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Chapitre 3 Problématique

4.5 L’inventaire des conduites à risque

Objectifs

L'inventaire des conduites à risque « Adolescent Risk Inventory » constitue un instrument de mesure bref mais assez complet destiné à appréhender les comportements et attitudes à risque chez les adolescent-e-s, notamment chez ceux et celles présentant des troubles psychiatriques

(Lescano, Hadley, Beausoleil, Brown, D'eramo, Zimskind, 2007). Tandis que certain-e-s

adolescent-e-s sont engagé-e-s dans une multitude de conduites à risque, telles que les relations

sexuelles non protégées, la consommation de substance psycho-actives ou des comportements

auto-agressifs, Lescano est ses collègues (2007) soulignent qu'il manquait un outil permettant

nombre d'instruments de mesure relatifs aux comportements à risque, mais ceux-ci présentent

des limites. Soit ils sont en effet centrés sur certains types de conduites à risque et en omettent d'autres formes pourtant fréquentes, soit ils ont été validés auprès d'un échantillon moins enclin à présenter des comportements à risque, soit ils sont trop longs et donc mal tolérés par les répondants (op. cit.). L'objectif de ces auteur-e-s a donc été de proposer un instrument de

mesure bref et facilement compréhensible, adapté à la passation dans une population d'adolescent-e-s présentant des troubles psychiatriques. Bien que notre échantillon ne présente

pas cette dernière caractéristique - puisque notre étude porte sur une population générale de jeunes - nous avons choisi d'utiliser cet outil proposé par Lescano et ses collègues. Notre étude comportant déjà un certain nombre d'items, nous avions besoin d'un questionnaire d'évaluation des conduites à risque court, de passation rapide et aisée, et incluant différents types de comportements et d'attitudes. En effet, nous souhaitons notamment obtenir un score global d'implication dans des conduites à risque à l'adolescence, ainsi qu'une évaluation des conduites à risque ayant été identifiées par d'autres auteur-e-s comme susceptibles d'être plus

caractéristiques de la population des jeunes LGB, notamment les prises de risque lors des relations sexuelles non protégées (Adam & al., 2006; Hefez, 2003; Otis & al., 2006).

Descriptif

Cet outil est composé de 29 items, auxquels se rajoute une question demandant aux participant-e-s s'ils/elles ont déjà eu un rapport sexuel, afin d'identifier les jeunes sexuellement

actifs et les autres. Parmi les 29 items, on peut distinguer 19 items « Comportements », qui sont regroupés en 3 catégories: « Risques sexuels », « Abus / Auto-agressivité » et « Passage à

l’acte », et 10 items « Attitudes », regroupés en 4 catégories: « Anxiété/ VIH », « Prévention / HIV » « Stress global » et « Risque global ». Pour chaque item, les jeunes doivent répondre

par oui ou par non, sauf pour 2 items « behavior », relatifs au nombre de partenaires sexuels et de partenaires différent-e-s pendant l'année écoulée.

Méthode d'analyse

Le score total est calculé en additionnant les scores obtenus à chaque item. Pour chaque item, les réponses « oui » sont cotées 2 et les réponses « non » sont cotées 1. Pour les deux items concernant l'échelle de comportements sexuels à risque (sex risk scale), les réponses à la question « Combien de fois as-tu eu des rapports sexuels l'an passé » sont cotées ainsi :

« aucun »: 1, « de un à cinq »: 2, six ou plus: 3. Les réponses à la question: « Combien de partenaires sexuels différents as-tu fréquenté l’an passé ? » sont cotées: « aucun »: 1, « un »:

Un score relatif à chaque échelle (excepté l'échelle de comportements sexuels à risque) peut être calculé en additionnant le nombre de réponses « oui » aux items les constituant. Plus les scores sont élevés, plus le risque pris est grand dans la dimension concernée comme au niveau global du questionnaire.

