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La prise en compte de la diversité des acteurs dans un processus de tourisme durable.

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Academic year: 2021

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HAL Id: tel-00989600

https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00989600

Submitted on 12 May 2014

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La prise en compte de la diversité des acteurs dans un processus de tourisme durable.

Laurent Arcuset

To cite this version:

Laurent Arcuset. La prise en compte de la diversité des acteurs dans un processus de tourisme durable.. Economies et finances. Université de Grenoble, 2013. Français. �NNT : 2013GRENH015�.

�tel-00989600�

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Université Joseph Fourier / Université Pierre Mendès France /

THÈSE

Pour obtenir le grade de

DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ DE GRENOBLE

Spécialité : Géographie

Arrêté ministériel : 7 août 2006

Présentée par

Laurent ARCUSET

Thèse dirigée par Philippe BACHIMON

Professeur de Géographie, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse préparée au sein du Laboratoire PACTE

dans l'École Doctorale Sciences de l’Homme, du Politique et du Territoire

La prise en compte de la

diversité des acteurs dans un processus de tourisme durable

Thèse soutenue publiquement le 10 octobre 2013 devant le jury composé de :

Monsieur, Vincent, VLES

Professeur en Aménagement et Urbanisme, Université de Pau, Président Madame, Isabelle, LEFORT

Professeur de Géographie, Université Lyon 2, Rapporteur Monsieur, Jean-Michel, DRECROLY

Professeur de Géographie, Université Libre de Bruxelles, Rapporteur Monsieur, Bernard, PECQUEUR

Professeur de Sciences Economiques, Université de Grenoble, Examinateur Monsieur, Pierre, DERIOZ

Maître de conférences HDR de Géographie, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, Examinateur

Monsieur, Jean-Paul TEYSSADIER

Enseignant, Bergerie Nationale de Rambouillet, Examinateur

PIERRE MENDES FRANCE

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RESUME

Cette recherche-action est consacrée au développement durable appliqué au tourisme. Elle débute par l’analyse des textes fondamentaux pour connaître l’essence même de la durabilité.

Elle se poursuit par l’analyse de la prise en compte du concept par les acteurs liés au tourisme. Elle se termine par des préconisations opérationnelles pour faciliter l’application du concept, en s’appuyant sur des expériences variées, menées au sein de territoires, d’entreprises et de formations.

Cette recherche nous a semblé utile car nous sommes conscients de l’aggravation des problèmes environnementaux et sociaux de la planète, et de la part de responsabilité du tourisme. Nous avons observé, en 15 ans d’expériences, que des acteurs œuvrent en faveur de nouvelles formes de tourisme, moins prédatrices pour l’environnement, plus performantes socialement. Malheureusement ces initiatives sont souvent fragiles, marginales et marginalisées. Les raisons sont multiples. La plus fondamentale à nos yeux est le manque de savoir-faire pour qu’elles deviennent significatives. Celui-ci impose un changement de culture et de pratiques et l’application de valeurs universelles au service de la stimulation et de l’autonomie, dans une logique de coopération généralisée.

L’économie n’est pas oubliée dans cette recherche. Aujourd’hui, le tourisme en France perd en compétitivité, en se basant sur des standards et des normes engendrant une concurrence effrénée entre les destinations et les entreprises. Il convient de changer de modèle pour favoriser une offre territorialement intégrée, diffuse, diversifiée, créative, inspirée, innovante, reposant sur des valeurs, une offre capable de répondre aux attentes des touristes et des citoyens.

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The taking into account

of the diversity of stakeholders in a sustainable tourism process

This action research is focused on the concept of sustainable development applied to tourism.

It starts with an analysis of fundamental texts in order to know the essence of sustainability. It goes on analysing the taking into account of this concept by the tourism-concerned stakeholders. It ends with operational recommendations in order to facilitate the appropriation and application of this concept, relying on various experiments taken within territories, businesses and training courses.

This research sounded useful, for we are aware of the worsening of environmental and social problems on the planet and of the part of responsibility taken by the tourism activity. It seemed useful, since we have observed, over 15 years experience that stakeholders work to develop new forms of tourism, less predatory for environment and socially more performing.

Unluckily, those initiatives often remain fragile, marginal and marginalised. The reasons are varied. The most fundamental one for us is a lack of know-how in making them stronger, more numerous, more significant. This know-how implies a change in culture and practices, and the application of values linked to universalism, at the service of stimulation and autonomy, in a generalized logic of cooperation.

Economy is not left aside in this research. Today, tourism in France is losing in competitiveness, basing itself on standards and norms, therefore generating a frenetic concurrence between destinations and businesses. It is time to change the development model in order to favour a diffuse, diversified, creative and inspired offer relying on values and territorial resources, able to respond to both tourists and citizens expectations.

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MOTS CLES ( FR ET GB )

Les XXI mots clés The XXI keywords

Acteurs - Stakeholders

Ambiance - Ambiance

Complexité - Complexity

Coopération - Cooperation

Décision - Decision

Développement durable - Sustainable development

Diversité - Diversity

Economie - Economy

Entreprise - Business

Ethique - Ethics

Evaluation - Evaluation

Gouvernance - Governance

Innovation - Innovation

Performance globale - Global performance

Processus - Process

Recherche action - Action research

Réseau - Network

Responsabilité - Responsibility

Solidarité - Solidarity

Territoire - Territory

Tourisme durable – Sustainable tourism

Thèse préparée au sein de l'Université de Grenoble UMR Pacte Département Territoires

Institut de Géographie Alpine 14 bis, avenue Marie Reynoard

38100 Grenoble – France

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REMERCIEMENTS

Pour leur Engagement et leur Evaluation tout au long de cette recherche En premier lieu Philippe Bachimon qui m’a fait confiance

Sans oublier Jean-Paul Teyssandier et Pierre Dérioz Pour leur Coopération au sein du Réseau GAME Luc Deschamps (pour toujours dans ma mémoire) Christine Legargasson

Julia Lignières

Isabelle de Montrichard Marlène Schmitt

Pour leur Participation et leurs Compétences au sein de Géo-Système Philippe Béringuier

Gabriel Barneaud, Armelle Brès

Laura Debieu, Clotilde Mahé, Aude Meïer, Pauline Riot Pour les Echanges et la Confiance accordée

Les commanditaires

Les partenaires de Géo-Système

Les étudiants et les équipes pédagogiques de la LPTES et du Master Tourisme de l’UAPV Marlène Thibaud et l’équipe municipale qui partage son dessein

Pour l’Ambiance Favorable qu’ilsm’offrent quotidiennement : Valérie, Clément, Baptiste, Aurélien

Christine, Cécile

Sans oublié mes parents… qui ont lancé le Processus

Que l’AVENIR continue à nous réserver une DIVERSITE d’instants DURABLES

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SOMMAIRE

Introduction ... 9

I- Tourisme

et diversité des acteurs « vus par le haut »

... 27

I-I- Les concepts d’acteur et de diversité dans les textes fondateurs du développement et du tourisme durable ... 30

