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Faire industrie suppose de la part de chaque entreprise de participer à l’élaboration d’un

projet commun, ce phénomène se traduit de plusieurs manières. Les entreprises qui composent l’industrie des aérosols investissent dans des moyens de production dédiés d’une part et d’autre part s’investissent dans l’organisation des différents collectifs industriels. Ce faisant, elles participent à définir et à stabiliser la forme de l’industrie des aérosols.

Investir dans les moyens de production

La technologie aérosol constitue, hier comme aujourd’hui, une opportunité dont certaines entreprises décident de se saisir. Et si, comme nous le verrons dans le chapitre 2, certaines entreprises quittent l’industrie des aérosols lors des moments critiques, cette dernière agrège depuis 60 ans un nombre croissant d’acteurs privés à l’instar des parfumeurs dans les années 1950-1960, des fabricants de produits destinés à l’assemblage de composants électroniques dans les années 1970-198069 ou plus récemment des fabricants de contenants en plastique (cf.

chapitre 4). La comparaison de plusieurs listes de membres de l’Assemblée Générale du CFA, présentes dans les comptes-rendus des réunions, permet de mieux comprendre ce phénomène collectif.

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En 1961, soit quatre années après sa création, le CFA compte 77 entreprises membres70 et cette année-là un nouvel acteur entre en scène. L’entreprise de parfumerie « Lubin » fait son apparition dans la listes des membres du CFA aux côtés du Laboratoire Diamant, de Pechiney Progil (fabricant de boitiers aérosols en aluminium), de Krieg & Zivy, de Dynamic, de Saint- Gobain (fabricant de boitiers en fer blanc et un conditionneur à façon effectuant des remplissages pour des clients), de Cooper Mc Dougall & Robertson, de Rochel, de Caubet, de Reboul Sofra (valve), de De Trevise, de Ugine, de Desjonquiere (Valve), de Valois ( valve), et de L’Oréal (remplisseur, marque propre)71. Ce nouveau groupe d’acteurs industriels s’ajoute aux pionniers mentionnés en première partie et accompagne très tôt le développement de la technologie aérosol. Un édito rédigé par André Kléniewski, ingénieur chimiste fondateur du LEREM, nous éclaire sur le rôle omniprésent et néanmoins discret des parfumeurs.

“Ils interviennent non seulement pour les laques

capillaires, les désodorisants corporels et les

assainisseurs d’air, mais aussi dans les produits où cela est moins évident, comme les insecticides, détergents pour les fenêtres, les aérosols pour le traitement des vêtements en cuir, les polishs à meubles, amidons, etc., (des produits qui) exigent une certaine forme de parfumage ou de masquage. En fait, presque tous les aérosols, à l’exception des peintures couleurs et des vernis et de certains produits techniques et industriels, contiennent une certaine composante parfumée dans leur formule. (…) Mais même si, dans les formules aérosols qui exigent un certain parfum, on n’utilise que 0,5% de parfum, cela fait un besoin annuel de 1000t de parfum. C’est une grosse

affaire pour l’industrie de la matière première

70 Compte-rendu de l’Assemblée Générale du CFA tenue le 25 janvier 1962

71 Lorsque je suis parvenu à retrouver l’activité de l’entreprise, soit par des recherches dans la revue soit par des

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aromatique, qui est plus habituée avec ses clients à compter par gramme plutôt que par tonne.”72

Le fait que le parfum compte comme un élément technique supplémentaire à prendre en considération dans la fabrication de certains aérosols se traduit par l’établissement d’une relation durable entre ces deux industries (aérosol et parfum). Dans le même article, Kleniewski précise que :

“(…) quelques firmes de parfum ont érigés des sections et des laboratoires particuliers pour les aérosols, dans lesquels leur service ne se limite pas seulement au parfumage en soi, mais où l’on s’occupe de formules en général, de méthodes de test, de la corrosion, de l’inflammabilité, de la toxicité ainsi que de la recherche fondamentale et du développement. Beaucoup soutiennent l’industrie des aérosols dans des questions scientifiques et au sein des associations.”73

