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Fortunes diverses

Dans le document La vie publique de Sima Guang (Page 78-90)

Entre  et , Sima Guang fut continûment le protégé de Pang Ji3. À ce titre,

sa carrière fluctua au gré de celle de son protecteur. Or, cette période allait voir l’apogée puis le déclin de la carrière de Pang ; dans l’immédiat, Grand ministre et Conseiller d’État, zaixiang, de la eannée de l’ère Huangyou () à la re année de l’ère Zhihe (), assimilable à un Premier Ministre, il était le porte-parole du gouvernement auprès de l’empereur, et l’un des membres les plus éminents de la fonction publique. Il traçait les contours de la politique gouvernementale, parfois contre l’avis de l’empereur.

La position d’un Grand ministre était forte ; elle était aussi d’une précarité extrême, qui rejaillissait sur sa clientèle. Les titulaires du poste y demeuraient en général peu de temps4. Le cas de Pang Ji est exemplaire de cette fragilité : deux

affaires presque anodines, en regard de son rang et de son pouvoir, allaient ame- ner la fin abrupte de sa carrière de Grand ministre. Dans la première, le chef des eunuques du palais, fort de sa proximité avec l’empereur, sollicitait un titre de Com- missaire impérial au commandement d’une région, jiedushi. Renzong consulta Pang Ji, qui émit un avis défavorable : il n’y avait aucun précédent qu’un eunuque n’ait jamais occupé un tel poste, il importait de ne pas en créer. La demande de Wang Shouzhong fut rejetée.

. G Donggao, Sima Taishi..., op. cit., ch. , p. .

. Il est clair que Sima Guang admirait le talent de Wang Anshi et le respectait ; lorsque quelques années plus tard, l’empereur Shenzong appela Wang comme Grand Ministre, beaucoup de fonctionnaires de la Cour protestèrent, mais pas Sima Guang : « Wang Jiefu (Anshi) possède de grands talents théoriques et pratiques ; le jour de sa nomination officielle, la population se réjouira que l’empereur ait choisi un tel homme ». Shao Bo, Shaoshi wenjian houlu, ch. . En fait, le conflit qui opposa les deux hommes est plus tardif et ne semble nullement être le fruit d’une inimitié spontanée.

. Pang Ji (-), qui avait pour nom personnel Chunzhi, servit les empereur Zhenzong et Ren- zong ; au sommet de sa carrière, il occupa le poste de Ministre chargé d’examiner et de régler les affaires

dans le Secrétariat-Chancellerie, Tong zhongshu menxia pingzhangshi, l’équivalent de Premier Ministre ;

anobli, il reçut le titre de Duc de Yingguo. Ami intime de Sima Chi, Pang Ji, qui appréciait l’érudition et la droiture de caractère de Sima Guang, s’efforça toute sa vie de favoriser sa carrière. De son côté, Sima Guang considérait Pang Ji comme son père adoptif.

. Le sentiment de la précarité de l’emploi voire de la fragilité de la vie, était l’un des sentiments les plus répandus au sein de la haute bureaucratie gouvernementale chinoise et le pouvoir impérial ne se priva pas de l’entretenir. C’est en partie pourquoi les empereurs chinois, surtout à partir des Song, préférèrent un recrutement de fonctionnaires par concours à tout autre mode : un système solide dans ses structures mais où les individus étaient individuellement faibles était préférable à une organisation reposant sur une aristocratie de sang toujours prête à la rébellion.

 L’    (-)

La deuxième affaire concernait le général Di Qing1, dont Pang avait été l’un des

rares à défendre la désignation pour mater la rébellion de Nong Zhigao dans le Guangxi. Renzong, pour le récompenser au retour de son expédition victorieuse, le proposa au poste de Commissaire aux affaires militaires2. Une fois encore, Pang

Ji s’opposa au choix de l’empereur : Di Qing était un militaire de carrière, il ne convenait pas de favoriser son ascension politique.