I-I-I- Les textes fondateurs liés au développement durable et les stratégies internationales et françaises ... 31

I-I-II- Les textes fondateurs du tourisme durable et les stratégies internationales et françaises ... 44

I-II- La diversité des acteurs à partir des pratiques des touristes et des habitants ... 57

I-II-I- Comment définir le touriste ? ... 58

I-II-II- Quelles sont les activités liées aux pratiques des touristes ... 72

I-II-III- Quels sont les liens entre habitants et le tourisme ? ... 88

I-III- La diversité des acteurs à travers les activités productives ? ... 97

I-III-I- L’organisation du tourisme en France ... 98

I-III-II- Les entreprises du tourisme ... 147

II- Tourisme et diversité des acteurs « vus de la base » ... 185

II-I- Un acteur de l’ingénierie confronté au tourisme durable ... 188

II-I-I- Géo-Système : un bureau d’études spécialisé dans le tourisme durable (1996-20XX) ... 189

II-I-II- Le groupe de travail tourisme durable (1998-2006) ... 201

II-II- Les territoires confrontés au tourisme durable ... 216

II-II-I- Présentation des études de cas ... 217

II-II-II- Les enseignements ... 246

(9)

II-III- Les entreprises confrontées au tourisme durable ... 257

II-III-I- Présentation des études de cas ... 258

II-III-II- Les enseignements ... 280

II-IV- Des formations confrontées au tourisme durable ... 286

II-IV-I- Présentation des études de cas ... 287

II-IV-II- Les enseignements ... 303

III- Enseignements et propositions exploratoires ... 310

III-I- Comprendre pour concevoir durablement : penser et faire autrement ... 313

III-I-I- Corriger la vision du développement durable ... 315

III-I-II- Etre à l’écoute de la diversité pour construire le projet ... 325

III-I-III- Mesurer le champ des possibles de la ressource territoriale ... 334

III-II- Faire confiance pour construire durablement : conduire autrement ... 351

III-II-I- Créer une ambiance favorable ou faire confiance pour créer une dynamique ... 353

III-II-II- Mettre en réseau ou faire confiance pour responsabiliser ... 361

III-II-III- Chercher l’autonomie ou faire confiance ... 368

III-III- Innover pour piloter durablement : gouverner autrement ... 376

III-III-I- Evaluer pour innover ... 378

III-III-II- Communiquer pour faire savoir ... 387

III-III-III- Coopérer pour gouverner ... 396

Conclusion ... 429

Bibliographie ... 444

Tables des sigles et des acronymes ... 465

Tables des cartes, des illustrations et des tableaux ... 468

Tables des annexes ... 471

Annexes ... 472

Tables des matières ... 512

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[Retour Sommaire]

INTRODUCTION

« L’impuissance du système planétaire à traiter les problèmes vitaux qu’il génère le condamne à la désintégration ou à la régression, à moins qu’il ne réussisse à créer les conditions favorables de sa propre métamorphose, celle qui le rendrait capable à la fois de survivre et de se transformer. Notre système planétaire est condamné à la mort ou à la métamorphose… D’où l’urgence d’une autre pensée et d’une autre politique dans tous les domaines (Hessel, S, Morin, E., 2011).

Une recherche-action en géographie, science sociale

Après des études en géographie et en tourisme et près de vingt ans de consulting et d’expériences variées ayant pour ambition d’œuvrer en faveur du développement durable du tourisme, il nous a semblé nécessaire de faire un travail de recherche. Il était temps de vérifier ou réfuter des hypothèses de travail qui guident notre quotidien en tant que consultant, enseignant et, dans une moindre mesure, élu local. C’est dans le cadre d’une recherche appliquée en géographie1 que se situe cette réflexion rétrospective, qui se tourne vers l’avenir pour servir de base à de nouvelles expériences personnelles et pour être utile aux hommes et aux femmes qui ont la volonté de se lancer dans une démarche de tourisme durable.

Cette recherche place l’acteur au centre du processus faisant notre, l’approche de géographes selon qui, la géographie est d’abord la science des hommes, de leurs actions et interactions.

Nous nous inscrivons aussi dans la définition du développement durable plaçant l’Homme au centre de ses préoccupations. Dans le principe de la Déclaration de Rio nous pouvons lire

1Selon le Manuel de Fracani publié par l’OCDE (2002), la recherche appliquée vise à discerner les applications possibles des résultats d'une recherche fondamentale ou à trouver des solutions nouvelles permettant d'atteindre un objectif déterminé choisi à l'avance.

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« Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable » (ONU, 1992).

Ce choix est conforté par une expérience qui va s’avérer décisive pour nous, en devenant le point de départ d’une réflexion permanente sur le développement du tourisme durable et d’une construction méthodologique pour y tendre, continuant aujourd’hui à nous guider dans nos différentes fonctions. En 1998, dans le cadre d’une commande nationale formulée par le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement et le Secrétariat d’État au Tourisme, l’Agence Française d’Ingénierie Touristique (AFIT) est chargée de mettre en place une expérimentation pour définir une méthode permettant d’appliquer concrètement le concept du développement durable au secteur touristique. Un comité technique est créé dans lequel nous sommes intégrés en tant qu’intervenant au sein de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse puis en tant que consultant engagé en faveur du tourisme durable. Il s’agit là pour nous d’une première expérience majeure qui va être le point de départ d’une vie professionnelle, nous influençant même dans notre vie quotidienne.

Suite à cette expérimentation, en 2001, un cahier technique de l’AFIT est publié pour

« accompagner les acteurs locaux vers la construction d’un tourisme durable sur leur territoire ». Dans la préface, écrite par la Secrétaire d’État au Tourisme (Michèle Demessine) et le Ministre de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement (Yves Cochet), il est noté que « le tourisme durable a pour enjeu le développement humain » (Teyssandier, J.P., 2001). La notion de diversité apparaît : « le dialogue, le débat entre les acteurs et la confrontation de la diversité de leurs approches facilitent la promotion des projets touristiques, tout en répondant aux enjeux collectifs de développement des territoires ».

Une problématique qui interroge tout le monde

La prise en compte de la diversité des acteurs dans un processus2 de développement durable du tourisme soulève de nombreuses interrogations à la fois pour les donneurs d’ordres, les techniciens en charge du tourisme et les professionnels du tourisme.

2 Un processus est un « ensemble d’activités disposées dans le temps selon une suite logique (Brunet, R., Ferras, R. et Théry, H.,1992). Le tourisme durable « n’est pas un objectif à atteindre ou une norme vers laquelle on avance, un tourisme « idéal » que l’on pourrait définir par une série de critères » mais un processus ; « une façon de faire, de construire, de collaborer, de choisir » (Teyssandier, J.P., 2006).

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Pour les décideurs (ceux qui doivent faire des choix face à une situation qui offre plusieurs possibilités), les interrogations sont les plus souvent liées à la « bonne » gestion du projet :

- l’utilité - pertinence : qu’est ce que cela va apporter ?

