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II3- Les moyens mis à la disposition des acteurs du tourisme

ET LA DIVERSITE DES ACTEURS « VUS PAR LE HAUT »

A TRAVERS LES ACTIVITES PRODUCTIVES

E) Les démarches locales des collectivités

I- II3- Les moyens mis à la disposition des acteurs du tourisme

Afin d’aborder la question des moyens, nous avons choisi de débuter par la formation et de

terminer par les financements en passant par les moyens humains (l’ingénierie). A) La formation & la recherche

La formation dans le tourisme concerne :

- la formation initiale avec une offre importante de tous niveaux, du niveau 6 (3ème), au

niveau 1 (bac + 5 et supérieur), avec une répartition qui diffère selon les filières (cf. tableau 12),

- la formation professionnelle continue,

- les formations développement ou formations-actions.

A-a) La formation initiale

La formation initiale est essentielle car elle va préparer les jeunes à devenir acteurs du tourisme. Dans le cadre du développement durable, la formation initiale doit leur donner les

moyens de maîtriser le concept et le changement de mode de développement qu’il implique et

ce, dans un contexte où la jeunesse doute du présent et de l’avenir128

. « Les jeunes rêvent mais

ils ont perdu le goût de transformer le monde. Pourtant la jeunesse a soif d’engagement, d’expression, de partage, de fraternité, d’amitié…, elle est pleine de créativité… il faut écouter ce que les jeunes ont à dire, entendre leur parole, les mettre en situation d’être force de proposition, faire en sorte qu’ils participent à des actions collectives, leur reconnaître une

part de choix, de décision et de responsabilité » ( Costa-Lacoux, J., 2010).

Au niveau des BTS Tourisme, ils existent trois grandes mentions : Animation et Gestion

touristiques locales (AGTL), Vente et productions touristiques (VPT)129 et

128

70% des jeunes considèrent que la société française ne leur accorde pas assez de place (Q1). Face à ce

constat, ils n’ont plus confiance en l’avenir en exprimant de l’angoisse (50%), de la colère (38%) ou du désespoir (21%). Seuls 25% avouent être confiants (Q2). Parmi les domaines dans lesquels les jeunes

voudraient s’engager, arrivent nettement en tête «l’environnement et le développement durable » (41%), « la lutte contre toutes les formes de discrimination » (41%). Le dernier domaine cité est « la politique » avec 6% (Q8). Source : baromètre IPSOS-SPF réalisé en juillet 2010 auprès de 611 personnes constituant un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans à 30 ans. Pour les questions Q2 et Q8, le total des réponses dépassaient les 100% car deux réponses étaient possibles

129 A partir de la rentrée 2012, les BTS AGTL et VPT ont été remplacés par un BTS Tourisme unique offrant en

Restauration130. Dans ces derniers, la durabilité du tourisme n’est que partiellement abordée. Dans les BTS liés à l’environnement et à l’agriculture, comme les BTS Gestion de la

Protection de la Nature (GPN) ou Aménagements paysagers, le concept semble plus pris en

compte.

Même s’il reste difficile de connaître l’offre exacte en termes de formations universitaires liées au tourisme (Le répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) n’étant

malheureusement pas complet), elle semble importante avec une soixantaine de Licences

professionnelles et entre 65 et 80 environ Master en hôtellerie et tourisme131.

Tableau 12 : Le niveau de diplômes dans le Tourisme

Source : CNT, 2010

Les formations liées plus spécifiquement au tourisme durable se développent mais restent encore peu nombreuses et ne concernent presque exclusivement que les niveaux I et II. « Ainsi, la grande majorité des salariés du secteur, issue majoritairement des formations de niveaux III à V, est très peu formée en matière de tourisme durable » (Arcuset, L., 2013). Le plus souvent, les formations de niveaux I et II sont des spécialités au sein de mentions plus générales. Au niveau licence professionnelle nous pouvons citer Management des

organisations spécialité Tourisme durable (Université de Provence), Management de projets

enseignements, le tourisme durable n’est pas traité de manière spécifique. Selon l’ONISEP, 177 établissements

proposent cette formation.

130 Le BTS Hôtellerie-Restauration propose deux options : « art culinaire, art de la table et du service », « mercatique et gestion hôtelière ». Il est offert dans respectivement 114 et 91 établissements. Il existe aussi un

BTS Responsable d’Hébergement avec un référentiel européen. Il est offert par 18 établissements. Source : ONISEP, 2013.