L’attitude de Pang suscita des rancœurs diverses, et plus spécialement, il va sans dire, celles de l’eunuque et du général ; l’un et l’autre l’auraient vu disparaître sans déplaisir3. Une occasion de provoquer sa chute s’offrit lorsqu’il se vit impliqué

dans l’affaire d’un taoïste avec lequel il entretenait des relations amicales, Zhao Qingxiong. Ce dernier avait profité de ces liens pour gagner des complicités dans l’administration et vendre des charges officielles. Dès que Pang découvrit ses agis- sements, il le fit arrêter. Condamné à la déportation, Zhao mourut en route ; les adversaires politiques de Pang Ji en profitèrent aussitôt pour répandre une rumeur selon laquelle, complice de Zhao, le Grand Ministre aurait commandité son assassi- nat afin de couvrir sa propre forfaiture. L’empereur démit Pang de ses fonctions au e

mois , le mutant loin de la capitale, dans la préfecture de Yunzhou (dans le Shan- dong), comme Gouverneur faisant office de Commissaire impérial à la pacification de la région de Jingdong xilu.

Avant de partir, Pang désigna Sima Guang, dont les fortunes étaient liées aux siennes, comme assistant. Vers la fin de l’été ou au début de l’automne , ce der- nier se mit donc en route pour Yunzhou. Ce n’était pas, de loin, la préfecture la plus pauvre de l’empire : les terres y étaient fertiles, et bien arrosées par les rivières Wenshui et Sishui. Située sur le littoral, elle possédait une intéressante production piscicole et saline. Enfin, le célèbre mont sacré Taishan se trouvait sur son territoire et, ses limites coïncidant avec celles de l’antique principauté de Lu, patrie de Confu- cius, les idées du Maître y étaient, pouvait-on croire, plus qu’ailleurs ancrées dans la tradition populaire... Au moins, cela permit-il à Sima Guang d’accueillir cette mutation avec quelques sentiments de satisfaction :

Le tribunal est vide et calme

Et les employés de l’administration heureux ; Les vêtements des intellectuels sont longs et amples Et les villes et villages peuplés de sages4.

La vie à Yunzhou ne s’avéra pas, toutefois, aussi paisible qu’on eut pu le croire. Là par exemple allait survenir un incident, celui d’un vol de vêtements, occasion pour l’épouse de Sima Guang de faire preuve de plus d’équanimité que son époux.

Dans les premiers temps où j’occupais un poste d’enseignant, il n’y avait guère de vêtements dans (nos) paniers. Pourtant un soir un voleur les déroba et s’enfuit.

. Xu Zizhi tongjian, op. cit., t. , p.  et suiv. . Shumishi tong pingzhangshi.

. « Taizi taibao Panggong muzhiming », Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p. . . « Feng he Shipinggong yi dongping ershou », Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p. .

L    S G 

À ce moment là, le froid était encore vif et les couvertures restantes non rembour- rées. De plus, lorsque des hôtes se présentaient (au domicile), je n’avais plus rien à mettre pour les recevoir. Je ne pus m’empêcher de soupirer profondément. Mais, mon épouse déclara : « Tout ce que nous pouvons souhaiter c’est d’être bien portants, les biens matériels reviendront bientôt1».

Ainsi que Sima Guang le précise dans ce texte à la mémoire de son épouse, à son arrivée à Yunzhou, Pang Ji lui confia d’abord la responsabilité du système éducatif2;

puis, assez vite, il le nomma Administrateur (vice-préfet), panguan3.

Au ermois de , un certain Zhang Ti, vice-magistrat du district de Dong’an,

convaincu de sa valeur personnelle, s’inquiétait de ne pas être reconnu à sa juste valeur : dans un rapport à Sima Guang, il vanta son action personnelle et sollicita de l’avancement4. Guang répondit par la négative.

Je suis arrivé ici grâce à la protection du Premier Ministre (Pang Ji), et bien que ma fonction soit tout à fait insignifiante, la Cour m’a confié le soin de découvrir et promouvoir les lettrés sages de la circonscription. Quelle plus grande faute aurais-je pu commettre, que de négliger cette tâche pour ne m’en acquitter qu’aujourd’hui ? Aussi, dès mon entrée en fonction, j’ai observé que, parmi tous les hommes sages du district, nul ne vous égalait par le sens du bien public et l’amour de la population ; j’ai donc (bien) fait connaître votre action sans attendre que vous me le demandiez5.