- l’efficience : quels sont les coûts- avantages ? Quels sont les coûts- efficacité ?

Dans le guide technique de l’AFIT, aucun élément ne permet de répondre à la première question. Il est simplement dit que « c’est le meilleur moyen pour répondre aux multiples attentes ». Cela n’est pas suffisant, ni pour un chercheur, ni pour un élu, premier acteur concerné : « le développement durable suppose le retour du contrôle politique sur la technique et l’économique, mais également la démocratie parce qu’il ne peut se faire à l’encontre des citoyens » (Schéou, B., 2009). L’utilité du tourisme durable doit être explorée en profondeur dans le cadre de cette recherche. Pouvons-nous affirmer que la prise en compte de la diversité des acteurs est systématiquement utile ou pertinente ? N’existe-t-il pas des facteurs clés ou des conditions de réussite à remplir pour s’en assurer? N’y a-t-il pas des risques à prendre en compte, plus ou moins faciles à gérer ?

La prise en compte de la diversité nécessiterait une animation importante avec « la mobilisation d’un permanent rompu aux techniques d’animation et du développement local, assisté d’une secrétaire à plein temps et d’un consultant extérieur pour certaines missions » et ce, sur une durée minimale de 12 à 18 mois. Il convient d’aller plus loin dans la réflexion car la situation initiale sera différente d’un territoire à un autre en ayant des conséquences sur les moyens à mobiliser (notamment en termes de compétences internes et externes), et sur la durée du processus. Pouvons-nous établir des modèles de cause à effet entre le contexte de départ et le processus à engager ?

Pour les animateurs locaux3, chargés d’animer le processus, le questionnement concerne des problèmes méthodologiques en termes :

- de fiabilité : : comment faire pour prendre en compte la diversité des acteurs ?

- d’objectivité : comment gérer la différence des perceptions tout au long du processus ?

La première question soulève le problème de la définition de la diversité des acteurs. Qui sont ces acteurs à prendre en compte ? Comment les identifier ? Peut-on établir une typologie ?

3Nous pouvons classer les consultants dans cette catégorie d’acteurs.

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Selon quels critères ? La seconde question renvoie à la gouvernance4 locale : doit-on accorder plus d’importance à certains acteurs (parce qu’ils sont élus et/ou influents et/ou plus nombreux…) ? Doit-on tenir compte de la diversité des perceptions tout au long du processus ? Doit-on répondre aux multiples attentes comme cela est noté dans le guide technique de l’AFIT ? Faut-il rechercher des positions consensuelles ? Comment éviter les conflits ?

Pour les professionnels du tourisme (ceux qui vivent directement du tourisme comme les hébergeurs, les prestataires d’activités de pleine nature, certains loueurs de matériels ou qui ont une activité associée au tourisme comme certains agriculteurs, commerçants ou artisans), les interrogations sont liées à leur participation en termes :

- d’impact : quelles vont être les conséquences de mon implication ? - de pertinence : que va m’apporter ou que va apporter mon implication ?

Une des originalités du guide de l’AFIT est de distinguer deux logiques à prendre en compte pour tendre vers un tourisme durable : du territoire et des entreprises. Cette distinction renvoie aux logiques publiques et privées et/ou d’intérêts général et particuliers, qui ont des temporalités différentes (à long terme dans les premiers cas, à court terme dans les seconds cas) et des enjeux spécifiques.

La Charte Européenne du Tourisme Durable dans les Espaces Protégés (CETDEP), portée par Europarc5, distingue quant à elle trois volets : un volet concernant le territoire (volet 1), deux volets concernant les entreprises : celles situées sur l’espace protégé (volet 2) et les tours opérateurs et les agences de voyages développant leurs activités dans les espaces protégés (volet 3). Si de nombreux parcs adhérent au volet 1 de la CETDEP, peu adhèrent au volet 2 et aucun au volet 3. Ceci démontre que les relations territoires / entreprises sont complexes à établir dans le cadre d’un projet collectif allant « au delà de la somme des intérêts particuliers, en vue d’une gestion concertée des biens communs, articulée à la gestion individuelle des biens privés » (Beuret, J.E., 2001).

4 La gouvernance locale est « un processus institutionnel et organisationnel de construction d’une mise en compatibilité des différents modes de coordination entre acteurs géographiquement proches, en vue de résoudre les problèmes productifs inédits posés aux territoires » (Pecqueur, B., 2000).

5 « La Fédération EUROPARC, créée en 1973, est la plus grande Organisation Non Gouvernementale qui représente les Parcs nationaux, naturels et les autres espaces protégés d'Europe avec environ 500 adhérents de 39 pays européen ». Source : http://www.europarc-fr.org/index.php/fr/europarc (consulté le 5/07/2010).

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Doit-on rester sur des distinctions classiques qui tendent à opposer les logiques territoriales et entrepreneuriales ? Ne faut-il pas avoir une autre vision systémique afin de comprendre les interrelations et les interdépendances entre les deux logiques ? Comment intervenir pour assurer un développement durable tenant compte des intérêts de chacun ?

Dans le guide Le tourisme durable par l’expérience : le terrain commande (Teyssandier, J.P., 2006), cinq catégories d’acteurs sont identifiés : les élus, les « experts » (principalement les consultants et les chercheurs), les chargés de mission ou animateurs, les prestataires touristiques, les représentants des institutions. Ces derniers peuvent être considérés comme les garants de l’intérêt général et de la cohérence des politiques menées aux différents niveaux d’intervention (de l’Europe au local). Ils s’appuient sur la réglementation, la législation et sur les programmes d’intervention permettant à la fois de contrôler les politiques locales et/ou de les soutenir à travers des dispositifs d’aides techniques et/ou financières. Il est indispensable d’analyser comment l’Institution peut intervenir dans un processus de tourisme durable et comment elle aborde la question de la diversité des acteurs locaux. Cela est d’autant plus important dans un contexte où « la globalisation » et « la mondialisation » de nos sociétés s’imposent avec des effets encore méconnus sur l’avenir car «c’est un phénomène complexe, incontrôlé et d’une certaine manière imprévisible dans ses effets ; le système s’est emballé, bien malin qui dira l’avenir économique de la planète » (Amirou, R., 2005). Le droit et la réglementation sont-ils des outils au service du développement durable ? Les logiques descendantes sont-elles compatibles avec les logiques ascendantes ? Quel rôle doit jouer l’Institution pour faciliter le développement touristique durable ?

Deux autres catégories d’acteurs sont au centre du développement durable du tourisme : le citoyen ou l’habitant local et le touriste6. Pour beaucoup, l’implication des habitants constitue

« la condition première à la mise en route de tout processus » de tourisme durable (Schéou, B., 2009). Certains spécialistes affirment que les habitants doivent maîtriser l’activité touristique et en tirer les principaux bénéfices (Michel, F., 2012). D’autres spécialistes sont plus nuancés en rappelant que les projets de tourisme durable peuvent aussi venir de l’extérieur, à condition qu’ils respectent la communauté locale. C’est pour explorer cette voie qu’ODIT France avec plusieurs partenaires (dont la Caisse des dépôts) a engagé en 2004 un travail permettant d’évaluer la durabilité des pratiques touristiques, en s’adressant à la fois

6Abdelhaq Mouhtaj (2004) englobe ces acteurs dans les « bénéficiaires visés » par le projet de tourisme durable en nommant « les visités et les visiteurs ».

