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La f iche d’action : les étapes consécutives de la séquence didactique

Organisation des séquences didactiques

2. La f iche d’action : les étapes consécutives de la séquence didactique

Inspirés par la perspective actionnelle, nous avons choisi de nommer la feuille de route, qui décrit le déroulement de la tâche de chaque séquence, « fiche d’action ». Cette nomenclature correspond parfaitement à la méthodologie proposée par cette approche qui situe l’action au cœur des activités. Les neuf fiches d’action créées pour l’ensemble du cours optionnel sont destinées à la fois à l’enseignant et aux apprenants ; elles sont intégrées dans leurs livrets respectifs. En revanche, les fiches d’action pour l’usage des participants sont présentées sous une forme simplifiée et ne contiennent que des informations nécessaires pour eux, notamment les étapes successives avec leurs titres, les activités proposées, les références des fiches-activités, des fiches-aides et des annexes. Quant à l’enseignant, il pourra choisir d’animer l’ensemble du cours ou d’utiliser seulement l’une ou l’autre des neuf fiches d’action. En effet, ces dernières peuvent être exploitées dans leur totalité ou séparément puisque chaque séance, étant une tâche intermédiaire distincte, porte sur une action différente, à l’exception de la tâche transversale qui pour être réalisée nécessite la présence de toutes les tâches intermédiaires.

Par souci de cohérence et dans le but d’assurer une progression dans le déroulement des activités, chaque fiche d’action est organisée de façon identique. Elle est articulée autour des phases suivantes : Introduction, 4 étapes et 8 activités, Devoirs, Prolongements. Nous présenterons maintenant chacune d’elles et décrirons leurs buts64

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2.1. Introduction

C’est une phase qui constitue l’entrée dans la séance. Elle a pour but de faire découvrir aux apprenants la tâche, la mission, qu’ils vont devoir réaliser tous ensemble. Nous n’avons pas nommé

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En Annexe 13, pp125 se trouvent des exemples de fiches d’action, telles qu’elles sont insérées dans le livret de l’enseignant et dans celui des apprenants.

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explicitement cette première phase, car elle sera réalisée autour de la page de garde insérée au début de chaque séquence. Elle se trouve dans le livret de l’enseignant et des apprenants, et est présentée de manière à faire déjà interagir les participants. Le titre de la tâche de chaque séquence est accompagné d’une illustration, iconographie susceptible de susciter des hypothèses, des premières idées sur les objectifs de la tâche, sa portée et sa ou ses action(s) possibles. En annonçant le travail de la sorte, dès le départ, on place les apprenants au centre de leur apprentissage, tout de suite aux commandes de l’action à effectuer. En effet, ils n’émettent pas seulement des hypothèses au sujet de la tâche proposée, mais ils vont devoir réellement la préparer et la réaliser. C’est par conséquent une phase très importante dans l’enseignement/apprentissage, car elle introduit à la fois la tâche et permet aux apprenants de s’y impliquer dès le départ.

Nous n’avons pas expliqué la procédure « d’agir » pour cette première phase. Ce sera à chaque enseignant de décider de la façon, dont il voudra introduire ses étudiants « en action et dans l’action ». Nous proposerons par exemple de projeter la page de garde65et d’avoir ces premiers échanges en grand groupe. C’est durant cette phase initiale que chaque apprenant doit bien « […] comprendre quelle est sa « mission », quel objectif il doit atteindre, et donc quelles connaissances et capacités il devra construire. » (Bourguignon, 2010 : 19)

2.2. Quatre étapes et huit activités

Pour garantir un déroulement et une mise en action progressifs, nous avons choisi d’organiser chaque séance autour de quatre étapes consécutives complétées de huit activités. Toutes ensemble, elles guident les apprenants dans la réalisation de la tâche en leur proposant des activités variées. Elles porteront sur des éléments linguistiques, communicatifs et actionnels exploités selon la démarche où « il s’agit d’apprendre à travers l’accomplissement d’une tâche ».