Citant les Entretiens de Confucius, il concluait : « “Un homme de moralité doit craindre de ne pas être à la hauteur, jamais d’être méconnu6”. Essayez je vous prie,

Monsieur, de vous y appliquer7».

En , alors que Sima Guang rejoignait Pang Ji à Yunzhou, le conflit entre la dynastie Song et le royaume Xixia s’était apaisé ; il durait depuis une dizaine

. « Xu Qinghejun jun ». Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p. -.

. Sima Guang occupait à ce moment-là officiellement le poste d’Intendant des Études, Dianxue. C’est du moins ce qui ressort de l’anecdote du vol de ses vêtements racontée dans la biographie de son épouse Zhangshi. Voir supra.

. Dans sa notice biographique, Su Shi mentionne la fonction d’Assistant à Yunzhou, mais omet celle d’Intendant des études. Gu Donggao note que Sima Guang a occupé successivement trois postes diffé- rents au cours de l’année  : vers le e mois celui de Chargé d’affaires au Bureau des troupeaux et de l’élevage des chevaux à la Cour impériale ; à l’automne, d’intendant des études ; et à l’hiver celui d’Assis- tant. Gu D, Sima Taishi..., op. cit., p. .

. « Yu Dong’a Zhang zhubu shu ». Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p.  ; Quan Song wen, op. cit., t. , p. . Gu Donggao pensait que la lettre datait du ermois de la eannée Zhihe () et non de

l’ère Jiayou comme indiqué en annotation au titre : « La lettre est datée du ermois de la eannée du

l’ère Jiayou ; à ce mo, ment là, Sima Guang se trouvait à Bingzhou, or le district de Dong’a ne dépendait pas de la préfecture de Bingzhou. Il y a donc certainement une erreur. Après vérification dans le Traité

géographique, il apparaît que la préfecture de Yunzhou administrait le district de Dong’a : le fait se déroule

donc l’année où [Guang] occupait le poste de contrôleur général à Yunzhou ». Sima Taishi... nianpu, ch. , in Sima Guang nianpu, p. .

. « Yu Dong’a Zhang zhubu shu ». Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p.  ; Quan Song wen, op. cit., t. , p. .

. Lunyu, ch. I « Xue’er », no : « Bu huan ren bu ji zhi, huan bu zhi ren ye » et ch. XIV « Xian wen »,

no : « Bu huan ren zhi bu ji zhi, huan qi bu neng ye ».

. « Yu Dong’a Zhang zhubu shu ». Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p.  ; Quan Song wen, op. cit., t. , p. .

 L’    (-)

d’années. La deuxième guerre (-) s’était en effet terminée sur un compro- mis. Le souverain des Xixia, Yuan Hao˛ acceptait d’abandonner son titre impérial et de s’adresser à l’empereur Song en s’intitulant lui-même « Souverain du royaume de Xia », Xiaguozhu. En contre-partie, les Chinois lui versaient chaque année d’im- portantes quantités de soieries et d’argent. Les Tangut tiraient de l’accord un avan- tage matériel non négligeable puisque les versements chinois constituaient une part importante de leur budget. Les Song avaient de leur côté le sentiment d’avoir enfin vassalisé leur adversaire1.

Mais si le conflit ouvert connaissait une pause, la situation restait lourde de menaces. En , l’héritier présomptif du trône de Xia assassinait Yuan Hao, avant d’être à son tour éliminé par son premier ministre. Après cet épisode sanglant, un autre fils de Yuan Hao fut intronisé, Li Liangzuo (-)2, qui n’avait que deux

ans ; le Premier Ministre et l’impératrice douairière exercèrent la régence. En , le gouvernement Xixia avait envoyé une ambassade d’allégeance à l’empereur des Liao, Xingzong3(-), scellant ainsi le rapprochement entre les deux enne-

mis des Song4. Un nouveau péril à la frontière nord de l’empire chinois se précisait

donc.