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aux acteurs internes du territoire et aux acteurs externes et porteurs de projets, et en proposant un référentiel qualifiant « le contrat » entre les deux parties (ODIT France, 2006).

La question du développement endogène ou exogène est liée aussi à la stratégie qui peut obéir à une logique de l’offre ou à une logique de la demande. Pour certains, la stratégie de la demande (qui obéit aux règles classiques du marketing) est rarement compatible avec les enjeux du développement durable du tourisme. Pour d’autres, il convient d’agir sur les deux fronts partant du postulat que « la satisfaction optimale du client est le meilleur moyen d’atteindre l’objectif principal » à savoir « le développement des territoires et le bien être des populations locales » (Torrente, P., 2004). Quelles places devons-nous accorder aux habitants et aux clientèles dans le processus ? Quelles relations entretiennent ces « cibles » » ? Comment doit-on les intégrer au sein du processus ? Faut-il privilégier une logique basée sur l’offre au détriment de celle basée sur la demande ?

Un retour indispensable aux « fondamentaux »

Dans une première partie nous aborderons la signification des deux concepts clés de cette recherche à savoir l’acteur et la diversité7. Si le concept d’acteur est reconnu par l’ensemble des géographes comme étant fondamental puisque faisant référence à « celui qui agit », celui de la diversité est plus contesté. Pour certains, il est défini comme « un mot vide » (Brunet, R., Ferras, R., Théry, H., 1992), pour d’autres comme « un concept important car elle – la diversité –permet d’analyser les décalages qui interdisent, pour l’essentiel, de penser l’espace comme fractal » (Lévy , J., Lussault, M., 2003).

Nous chercherons à voir dans un premier temps comment ces concepts sont pris en compte dans les textes fondamentaux relatifs au développement durable, dans lequel le tourisme durable trouve ses racines (Chagdali, M., 2004), en explorant le questionnement suivant :

- La diversité des acteurs est-elle mentionnée ? Explicitement ou implicitement ? - Comment est-elle définie ?

- Quels sont les enjeux qu’elle soulève ?

7 Mots clés qui n’apparaissent dans aucune des principales définitions du développement et du tourisme durables.

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Cette analyse permettra d’aller au-delà des simples définitions qui n’apportent que peu d’éléments sur ces questions. Dans le rapport Brundtland8 (1987), le développement durable est défini comme « un développement qui répond aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ». Pour l’Organisation Mondiale du Tourisme « le développement touristique durable satisfait les besoins actuels des touristes et des régions d’accueil tout en protégeant et en améliorant les perspectives pour l'avenir. Il est vu comme menant à la gestion de toutes les ressources de telle sorte que les besoins économiques, sociaux et esthétiques puissent être satisfaits tout en maintenant l'intégrité culturelle, les processus écologiques essentiels, la diversité biologique, et les systèmes vivants ». Pour le Comité Français du Groupe de travail International sur le Tourisme Durable (2006), qui reprend presque entièrement la définition proposée par la Fédération nationale des parcs naturels régionaux de France en 1999, "On entend par développement du tourisme durable toute forme de développement, de cette activité touristique qui respecte, préserve et mettre en valeur à long terme les ressources naturelles, culturelles et sociales d'un territoire. Le développement du tourisme durable doit s'inscrire dans une dynamique qui articule des modes de production et de consommation responsables, tout en offrant aux populations qui vivent, travaillent ou séjournent sur cet espace des avantages socioéconomiques équitablement répartis ». Reste à savoir comment ces définitions sont mises en pratique, ou peuvent l’être.

Nous proposons ainsi d’aborder les concepts d’acteurs et de diversité à partir des pratiques touristiques et des politiques touristiques menées par les organisations publiques et privées pour répondre aux questions suivantes :

- Comment sont-ils abordés ? - Sur quels espaces ?

- Dans quelles entreprises ?

- Quels sont les enjeux qui sont liés ? - Quels sont les objectifs visés ? - …

Nous constaterons que les démarches revendiquant l’application du concept de tourisme durable se multiplient, tout en restant encore peu lisibles auprès des citoyens (habitants et touristes) alors qu’en même temps ces derniers expriment de plus en plus d’attentes à ce sujet.

8Le rapport dit Brundtland a été publié par Commission mondiale sur l’environnement et le développement des Nations Unies sous le titre Notre Avenir à Tous.

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Ces dernières ne sont pas les mêmes sur un territoire donné car « il y a une différence significative entre les visiteurs et les visités par rapport aux préoccupations et à la conscience que peuvent avoir les uns et les autres de l’environnement devenu espace touristique » (Mouhtaj, A., 2004).

Des enseignements issus d’expériences variées

La seconde partie sera consacrée aux enseignements tirés des expériences vécues dans le domaine du tourisme durable. Dès 1998 le groupe de travail, lancé par l’Agence Française d’Ingénierie Touristique (AFIT), va rapidement fonctionner en réseau pour expérimenter directement, sur les territoires volontaires, les pistes de réflexion. Il est alors chargé de définir une méthode de travail destinée « aux acteurs volontaires qui s’interrogent sur leurs pratiques de développement pour les orienter vers une plus grande durabilité » (Teyssandier, J.P., 2001). En 2004, ODIT France lance une nouvelle expérimentation consistant « à mettre en application sur le terrain les préconisations » du premier ouvrage en analysant « les différentes façons utilisées par les territoires pour les mettre en œuvre » (Teyssandier, J.P., 2006). Dans les deux cas, nous avons été étroitement associés en participant aux expérimentations sur le terrain (dans le Pays Viganais et la Baie de Somme) et à la rédaction des guides techniques. Dans un premier temps, nous mettrons en perspective les connaissances apportées par le réseau tourisme durable piloté de 1998 à 2006 par des structures d’ingénierie publique, l’AFIT puis ODIT France9.

Dans un second temps, nous confronterons ces apports avec les enseignements tirés d’expériences que nous avons menées dans le cadre de notre fonction de consultant. Nous avons privilégié des expériences contrastées en termes de :

- donneurs d’ordre (commanditaires) qui sont soit publics (collectivités territoriales, parcs naturels), soit parapublics (réseau des chambres consulaires), soit privés (réseaux de prestataires touristiques),

- nature de la mission avec des études stratégiques ou d’accompagnement, et des formations développement,

- territoires d’études (station de montagne, espaces ruraux, espaces protégés), - logiques (territoriales et/ou entrepreneuriales),

- moyens mobilisés (humains et financiers) et de temps.

9 Depuis, ODIT France a été transformé pour constituer Atout France.

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Une approche fondamentale pour construire le tourisme de demain

La troisième partie sera consacrée à l’approche fondamentale que nous proposons d’adopter pour tendre vers le développement du tourisme durable et aux préconisations opérationnelles.

