ET LA DIVERSITE DES ACTEURS « VUS PAR LE HAUT »
A TRAVERS LES ACTIVITES PRODUCTIVES
C) Des démarches particulières
C-a) Les démarches liées à l’hébergement
Certains groupes développent des « marques » associées à un référentiel faisant référence au
concept de tourisme durable. Les cas les plus significatifs concernent l’hôtellerie de plein air,
Dans le secteur de l’hôtellerie de plein air :
- le groupe Huttopia semble être un bon exemple à travers sa charte générale (qui
revendique des prestations respectueuses de l’environnement) et sa marque du même
nom (7 sites). Les critères des campings sont illustrés dans une rubrique dédiée.
http://www.huttopia.com/fr/huttopia-camping-nature-foret.html (consulté le 8/07/2012).
- La chaîne volontaire Via Natura (10 campings) s’engage à proposer des campings où
les propriétaires adoptent une position militante en faveur de la préservation de
l’environnement, à travers une charte commune et des actions collectives qui sont décrites de manière très concrète (adhésion à la LPO, compensation carbone sur les
trajets domicile-camping des familles séjournant une semaine ou plus…).
http://www.campings-la-via-natura.com/actions-campings.php (consulté le 8/07/2012).
Au sein du tourisme à vocation sociale, deux démarches se distinguent :
- Chouette Nature est une démarche portée par Cap Vacances qui concerne 49 villages
du groupe. Le référentiel comprend 124 éléments de mesure (dont 84 obligatoires) répartis dans 10 critères relevant principalement de la gestion environnementale mais
comprenant aussi l’intégration paysagère, les animations et la communication. En juin 2011, la démarche Chouette Nature est certifiée Iso 14001 (ce qui constitue une
première en France). L’extension de la certification à des établissementsn’appartenant
pas à Cap France est à l’étude180 .
http://www.chouettenature.com/ewb_pages/p/presentation.php(consulté le 8/07/2012).
- Ethic Etapes est un réseau ayant élaboré une charte, un référentiel de 200 éléments de
mesure prenant notamment en compte le développement durable sur la gestion de
l’environnement, l’implication territoriale, les pratiques sociales.
http://www.ethic-etapes.fr/le-rseau-thic-tapes/une-dmarche-durable.64.html(consulté le 8/07/2012).
- Le groupe Touristra Vacances a élaboré en 2007 sa Charte des saisons durables qui
englobent à la fois les engagements des établissements volontaires et ceux du siège. Les éléments de mesure concernent les différents postes des établissements
(animation, hébergement, restauration…) et prennent en compte les 4 dimensions du développement durable. En 2012, 19 établissements en France étaient engagés.
http://www.touristravacances.com/decouvrir-touristra/qui-sommes-nous.html (consulté le 8/07/2012). - La Ligue de l’Enseignement a établi en 1992 un programme Citoyenneté –
Environnement – Développement durable (CED) visant à valoriser les centres engagés
180 Selon Cap Vacances, le label « constitue un plus réel dans le choix d’une destination de vacances pour 70%
des vacanciers ». Ces derniers seraient divisés en trois catégories : les « indécis » (70%) pour qui le
développement durable n’est pas une priorité, les « convaincus » (25%) qui sont attachés au concept de durabilité et les « opposants » (5%) qui ne croient pas au développement durable. In : Revue Espaces, 2011, n°295. P.9-13.
dans la sensibilisation au développement durable (dans le cadre de leurs activités éducatives et dans leur fonctionnement) . En 2012, 40 centres permanents avaient adhéré à la démarche.
http://www.laligue.org/la-ligue-en-action/environnement-developpement-durable/ (consulté le 8/07/12).
Au sein des espaces protégés, trois démarches sont reconnues :
- les Gîtes Panda est une marque créée en 1993 par WWF, la Fédération des parcs
naturels régionaux de France et Gîtes de France. Le référentiel est composé de 6 grands critères. En 2012, il y avait 280 Gîtes Panda répartis dans les PNR et les parcs nationaux.
http://www.gites-panda.fr/(consulté le 8/07/2012).
- les Hôtels au Naturel sont une marque créée en 1998 appartenant à la Fédération des
parcs naturels régionaux de France. Ils sont donc exclusivement situés au sein d’un PNR. En 2012, il y avait 23 Hôtels au Naturel répartis dans 8 parcs naturels régionaux. Le référentiel et la démarche de marquage ne sont pas directement accessibles via le site dédié.
http://www.hotels-au-naturel.com/(consulté le 8/07/2012).