La technologie aérosol constitue « une grosse affaire » pour les parfumeurs qui n’hésitent pas à investir massivement dans des projets techniques nouveaux. Le choix d’investir dans des opérations à la fois couteuses et incertaines en laboratoire traduit une volonté de la part des parfumeurs de s’intégrer dans le groupe d’entreprises existant en devenant des forces de proposition pour de nouveaux produits. Avec la construction d’installations industrielles dédiées à la technologie aérosol (laboratoires, section spécifique…), certains acteurs de l’industrie du parfum deviennent ainsi des partenaires durables et des acteurs essentiels de cette industrie. L’arrivée des parfumeurs se traduit non seulement par une série d’investissements dans un appareil productif nouveau et adapté à la technologie aérosol, mais aussi par un mouvement d’intégration dans les groupes de travail des associations nationales.

72 A. Kleniewski, « Quo Vadis Industrie Aerosol ? », Aerosol Report, Vol. 8., N° 3/69, p94-95 73 Ibid.

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Les problèmes jusqu’ici propres à la technologie aérosol deviennent aussi des questions problématiques pour les parfumeurs.

L’intégration des parfumeurs dans l’industrie des aérosols s’accompagne de l’apport d’une expertise spécifique de ces derniers en matière de corrosion, d’inflammabilité et de toxicité. Les connaissances scientifiques produites par les parfumeurs sont ainsi susceptibles d’augmenter les capacités de l’industrie des aérosols à déterminer les bonnes modalités d’action vis-à-vis de telle ou telle substance. Par exemple, une version d’un aérosol détectée comme problématique par les laboratoires des parfumeurs peut être écartée ou ajustée. De manière générale, le choix d’investir lourdement dans la technologie aérosol est un pari sur l’avenir qui inscrit dans la durée de nouvelles relations de production entre les parfumeurs et les autres entreprises de l’industrie des aérosols. L’investissement productif participe ainsi à la stabilisation d’un tissu de relations durables entre divers industriels.

L’élargissement du cercle des acteurs intéressés par les aérosols est particulièrement bien illustré par le parcours du premier président du CFA de cette époque, Claude Frank, qui après avoir industrialisé l’entreprise familiale de fabrication de vaporisateurs de parfum après la Seconde Guerre, s’intéresse au conditionnement aérosol en 1954. Quatre ans plus tard, il sera président de deux associations professionnelles : le CFA et la Chambre syndicale des fabricants de vaporisateurs de parfum. Ce rapprochement précoce entre les acteurs de l’industrie du parfum et de l’industrie des aérosols met en évidence une dynamique importante de l’évolution de la technologie aérosol, consistant en une modification conjointe des lieux de production et de l’identité du collectif industriel74. L’agrégation des parfumeurs à l’industrie des aérosols met aussi en évidence une forme de synergie entre le contenant et le

74 Le processus d’autodéfinition de l’industrie dans l’action de production et l’organisation associative,

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contenu des aérosols qui se traduit par l’établissement de relations durables sur un plan industriel, mais aussi technique comme nous le verrons en troisième partie de ce chapitre.

S’investir dans les marchés de l’aérosol

Les différentes entreprises sont plus ou moins impliquées dans la dynamique d’expansion de ce nouveau marché en fonction de leur place dans la chaine d’approvisionnement et de ce que représente la fabrication d’un aérosol dans l’ensemble de leurs activités. Alors que pour les parfumeurs, l’aérosol devient un marché central, pour un fournisseur de métal, cette technologie d’emballage ne constitue qu’une petite partie de la masse d’acier et d’aluminium qu’il produit et vend par ailleurs. A contrario, un fabricant de valve aérosol peut-être entièrement dépendant des marchés de l’aérosol.