L’objectif est d’éclairer les acteurs sur leurs choix, sur leurs actions. Telle est l’ambition de cette recherche. Nous n’avons pas la prétention d’apporter une recette universelle et encore moins miracle permettant de tout résoudre partout où l’on a la volonté de développer le tourisme durable. La notion de tourisme durable « au-delà de l’énoncé de ses principes fondateurs, ne s’impose pas d’elle-même, mais se construit dans chaque territoire de manière spécifique, graduellement, dans l’interaction entre les groupes d’acteurs ». Cette construction collective « revient à penser la relation, c’est-à-dire ne pas réduire la complexité et la multi dimensionnalité des situations à des propriétés isolées, des catalogues de principes, des connaissances disciplinaires, des compartiments étanches, des secteurs cloisonnés. Il est tout aussi important de poser la question du sens, de la cohérence, de la qualité des liens et donc, immédiatement, des tenants et des aboutissants » (Bachimon, P. et al., 2008).

Nous nous postons ainsi dans une démarche éthique permettant de « poser la question du pourquoi pour justement ne pas seulement rester dans celle du comment : rester « le nez dans le guidon » empêche de s’interroger sur les raisons de ses actes » (Schéou, B., 2009).

Néanmoins, nous proposerons des outils et ferons des recommandations pour lancer une dynamique de tourisme durable dans les territoires et dans les entreprises. Nous nous baserons alors sur la logique de projet touristique. Celui-ci peut être défini comme étant « un système polymorphe qui s’inscrit dans une dimension temporelle et spatiale dont le principe est de mettre en interrelation l’ensemble des éléments endogènes et exogènes qui le compose. Le projet doit répondre à six fonctions : 1-Définir ; 2-Analyser ; 3-Concevoir ; 4-Agir ; 5 Structurer ; 6 Évaluer/contrôler » (Torrente, P., 2004). Chaque fonction fait intervenir des acteurs différents, que l’on retrouve dans une ou plusieurs fonctions, avec des implications plus ou moins fortes, dues notamment à la volonté ou non d’adopter une démarche participative. Il conviendra de préciser les notions de participation et de concertation pouvant être définies comme « un processus qui se met en place entre les acteurs d’un territoire autour d’une problématique et qui leur permet de se rencontrer, de se connaître et d’établir un

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dialogue » (Beuret, J.E., Beltrando, V., Dufourmantelle, N., 2006) et ce, dans le but de construire ensemble le projet de développement touristique durable.

Dans toute cette recherche, nous nous attacherons à analyser les rapports entretenus entre les différents acteurs et l’espace touristique. Deux dimensions fondamentales du développement durable seront alors omniprésentes : la dimension spatiale fait référence aux espaces sociaux, la dimension temporelle fait référence aux temporalités, aux durées mais aussi aux échéances et aux rythmes. Si ces dimensions sont bien présentes dans les définitions du développement et du tourisme durables, elles restent imprécises. On parle de région d’accueil (le local) et de monde (le global) d’un côté10, de besoins actuels (le présent) et futurs (l’avenir)11 de l’autre.

Cette double articulation locale / globale, court terme / long terme, est source de complexité car elle nous oblige à créer de la convergence entre des logiques qui peuvent s’avérer contradictoires.

Nous pouvons entendre de la même manière que la prise en compte de la diversité des acteurs peut être contradictoire avec l’application d’un modèle unique de développement touristique durable. Cette recherche va explorer ces contradictions en partant de l’hypothèse que plusieurs modes de développement peuvent permettre de préserver les ressources et richesses environnementales tout en étant performants économiquement et socialement. Ces modes de développement impliquent de changer le modèle dominant qui s’impose aujourd’hui.

Pourquoi faut-il construire de nouveaux modèles de développement ?

Au risque d’être caricatural, nous proposons de définir brièvement le modèle économique dominant dont nous ferons souvent mention dans cette recherche et auquel le développement durable doit proposer des alternatives pour le bien-être du plus grand nombre et la préservation des ressources. Le modèle dominant peut être caractérisé par la financiarisation de l’économie et ses conséquences. Après les « Trente glorieuses » marquant l’après Seconde Guerre Mondiale, l’économie occidentale, alors dominée par le Fordisme, va progressivement se libéraliser et se déréguler en accordant une place centrale à la finance (modèle du capitalisme financier). Si la finance est indispensable au développement de « l’économie

10 Beaucoup d’organisations politiques se sont appropriées une citation de René Dubos pour décrire la logique durable : « Penser globalement, agir localement ». In : Only one earth, nous n’avons qu’une terre, 1972.

11 Cette notion du temps est souvent illustrée par une citation attribuée à Antoine de Saint-Exupéry : « Nous n'héritons pas de la terre de nos parents, nous l'empruntons à nos enfants ».

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réelle », elle peut aussi avoir des effets négatifs lorsqu’elle est basée sur la spéculation et la recherche de profits à court terme (alors que les stratégies industrielles et encore plus territoriales s’inscrivent dans la durée). La stratégie des grands groupes, souhaitée par les actionnaires et les managers bénéficiant de stock-option et poussée par le trading, va privilégier la rentabilité financière à la rentabilité industrielle en recherchant les effets de levier pour obtenir des taux de rendement importants, que l’économie réelle ne peut offrir.

Les marchés financiers vont alors « imaginer » des moyens rémunérateurs dits « dérivés » basés sur une spéculation de moins en moins régulée, de plus en plus sophistiquée et risquée (comme les subprime) au point qu’ils vont devenir incontrôlables12. Ces derniers vont être à l’origine de la crise financière de 2008 qui va menacer l’économie mondiale et qui continue à toucher de nombreux pays. Pour Paul Krugman, cette situation a été rendue possible à cause de « la croyance selon laquelle les marchés ne peuvent se tromper » à laquelle les jeunes économistes ont été formés et pour qui sa remise en cause n’était pas concevable13.

Simultanément, les actionnaires étant de plus en plus volatiles et infidèles, les entreprises ont un besoin constant de liquidités, les poussant à « céder ou à externaliser une part croissante de leurs installations, quitte à menacer leur rentabilité future » (Cauvin, C, 2013)14. A cela s’ajoute la recherche de gains de productivité de l’activité réelle favorisant les délocalisations et engendrant des dégradations de la condition des salariés (stress au travail, précarité, politique salariale déflationniste…). «Le travail n’est plus considéré par l’entreprise comme un élément de création de valeur, mais simplement comme un coût » (Cauvin, C., 2013).

Cette situation crée des inégalités sociales qui sont de plus en plus marquées: « Des taux de chômage plus élevés et une précarisation de l’emploi signifient dès lors des coûts sociaux plus importants alors que les revenus pour la redistribution et les services collectifs se contractent avec la réduction de l’activité économique. C’est le «cercle vicieux» duquel il devient de plus en plus difficile de sortir » (Favreau, L., 2003).