- la Marque Accueil du Parc est une démarche portée par la Fédération des parcs
naturels régionaux de France. Cette dernière a élaboré un référentiel national qui doit servir de base à un travail spécifique des Parcs voulant développer la démarche. Ces
derniers choisissent les filières qu’elles veulent marquer puis élaborent des référentiels
particuliers qui devront être soumis pour validation à la fédération. De nombreux parcs développent la démarche actuellement (notamment au sein des PNR de PACA). La logique adoptée, si elle a le mérite de tenir compte des volontés locales et des spécificités territoriales, engendre une faible lisibilité de la marque. De plus, rares sont
les parcs qui jouent la transparence sur les référentiels et les modalités d’évaluation.
http://www.parcs-naturels-regionaux.fr/fr/decouvrir/autre-hebergement.asp#la_marque (consulté le 8/07/2012).
Concernant l’offre diffuse (plutôt localisée dans les espaces à dominante rurale), plusieurs initiatives sont reconnues :
- la marque Ecogîte portée par les Gîtes de France. Cette dernière est une démarche de
qualification environnementale basée sur 6 critères (intégration à l’environnement, utilisation des matériaux, gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets, l’information et
2012, 328 locations (gîtes ruraux, chambres d’hôtes, gîtes de séjours) étaient
distinguées (elles n’étaient que 20 en 2010).
http://www.ecogite.fr/ (consulté le 8/07/12).
- Gîtes de France propose depuis février 2012 une qualification Ecogestes. Les
propriétaires doivent obtenir 25 critères sur les 46 possibles, dont 8 obligatoires (Atout
France, 2013). L’objectif de Gîtes de France est de qualifier la moitié de ses adhérents
d’ici 2017. En mai 2013, 522 locations et 173 chambres d’hôtes étaient qualifiées.
http://www.gites-de-france.com/location-vacances-Ecogeste.html (consulté le 16/05/13).
- la marque Accueil Paysan, créée en 1987, constitue un réseau agritouristique (avec
obligation d’avoir un statut agricole) qui respecte une charte. Ce réseau revendique
une forme de tourisme responsable au sein d’exploitations agricoles où les « paysans
soutiennent un mode de culture et d’élevage soucieux de la qualité des produits, travaillés dans le respect du vivant et de l’environnement (en opposition aux OGM et
aux pesticides) »181. Présente dans plusieurs pays, cette marque représente environ 700
établissements en France (hébergements mais aussi restauration, fermes
pédagogiques…).
http://www.accueil-paysan.com/ (consulté le 8/07/12).
- la marque Rando Accueil est née en 2001182. Elle est liée à une charte générale (liée à
l’itinérance et à la rencontre) et à un référentiel et un système d’évaluation reconnus
par Qualité Tourisme. En 2012, 232 établissements étaient marqués dont 169 gîtes
d’étape et gîtes de groupes,
http://www.rando-accueil.com/ (consulté le 8/07/12).
- Fleurs de Soleil est un réseau de chambres d’hôtes dont la démarche est certifiée ISO
9001 depuis 2002. L’accent est mis sur la qualité de l’accueil, des équipements et de
l’intégration environnementale. Toutefois, les exigences envers la gestion de l’environnement sont très limitées. En 2012, le réseau totalisaient 560 adhérents. http://www.fleursdesoleil.fr/ (consulté le 8/07/12).
- Clévacances a créé des thématiques permettant de distinguer une partie de son offre.
Une des thématiques est liée à l’environnement avec l’ajout de critères spécifiques. En
2012, cette distinction concernait 36 établissements.
http://www.clevacances.com/FR/thematiques.html (consulté le 8/07/12).
181
Cette revendication forte, fait de cette marque une offre alternative au « modèle dominant » qui serait
caractérisé dans l’agritourisme par la marque Bienvenue à la Ferme liée aux chambres d’agriculture. Cette
marque serait plus ou moins liée à la Confédération Paysanne.
