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Chapitre 3 Problématique

3.3 Critères d'exclusion

Certain-e-s participant-e-s n'ont pas été retenu-e-s dans cette recherche.

Lors de la passation du questionnaire, ont été annulés les questionnaires ayant été partiellement complétés. En effet, quelques participant-e-s n'ont pu terminer, notamment car

ils/elles ont dû quitter les locaux du C.R.I.J sans avoir été en mesure de répondre à toutes les questions.

Après la passation du questionnaire, les questionnaires complétés par des participant-e-s ayant

indiqué un mois et/ou une année de naissance révélant un âge inférieur à 18 ans, ou supérieur à 24 ans n'ont pas été retenus. Un autre critère d’exclusion concernaient les réponses à deux questions qui portaient sur les tentatives de suicide. L'une figurait dans l'inventaire des conduites à risque et l'autre dans l'échelle des comportements suicidaires SBQ-R. En cas de

réponse contradictoire des participant-e-s à ces deux questions, dont l'une était posée en début

de questionnaire tandis que l'autre figurait dans la seconde partie, nous avons choisi d'exclure de l'analyse des données l'ensemble de leurs réponses. En effet, nous avons estimé que des réponses totalement contradictoires à ces questions essentielles dans le cadre de notre étude, pouvaient signifier que le questionnaire n'avait pas été complété avec suffisamment de sérieux et d’honnêteté de la part de ces participant-e-s.

Dans la même logique d'exclusion des questionnaires susceptibles d'avoir été complétés avec un manque de rigueur, nous avons choisi de ne pas prendre en compte les réponses des participant-e-s qui ont répondu de façon automatique en cochant systématiquement la même

modalité de réponse dans les dernières questions de l'échelle d'homophobie. En effet, le fait de cocher systématiquement « tout à fait d'accord » ou « pas du tout d'accord » en réponse à des affirmations pourtant tout à fait contradictoires, nous est apparu comme un manque de rigueur probablement lié à la lassitude ressentie par quelques participant-e-s après avoir déjà répondu à

une centaine de questions.

IV Recueil des données

Pour le recueil des données, nous avons eu recours à divers outils, essentiellement des questionnaires nord-américains, car, le plus souvent, aucun outil n'existait en France pour

l'évaluation des variables étudiées. Nous avons également rédigé quelques items, en s'inspirant d'outils existants.

4.1 Appréciation de l'orientation sexuelle

4.1.1 L'attirance sexuelle

Pour évaluer les attirances sexuelles, nous avons utilisé une échelle inspirée de l’Echelle de Kinsey (1948), qui permet à l’origine de distinguer 7 niveaux d’orientation sexuelle, allant de « exclusivement hétérosexuel » jusqu’à « exclusivement homosexuel ». Comme Lhomond

(1997), nous l’avons réduite à 5 niveaux, par soucis de simplification et de lisibilité des résultats et nous avons rajouté une réponse « Je ne sais pas ». De ce fait, les modalités de réponse à la question: « Je me sens sexuellement attiré » sont, pour les garçons: 1) autant par les filles que par les garçons, 2)surtout par les filles mais il m'est arrivé d'être aussi attiré par les garçons, 3) surtout par les garçons mais il m'est arrivé d'être aussi attiré par les filles, 4)exclusivement par les filles, 5) exclusivement par les garçons, 6) Je ne sais pas.

Dans la version du questionnaire destinée aux filles, l'ordre était légèrement différent afin de correspondre à une présentation dans la même logique et à éviter certains biais: « Je me sens sexuellement attirée »: 1) autant par les filles que par les garçons, 2) surtout par les garçons mais il m'est arrivé d'être aussi attirée par les filles, 3) surtout par les filles mais il m'est arrivé d'être attirée aussi par les garçons, 4) exclusivement par les garçons, 5) exclusivement par les filles, 6) Je ne sais pas.