A la crise sociale se rajoute une crise écologique résultant du modèle économique basé sur la consommation, car il convient de produire plus et plus rapidement afin de dégager davantage de bénéfices. Pour y parvenir, des moyens colossaux sont déployés pour pousser les gens à consommer. Les besoins en ressources naturelles et en énergie augmentent, d’autant plus qu’à l’échelle mondiale, de nouveaux marchés émergent ou s’imposent. Les impacts sur l’environnement, touchant en premier lieu les populations défavorisées, sont multiples, graves

12 In : Dema, Claude. Des marchés en expansion. Alternatives Economiques, 2011, hors-série n° 87. P. 18-21.

13 In : Pourquoi les économistes ont failli. Alternatives Economiques, 2012, n° 309. P. 74-76.

14 In : L’insoutenable dynamique du capitalisme financier. Alternatives Economiques, 2013, hors-série n° 97.

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et souvent irréversibles. Tout cela se passe sous le contrôle des organisations gouvernementales internationales : la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International (FMI) et l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) dont les interventions sont destinées à favoriser la croissance avec « un seul credo, celui de la libéralisation à tous les niveaux » (Favreau, L., 2003).

La « troisième révolution industrielle » basée sur l’informatique, le numérique et les biotechnologies ouvre de nouvelles perspectives qui sont pour les uns porteuses d’espoir, pour les autres inquiétantes. Aujourd’hui cette révolution a plutôt tendance à accélérer les phénomènes liés à la « marchandisation » de l’économie et donc à accentuer les problèmes15. Ce n’est pas cette révolution qui changera le système mais bien le système qu’il faut revoir pour la mettre au service de la durabilité.

Le secteur touristique n’est pas en reste. Il participe au système16, et a sa part de responsabilité dans le creusement des inégalités, sur l’épuisement des ressources et sur l’augmentation de la pollution. Il est d’autant plus concerné que les problèmes environnementaux et sociaux actuels et prévus par les experts sont localisés dans les principaux bassins touristiques récepteurs (les régions méditerranéennes, caribéennes et Asie orientale et Pacifique)…

Plusieurs théories économiques « dites alternatives ou hétérodoxes »17 (en opposition à la théorie dominante du néoclassicisme et de ses écoles) issues de différents courants, ont pour ambition de tendre vers un développement durable, qui ne constitue pas en soi une théorie économique (cf. annexe 1). Pour nous situer par rapport à ces théories, comme le fait Lavoie

15 Les technologies permettent d’augmenter considérablement le nombre de transactions financières dans un marché mondialisé et ce, de manière automatique par des algorithmes informatiques permettant des exécutions toutes les microsecondes. En avril 1989, le volume des transactions était de 620 milliards de dollars. En avril 2010, il sera de 4.000 milliards dont 98% lié à des « opérations strictement financières et à des mouvements internationaux de capitaux » (Alternatives Economiques, 2011, hors-série n° 87. P. 20).

16 Avec une production de masse, incapable de répondre aux demandes de consommateurs de produits diversifiés et durables.

17Nous pouvons notamment parler de l’économie écologique (Nicholas Georgescu-Roegen, Kenneth Boulding, Herman Daly…), de l’économie du développement (Albert O. Hirschman, Gunnar Myrdal…), de l’économie des conventions (Jean-Pierre Dupuy, Olivier Favereau, Laurent Thévenot), .des régulationnistes (Michel Aglietta, Alain Lipietz…), ou encore les nouveaux keynésiens (Joseph Stiglitz, Gregory Mankiw…). Nous pouvons y rajouter les altermondialistes qui regroupent des mouvements hétérogènes voulant « promouvoir des valeurs telles que la démocratie, la justice économique et sociale, la protection de l’environnement et les droits humains afin de créer les conditions d’une mondialisation démocratique, maîtrisée et solidaire » (Viveret, P.

Altermondialisation. In : Dictionnaire de l’autre économie, 2005. P. 29-35).

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(2004)18, nous proposons de citer Luigi Pasinetti « lequel s’émerveillait du bouillonnement d’idées qu’il avait connu parmi les économistes hétérodoxes de Cambridge » : « Le principal tort que l’on puisse peut-être leur faire serait précisément d’adopter à leur égard l’attitude, plus facile, à les suivre de trop près, individuellement, dans la singularité de leurs conceptions, dans l’idiosyncrasie de leurs comportements et dans l’émotivité de leurs réactions. Cela ne favoriserait pas le développement des idées séminales qu’ils nous ont laissées .... Il me semble que c’est précisément de ce type de comportement qu’il faut se garder si l’on veut éviter la rigidité ou le blocage mental, là où souplesse et largeur d’esprit sont indispensables... ». Nous nous inscrivons dans ces nouvelles visions économiques que nous complèterons par les apports des autres sciences sociales19 et que nous appliquerons à l’activité touristique.

Le changement climatique et les activités touristiques

La remise en cause du modèle dominant n’est pas nouvelle. Certains spécialistes (pas uniquement des économistes) prennent conscience de cette impérative nécessité en analysant les impacts de la croissance sur l’environnement au sens large : ressources naturelles, biodiversité, pollutions…20 Ces impacts deviennent insoutenables pour la planète et pour l’humanité. Les effets négatifs (parfois déjà catastrophiques) se font déjà ressentir. Ils devraient s’amplifier dans un proche avenir avec des conséquences encore difficilement imaginables.

L’augmentation des émissions de Co2

Les émissions de Co2 ne sont pas les seules à nuire à l’environnement et à la santé humaine.

Néanmoins, elles représentent un enjeu fondamental en étant caractéristiques de l’utilisation d’énergies fossiles (donc non renouvelables) et en ayant un impact majeur sur le réchauffement climatique. Depuis le Sommet de la Terre de Rio (1992), les émissions de Co2 ont augmenté de 49% à l’échelle mondiale à cause de la croissance des besoins en énergie et

18 In : Les théories hétérodoxes ont-elles quelque chose en commun? Un point de vue postkeynésien. Séminaire Hétérodoxies du MATISSE, Paris-1, 14 décembre 2004. 31 p.

19 Paul Krugman reconnaissait en 2012 « Ce dont nous avons besoin, c’est d’un renversement de la dynamique sociale destructrice qui nous a mené jusqu’ici » (In : Alternatives Economiques, 2012, n° 309. P. 74-76.

20 Il est classique de faire référence au début des années 70 pour marquer une prise de conscience significative avec le rapport du Club de Rome Halte à la Croissance et la naissance du Programme de Nations Unies pour l’Environnement (PNUE) en 1972.

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de l’utilisation très majoritaire d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). D’après les prévisions, les émissions de Co2 vont continuer à croitre afin de faire face à la demande des pays émergents, avec notamment l’exploitation d’énergies fossiles non conventionnelles comme les gaz de schiste ou les sables bitumineux (cf. illustration 1).