Les quatre étapes que nous introduisons s’articulent de la façon suivante. L’Etape 1 constitue une mise en route, dans laquelle on fait appel aux connaissances antérieures des apprenants car « Ce savoir préalable valorise l’étudiant et le met en confiance face à la séquence nouvelle » (Cavalla & Crozier, 2005). Il peut donc s’agir de mobiliser un lexique au moyen d’un remue-méninges, du mot « musique » par exemple, de susciter un échange d’informations en soumettant une question : « Pourquoi et où écoutez-vous de la musique ? » Il est également possible que cette étape soit utilisée pour évaluer l’action réalisée à la séance précédente. Les Etapes 2 et 3 sont consacrées à la recherche d’informations par le biais des activités de réception. Dans la majorité des séquences, c’est au cours de ces deux étapes que les chansons sont introduites et exploitées comme « pourvoyeuses d’informations ». La dernière 4e Etape plonge les apprenants, qui étaient en action lors des étapes précédentes, dans l’action pour agir en acteur et en usager. C’est ici que la communication authentique aura lieu grâce à l’action réalisée en dehors du cadre scolaire. Au cours de ces quatre étapes, l’enseignant supervise les échanges et veille au

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bon déroulement des activités en tant que guide, conseiller, coach. D’une part, il observe, analyse, oriente, rectifie la démarche de résolution de la tâche et d’autre part, il fournit, fait trouver ou construire, selon les circonstances, les outils nécessaires à cette résolution (Denyer, 2009 : 154).

2.3. Devoirs

Au terme de chaque séquence, les devoirs sont annoncés. Ils concernent toujours des recherches ou des réflexions sur la séquence suivante. Par exemple, à la fin de la première séance, on fait cette série d’injonctions aux apprenants : Cherchez des idées pour le projet suivant : Notre école veut organiser un festival de la chanson française et créer un blog à cette occasion. Réfléchissez comment un tel projet peut être mis en place et visionnez la vidéo ci-jointe pour chercher les raisons d’un tel événement. En soumettant aux participants les devoirs sous cette forme, nous les habituons à aller chercher des informations préalables, à se préparer à des tâches qu’ils vont devoir réaliser. C’est un procédé courant, qu’il s’agisse des tâches personnelles, professionnelles, publiques ou éducatives, nous anticipons presque tout le temps la réalisation de nos actions en nous y préparant. Par exemple, avant de nous rendre au magasin, nous préparons notre liste d’achats ; avant de partir en voyage, nous traçons le parcours et prévoyons le trajet ; avant de faire un exposé, nous faisons des recherches thématiques. C’est pourquoi il nous paraît judicieux et profitable tant pour les apprenants que pour l’enseignant de réaliser ce travail préalable. De cette façon, les étudiants se sentent plus à l’aise, interviennent plus souvent et participent effectivement à la mise en place des actions et à leurs réalisation. L’enseignant, de son côté, pourra s’appuyer sur les recherches effectuées par ses étudiants. Il gagnera ainsi le temps normalement consacré aux explications ou apports d’informations. Ensemble, avec les apprenants, ils pourront se mettre dans le « feu de l’action ».

2.4. Prolongement

Dans le prolongement de notre cours, nous proposons la réalisation d’un tableau comprenant huit époques significatives de la chanson française ainsi qu’un hit-parade. A la toute première séance, l’enseignant expliquera le but et le déroulement de ces deux activités supplémentaires. Comme nous l’avons précisé plus haut, par le biais de ces activités, nous cherchons à pouvoir enrichir la culture musicale de notre public.

