contenus disponibles, la tablette permet un degré de personnalisation conséquent très apprécié de ses utilisateurs, qui peuvent choisir les applications qu’ils souhaitent installer en fonction de leurs besoins et envies (Bach & al., 2015). Or, parmi la multitude d’applications disponibles, une nouvelle catégorie fleurit depuis quelques années, dévolue aux apprentissages des jeunes enfants. En effet, comme nous le verrons plus en détails dans le prochain sous-chapitre, ces appareils souhaitent aujourd'hui pouvoir s’adapter aux besoins de la petite enfance et notamment la petite enfance à besoins éducatifs particuliers7 (Chmiliar, 2014). La tablette a donc la capacité de s’adapter en fonction des besoins et compétences de la personne et également de son âge. Chez les enfants, ceci prend forme au moyen d’applications éducatives spécifiques et spécialement conçues, mais également grâce aux applications enfantines classiques ; en effet, l’outil prend en général en charge une partie de la tâche, ce qui simplifie l’activité pour l’enfant. Par exemple, dans le Memory où le retournement des cartes est automatique et évite ainsi l’effort physique et cognitif de manipulation (Nogry & al., 2013, p. 418).

Cadre théorique Le second avantage général considérable et sur lequel les auteurs semblent s’accorder est le cadre motivant induit par la tablette. Cette motivation a deux sources principales. D’une part, la motivation pour la tablette est intrinsèque, c’est-à-dire que la récompense se situe dans la tâche elle-même. En effet, l’adulte n’a pas besoin de récompenser l’enfant qui s’entraine avec des jeux éducatifs car il a plaisir à y jouer, ce qui accroit encore son efficacité (Bach & al., 2015). D’autre part, beaucoup d’applications félicitent l’enfant lorsqu’il réussit la tâche, qui plus est, de manière multisensorielle par des sons, des effets visuels ou encore des vibrations (Chmiliar, 2014, p. 197). D’autres applications permettent également de voir les « niveaux » qui ont été réussis et d’ainsi visualiser le parcours d’apprentissage réalisé, motivant ainsi l’enfant à poursuivre (Bach & al., 2015, p. 77). Dans le cas des enfants à besoins éducatifs particuliers, ceux-ci seraient encore davantage captivés par ces outils, pouvant répéter inlassablement les tâches proposées jusqu’à la réussite.

Cela peut devenir un réel avantage, surtout au vu de la multitude d’applications éducatives disponibles, permettant d’entrainer bon nombre de difficultés spécifiques avec cette population (Chmiliar, 2014), comme nous le verrons au prochain sous-point.

Venons-en à présent aux avantages précis pour les apprentissages, mis en lumière par la recherche, que la tablette permet à une population d’enfants préscolaires tout-venants et à besoins éducatifs particuliers.

2.2.2.3. Avantages spécifiques pour les apprentissages préscolaires

Comme mentionné ci-dessus, diverses applications proposées sur la tablette peuvent encourager les apprentissages préscolaires. Nous relèverons ici quelques exemples d’apprentissages réalisés, tirés de la recherche. Ils seront classés selon les cinq catégories d’apprentissages préscolaires proposées par le site validé scientifiquement Naitre et Grandir8 : communication et connaissances générales, autonomie, socialisation, maturité affective, et apprentissages cognitifs.

De nombreuses recherches ont été réalisées sur le développement de la communication grâce aux applications sur tablette. Les progrès en communication permis par cet outil se retrouvent sous diverses formes : premièrement, de manière directe en prêtant leur voix aux enfants n’ayant pas la parole (Liu & al., 2013 ; Waddington & al., 2014) ou en servant d’outil de communication à distance (Bach & al., 2015).

Deuxièmement, au niveau des apprentissages, en permettant d’accroitre les connaissances en vocabulaire et en formulation de phrases (Chmiliar, 2016 ; Evans, 2016). Des progrès notables ont également été constatés en alphabétisation, certaines applications permettant d’entraîner la conscience de la correspondance phonème-graphème ou encore les compétences en graphisme, en écriture et en orthographe (Bach & al., 2015 ; Chmiliar, 2014 ; Chmiliar, 2016 ; Vatalaro, Culp, Hahs-Vaughn & Barnes, 2015). Pour ce qui est des connaissances générales, les enfants peuvent également apprendre les nombres, le nom des couleurs ou encore les formes (Bach & al., 2015 ; Chmiliar, 2014 ; Chmiliar, 2016 ; Cumming &

Strnadova, 2016).

Concernant l’autonomie, Chmiliar (2014) a fourni une tablette pré-programmée avec des applications éducatives à six enfants de 3 à 5 ans présentant des difficultés d’apprentissage. Après une courte introduction de vingt minutes, tous les enfants ont pu l’utiliser de manière autonome. Ceux-ci insistaient d’ailleurs pour pouvoir l’utiliser seuls. Pour l’auteure, cette utilisation autonome est notamment rendue possible par le caractère auto-correctif des applications, l’enfant pouvant aller de l’avant sans avoir besoin du contrôle de l’adulte.

8

https://naitreetgrandir.com/fr/etape/3-5-ans/apprentissage-jeux/fiche.aspx?doc=bg-naitre-grandir-preparation-Cadre théorique La tablette a également été utilisée pour développer les compétences sociales, et particulièrement avec les enfants présentant des troubles du spectre autistique. L’une des caractéristiques de cette population est en effet de présenter des difficultés de compétences sociales. Dans la recherche de Murdock, Ganz et Crittendon (2013) réalisée aux États-Unis, quatre enfants d’âge préscolaire ont pu développer leurs compétences interactives avec leurs pairs, en visionnant des vidéos de jouets dialoguant et engagés dans un jeu fictif, servant ainsi de modèles aux enfants. Les compétences ainsi apprises ont ensuite été généralisées avec succès aux situations réelles et maintenues sur au moins trois semaines, pour trois des quatre enfants. Des résultats similaires ont été obtenus grâce à la lecture de livres sur iPad, modélisant des comportements sociaux ordinaires, dans l’étude de Thompson (2015) menée également aux États-Unis avec quatre enfants d’âge préscolaire. La lecture de ces histoires a permis une réduction des comportements non désirés chez ces quatre enfants.

https://naitreetgrandir.com/fr/etape/3-5-ans/apprentissage-jeux/fiche.aspx?doc=bg-naitre-grandir-preparation-Cadre théorique La tablette a également été utilisée pour développer les compétences sociales, et particulièrement avec les enfants présentant des troubles du spectre autistique. L’une des caractéristiques de cette population est en effet de présenter des difficultés de compétences sociales. Dans la recherche de Murdock, Ganz et Crittendon (2013) réalisée aux États-Unis, quatre enfants d’âge préscolaire ont pu développer leurs compétences interactives avec leurs pairs, en visionnant des vidéos de jouets dialoguant et engagés dans un jeu fictif, servant ainsi de modèles aux enfants. Les compétences ainsi apprises ont ensuite été généralisées avec succès aux situations réelles et maintenues sur au moins trois semaines, pour trois des quatre enfants. Des résultats similaires ont été obtenus grâce à la lecture de livres sur iPad, modélisant des comportements sociaux ordinaires, dans l’étude de Thompson (2015) menée également aux États-Unis avec quatre enfants d’âge préscolaire. La lecture de ces histoires a permis une réduction des comportements non désirés chez ces quatre enfants.