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La difficile succession de Renzong

Dans le document La vie publique de Sima Guang (Page 126-137)

Le contexte et peut-être le tempérament des souverains et de leur entourage immédiat, avaient, on l’a dit, fait de la question succession un problème crucial dès le début des Song, et qui ne fut jamais réglé dans la sérénité.

Aucun des prédécesseurs de Renzong n’avait pu, ou su, éviter conflits et violences autour de cet enjeu : ni Taizu, le fondateur de la dynastie, ni Taizong ou Zhen- zong, auquel il allait succéder. L’accession au trône de l’empereur Taizong, au terme du règne de son frère aîné Taizu, a suscité bien des discussions chez les historiens chinois : pour certains, il la devait à l’assassinat de son frère, sur son ordre. Après son avènement, son plus jeune frère comme son fils aîné pouvaient prétendre à sa propre succession : mais le souverain, semble-t-il, les considéra d’emblée comme

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des menaces potentielles, et provoqua indirectement leur disparition1. Taizong ne

désigna le futur empereur, Zhenzong, qu’à l’âge de  ans, dans les derniers mois de sa vie. Malgré cette tardive désignation, la succession s’avéra chaotique. Après son décès, l’impératrice et plusieurs ministres voulurent en effet intrôniser un autre de ses fils, plus docile à leurs yeux et plus facile à dominer ; seules la vigilance et la loyauté envers les volontés du défunt du Grand ministre Lü Duan empêchèrent le complot d’aboutir.

Zhenzong lui-même attendit ses dernières années avant de choisir son succes- seur, le futur Renzong ; et il n’y consentit que sous la contrainte du gouvernement, manquant d’ailleurs destituer son héritier deux ans plus tard ; il avait soupçonné le jeune prince, âgé d’onze ans seulement, d’une tentative d’usurpation du trône après que des ministres lui eurent conseillé, un jour qu’il était alité et malade, d’abdiquer en sa faveur.

En  (Sima Guang n’était alors pas encore chargé de remontrances), l’empe- reur avait fêté ses quarante-six ans. L’événement, banal en soi, avait provoqué de vives inquiétudes. Nul n’ignorait en effet que la santé de Renzong était mauvaise ; or, bien qu’avançant en âge, il n’avait pas désigné d’héritier : une fois de plus risquaient d’être mises en cause la pérennité de la dynastie, et derrière celle-ci la stabilité de l’État. Intrigues, soupçons et manœuvres diverses ne tardèrent pas à suivre, et ce d’autant plus que Renzong, sans doute instruit par son expérience familiale et per- sonnelle, fit preuve d’une méfiance teintée de machiavélisme. Encore relativement jeune à son avènement, il avait espéré longtemps que l’une de ses concubines don- nerait naissance à un garçon2. Espoir progressivement déçu, au plus grand embar-

ras de ses conseillers. Il n’était guère simple, en effet, d’intervenir sur ce point : à la Cour comme dans les provinces, on évoquait à mots couverts le problème, que nul, même parmi les hommes connus pour leur franc-parler, n’osait cependant soule- ver. Tant que l’empereur était en vie, l’hypothèse de la naissance d’un fils ne pouvait être exclue. Quiconque s’aventurait à rédiger un mémoire pour sugggérer la dési- gnation d’un successeur pouvait être soupçonné de sous-entendre le contraire, et de conclure a priori à l’improbabilité d’une descendance masculine. Les auteurs de telles conjectures ne pouvaient qu’être condamnés.

Or les circonstances soulignaient l’urgence du choix : deux jours avant le nou- vel an , une tempête de neige balaya la capitale au moment où Renzong célé- brait les cérémonies en l’honneur du Ciel. Le culte achevé, l’empereur regagna le palais épuisé. Le jour de l’an, il devait présider la cérémonie en l’honneur de la nou-

. En un sens, l’inquiétude de Taizong n’était pas sans fondement. Une nuit, lors d’une campagne militaire contre les Qidan, à la frontière, la panique s’empara du camp chinois. Dans l’ignorance du sort de l’empereur, certains ministres envisagèrent d’introniser son fils et ne renoncèrent à leur projet qu’après avoir retrouvé Taizong. Comme T. C. Liu le notait, l’incident montrait que Dezhao n’aurait pas craint d’usurper le trône de son père. L’inquiétude et le ressentiment de ce dernier furent tels que Dezhao préféra peu après se donner la mort.