131 En région PACA, un inventaire des formations tourisme a été réalisé en 2012. Il ressort que 82 formations

(publiques et privées) de niveau Bac+3 minimum ont « une contribution plus ou moins forte aux métiers du tourisme ». Dans cette étude 34 formations sont jugées spécialisées en tourisme, 9 en lien direct avec le tourisme et 39 en lien indirecte avec le tourisme (Langevin, P., 2013).

touristiques durables (Université de Toulon), Concepteur animateur en écotourisme

(Université d’Angers) ou encore Tourisme et Economie solidaire : Entreprises et Territoire

(Université d’Avignon). Au niveau Master, nous pouvons citer Management du tourisme

durable (Toulon), Développement territorial durable, spécialité Management du tourisme durable des loisirs et sports de nature (Université de Corse), Territoires et sociétés, aménagement et développement, spécialité Tourisme et développement durable des territoires

(Université de Montpellier). Quelques formations plus générales intègrent la notion de

durabilité comme cela avait été préconisé dans l’étude du CEREQ en 2008 sur Les métiers du

tourisme : tendances et besoins émergents. Cette dernière recommandait :

- « Sur le plan méthodologique : recourir à des outils d’analyse systémique et de

réflexion prospective, destinés à intégrer les différentes dimensions quantitatives et qualitatives du tourisme durable,

- Sur le plan conceptuel : renforcer la pluridisciplinarité en introduisant des disciplines

comme l’anthropologie, la sociologie, la psychologie ou encore la géographie, et

inclure les principes et instruments normatifs des Nations Unies et de l'UNESCO en particulier afin de prendre en compte les dimensions culturelles des sphères économiques ;

- Sur le plan pratique : adapter les programmes aux besoins spécifiques des futurs

décideurs afin de leur permettre d’acquérir la capacité d’intégrer les dimensions

sociale, culturelle, économique et environnementale du développement durable et

d’effectuer les arbitrages que cela nécessite ».

Lors des Rencontres interministérielles sur l’offre de certification dans le secteur du tourisme

(mars 2010), il ressort que cette dernière reste insuffisante en ne répondant pas assez à « la prise en compte croissante des critères éthiques du développement durable, aussi bien du côté des citoyens voyageurs que du côté des collectivités en charge des aménagements touristiques et du côté des concepteurs (publics ou privés) de produits touristiques qui se traduit par le besoin de professionnels chargés de valoriser le patrimoine naturel, culturel, les savoirs faire locaux, dans une perspective de co-développement au bénéfice des populations locales,

étroitement associés aux projets » (Labruyère, C., 2010). Ce constat est repris dans l’étude sur

Les formations supérieures aux métiers du tourisme de la région PACA : « le tourisme

durable n’est plus une vague appellation mais répond à une forte demande d’un tourisme

responsable, soucieux d’intégration dans ses environnements, respectueux des équilibres

écologiques et des politiques sociales dans une activité où les emplois peu qualifiés sont nombreux » (Langevin, P., 2013).

La formation initiale liée au tourisme durable étant à la fois limitée et récente, peu d’acteurs

du secteur en sont issus. Par ailleurs, comme en témoigne nos expériences en tant que consultant, de très nombreux acteurs du tourisme, notamment en espace à dominante rurale,

n’ont pas suivi de formation initiale touristique (ce qui peut être aussi un vecteur de diversification des représentations et des projets). Néanmoins, il semble que les jeunes générations soient de plus en plus à la recherche de formations spécialisées en tourisme durable, même si aucune donnée globale ne permet de quantifier cette demande (nous

l’observons dans le recrutement des formations de l’UAPV). A-b) La recherche publique et le tourisme

Ces dernières années, les recherches sur le tourisme (et notamment sur le tourisme durable, solidaire ou responsable) progressent. En effectuant une requête sur Thèses.fr, pour la période 2002-2012, à partir des mots clés « tourisme durable », 592 thèses soutenues et 86 en préparation apparaissent (cf. tableau 13).