4.1.2 Le comportement sexuel

En ce qui concerne le comportement sexuel, nous avons proposé des questions sur le type de relations sexuelles et le nombre de partenaires. Une des difficultés qui se posent est de définir ce que l'on appelle « le rapport sexuel ». Dans leur enquête sur la sexualité des français-e-s,

Lagrange et Lhomond (1997) ont approfondi cette question en opposant le choix d'interroger les participant-e-s sur la base d'une définition large du rapport sexuel avec celui de ne retenir

que les rapports sexuels pénétratifs. Une définition extensive du rapport sexuel présente notamment l'avantage de disposer de données plus complètes et d'inclure les participant-e-s

n'ayant pas eu de rapport pénétratifs, or comme le précise ces auteur-e-s, « c'est dans

l'hétérosexualité que la pénétration est posée comme LE signifiant du rapport sexuel » et refuser de « se centrer exclusivement sur le coït vise aussi à prendre effectivement en compte l'expérience des jeunes qui ont eu des relations homosexuelles (op. cit., 23). En revanche, se limiter à une définition restrictive du rapport sexuel permet de mieux correspondre à la conception que se font les jeunes interrogé-e-s du rapport sexuel, mais aussi de comparer les

résultats avec les autres études qui ont précédé celle de Lagrange et Lhomond (1997) et qui se basaient sur ce type de définition. C'est pourquoi Lagrange et Lhomond (1997) semblent avoir trouvé un compromis entre ces deux points de vue en interrogeant les jeunes sur la base d'une définition extensive des pratiques sexuelles, mais en ne retenant que certains type de pratiques sexuelles selon les analyses effectuées de ces résultats. Ainsi, après avoir demandé aux répondant-e-s s'ils/elles avaient échangé des baisers avec la langue, ils leur ont présenté une

carte avec une liste de diverses pratiques sexuelles en leur demandant de noter celles qu'ils/elles avaient déjà faites au cours de leur vie. Ensuite, les auteur-e-s ont distingué les

réponses en les hiérarchisant selon trois types de pratiques génitales : « 1) les caresses manuelles du sexe, 2) les pratiques orogénitales et 3) les pénétrations anales et/ou vaginales » (op. cit., 23). Pour caractériser le premier rapport sexuel, ils ont pris en compte en priorité un acte de degrés 3, puis s'il n'y en a pas eu, un acte de degrés 2, et s'il n'y en a pas eu, un acte de degrés 1...

Sur la base des mêmes arguments que ceux présentés par ces auteur-e-s, nous avons fait le

choix d’une définition extensive du contact sexuel prenant en compte les baisers, les caresses érotiques, les fellations et les pénétrations. En effet, il nous a semblé intéressant de recueillir des données complètes permettant d'approfondir certains résultats ou d'en disposer pour des analyses ultérieures. Néanmoins, dans le cadre des analyses relatives à nos hypothèses opérationnelles, nous nous limiterons à prendre en considération les actes de pénétration anale et/ou vaginale, et/ou les pratiques orogénitales, pour définir le fait d'avoir eu un rapport sexuel parce que ces pratiques sont considérées comme les plus représentatives (Lagrange et Lhomond 1997), et dans l’objectif de rendre les résultats plus lisibles.

Nous avons donc formulé les questions de la manière suivante: - Avez-vous embrassé une fille sur la bouche ?

- Avez-vous échangé avec une fille des caresses sexuelles, amoureuses ou érotiques ?

- Avez-vous eu des rapports « bouche/sexe » (par exemple : fellation, annulingus,

cunnilingus…) avec une fille ?

- Avez-vous eu des rapports sexuels avec pénétration (vaginale ou anale) avec une fille ?

Tous les items sont déclinés pour les relations avec les filles et les relations avec les garçons.

4.1.3 L'auto

-

identification à une orientation sexuelle

Les participant-e-s sont amené-e-s à choisir parmi les 3 orientations sexuelles, celle à laquelle

ils/elles s'identifient. Nous avons également proposé d'autres types de réponses, afin de prendre en compte les sujets qui ne veulent pas ou qui ne savent pas se définir par rapport à leur orientation sexuelle. Ainsi, nous avons repris la question telle qu'elle était posée dans notre étude en 2005 : « Actuellement, je me définirais plutôt comme : », assortie des 5 modalités de réponses suivantes: « hétérosexuel/le », « bisexuel/le », « homosexuel/le », « ne veut pas se définir », « ne sait pas ». (Pugnière & Bourdet-Loubère, 2005).