. L’empereur Renzong eut trois fils qui tous moururent en bas âge, ce qui le faisait encore espérer un heureux événement ; mais ses vœux ne furent pas exaucés. Il eut certes encore deux enfants, mais ce furent des filles.

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velle année et recevoir l’hommage de ses fonctionnaires ; mais tandis que ceux-ci attendaient l’arrivée du Fils du Ciel, ce dernier, rapportent les témoins, n’eut pas la force de descendre de sa chaise à porteur, et chut. L’incident le montrait publique- ment, l’état de santé de l’empereur ne lui permettait plus d’assumer ses fonctions. Il allait s’en suivre des années de pressions, de manipulations et d’alliances plus ou moins occultes : en dépit de sa santé chancelante en effet, Renzong ne disparaîtra qu’en .

Les péripéties de ces années paraissent à bien des égards anecdotiques, voire las- santes ; les intrigues de palais sont après tout le quotidien des monarchies. Si nous nous sommes efforcés d’en résumer les méandres ci-dessous, c’est dans la mesure où elles éclairent la conception du pouvoir de Sima Guang, à qui les événements permettront des interventions de plus en plus explicites.

Un premier épisode se déroule autour de l’indécision et des atermoiements de l’empereur. En , Fan Zhen, par ailleurs ami de Sima Guang, était en charge des remontrances. Il prit sur lui, avec l’appui de plusieurs hauts fonctionnaires, Grands ministres comme Wen Yanbo, Fu Bi et Liu Hang, de rédiger un mémoire, invitant l’empereur à rassurer le peuple en désignant un successeur « sage et vertueux » parmi les membres de la famille impériale. Renzong n’engagea aucune poursuite contre les auteurs ; mais quelques jours plus tard, s’estimant rétabli, il jugea l’af- faire sans aucun caractère d’urgence. Pang Ji et Sima Guang étaient alors1encore

en poste à Bingzhou, où les nouvelles de la Cour parvenaient avec retard. Pang apporta son soutien au mémoire de Fan. Personnalité importante du monde poli- tique de l’époque, de plus déjà victime d’une mutation-sanction, il ne risquait plus grand chose.

Ce n’était pas le cas de Sima Guang : en décidant de se mêler au débat, il mettait sa vie en jeu. Néanmoins, en moins de six mois, il rédigea trois adresses2au trône.

Il y suggérait au souverain une ligne de conduite qui, pensait-il, prenait en compte et la sensibilité de l’empereur, et le souci de la continuité de l’État.

Votre serviteur le sait : quand un subordonné néglige l’urgent pour débattre de ce qui ne l’est pas, ses propos viennent s’ajouter à une littérature déjà touffue et la rendent encore moins intelligible. De même, quand un souverain qui écoute des réprimandes en vient à négliger l’important pour être attentif au détail, son cœur en conçoit une fatigue plus grande, et le succès est plus mince. C’est la raison pour laquelle (d’une part) un souverain éclairé ne déteste pas les propos qui heurtent ses oreilles, afin de connaître les origines de l’ordre et du désordre, (mais d’autre part) un subordonné loyal n’hésite pas à mettre sa vie en jeu lorsque les fondements de la paix sont en cause. C’est ainsi que s’établit une large communication entre supérieurs et inférieurs, et que resplendit l’œuvre (impériale). [...]

. emois de .

. Le premier de ces mémoires est daté du ejour du emois . L’affaire est relatée en détail dans

les chaps. ,  et  du Xu Zizhi tongjian changbian, op. cit. Les trois mémoires de Sima Guang sont : « Qing jian chufu huo jinyong zongshi diyi zhuang », « ... dier zhuang », « ... disan zhuang », Zhuanjiaji, ch.  ; zouyi, op. cit., p. - ; Quan Song wen, op. cit., t. , p. -.