Le degré d’engagement différencié des entreprises est visible dans la composition des associations d’entreprises. À titre de comparaison avec le CFA, l’association britannique (BAMA) créée en 1960 compte, en 1965, 150 entreprises adhérentes (contre 84 pour le CFA cette même année) dont Johnson & Johnson (remplisseur en marque propre produisant essentiellement des insecticides et des produits ménagers), Valve Precision et Metal box75. L’entreprise Valve Precision adhère simultanément à au moins deux associations nationales, le CFA et la BAMA76, et sa forte implication va de pair avec la proportion de son activité productive consacrée principalement à la technologie aérosol. Selon le secrétaire général actuel du CFA (ancien employé de Valve Precision) cette entreprise consacre 90% de ses moyens de production à l’aérosol, les 10% restant étant des pompes mécaniques utilisées pour certains vaporisateurs non-aérosol77. Elle est donc entièrement dépendante de la technologie

75 Notes de terrain prises pendant le travail d’archives sur la revue Aerosol Report à la suite d’une discussion

avec le secrétaire général du CFA (Carnet « CFA » N°2 2016-2017).

76 Je n’ai pas eu accès aux archives de l’IGA ou de l’AIA en Italie, il est possible que Valve Precision soit aussi

membre de ces associations dont les marchés nationaux respectifs sont aussi très importants en Europe.

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aérosol et s’investit en conséquence dans les associations ainsi que dans des programmes collectifs de recherche et développement.

Plus généralement, l’implication de chaque entreprise dans la production d’aérosols, et par conséquent dans l’activité collective de l’industrie, est variable. Certaines entreprises considèrent l’aérosol comme un produit parmi d’autres dans leur gamme, alors que d’autres sont entièrement consacrées à cette technologie et en dépendent totalement – à l’instar, par exemple d’une entreprise visitée en 2014 et qui ne produit que des insecticides et des antiparasites sous la forme aérosol78. À l’inverse, une entreprise comme l’Oréal produit une très large gamme de produits sous des formes de conditionnement très diverses. On pourrait donc penser que la technologie aérosol n’est pas une priorité pour ce groupe. Cependant certains produits comme les laques capillaires « Elnet », devenues des produits historiques et emblématiques de la marque pour les consommateurs, amènent le groupe l’Oréal à s’investir de manière durable et soutenue dans l’activité collective de l’industrie des aérosols79. Par

ailleurs, si l’on considère l’ensemble des marques de ce groupe, le conditionnement aérosol est omniprésent dans la commercialisation des produits de soin pour cheveux ou des produits pour le corps comme les déodorants.

L’implication des différentes entreprises dans la production industrielle de la technologie aérosol n’est donc pas univoque. Elle varie au contraire en fonction des produits concernés, du moment historique considéré et des problèmes rencontrés. En ce sens elle ne peut pas être définie a priori mais peut en revanche se déduire de la présence et de l’implication des entreprises dans les associations professionnelles.

78 Notes de terrain, Carnet « Essais et R&D » 2014-2015.

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Organiser les collectifs industriels

La stabilité de l’industrie des aérosols est aussi assurée par les modalités d’organisation développées par les acteurs de cette industrie naissante, avec notamment la création d’associations d’entreprises. En Europe, il existe deux niveaux d’associations professionnelles. D’une part, les associations nationales comme le CFA ou ses homologues comme la BAMA, l’IGA, l’AIA ; et d’autre part, la Fédération Européenne des Aérosols (FEA), créée en 1959, qui rassemble à la fois les associations nationales et des firmes européennes. Aux États-Unis, il existe une grande association, la Houseold and Commercial Products Association (HCPA), qui couvre l’ensemble du territoire fédéral ainsi que des associations régionales de moindre envergure. Ces associations professionnelles, créées à la fin des années 1950, existent toujours aujourd’hui : elles constituent pour les entreprises liées à l’aérosol des points d’ancrage durables qui stabilisent l’identité de l’industrie des aérosols tout en étant des lieux où cette identité est discutée et redéfinie (cf. chapitre 3).