Illustration 1 : Les émissions de CO2 et la demande d’énergie dans le monde

Source : Alternatives Economiques, hors-série n°94, 2012. P 80-81

En 2007, l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) estime que les activités touristiques sont responsables d’environ 5% des émissions de GES (cf. illustration 2).

Illustration 2 : Les émissions imputables au tourisme mondial en 2005 (y compris les visiteurs de la journée)

Source : Organisation Mondiale du Tourisme, 2007

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L’OMT (2007), dans une analyse prospective, pense que les émissions de GES liées aux activités touristiques vont continuer d’augmenter. « Dans le cas du scénario du « maintien des activités » (qui prend en compte la prévision par l’OMT d’une croissance annuelle moyenne de 4% du nombre des arrivées de touristes internationaux jusqu’en 2020), les estimations montrent que les émissions de CO2, liées au secteur mondial du tourisme pourraient augmenter de 152% d’ici à 2035 » (cf. illustration 3).

Illustration 3 : Les projections relatives aux émissions de CO2 dans un scénario de « maintien des activités » (en excluant les visiteurs de la journée)

Source : Organisation Mondiale du Tourisme, 2007

Le changement climatique

Le changement climatique est avant tout caractérisé par l’augmentation des températures moyennes à l’échelle planétaire. Les engagements pris lors du Sommet de Copenhague (2009) avaient pour objectifs de limiter les émissions de Co2 à 54 gigatonnes (Gt) de Co2 en 2020.

Cet objectif, qui ne semble déjà pas envisageable au regard notamment de l’échec de la conférence de Doha (fin 2012), est en deçà des exigences fixées par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), soit 44 Gt en 2020 et 20 Gt en 2050 ! pour limiter le réchauffement de la planète à +2°c par rapport à l’ère préindustrielle (seuil estimé soutenable pour l’Humanité). Ainsi, les experts s’attendent à une augmentation supérieure des températures, en proposant plusieurs scénarios établis en fonction des

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émissions de Co2 (cf. illustration 4) avec des effets graves et parfois irrémédiables sur l’environnement et pour l’Humanité.

Illustration 4 : Les évolutions de la concentration en Co2 et de la température à l’échelle mondiale

Source : Alternatives Economiques,2009, hors-série n°83. P 22

Cette augmentation des températures sera inégalement ressentie sur la planète. Des variations existeront aussi à l’échelle des pays, en France notamment (cf. carte 1).

Carte 1 : L’augmentation de la température moyenne quotidienne prévue en 2055 et 2085 par rapport à 1970 (année de référence) en France

Echelle = 1 : 26.300.000

Source : DRIAS selon le modèle CERFACS GIEC CMIP3 Allemagne et le Scénario d'évolution socio- économique intermédiaire (A1B)

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Les effets du changement climatique sont, quoi qu’il advienne, inéluctables (l’incertitude réside dans l’intensité des phénomènes attendus), y compris sur les activités touristiques (cf.

carte 2). Ainsi, à toutes les échelles territoriales, ce sont des stratégies d’adaptation au changement qui sont élaborées21.

Carte 2 : La répartition géographique des principaux effets du changement climatique sur les destinations touristiques

Source : Organisation Mondiale du Tourisme, 2007

En France, Dubois et Céron (2006) montrent que les impacts sur le tourisme seront multiples, avec des degrés de probabilité et des niveaux de gravité variables (cf. annexe 2). En 2010, la Direction générale de l’énergie et du climat, dans le cadre du Plan Climat national, définit une stratégie d’adaptation à partir du constat suivant : « Les relations entre le tourisme et le changement climatique sont doubles : parce que le tourisme sera impacté par les changements climatiques, il devra s’y adapter ; parce que le tourisme est également l’un des déterminants des émissions de gaz à effet de serre, il doit participer à la réduction de ces émissions » (cf.

annexe 3). Depuis, des études régionales sont menées pour apporter des réponses locales de

21En France, la Stratégie nationale d’adaptation au changement climatique est élaborée en 2006. Trois pages sur les 95, sont consacrées spécifiquement au tourisme. Source : http://www.developpement- durable.gouv.fr/IMG/pdf/Strategie_Nationale_2-17_Mo-2-2.pdf (consulté le 24/11/2010).

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limitation des émissions de GES et d’adaptation aux changements climatiques. Par exemple, en 2012, la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur a réalisé une étude sur Impact énergétique du tourisme dans la région22.

Pour faire face à ces problématiques mondiales, ayant des conséquences dans toutes les parties du monde et touchant toutes les activités humaines, des organisations gouvernementales et non gouvernementales, internationales et nationales, vont multiplier les déclarations ayant pour ambition de guider l’Humanité vers un développement durable. C’est ce que nous proposons d’explorer dans la première partie de cette recherche en nous attachant plus particulièrement à la prise en compte de la diversité des acteurs et en analysant les spécificités liées au secteur touristique.

22 Etude réalisée par le cabinet TEC pour le compte de l’Observatoire Régionale de l’Energie. Source :

http://ore.regionpaca.fr/fileadmin/Documents/Etudes/impacts_energetiques_tourisme/Rapport_PACA_final.pdf (consultée le 12/08/2012).

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PREMIERE PARTIE

L E TOURISME DURABLE

ET LA DIVERSITE DES ACTEURS « VUS PAR LE HAUT »

Cette première partie est consacrée à l’analyse de la diversité des acteurs dans le tourisme et de son implication en faveur du développement durable. Avant d’explorer ce sujet, il convient d’apporter des éléments de définitions sur des concepts d’acteurs et de diversité.

Le concept d’acteur est de plus en plus pris en compte dans les sciences sociales, en géographie notamment, car de plus en plus considéré comme « un objet majeur » de la construction territoriale (nous pourrions parler dans notre réflexion de « destination touristique » même si ce terme est loin de faire l’unanimité) et de la ressource territoriale sur laquelle l’activité touristique va s’appuyer. Quant au concept de diversité, il est plus utilisé en sociologie et en anthropologie qu’en géographie lorsqu’on le lie au concept d’acteur.

L’acteur désigne « toute entité définissable et distinguable qui participe à la dynamique et à l’organisation d’une action collective ou/et individuelle, qui est active dans un processus social, qui opère des actes » (Lévy, J., Lussault, M., 2003).

Les acteurs sont ceux qui, par leur implication et par leur action, constituent le territoire (Gumuchian, H., et al, 2003). Il est précisé que :

- « tout individu peut être défini comme acteur à un moment donné, dans un contexte territorial particulier ;

- tout acteur est simultanément contraint par ses types de rapports au territoire, mais conserve toujours une marge de manœuvre même restreinte ;

- tout acteur joue avec l’objet territoire, le manipule avec plus ou moinsd’efficacité ;

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- tout acteur peut être qualifié d’acteur multicasquettes tant dans ses rôles que ses actions » (Gumuchian H., Pecqueur, B., 2007).