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Un héritier présomptif est au monde semblable à ce qu’est la racine à un arbre ; si la racine n’est pas solidement plantée, le cœur des hommes n’est pas en paix [...] Si une famille ordinaire possède un trésor de cent pièces d’or, elle choisira avec soin un proche sérieux qui pourra conserver ce trésor pour elle. N’est-ce pas encore plus vrai pour le monde ? [...] Votre Majesté n’a pas de successeur désigné, le cœur des hommes est plein de tourments.

(Votre Majesté) devrait réfléchir soigneusement aux difficultés du fondateur de la dynastie, à la splendeur de l’œuvre accomplie, à la magnificence de son trône et aux espoirs de son peuple.

N’écoutez pas les propos lénifiants, ne suivez pas les plans routiniers, décidez par vous-même clairement et sans hésiter1.

[...]

Choisissez avec soin parmi les membres de la famille impériale une personnalité intelligente et intransigeante, filiale et bonne, puis désignez-la comme prince héri- tier et régent éventuel, de sorte que le jour où votre héritier naîtra, elle se retire et renonce aux insignes de la souveraineté. Si cela ne correspond pas au désir de Votre Majesté qu’elle lui confie au moins le commandement des armées de la métropole, ou le gouvernement de sa région afin de rassurer la population2.

Fausse modestie ou sage précaution, Sima Guang priait Renzong de brûler son mémoire, sans le divulguer3. En parallèle, il écrivait à son ami Fan Zhen pour

l’« encourager » à poursuivre son action à la Cour, car « dans des affaires aussi importantes, ne rien dire est sans conséquence, mais dès qu’une parole est pronon- cée, il n’est plus temps d’hésiter et de regarder en arrière4». Il invitait Fan à se battre

« jusqu’à la mort5». S’il faut en croire le Xu Zizhi tongjian, la détermination de Fan

en aurait été renforcée6. Cependant, ses propres mémoires restèrent sans réponse :

Guang, pour sa plus grande frustration, se trouvait loin du cœur du débat et surtout (il s’en plaignit amèrement à Fan Zhen), il se débattait dans le silence et le vide.

Naguère, méconnaissant ma stupidité et mon état misérable, j’adressais à la Cour des mémoires sur des sujets importants et profonds engageant le destin de la dynastie. Entre l’été et l’automne, j’ai fait parvenir trois adresses au trône, mais ce fut comme de jeter un gravier au milieu de l’océan. Cela tient sans doute à ce que trop amples et trop profonds, ces trois mémoires ont été négligés et laissés à l’abandon et n’ont pas été communiqués à l’empereur. Voilà pourquoi je prends le parti de les envoyer à mes proches. J’espère humblement, Jingren, que vous pourrez profiter d’une audience pour vous ouvrir de cette question à notre souverain éclairé, puis que vous pour- rez lui présenter mes trois mémoires et ainsi éviter qu’un serviteur isolé en un lieu reculé n’enferme en lui sa colère, sans avoir personne à qui en parler. Aujourd’hui, . « Qing jian chufu huo jinyong zongshi diyi zhuang », Zhuanjiaji, ch. , op. cit., t. , p.  ; zouyi,

op. cit., p. .

. Ibid. . Ibid.

. Xu Zhizhi tongjian, op. cit., ch. . . Ibid.

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je n’occupe qu’un poste subalterne dans une préfecture frontalière à mille lieues du centre, alors que vous entrez et sortez matin et soir de la Cité interdite. L’ordre et le désordre du monde ne dépendent pas de moi, mais entièrement de vous. Voilà tout ce que j’avais à dire1.

En , Guang était de retour à la Cour. La situation n’avait pas évolué : en dépit de périodes de rémission, la santé de l’empereur continuait de se dégrader. Mais accroché à l’espoir qu’une concubine lui donnerait un fils, il refusait toujours d’en- visager sa succession. Il perdait par moments le contrôle de ses facultés, s’exprimant alors difficilement et répondant par hochements de tête aux rapports des fonction- naires. Beaucoup crurent sa fin imminente. Aussi, le  du e mois de , Sima

Guang, assumant son rôle de chargé de remontrances2, pressa l’empereur de régler

sa succession.

