• Aucun résultat trouvé

Chapitre 3 Problématique

2.6 Comparaison des scores d'homophobie en fonction du niveau d’implication dans des actes de victimation et

victimation homophobe

Les analyses suivantes consistent à comparer les scores moyens exprimés par les participant-e-s à l’échelle d'homophobie en fonction de l’implication dans des actes de

victimation, conformément à l'hypothèse HO6 selon laquelle les jeunes qui rapportent avoir exercé souvent/très souvent des actes de victimation et/ou de victimation à caractère homophobe présentent un niveau d'homophobie plus élevé, surtout parmi les garçons. Nous présenterons d'abord les analyses concernant la victimation sous forme d'intimidation verbale, puis physique, avant de faire apparaître les résultats relatifs à la victimation verbale à caractère homophobe.

2.6.1 Comparaison du score moyen d’homophobie en fonction du niveau

d'implication dans des actes d'intimidation verbale

Dans les analyses suivantes qui portent sur le score moyen à l’échelle d’homophobie, nous procéderons à partir d’analyses de type ANOVA qui peuvent être utilisées pour comparer des moyennes.

Tableau 69. Comparaison des moyennes des scores observés à l’échelle d'homophobie en fonction de l'implication dans des actes d'intimidation verbale

Implication /

intimidation verbale Jamais/rarement (n=861) Moyenne écart-type Souvent / très souvent (n=40) Moyenne écart-type

Homophobie 46.4 (0.57) 61.5 (3.88)

F(1,901)=29.58 p<.01

Le test d’analyse de comparaison des moyennes indique que le score moyen d'homophobie est significativement plus élevé chez les jeunes qui ont été impliqués dans des actes d'intimidation verbale que chez les autres (F(1,901) = 29.58 ; p<.01).

Tableau 70. Comparaison des moyennes des scores observés à l’échelle d'homophobie en fonction de l'implication dans des actes d'intimidation verbale dans une perspective différentielle filles/garçons Implication / intimidation verbale Filles (n=475) Garçons (n=426) Jamais/rarement

(n=466) souvent (n=9) Souvent / très Jamais/rarement (n=395) souvent (n=31) Souvent / très

Moyenne écart-type Moyenne écart-type Moyenne écart-type Moyenne écart-type

Homophobie 41.0 (0.59) 46.4 (4.22) 52.9 (0.92) 65.9 (4.58)

F(1,475)=1.61 p=.2055 F(1,426)=13.45 p<.01

L'analyse différentielle selon le sexe met en évidence que le score moyen d'homophobie n'est significativement plus élevé que chez les garçons qui ont été impliqués souvent ou très souvent dans des actes d'intimidation verbale (F(1,426)=13.45 ; p<.01), tandis qu'il ne l'est pas chez les filles ayant été impliquées dans de tels actes (F(1,475)=1.61 ; p=.2055).

2.6.2 Comparaison du score moyen d’homophobie en fonction du niveau

d'implication dans des actes d'intimidation physique

Tableau 71. Comparaison des moyennes des scores observés à l’échelle d'homophobie en fonction de l'implication dans des actes d'intimidation physique

Implication-/

intimidation physique

Jamais/rarement (n=872) Souvent / très souvent (n=29)

Moyenne écart-type Moyenne écart-type

Homophobie 46.5 (0.57) 65.1 (4.67)

F(1,901)=33.11 p<.01

Le score moyen d'homophobie est significativement plus élevé dans le groupe des jeunes qui rapportent avoir été impliqué-e-s souvent ou très souvent dans des actes d'intimidation

physique que dans l’autre groupe (F(1,901)=33.11 p<.01).

Tableau 72. Comparaison des moyennes des scores observés à l’échelle d'homophobie en fonction de l'implication dans des actes d'intimidation physique dans une perspective différentielle filles/garçons Implication / intimidation physique Filles (n=475) Garçons (n=426) Jamais/rarement

(n=470) souvent (n=5) Souvent /très Jamais/rarement (n=402) souvent (n=24) Souvent / très

Moyenne écart-type Moyenne écart-type Moyenne écart-type Moyenne écart-type

Homophobie 41.0 (0.59) 47.4 (2.79) 53.0 (0.92) 68.8 (5.33)

F(1,475)=1.23 p-=.2685 F(1,426)-=15.80 p<.01

Comme nous avons déjà pu le constater au sujet de l'implication des sujets à l’étude dans des actes de victimation verbale, l'analyse différentielle selon le sexe révèle que le score moyen d'homophobie est significativement plus élevé dans le groupe qui rapporte avoir été impliqué souvent ou très souvent dans des actes d'intimidation physique uniquement chez les garçons (F(1,426) = 15.80 ; p<.01). Les filles ayant été impliquées dans ce type d’actes ne présentent quant à elles pas de score moyen d’homophobie significative plus élevé (F(1,475) = 1.23 ;

p = .2685). Il convient néanmoins de souligner qu'elles sont très peu nombreuses dans ce cas

(n=5), ce qui peut constituer un biais considérable concernant la fiabilité de ce résultat.