Ces acteurs peuvent être des personnes physiques ou des personnes morales, ils peuvent être publics (Etat, collectivités territoriales, syndicats mixtes…), privés (consommateurs, producteurs, habitants23) ou mixtes (SEM, SCIC…). « Les principaux acteurs de l’espace géographique sont : l’individu ; le groupe, plus ou moins informel ; l’entreprise ; la collectivité locale ; l’État » (Brunet, R., Ferras, R., Théry, H., 1992), D’après ces premières définitions, nous pouvons observer que la diversité s’exprime dans plusieurs champs.

L’individu lui-même « n’est pas un opérateur cartésien, parfaitement homogène de part en part, sans « discontinuité » de sa personne, ni contradictions internes ». (Lévy, J., Lussault, M., 2003). Ces contradictions peuvent s’expliquer d’une part, avec l’évolution de la personne au fil du temps où il passe de l’enfance à la retraite en passant par l’activité et d’autre part, par les intérêts qu’il représente (personnel, corporatiste, général…) sachant qu’à une situation donnée, il peut représenter différents intérêts.

La prise en compte de la diversité aura une signification et des implications différentes selon l’espace sur lequel on se trouve en termes de typologie (station de montagne ou balnéaire, destination urbaine ou rurale) ou d’échelle (du quartier urbain ou du hameau rural jusqu’à la destination touristique) sachant que tout espace est en interrelation avec l’infra et l’extra territoire.

Dans le temps : la société insère un collectif d’actants innombrables, dont le nombre et la qualité évoluent sans cesse. Nous l’avons vu pour l’individu mais cela est vrai pour toutes les catégories d’acteurs avec des changements de stratégies prenant en compte le temps court et/ou le temps long.

Les notions d’acteurs et de diversité sont omniprésentes dans les textes officiels mais : - l’importance accordée à ces notions varie beaucoup,

- leurs définitions – quand elles sont données – ne couvrent pas les mêmes champs, - les liens acteurs / diversité ne sont pas toujours observés, les finalités de ces liens

varient…

23Contrairement aux autres acteurs, l’habitant –l’usager, le citoyen –n’est pas forcément dans « la visée de la production marchande » (Dormois, R., 2007). Néanmoins, il joue un rôle fondamental dans le processus de développement touristique.

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Dans un premier chapitre nous allons explorer le contenu des textes internationaux et français qui guident – ou du moins devraient guider – les politiques internationales et nationales en faveur du tourisme durable. Les chapitres suivants sont consacrés aux « nombreux acteurs qui interagissent dans le temps et dans l’espace, de manière physique et virtuelle » (Graburn, N., Leite, N., 2010). Il s’agit de comprendre :

- qui sont-ils ?

- comment sont-ils organisés ?

- comment interagissent-ils entre eux ? - quelles sont leurs stratégies ?

- comment interviennent-ils ?

- quelles sont leur implication en faveur du tourisme durable ?

Nous avons choisi d’organiser cette réflexion à partir des trois grandes catégories d’acteurs proposées par Lévy, J. et Lussault, M. (2003) à savoir : la composition en groupes sociaux, les activités productives et les fonctions qui relient les deux premières catégories. Nous débuterons par les consommateurs et plus précisément les touristes à travers leurs pratiques.

Tenir compte de ces derniers est indispensable car, comme le souligne Mao (2007), ils constituent les principaux acteurs du tourisme, sans toutefois obéir à la seule règle du marketing classique qui place le marché au centre de tout processus de développement. Ce chapitre est aussi l’occasion de parler d’un autre groupe social : celui des habitants. Ces derniers sont souvent les premiers à être confrontés à l’activité touristique (parfois pour le meilleur ou le pire) et de plus en plus, ils sont la cible des opérateurs publics et privés pour qu’ils deviennent aussi des « touristes » au sein de leur propre territoire.

Nous poursuivrons avec l’analyse des activités productives, qui concernent les institutions et les entreprises, à travers « leurs fonctions ». Nous étudierons ces dernières à partir des stratégies mises en œuvre.

(31)

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REMIERE PARTIE

] C

HAPITRE

1

L

ES CONCEPTS D

ACTEUR ET DE DIVERSITE DANS LES TEXTES FONDATEURS DU DEVELOPPEMENT ET DU TOURISME DURABLES

Ce premier chapitre est consacré à « l’écrit» officiel (chartes, codes, déclarations…) qui ordinairement succède au « dire » (paroles, débats, discours…) et précède le « faire ». L’écrit officiel, s’il ne fait pas souvent « force de loi », constitue une base sur laquelle les acteurs, souhaitant agir en faveur du tourisme durable, peuvent s’appuyer pour définir une stratégie et/ou un programme ou pour dénoncer les dérives de politiques ou d’actions qui vont jusqu’à s’afficher « développement ou tourisme durable ».

Cette base reste fréquemment méconnue ou même ignorée, y compris d’acteurs se référant au développement durable dans leurs actes. Pouvons-nous faire du développement durable sans en connaître les bases ? N’est-ce pas une des raisons qui explique que le concept de développement durable soit si banalisé, si galvaudé ? N’est-ce pas en connaissant les fondamentaux d’un concept que l’on peut l’expliquer, l’améliorer, l’affiner, l’adapter aux différents contextes pour le rendre plus opérationnel ?

Dans cette partie, nous proposons d’analyser précisément la place accordée aux concepts d’acteur et de diversité des acteurs. Le premier sous-chapitre explore les grands textes sur le développement durable en partant de la Charte des Nations Unies et de la Déclaration des Droits de l’Homme qui sont presque systématiquement rappelés dans les parties introductives des textes liés au développement durable. Le second sous-chapitre est consacré aux textes directement liés au tourisme durable.

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REMIERE PARTIE

- C

HAPITRE

1]

S

OUS

-

CHAPITRE

1

L

ES TEXTES FONDATEURS LIES AU DEVELOPPEMENT DURABLE ET LES STRATEGIES INTERNATIONALES ET FRANÇAISES

Pour explorer les textes fondateurs liés au développement durable, nous avons choisi une logique chronologique en traitant trois niveaux qui influent toutes les politiques de développement durable et ce, quelle que soit l’échelle d’intervention.

Le premier niveau est mondial en partant des textes fondateurs de la communauté internationale (la Charte des Nations-Unies et la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme) et de leur intégration dans les textes liés au développement durable rédigés notamment lors des sommets mondiaux de Rio et de Johannesburg. Le second niveau est européen et plus précisément de l’Union Européenne qui a élaboré à partir de 2001 des stratégies de développement durable. Le troisième niveau est national en partant de la Constitution pour arriver à l’actuelle Stratégie nationale de développement durable.

Même si le tourisme n’est que très rarement évoqué (ce qui est en soi une information importante), les contenus de ces textes fondateurs vont fortement marquer les textes spécifiques liés au tourisme durable et les stratégies qui s’en inspirent.

I-I-I-1- Niveau international : la Charte des Nations Unies (1945)

La Charte des Nations Unies a été signée en 1945 par une cinquantaine d’états, afin de

« préserver les générations futures du fléau de la guerre », de proclamer « les droits fondamentaux de l’homme », de garantir le droit international et de « favoriser le progrès social et instaurer de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande ».

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