Tableau 13 : La typologie des thèses liées au tourisme durable de la période 2002 à 2012

Thèses soutenues entre 2002 et 2012 Thèse en préparation entre 2002 et 2012

Principaux établissements concernés (nombre d'occurrences)

Nancy 2 (49) Grenoble (11)

Paris Est (47) Paris 1 (7)

Montpellier 3 (33) Perpignan (7)

Principales disciplines concernées (nombre d'occurrences)

Géographie (36) Géographie (34)

Sciences économiques (34) Sciences économiques (21)

Principaux domaines concernés (nombre d'occurrences)

Sciences sociales, sociologie (61) Géographie et voyages (36)

Droit (59) Economie (24)

Economie (53) Sciences sociales, sociologie (4)

Source : Thèses.fr. Requête effectuée en juillet 2012

La géographie (suivie des sciences économiques) s’implique de plus en plus sur cette

thématique notamment dans le domaine « géographie et voyages ». Les thèses soutenues dans

la discipline tourisme n’apparaissent que ces dernières années avec 4 thèses en préparation

effectuée sur des pays étrangers (francophones et d’Afrique méditerranéenne principalement).

Les territoires français les plus étudiés sont les massifs montagneux.

Au-delà des thèses, de nombreux articles et ouvrages consacrés au tourisme durable ont été écrits par les enseignants-chercheurs en économie, sociologie et géographie. Les laboratoires

de recherche dédiés entièrement au secteur (comme l’Equipe Interdisciplinaire de REcherches Sur le Tourisme – EIReST de Paris 1) sont rares. Les travaux sont menés par des

laboratoires couvrant des champs plus larges comme c’est le cas pour l’UMR

PACTE/Territoires.

Il existe quelques revues scientifiques spécialisées comme Annals of tourism research,

Journal of travel research (ou le concept de durabilité est régulièrement abordé depuis le

volume 18 datant de 1991132) et Tourism management133, Téoros134 (revue francophone)

Depuis 2010, les Cahiers Espaces proposent aussi la collection Mondes du tourisme qui a

pour ambition d’être « le carrefour de travaux scientifiques issus des disciplines en sciences

sociales qui s'intéressent aux loisirs et au tourisme »135. Enfin, Via@ se positionne comme une

revue innovante basée sur les choix : « de l’interdisciplinarité et du plurilinguisme », « de

penser le tourisme comme à la fois un objet interculturel et un moyen d’accéder à cette dimension centrale de l’interculturalité dans le contexte de la mondialisation », « d’utiliser les

possibilités du caractère électronique », « d’une revue à la fois gratuite et représentative d’un

fonctionnement nouveau, ouvert collaboratif et transparent, échappant aux logiques du

marché, aux divisions d’écoles ou aux spécialisations très pointues ». Ainsi, cette revue a fait

le choix d’appliquer les principes liés à la durabilité et s’inscrit dans la valorisation de la

diversité des acteurs liés à la Recherche136.

132

Le premier volume de la revue date de 1973-1974.

133Dans le numéro de juin 2013, un article était dédié à la mise en œuvre du tourisme durable dont le thème est

jugé « nouveau et important » notant que le principal frein était la non-participation des différentes parties prenantes. In : Waligo, V., Clarke, J., Hawkins, R. Implementing sustainable tourism: A multi-stakeholder

involvement management framework. Tourisme Management, 2013, volume 36. P. 342-353. A noter que cette

revue est depuis 2013 bimensuelle. Elle compte 39 numéros, les premiers numéros datant du début des années 1980.

134

La revue, semestrielle, existe depuis 1981. En 2012, un numéro hors-série était dédié aux « innovations en tourisme durable » à partir de 7 analyses de cas, dont une dans les Pyrénées-Orientales. L’ambition affichée était

de « partager la recherche appliquée dans l’espoir d’intégrer l’innovation dans la recherche et les pratiques

territoriales ». In : Dodds, R. Présentation : Innovations en tourisme durable. Téoros, 2012, hors-série n° 1.

135

En mai 2013, 6 numéros et 2 hors-séries étaient sortis dont un hors-série sur « Tourisme et Recherche ».

136 Les deux premiers numéros sont sortis en 2012. Source : http://www.viatourismreview.net/Revue.php

Afin de favoriser la recherche dans le tourisme, la Chaire Culture, Tourisme, Développement

de l’UNESCO a organisé en septembre 2011, les premières Doctoriales du Tourisme

(initiative proposée autrefois par l’Association pour le Développement de la Recherche et des Etudes sur les TourismeS – ADRETS).

Au niveau national, l’Institut Français du Tourisme (IFT), association créée en 2009, a pour

objet « la mise en place, le développement et l’animation d’un réseau de Pôles d’excellence (6

pôles à ce jour dont celui de Grenoble Rhône-Alpes) associant organismes d’enseignement et de

recherche, entreprises et collectivités publiques et intervenant dans les domaines de la formation, de la veille, de la recherche-développement et de l’innovation en tourisme ». L'IFT souhaite valoriser le savoir et savoir-faire au service du tourisme via son réseau de pôles d'excellence.