Au cours de la eannée de l’ère Zhihe, alors que j’occupais un poste de chargé des affaires de la préfecture de Bingzhou, j’ai écrit à trois reprises à Votre Majesté en la priant de désigner au plus tôt un héritier présomptif et d’éviter ainsi l’apparition des désordres.

À cette époque, je résidais au loin, mais plutôt que de garantir ma sécurité par mon silence, j’ai exposé un plan pour assurer la pérennité de la dynastie. À plus forte raison aujourd’hui, alors que je suis dans l’entourage de votre Majesté et occupe un emploi dont le rôle est de « soumettre des remontrances ».

. « Yu Fan Jingren shu », cité par Gu Donggao, Sima Taishi..., op. cit.

. Intervenir et rédiger un mémoire sur un sujet aussi « sensible » que la succession impériale n’est pas sans risque pour celui qui ose s’y aventurer. Et encore faut-il que les remontrances des remontreurs comme des censeurs restent confidentielles. Ce n’est, semble-t-il, pas toujours le cas puisque le ejour

du emois , Sima Guang éprouve le besoin d’appeler son souverain à plus de vigilance :

Votre serviteur et d’autres ont entendu dire que depuis votre prédécesseur, lorsque des remontreurs des Deux Administrations ou du Censorat étaient convoqués en audience pour présenter des remon- trances, les serviteurs immédiats étaient renvoyés sans exception. Lorsqu’un souverain n’est pas secret, il perd ses subordonnés, mais lorsqu’un subordonné n’est pas secret, il y laisse sa vie. C’est un point crucial sur lequel il convient d’être particulièrement attentif. Or, j’ai pu observer que ces jours derniers, lorsque des fonctionnaires se rendaient au palais pour y présenter leurs rapports, les proches serviteurs ne respectaient l’ancienne règle, certains entraient et se tenaient à l’intérieur du paravent de bois à l’angle du pavillon, seulement à une distance de quelques pas du trône de Votre Majesté. La voix vertueuse de Votre Majesté et les propos exposés par vos fonctionnaires peuvent être tous entendus. Il serait très inconvenant qu’au milieu (des propos échangés), une affaire importante et très confidentielle vienne à transpirer.

Je souhaite donc demander que l’on suive sans faute l’ancienne procédure et qu’à partir d’aujourd’hui lorsque des remontreurs des deux Administrations ou du censorat viennent présenter leurs rapports, les serviteurs de votre proche entourage attendent au pied des escaliers de la terrasse à l’extérieur du paravent de bois à l’angle du pavillon. Je demande encore que le chef de compagnie de l’équipe des administrateurs procéde à la surveillance des deux côtés de la porte de séparation. Si quelqu’un osait s’aventurer à regarder ou à écouter, son patronyme et son nom personnel devraient être communiqués et une sanction lui être appliquée.

Une note en annexe du mémoire précise, que la mesure demandée par Sima Guang fut peu après effectivement appliquée. « Lun shangdian pingren zhuang », Zhuanjiaji, ch. , t. , p.  ; zouyi, op. cit., p.  ; Quan Song wen, op. cit., t. , p. .

 R    

J’ose affirmer qu’il n’est pas à ce jour dans le pays de tâche plus importante ou plus urgente. La négliger, me taire, ou ennuyer Votre Sainte attention avec des vétilles, équivaudrait à nourrir en moi un sentiment déloyal au service de Votre Majesté, et mon crime ne mériterait pas moins que d’être haché en chair à saucisse.

J’espère humblement que votre Majesté reprendra mes deux mémoires antérieurs et acceptera d’en examiner le contenu. Si un point mérite d’être retenu, que Votre Sainte volonté prenne une décision elle-même, et donne au plus tôt un ordre d’application. Le bonheur du Ciel, de la Terre et des esprits, celui des mânes de vos ancêtres, de vos fonctionnaires et de tout le peuple dépendent d’une seule parole de Votre Majesté1.