À la fin de  (e année de l’ère Zhihe), l’empereur Renzong, qui reconnais-

sait à Pang Ji une « bonne connaissance des barbares et (une) capacité de déci- sion dans les affaires importantes5 », le nomma Commissaire à la pacification de

la province du Hedong, et Gouverneur de la préfecture de Bingzhou6. Cette fois

encore, Sima Guang allait suivre Pang ; il occupa, comme il l’avait fait à Yunzhou, un poste d’Administrateur, tongpan : il continuait, en fait, d’être le premier assistant de Pang Ji7.

La famille Sima parvint à Bingzhou fin . Les conditions de vie dans cette pré- fecture frontalière, au cœur de la « Terre Jaune », étaient fort différentes de celles de Yunzhou, marquées par des hivers interminables et des étés courts et torrides. À son arrivée, Guang écrivit un poème de forme ancienne au titre évocateur : Souffrances

d’un voyage vers les marches frontières8. Il y décrivait avec effroi l’âpreté du climat,

. Evgenij Ivanovic K, « Les guerres entre les Sung du nord et le Hsi-Hsia », in Études Song,

in memoriam E. Balazs, Paris : Mouton, série , t. , , p. .

. Fils de Yuan Hao, Li Liangzuo fut intronisé après l’exécution de son frère aîné, coupable de parri- cide. Connu sous son titre de temple ancestral de Yizong, il resta vingt ans sur le trône et décéda à l’âge de vingt-deux ans.

. Il s’agit de Yelü zongzhen [-]. Fils aîné de l’empereur Shengzong, il resta sur le trône vingt- cinq ans et mourut à l’âge de quarante ans.

. Xu Zizhi tongjian, chap. , op. cit., t. , p. .

. « Yi gong xi zhi Yi Di qing, neng duan dashi », « Taizi taibao Panggong muzhiming », Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p.  ; Quan Song wen, op. cit., t. , p. .

. Hedonglu jinglüe anfushi zhi Bingzhou shi.

. « Sima Taishi... nianpu », ch. , in Sima Guang nianpu, p. .

. « Ku sai xing », Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p. . Dans l’édition Wan you wenku de  qui nous sert de référence, le poème porte le titre « Ku han xing » et non « Ku sai xing ».

Je suis venu avec le désir de payer de retour les bienfaits que j’ai reçu, je ne souffre ni par amour du gain ni pour la gloire.

L    S G 

professant que seule la fidélité l’avait conduit en ces lieux, et non l’intérêt personnel ou une quelconque quête de gloire.

Les derniers vers mettaient en parallèle ses souffrances, et le confort de ses amis restés à la Cour, ignorants des peines endurées aux frontières de l’empire. Il restait cependant conscient que sa situation n’était pas la pire : une partie de la population, plus au nord, vivait dans des conditions plus dures encore. Mais craignant d’être oublié, il soulignait la différence entre sa fidélité en amitié, et l’attitude de ceux qui ne pensaient qu’à leur carrière.

La disgrâce de Pang et sa nomination à Bingzhou avaient eu le mérite de repla- cer Sima Guang au contact de la réalité. Cette fois, dit-il, c’était dans sa chair, qu’il éprouvait les souffrances du petit peuple des frontières. Au emois de , il profita

d’une mission à Xiangzhou, dans l’actuel Shanxi, pour aller s’incliner sur la tombe de ses ancêtres ; mais il rentra aussitôt à Bingzhou sans prendre le temps de passer par Xiaxian, le village de sa famille1.

L’essentiel de sa tâche était d’assister Pang Ji dans l’organisation des défenses fron- talières. Au printemps qui suivit son installation dans la préfecture, Pang passa en revue les troupes placées sous son commandement. En , Sima Guang, alors jeune fonctionnaire de la Cour, avait assisté, rappelons-le, aux épreuves du concours d’entrée dans la carrière militaire, et souhaité que ces aspirants n’oublient pas la lourde responsabilité qui les attendait. Cette fois, la situation était plus sérieuse : la revue des troupes se déroulait près des lignes de combat, presque au contact de l’ennemi Tangut. L’événement l’impressionna2.