L’IFT intervient dans :

- « la recherche-développement pour innover,

- la veille et la prospective du tourisme,

- la professionnalisation des formations pour améliorer la performance des métiers ».

Concernant le dernier point, la tache de l’IFT semble colossale tant sa perception sur l’offre

de formation actuelle est inquiétante en dénonçant : « une mauvaise adaptation de l’offre à la

demande et une qualité très inégale des diplômes délivrés, entraînant un taux relativement

faible d’utilisation par les entreprises ou collectivités employeurs de jeunes formés à leurs métiers et une baisse de notre image d’accueil auprès des touristes »137.

En 2010, une initiative portée par dix universités françaises et un institut de recherche138

impliqués dans le champ du tourisme a donné naissance à l’association ASTRES (ASsociation

Tourisme Recherche et Enseignement Supérieur) revendiquant son indépendance par rapport

à l’IFT. Cette association a pour objectifs de :

- structurer un réseau d’organismes de recherche dans le domaine du tourisme139 , - promouvoir le tourisme dans l’enseignement supérieur et la recherche,

137

Source : http://www.i-f-t.fr/content/linstitut (consulté le 10/07/2011).

138Université d’Angers, Université de Bourgogne, Université Joseph Fourier Grenoble, Université Nice Sophia -Antipolis, Université Paris I Panthéon-Sorbonne, Université de Savoie, Université Sorbonne Nouvelle Paris III, Université de Toulouse II-Le Mirail, Université Paris-Est Marne-la-Vallée, Université de Pau et des Pays de

l’Adour et l’IFSTTAR (ex INRETS).

139 Quatre grands axes de recherche ont été définis : « le développement des territoires et des lieux touristiques », « les politiques et les stratégies des acteurs privés de l’offre touristique », « les pratiques et comportements des touristes » et « les actions et politiques publiques ». Si la durabilité n’est pas mentionnée dans les

questionnements, elle est en partie traitée à travers les problématiques de gouvernance et de l’axe transversale

sur « les préoccupations environnementales ». Ces recherches concernent de nombreux chercheurs de

disciplines différentes, la géographie étant la plus représentée (un tiers des chercheurs). Source :

- favoriser le partenariat public/privé.

La recherche dans le domaine du tourisme se structure progressivement faisant intervenir des acteurs issus de disciplines variées : géographes, sociologues, gestionnaires, économistes,

urbanistes… Si la durabilité du tourisme n’est que rarement abordée spécifiquement, elle n’en est pas oubliée, elle semble même être de plus en plus prégnante. Dans le cadre de la diversité des acteurs à prendre en compte dans une logique de développement durable du tourisme,

l’implication des chercheurs est à favoriser.

A-c) La formation professionnelle continue

Les organismes de formation professionnelle sont extrêmement nombreux : 55300 en 2010 (DARES, 2012). Nous nous limiterons aux organismes publics et parapublics de formation.

L’AFPA (Association nationale pour la Formation Professionnelle des Adultes) propose des

formations spécifiques au tourisme sur les thèmes de l’hôtellerie, de l’accueil, de la

réglementation (agence de voyages, commercialisation de produits), sans spécialisation dans le tourisme durable. Quelques CFPPA (centres de formation professionnelle et de promotion agricole) proposent des modules ou des ateliers en lien avec le tourisme durable appliqué à

l’espace rural. Parmi les chambres consulaires, les chambres de commerce et d’industrie sont

les plus actives en termes de formations liées au tourisme. En faisant la requête dans la filière

Tourisme - Hôtellerie - Restauration – Accueil sur le portail CCI.fr (juillet 2011), 204

formations ressortent. Aucune n’aborde spécifiquement le tourisme durable.

Pour les agents de la fonction publique, le CNFPT propose quelques formations dédiées au tourisme dont certaines liées directement au tourisme durable. Par exemple, en tapant la

requête « tourisme durable » sur l’espace pro du site de l’organisme (juillet 2011), les agents

de Provence-Alpes-Côte-d’Azur avaient, pour le second semestre 2012, 6 possibilités de

formation, avec un recrutement interrégional ou national dont 2 sessions (5 jours au total) sur « développement touristique durable » et un séminaire sur « développement local durable :

nouveaux acteurs, nouveaux enjeux »140.

Globalement l’offre de formation continue liée au tourisme durable existe mais reste très

diffuse et difficile à identifier. Ce constat vaut également pour les formations initiales141.