De peur que son adresse ne subisse le sort des précédentes, il la présenta à l’em- pereur en personne et de vive voix, en cours d’audience2. Si l’on en croit les sources,

Renzong sombrait souvent dans le silence, se contentant, lorsque les membres du gouvernement présentaient leurs rapports, de les approuver de la tête sans un mot. Après le plaidoyer de Sima Guang, l’empereur se serait enfermé longuement dans ses pensées, avant de prendre enfin la parole.

Renzong : Votre propos n’est-il pas de souhaiter que je choisisse un héritier parmi les enfants de la famille impériale ? C’est là le point de vue d’un homme loyal, mais c’est une question dont nul n’a osé m’entretenir récemment.

Guang : Votre Serviteur se dit qu’en abordant le sujet, il se condamne lui-même à mort. Je ne pensais pas que Votre Majesté donnerait son accord.

Renzong : Quel mal y a-t-il ? Il y a bien des précédents dans l’Histoire3.

L’empereur donna alors l’ordre de transmettre le mémoire de Sima Guang au Secrétariat impérial pour examen. Mais Guang intervint :

Guang : On ne peut procéder ainsi ! Il serait souhaitable que Votre Majesté expose elle-même son intention aux Grands Ministres4.

Ce même jour, Sima Guang soumit aussi à l’empereur ses remarques concernant le problème des infractions au monopole d’État sur la vente du sel, dans les provinces du Jiang et du Huai5. Puis il se rendit au Secrétariat impérial pour en parler. Il y ren-

. « Qi jianchu shangdian zhazi », Zhuanjiaji, ch. , t. , p.  ; zouyi, op. cit., p.  ; Quan Song wen,

op. cit., t. , p. .

. Xu Zizhi tongjian, ch. , op. cit., t. , p. . Voir également G Donggao, Sima Taishi..., ch. ,

op. cit., p. .

. Xu Zizhi tongjian, ch. , op. cit., t. , p. . V. aussi G Donggao, Sima Taishi..., ch. , op. cit., p. . . Ibid.

. La succession de l’empereur hantait Sima Guang, mais il n’oubliait pas les souffrances du petit peuple. Il rédigea ainsi à l’attention de Renzong un mémoire sur la situation catastrophique des habi- tants des régions du Jiang et du Huai et sur les mesures qu’il convenait de prendre : « Mémoire sur les aides de l’État aux réfugiés », « Huangzheng zhazi ».

« Votre serviteur a entendu dire que cette année les régions du Huainan et du Liangzhe ont subi des inondations catastrophiques. La population, qui dans sa majorité souffre de la faim, se ressemble souvent en bande, s’arme de bâtons et vend du sel à titre privé afin d’assurer sa subsistance. C’est au point que des affrontements avec les troupes régulières ont eu lieu et provoqué de part et d’autre des morts et des blessés. Si l’on laisse la situation se dégrader, elle engendrera à coup sûr un vaste banditisme : la Cour ne peut pas s’en désintéresser.

En fait le mal provient de ce que les autorités locales appliquant une politique répressive trop zélée, tous les opposants deviennent des scélérats. Votre serviteur a entendu dire que dans le Zhouli sont

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contra le Grand Ministre Han Qi qui l’interrogea : « De quoi avez-vous parlé aujour- d’hui ? ». D’abord, Sima Guang se tut, puis, pensant qu’il ne pouvait pas laisser Qi dans l’ignorance, et que l’informer serait un bon moyen de faire connaître le souhait impérial, il dit : « La discussion a porté sur de grands projets concernant la pérennité du temple des ancêtres ». Han Qi, comprenant le sens (de ces paroles), n’aurait rien ajouté1.

Dix jours passèrent sans aucune décision. Renzong avait de longue date remar- qué un prince âgé de trente ans et élevé au palais2, Zhao Zongshi3. Mais affaibli et

redoutant l’opposition du chef des eunuques Ren Shouzhong4, il n’osait le proposer.

Ren craignait, au cas où Zhongshi monterait sur le trône, de perdre ses privilèges ; s’il faut croire sur ce point les rédacteurs de l’Histoire officielle des Song, il « aurait souhaité que l’empereur désignât une personne faible et peu intelligente, afin d’en

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