2.6.3 Comparaison du score moyen d’homophobie en fonction du niveau

d'implication dans des actes d'intimidation verbale homophobe

Tableau 73 Comparaison des moyennes des scores observés à l’échelle d'homophobie en fonction de l'implication dans des actes d'intimidation verbale à caractère homophobe

Implication-/

Injure homophobe

Jamais/rarement (n=856) Souvent /très souvent (n=45)

Moyenne écart-type Moyenne écart-type

Homophobie 46.2 (0.57) 64.7 (3.28)

F(1,901)=51.39 p<.01

Le score moyen d'homophobie apparaît ici significativement plus élevé chez les jeunes qui rapportent avoir souvent ou très souvent insulté d'autres jeunes avec des injures à caractère homophobe que chez les autres (F(1,901)=33.11 ; p<.01).

Tableau 74. Comparaison des moyennes des scores observés à l’échelle d'homophobie en fonction de l'implication dans des actes d'intimidation verbale homophobe dans une perspective différentielle filles/garçons

Implication-/

Injure homophobe

Filles (n=475) Garçons (n=426) Jamais/rarement

(n=466) souvent (n=9) Souvent /très Jamais/rarement (n=390) souvent (n=36) Souvent /très

Moyenne écart-type Moyenne écart-type Moyenne écart-type Moyenne écart-type

Homophobie 40.9 (0.59) 51.6 (3.69) 52.5 (0.93) 68.0 (3.82)

F(1,475)=6.18 p<.05 F(1,426)=22.46 p<.01

Nous observons ici que le score moyen d'homophobie est significativement plus élevé chez les garçons (F(1,426) = 22.46 ; p<.01), comme chez les filles (F(1,475) = 6.18 ; p<.05) qui rapportent avoir souvent ou très souvent insulté d'autres jeunes avec des injures à caractère homophobe, comparativement à ceux et celles qui ne l'ont jamais ou rarement fait.

2.6.4 Comparaison du score moyen d’homophobie en fonction du niveau

d'implication dans des actes d'intimidation verbale lesbophobe

Tableau 75. Comparaison des moyennes des scores observés à l’échelle d'homophobie en fonction de l'implication dans des actes d'intimidation verbale à caractère lesbophobe

Implication-/

Injure lesbophobe

Jamais/rarement (n=889) Souvent /très souvent (n=12)

Moyenne écart-type Moyenne écart-type

Homophobie 46.9 (0.58) 65.0 (6.53)

F(1,901)=13.05 p<.01

Le score moyen d'homophobie apparaît ici significativement plus élevé chez les jeunes qui rapportent avoir souvent ou très souvent insulté d'autres jeunes avec des injures à caractère

lesbophobe que chez les autres jeunes de l’échantillon (F(1,901)=13.05 ; p<.01).

Tableau 76. Comparaison des moyennes des scores observés à l’échelle d'homophobie en fonction de l'implication dans des actes d'intimidation verbale lesbophobe dans une perspective différentielle filles/garçons

Implication / Injure lesbophobe

Filles (n=475) Garçons (n=426) Jamais/rarement

(n=472) souvent (n=5) Souvent /très Jamais/rarement (n=419) souvent (n=7) Souvent /très

Moyenne écart-type Moyenne écart-type Moyenne écart-type Moyenne écart-type

Homophobie 41.0 (0.59) 51.8 (2.60) 53.5 (0.93) 74.4 (9.76)

F(1,475)=3.55 p<.10 F(1,426)=8.29 p<.01

Le score moyen d'homophobie dans le groupe des garçons qui rapportent avoir souvent ou très souvent insulté des filles avec des injures à caractère lesbophobe est égal à 74,4. Ce score est donc ici significativement plus élevé que chez les autres garçons où il est de 53,5 (F(1,426) = 8.29 p<.01). Dans le groupe des filles, la différence entre les scores moyens d'homophobie est moindre, mais il est tout de même à noter qu’elle tend vers la significativité (F(1,475)=3.55 p<.10).

2.6.5 Synthèse des analyses portant sur la comparaison des moyennes des

scores d'homophobie en fonction de l'implication dans des actes de victimation

Le score moyen d'homophobie chez les garçons qui rapportent avoir été impliqués dans des actes de victimation est significativement plus élevé que chez les autres garçons, et cela quelle que soit la nature des actes de victimation. C'est en effet aussi bien le cas pour la victimation verbale, que physique ou le fait de souvent insulter d'autres jeunes avec des injures à caractère homophobe ou lesbophobe. En ce qui concerne plus spécifiquement le groupe des filles, la différence entre les scores moyens d'homophobie est moindre, mais tend parfois vers la significativité. Néanmoins, les effectifs concernés par l’implication dans la victimation sont très faibles dans ce groupe, ce qui constitue un biais dans l’interprétation des résultats s’y rapportant.

2.7 Analyses multivariées relatives aux tentatives de suicide,