À la fin des années 1960, le développement de l’industrie des aérosols se mesure aussi au travers du développement des associations d’entreprises. La FEA s’est considérablement agrandie depuis sa création en 1959 et compte 700 entreprises membres et 14 associations nationales en 1965. Le CFA comptabilise 87 adhérents en 1969 contre 61 en 196080. Le nombre d’associations nationales augmente lui aussi, passant en Europe de 6 à 14 entre 1958 et 1965. L’organisation en association participe ainsi à définir collectivement une manière de

faire industrie.

L’augmentation générale très importante de la production d’aérosols génèrent des profits conséquents et se traduit par une implication plus forte de certaines entreprises sur le plan national et international. Considérons le secteur des cosmétiques et des sprays capillaires dont

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la production augmente de 67 millions à 278 millions entre 1962 et 1979 en Allemagne. L’évolution est similaire dans l’ensemble des pays européens, et concerne aussi d’autres secteurs comme celui des produits ménagers ou des insecticides81. Certaines des grandes

entreprises impliquées dans la fabrication de ce type de produits sont alors devenues des acteurs de premier plan dans l’industrie des aérosols. Concernant les produits cosmétiques et les sprays capillaires, L’Oréal est devenue une référence européenne et mondiale pendant cette période. Il en est de même pour l’entreprise Johnson & Johnson (produits insecticides et ménagers), ou encore Proctor & Gamble (produits cosmétiques et ménagers). Certaines entreprises, dont l’activité est transversale à plusieurs secteurs liés à la production d’aérosols, ont connu elles aussi une croissance importante. C’est le cas des entreprises fabricants des valves comme Valve Precision, des gaz propulseurs comme Imperial Chemical Industries (ICI), ou des boitiers métalliques comme Metal Box, toutes trois devenues des piliers de l’industrie britannique et européenne. En grandissant et en s’investissant de plus en plus dans l’élaboration du tissu industriel, ces entreprises participent à sa stabilisation. Elles sont notamment très impliquées dans la vie des associations d’entreprises qui se mettent en place à cette même époque.

Prenons le cas du CFA, pour lequel nous avons pu recueillir les documents mettant en évidence la présence durable de certaines grandes entreprises françaises dans l’industrie des aérosols. Les tableaux 3 et 4 rassemblent les adhérents présents ou représentés aux Assemblées Générales et au Comité directeur de l’association entre 1965 et 2018. Ils ont été produits à partir des comptes-rendus de réunion au début desquels se trouve une liste des personnes présentes, liste qui parfois mentionne aussi l’appartenance de ces personnes aux entreprises qu’ils représentent. Pour des raisons de lisibilité, je n’ai reproduit ici que les noms

81 Pour plus de détails, un tableau rassemble en annexe plusieurs études statistiques de l’industrie des aérosols

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des entreprises dont la présence est récurrente au CFA, tout prenant soin de conserver la variété des différentes catégories d’acteurs de l’industrie identifiées précédemment (remplisseurs, fabricants de boitiers et de valves, fournisseurs de gaz …). Les couleurs servent de marqueurs par entreprise pour mettre en évidence leur présence récurrente dans les associations.

Tableau 3 : Membres présents dans les Assemblées Générales du CFA classés par années.82

Année 1965 1967 1971 1975 1978 2018 Membre récurrent du CFA présent ou représenté à l'Assemblée Générale

Boxal Air Liquide Air Liquide Air Liquide Air Liquide L'Oréal CooperMc

Dougall & Robertson

Boxal Cooper

France Boxal Boxal LEREM

Desjonquières Cooper Mc Dougall & Robertson Desjonquières Cooper France Cooper France Valve Precision

LEREM Desjonquières L'Oréal L'Oréal L'Oréal

Pechiney

Progil LEREM Reboul-Sofra Reboul-Sofra Reboul-Sofra Pechinay

Saint Gobain L'Oréal Saint Gobain Saint Gobain

Saint Gobain Desjonquieres Reboul-Sofra Pechiney

Progil LEREM Desjonquières LEREM

Saint Gobain Pechinay Saint Gobain Ugine Kuhlman LEREM Ugine Kuhlman Valve Precision Reboul-Sofra Valve Precision Ugine Kuhlman Valve Precision Saint Gobain Valve Precision Ydev Ugine Ydev Ydev

82 Procès-verbaux des Assemblées générales du CFA entre 1964 et 1978 ; Site web actuel du CFA http://cfa-

aerosol.org/fr/ consulté le 22/02/2018. En annexe, une liste exhaustive des membres présents ou représentés aux

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Tableau 4: Membres du Comité Directeur du CFA classés par années. En couleur les membres récurent83.