182L’histoire de la marque remonte aux années 70-80 et à la création d’un réseau national de Gîtes d’étape par Chamina, la Grande Traversée des Alpes, ABRI de Bretagne, Randonnées Pyrénéennes…
C-b) Les démarches liées à la restauration
Dans la restauration, il n’y a pas de démarche portée par un groupe associée au concept de
développement durable. Toutefois, de nombreux professionnels s’attachent à défendre la
tradition culinaire de la France qui vient d’être distinguée par l’UNESCO à travers Le
repas gastronomique des français. Trois démarches, reconnues par Qualité Tourisme, sont
présentées183 :
- Cuisineries Gourmandes des Provinces Françaises est une certification visant à
défendre les savoir-faire et produits locaux au sein des restaurants traditionnels et
gastronomiques. L’association qui gère cette démarche est aussi à l’origine de la
création du Conservatoire des traditions culinaires.
http://www.cuisineries-gourmandes.com/page00010009.html (consulté le 8/07/12).
- Tables & Auberges de France est une démarche qualifiante visant à « promouvoir la
qualité et la richesse de la gastronomie française face aux tendances actuelles de standardisation de la consommation (mal-bouffe, fast-food, uniformisation des
goûts…) ».
http://www.tables-auberges.com/qui-sommes-nous.html(consulté le 8/07/12),
- Café et Brasserie de Qualité (à l’initiative de France Boisson, filiale d’Heineken)
répond à 44 engagements « classiques ».
D’autres démarches sont plus spécifiques aux cafés et bistrots ruraux, dans le but souvent de sauvegarder les derniers établissements dans les zones rurales. Le réseau le plus important est celui des Bistrots de Pays, présent dans cinq régions et trois départements, comptant en 2011 250 établissements. Les autres réseaux, plus locaux ou thématiques sont majoritairement
soutenus par des PNR (Estaminet randonnée dans les Caps et Marais d’Opale, Café Margot
dans le Morvan…), la Fédération des Pays d’Accueil Touristique (Café de Pays…) ou les
collectivités territoriales (Café Terroir de Moselle, Café de pays de l’Yonne…). Ces derniers
ne représentent qu’environ 300 établissements (dont 170 Cafés de Pays en 2011)184. Michel
Ochard doute que le tourisme puisse sauver les bistrots dont le nombre ne cesse de décroitre ces dernières années : « il est rarement facile de concilier, en un même lieu, fonction
récréative et fonction utilitaire, bistrot traditionnel et bistrot festif »185.
C-c) Les démarches liées aux voyagistes
183 Il existe un label national pour les restaurateurs indépendants Restaurateurs de France basé sur 8 critères. Toutefois, cette démarche est moins « militante » que les démarches présentées.
184 In : Revues Espaces, 2011, n° 294. P. 8-10.
Agir pour un Tourisme Responsable (ATR), est une certification de service basée sur un
référentiel élaboré en collaboration avec l’AFAQ et créée par l’Association des Tour-Opérateurs Thématiques (ATT). En 2011, cette certification était obtenue par 12 TO
(dont Atalante qui a été à l’origine de la Charte Ethique du Voyageur diffusée
aujourd’hui par ATR) et 5 autres TO étaient en cours de démarche. Sur le site dédié, la démarche est bien décrite avec la possibilité de découvrir le contenu du référentiel et les modalités de contrôle. Par ailleurs ATR est membre du réseau européen Earth et souhaite être accrédité par le programme international du tourisme durable mise en place par The
Tourism Sustainability Council (TSC).
http://www.tourisme-responsable.org/ (consulté le 9/07/12).
L’Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire (ATES), créée en 2006 sous
l’impulsion de l’UNAT, de Loisirs Vacances Tourisme et de la Plateforme pour le Commerce Equitable, a pour objectif de soutenir le développement des produits de
tourisme solidaire. Cette dernière regroupe 23 associations de voyage signataires de la
Charte du Tourisme équitable et solidaire. En 2009, une réflexion collective est lancée
afin de définir un système d’évaluation. Ce dernier devrait être basé sur 10 critères et 29 indicateurs.
http://www.tourismesolidaire.org/ (consulté le 9/07/12).
L’Association des Voyageurs et Voyagistes Eco-responsables (VVE), créée en 2007, est
composée de voyagistes, d’un réceptif, de guides et accompagnateurs… et de voyageurs.
Elle veut être une plateforme de référence en matière de tourisme responsable et durable. Les voyages proposés doivent obéir à une Charte des Voyagistes-Eco-responsables comprenant dix points. Les modalités de contrôle restent opaques. Aucun des 12
voyagistes adhérents n’est membre d’ATR ou de l’ATES.
http://www.vve-ecotourisme.com/ (consulté le 9/07/12).