B) L’ingénierie du tourisme

L’ingénierie regroupe « l’étude d’un projet sous tous ses aspects (techniques, économiques,

financiers, sociaux…) et qui nécessite un travail de synthèse coordonnant les travaux de plusieurs équipes de spécialistes. C’est donc un concept large qui renvoie à la notion de conseil, d’étude, d’assistance de projet… » (ODIT France, 2006).

B-a) L’ingénierie publique et parapublique

L’ingénierie publique au niveau national est assurée par Atout France. En termes de centre de ressources, Veille Info Tourisme constitue un portail national de connaissance du tourisme mis en place en 2005 par la Direction du Tourisme. Ce portail héberge des espaces de veille

partagée, de ressources et d’apprentissage et édite une newsletter hebdomadaire sur l’actualité du secteur. Sur son site comme dans sa lettre, une rubrique est dédiée à l’environnement et au

tourisme durable.

Diverses structures dépendantes d’autres ministères interviennent sur ce champ comme

l’Atelier Technique des Espaces Naturels (ATEN), GIP créé en 1997, qui accompagne

essentiellement les espaces naturels. Il publie des guides techniques qui sont souvent en

rapport avec le tourisme (accueil des publics, aménagements des sites, gestion des espaces…).

Cette structure est composée de 19 organismes membres essentiellement publics et associatifs.

L’ADEME, établissement public sous la tutelle des ministères en charge de l’environnement

et de la recherche, intervient fréquemment au service des collectivités et des entreprises grâce

à ses activités liées à la connaissance (R&D, observation…), à l’information, la sensibilisation

et la formation, au conseil et à l’élaboration d’outils spécifiques, aux aides financières.

D’autres établissements publics se positionnent dans le domaine de l’ingénierie comme l’ONF en proposant «l’aide à l'animation de projet de territoire, le montage de projets adaptés

aux besoins des territoires, la conduite de projets complexes ».

141

Le Guide du Routard Réussir dans le tourisme (2011), en s’adressant aux personnes à la recherche d’une

formation adaptée à leur projet, prévient « vous vous sentez comme un explorateur perdu dans une jungle

Le réseau consulaire occupe une place significative et plus particulièrement celui lié aux

Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI). Ce dernier s’implique de plus en plus en faveur

du tourisme durable. Au niveau national, CCI France (ex ACFCI) participe à des réseaux européens et développe notamment la démarche RESPECT. Au niveau des régions et des

départements, plusieurs outils de diagnostic et d’accompagnement ont été mis en place. Certaines collectivités (régions, départements mais aussi intercommunalités et principales

communes touristiques) ont créé des services dédiés à l’ingénierie, souvent associés à des

observatoires touristiques. La MITRA (Mission d’Ingénierie Touristique de Rhône-Alpes) en

est certainement le plus bel exemple. Le pôle ingénierie comprend 8 chargés de mission dont

un spécialisé sur l’écotourisme. La MITRA a aussi été précurseur sur les questions d’innovation dans le tourisme. Chaque année, depuis 2007, sont organisées des rencontres sur

ce thème. En 2009, elle a lancé les trophées de l’innovation. En termes d’observation

touristique, une des expériences les plus significatives est celle de la région Auvergne avec la

mise en place de son Système Permanent d’Observation Touristique (SPOT).

L’ingénierie touristique publique est surtout assurée par les nombreux agents spécialisés qui

interviennent pour le compte des collectivités locales ou des espaces protégés. Se pose la

question de l’avenir de cette ingénierie qui n’est pas toujours clair dans le contexte actuel. B-b) Les agents du tourisme

L’agent est un « actant humain non acteur » (Lévy, J., Lussault, M., 2003). Il agit pour mettre

en œuvre des actions qu’il n’a pas conçues et/ou qu’il n’a pas décidées, en appliquant donc les décisions prises par les organes décisionnaires.

Cela pose la question de la dénomination de la fonction d’ « agent de développement » qui ne

serait alors qu’une fonction exécutante. Pourtant, lorsqu’on analyse les compétences

demandées pour assurer ce type d’emploi, nous pouvons affirmer que l’on recherche plutôt un

« acteur du développement » que cela soit sous la dénomination de « chargé(e) de mission »

ou d’ « animateur(trice) local(e) » .

Tout salarié ayant participé (individuellement ou collectivement) à la définition d’une

qu’il trouve une occasion, un moment d’épreuve, où il peut verbaliser et penser réflexivement

sa pratique ». Il semble indispensable, dans une logique de durabilité, d’offrir des moyens