Année 1963 1971 1979 1987 2018 Présidence Cie Parisienne de Conditionnement (Claude Franck) Ugine Kuhlman (René Dandres) L'Oréal (Michel Desruet) L'Oréal (Michel Desruet) L'Oréal (Gilles Baudin) Membres Reboul-Sofra Valve

Precision Reboul-Sofra L'Oréal

Valve Precision CooperMc

Dougall & Robertson

LEREM L'Oréal LEREM

Pechinay Saint Gobain Pechinay Saint Gobain Saint Gobain - Desjonquieres Saint Gobain - Desjonquieres Saint Gobain Saint

Gobain Reboul-Sofra Ardagh Aluminium Packaging France

L'Oréal Boxal Boxal

Les listes des tableaux 3 et 4 n’étant pas exhaustives, des entreprises non mentionnées dans l’année « X » n’ont pas forcément quitté l’industrie des aérosols comme en témoigne le fait qu’elles soient à nouveau visibles quelques années plus tard. Certaines entreprises comme Pechiney, Saint-Gobain, le LEREM, L’Oréal ou Valve précision sont présentes dans les deux instances. Parmi ces entreprises, quelques-unes sont encore présentes en 2018, comme Valve Precision, le LEREM ou L’Oréal. Ces tableaux montrent aussi qu’une entreprise comme L’Oréal, au départ simplement adhérent du CFA, s’implique davantage en s’insérant dans le comité directeur et en prenant également la présidence de l’association à partir de la fin des années 1970. Par ailleurs, il importe de tenir compte des nombreuses fusions-acquisitions qui ont eu lieu depuis les années 1970-1980. Certaines entreprises ont ainsi changé de nom sans pour autant disparaitre complètement du paysage de l’industrie des aérosols. C’est le cas de Boxal notamment qui, en 2013, a été racheté par Ardagh Group et qui siège désormais dans

83 Procès-verbaux des Comités Directeurs du CFA entre 1964 et 1987 ; Site web actuel du CFA http://cfa-

aerosol.org/fr/ consulté le 22/02/2018. En annexe, une liste exhaustive des membres présents ou représentés aux

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l’Assemblée Général et au Comité Directeur du CFA. La même année, Ardagh a également racheté la filiale de conditionnement de Saint-Gobain située en Amérique du Nord (Verallia North America)84. C’est le cas aussi du groupe Aptar qui recouvre en fait les activités

autrefois attribuées à l’entreprise Ydev et à l’entreprise Valois85. Ainsi un fabricant de boitiers

aluminium (Ardagh, anciennement Boxal), un fabricant de valve (Valve Precision), un laboratoire d’essais sur des emballages métallique (LEREM) ainsi qu’une entreprise de produits cosmétiques (L’Oréal) constituent des éléments stables de l’industrie française des aérosols depuis ses débuts. Si l’on ne peut pas dire que l’industrie des années 1960 soit identique à l’industrie des années 2000, ce travail effectué sur les archives du CFA permet néanmoins de constater que certaines grandes entreprises perdurent dans cette activité productive, témoignant ainsi de la continuité et de la stabilité d’un groupe restreint d’entreprises.

Les associations sont certes des lieux où les entreprises entrent en relation afin de définir l’identité de l’industrie dans laquelle elles s’impliquent et investissent, mais elles sont aussi un des moyens pour ces mêmes entreprises d’agir collectivement en tant qu’industrie.