4.6 L’échelle d'homophobie

Objectifs

La conceptualisation de l'homophobie s'inscrit dans la cadre de la compréhension des réactions négatives à l'égard des gays et des lesbiennes, que la psychologie a commencé à prendre en compte dans les années 80, suite aux changements du point de vue relatif à l'homosexualité perceptibles à travers les évolutions du D.S.M, comme nous l'avons précédemment évoqué. L'Echelle Homophobia Scale a été conçue pour mesurer les dimensions cognitive, affective et comportementale de l'homophobie (Wright, Adams & Bernat, 1999). Un des buts poursuivis est également de déterminer si les individus qui rapportent des représentations et des émotions négatives au sujet des gays et des lesbiennes rapportent aussi s'être engagés dans des comportements d'évitement ou d'agression (op. cit.).

Descriptif

Cet outil est composé de 25 items, auxquels correspond une échelle de Likert en 5 niveaux à choisir en fonction du degré d'accord avec l'affirmation, de « Tout à fait d'accord » à « Pas du tout d'accord ». La validation d’un tel outil apparait une étape importante, puisque l’homophobie est un concept récent et complexe à appréhender. L’homophobia Scale (ou échelle d’homophobie) a été validée en deux temps, à partir d'une première passation auprès d'un échantillon de 321 étudiants d'une grande Université de la région du Midwestern, dont 119 garçons et 202 filles. L'âge moyen des participant-e-s était de 20,86 ans (écart type = 2,9).

Lors de cette première étape, les items, rédigés par un groupe de travail composé d'un psychologue et d'étudiants en psychologie, ont été testés afin de déterminer des propriétés psychométriques, de conduire une analyse factorielle et de réduire le nombre d’items qui était de 35 initialement (op. cit.). Ce nombre a été ramené à 25 items et 3 facteurs ont été déterminés suite à cette première étude. Dans un deuxième temps, les propriétés psychométrique de ce nouvel outil ont été testées à leur tour auprès d'un échantillon de 145 étudiant-e-s, composé de 47 garçons et 98 filles, avec un âge moyen de 22,38 ans (écart

première fois, ils répondirent également à l'Index of HomoPhobia (I.H.P.) de Hudson et Rickets (1980) et à quelques items démographiques. Les résultats font état d'une bonne consistance interne de l'Homophobia Scale (r=.936, p<.01), d'une bonne consistance lors du test-retest à une semaine (r=.958, p<.01, basé sur les réponses de 80% de l'échantillon initial),

et d'une corrélation significative avec l'Index of HomoPhobia (r=.658, p <.01). Le score total moyen à l'Homophobia Scale basé sur l'échantillon de 145 participant-e-s est de 32,04 (écart

type = 19,76) tandis qu'une différence très importante est relevée entre le score moyen dans le groupe des filles (27,56 avec un écart type de 18,44) et dans le groupe des garçons (41,38 avec un écart type de 19,32). Un t test a évalué cette différence significative selon le genre à t (143) = 4,16, p<.0001).

Méthode d'analyse

La cotation des items permet d’obtenir un score de 1 à 5 mais huit d’entre eux doivent être inversés car ils expriment une affirmation positive sur l'homosexualité, au lieu d'une affirmation homophobe. Le score obtenu peut être analysé en le comparant aux scores obtenus dans le cadre d'autres recherches. Afin de prendre en compte la question de l’homophobie dans une perspective différentielle selon le sexe, nous déclinerons les 25 items en précisant à quel sexe l’affirmation s’adresse. Par exemple, l’item « j’accepte l’homosexualité » sera décliné en deux items ainsi formulés : « J’accepte l’homosexualité chez les hommes » et « J’accepte l’homosexualité chez les femmes ». On obtiendra ainsi 50 items dont 25 permettront d’évaluer le niveau d’homophobie exprimée à l’égard des hommes, tandis que 25 autres items mesureront le niveau d’homophobie exprimée à l’égard des femmes. Dans ce cas, nous parlerons de « niveau de lesbophobie ».