Sur le plan privé, dans les années , sa famille s’agrandit. Cette période voit en effet la naissance de Kang, le fils de Sima. La date en paraît certaine, mais la question de la paternité est moins claire. Dans sa notice biographique, Su Shi précise :

Il manque les signes chinois dans la note. (Sima Guang) eut trois fils : Tong et Tang3moururent tous deux en bas-âge ; Kang

occupe aujourd’hui le poste de secrétaire-réviseur de textes au département de la bibliothèque impériale4.

Dans l’antiquité aussi, des hommes sont morts pour leurs bienfaiteurs,

Ils ne craignaient qu’une seule chose : que leurs os gelés ne soient enterrés en ces régions frontalières. Qui pense encore à moi parmi mes vieux amis de la Cour ?

Vêtus d’une lourde fourrure et d’épais souliers, les rubans brodés de leurs bonnets flottent au vent. J’ai entendu dire qu’au nord d’ici le froid est encore plus intense,

Je ne sais vraiment pas comment le peuple peut y survivre. . G Donggao, Sima Taishi..., op. cit., p. .

. « Cong Shipinggong chengxi dayue », Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p. .

. Dans sa biographie, Gu Donggao utilise le caractère∞Û et non ̸=�, mais il s’agit certainement d’une erreur de typographie, les deux caractères étant homophones. G Donggao, Sima Taishi..., op. cit., p. . Song Yanshen note toutefois que les noms personnels des descendants de Sima Guang présentaient la caractéristique commune à chaque génération de posséder un même radical ou de commencer par le même type de trait, c’est justement le cas de̸=� et µ, mais pas de et ∞Û. Song Yanshen, Sima Guang

zhuan, Beijing chubanshe, , p. .

 L’    (-)

Mais Kang était-il le fils biologique de Sima Guang et de son épouse Zhangshi ? Il est difficile de répondre à cette question. Selon Shao Bowen, Sima Guang « n’eut pas de fils et adopta Kang, l’enfant d’un membre de sa famille1». Dans leur biographie

de Sima Kang2, les rédacteurs du Songshi suggèrent le contraire : « même sans le

connaître, les passants savaient, simplement en voyant son allure, qu’il était le fils de Sima Guang ». Sous les Qing, Chen Hongmou3, qui cite le Renpu leiji, note :

« vers le milieu de sa vie, Sima Guang n’ayant pas de fils, son épouse lui choisit une concubine4». Mais cela n’établit pas non plus que Kang soit le fils de la concubine.

Dans un article publié en , Yan Qizhong5 mentionne un passage d’un texte

de Su Shi, jusqu’alors passé inaperçu : « Sima Kang est le fils du frère aîné de Sima Guang qui, n’ayant pas d’enfant, l’a adopté6». En fait, faute de pouvoir trancher avec

certitude, la question reste ouverte.

. Sagesse et gouvernance, une réflexion sur le talent et la vertu

Ces années, les premières surtout, on l’a dit, permirent à Sima Guang de clarifier sa pensée et d’en formuler nombre d’éléments. Ce n’était guère un hasard, au len- demain de la chute des réformateurs de l’ère Qingli. Mais si le contenu des textes rédigés alors le plaçait à leurs côtés, il y exposait aussi désormais ses idées propres7.

Une première expression s’en trouve dans une étude sur Lian Po et Lin Xian- gru8. Comme il l’avait fait pour Mengchangjun et Jia Yi, Sima Guang y prenait le

contre-pied de l’opinion commune, qui plaçait Lin Xiangru devant Lian Po9.

L’historiographie de la fin des Royaumes Combattants a retenu le nom de Lin Xiangru pour avoir persuadé, en deux occasions, le puissant royaume de Qin que ses menaces n’effrayaient pas le petit royaume de Zhao, et que celui-ci ne reculerait pas devant Qin. Les deux anecdotes qui évoquent ces faits ont nourri l’imagination

. L’opinion de Shao Bowen, le fils de Shao Yong qui fut un ami de Sima Guang, est a priori crédible. Shao Bowen entretenait des relations amicales avec Kang, de la même génération que lui. Malheureuse- ment, le Shaoshi wenjianlu contient trop d’erreurs et d’approximations pour être réellement fiable. Ainsi lorsque le Shaoshi wenjianlu indique que Sima Kang eut un fils, Zhi, alors qu’il en eut deux, Zhi et Bo ; ou

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