L’Histoire de la chanson française, surtout les tendances musicales et les artistes apparus au cours des époques seront découverts au fil des séquences. Tout d’abord, l’enseignant présentera ces périodes significatives dans l’évolution de la chanson française66

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PROLONGEMENT : Histoire : les huit époques de l’évolution de la chanson française

Epoque 1. 1930-1939 : vers la guerre en chantant

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Epoque 2 : 1945-58 : le règne des auteurs

Epoque 3 : 1958-1968 : yéyés et variétés + 1968 : la Révolution et une nouvelle contestation Epoque 4 : les années 70 : des chanteurs populaires

Epoque 5 : 1975 : la nouvelle chanson française

Epoque 6 : les années 80 : succès éphémères et nouveaux styles Epoque 7 : les années 90 : ouverture tous azimuts

Epoque 8 : 2000 : crise du disque et réconciliation générale

Il donnera aussi aux apprenants une copie du tableau complet, dans lequel se trouvent les époques évoquées, les noms des chanteurs les plus représentatifs et les titres de quelques-unes de leurs chansons. Voici un extrait de ce tableau67.

1930-39 : vers la guerre en chantant

1945-58 : le règne des auteurs

1958-68 : yéyés et variétés 1968 : la Révolution et une nouvelle contestation - la chanson réaliste Edith PIAF L’hymne à l’amour La vie en rose Mon Dieu

Je ne veux pas travailler Non, rien de rien

- l’esprit de Broadway : jazz et swing Charles TRENET - l’existentialisme et la poésie PREVERT KOSMA - les cabarets Boris VIAN

Le déserteur (voir Renaud) Léo FERRE

Des armes (NOIR DESIR) Georges BRASSENS Le temps ne fait rien à l’affaire (Maxime LE

FORESTIER)

Les amoureux des bancs publics

La non-demande en mariage Jacques BREL

Dans le port d’Amsterdam Les bourgeois

Ne me quitte pas Julos BEAUCARNE Ton Chris est juif BARBARA

Ma belle histoire d’amour

- le temps de yéyés

Johnny HALLYDAY Françoise HARDY Tous les garçons et les filles de mon âge

Dis-lui non

La maison où j’ai grandi Claude FRANCOIS France GALL Les rubans et la fleur

Ella, elle l’a

- insolence des originaux

Jacques DUTRONC Il est 5 heures

Puisque vous partez en voyage

Et moi et moi et moi

- variétés

Mireille MATHIEU Une histoire d’amour Georges MOUSTAKI Claude NOUGARO Le jazz et la java La Bohème Tu verras Je suis sous - la rébellion continue Jacques HIGELIN Pour une fois (paroles

faciles)

Duo d’anges heureux (jeux

de mots)

Maxime LE FORESTIER

RENAUD

Le déserteur (voir Boris

VIAN)

Les mistrals gagnants

(français familier)

Nino FERRER Le téléphone

Le même tableau, cette fois vide, sera également affiché en salle de classe. Il sera complété au fur et à mesure de la progression du cours. D’une part, avant chaque séance, l’enseignant y ajoutera les chanteurs de l’époque annoncée au cours précédent et d’autre part, au terme de chaque séance, les apprenants y noteront les chansons du jour écoutées en classe sous la rubrique correspondant à leur époque. Le fait de donner à l’avance aux participants le tableau déjà complet leur permet de prendre connaissance des chanteurs de l’époque annoncée par l’enseignant, de découvrir ses tendances

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musicales, de choisir leur chanson préférée pour ensuite préparer les arguments justifiant ce choix. Ces informations seront nécessaires pour le hit-parade.

Le Hit-parade des dix meilleures chansons est organisé autour des titres proposés dans le tableau que nous venons de décrire. A chaque séquence, les étudiants peuvent présenter leur sélection préférée en justifiant brièvement leur choix. Ensuite, un vote est organisé pour choisir une ou deux meilleures prestations musicales de l’époque donnée. Au fil des séances, d’autres chansons y sont ajoutées. En fonctions du nombre de voix reçues, la chanson va prendre la première place ou une des suivantes. De cette façon, le hit-parade sera régulièrement alimenté par de nouvelles sélections musicales et donnera l’occasion aux apprenants de découvrir une grande variété de chansons françaises.