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Distribution du nombre de visiteurs en situation naturelle en fonction de leur temps de parcours

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Durée du parcours en secondes

Distribution du nombre de visiteurs en situation naturelle

en fonction de leur temps de parcours

Figure 10. La distribution des temps de parcours des visiteurs en situation naturelle dans la salle du jubé au musée de l'Œuvre Notre-Dame ne suit pas une distribution normale (N=80).

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L’usage d’un appareil photo, d’une caméra, a une influence sur la durée de visite

Nous appelons déictique complémentaire, tout élément, personne ou activité qui guide ou oriente le regard des visiteurs. Il peut s’agir d’un guide, d’un audioguide, d’un membre du groupe qui joue le rôle de guide, d’une activité qui oriente le regard comme le dessin ou le photographie ou la vidéo, d’un plan ou un livre-guide. Ces dispositifs matériels et humains (appareil photo, caméra, plan, audioguide, guide) servent à mon-trer, à guider ou à indiquer ce qu’il y a lieu de regarder.

Ces déictiques semblent concourir à augmenter la durée de visite dont la durée moyenne passe de 208 s sans déictique (N=63) à 406 s avec déictique (N=17) (+110 %). C’est pourquoi nous faisons l’hypothèse qu’un appareil photo, une caméra, un plan d’orientation, un audioguide ou encore le fait de demander des explications au gardien de la salle ou la présence d’un visiteur à l’intérieur d’un groupe jouant le rôle de guide, ont une influence significative sur les durées de visite, en tant que conducteur du regard ou d’indicateur de la chose à regarder. L’hypothèse H0 est formulée comme suit : la distribution des durées de parcours est identique pour les visiteurs disposant ou ne dis-posant pas de déictiques en tant que dispositifs qui guident le regard.

Nous avons pris en compte l’ensemble des groupes (N=80) évoluant en situation naturelle en distinguant ceux qui disposaient d’un dispositif déictique ou entretenaient une relation déictique. La durée des temps de parcours sans déictique est de 192 s (N=63) tandis que la durée de parcours avec déictique est de 406 s (N=17). D’après le test de Mann-Whitney, l’hypothèse H0 doit être rejetée (N=80 ; value = 0,001 soit p-value < 0,05) ce qui signifie que l’effet d’un déictique est significatif sur la durée du par-cours de visite. Autrement dit, l’usage d’un appareil photo, d’une caméra, d’un audioguide ou le fait d’être guidé dans l’acte de regarder augmente significativement la durée du parcours.

Qu’en est-il d’une caméra embarquée ?

Nous savons maintenant que l’usage d’une caméra ou d’un appareil photo aug-mente significativement le temps de parcours des visiteurs ; qu’en est-il lorsque nous équipons un visiteur avec une mini-caméra ? On remarque que parmi l’ensemble des visiteurs observés en situation naturelle, le sous-ensemble des visiteurs parlant français a un temps moyen de parcours de la salle du jubé strictement identique (279 s) à l’ensemble des visiteurs en situation d’enquête (qui parlent tous français) mais ce fait constitue un indice et non une preuve (cf. annexe E : Les temps de parcours des

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teurs). Pour déterminer l’influence d’une caméra nous faisons l’hypothèse H1 que la

distribution des temps de parcours est identique lorsque les visiteurs sont en situation d’enquête, équipés d’une mini-caméra subjective et lorsque les visiteurs sont en situa-tion naturelle, situasitua-tion où certains visiteurs utilisent leur appareils photo, leur caméra, un plan… La moyenne des temps de parcours en situation d’enquête est de 279 s (N=12) et la moyenne de tous les temps de parcours observés en situation naturelle est de 238 s (N=80). D’après le test de Mann-Whitney, l’hypothèse H1 doit être acceptée (N=92 ; p-value = 0,144) ce qui signifie que l’effet d’une mini-caméra n’a pas d’influence significa-tive sur la durée du parcours du visiteur en situation d’enquête par rapport à son temps de parcours en situation naturelle.

Cela ne signifie pas que le comportement du visiteur équipé d’une caméra frontale soit identique au comportement que le visiteur aurait eu en l’absence d’un tel équipe-ment. Cela précise simplement qu’une mesure objective telle qu’une mesure du temps de visite par salle n’est pas modifiée significativement par la nature de l’équipement vidéo. En revanche, les temps de parcours augmentent significativement lorsque les visiteurs utilisent une caméra en tant que telle, ce qui peut être interprété de la façon suivante : la mini-caméra avec laquelle nous équipons le visiteur n’est pas perçue comme un outil, un instrument ou un déictique, cette caméra ne sert pas à guider le regard ou à mettre en scène son regard. Placée au niveau de la tempe du visiteur, la caméra est fixée hors de son champ visuel, elle n’est pas visuellement perçue, elle est totalement silencieuse et sauf dans de rares cas, elle est ignorée ou tout simplement oubliée. Dans le cours de la visite, elle semble ne pas jouer un rôle significatif de nature à influencer le comportement objectivement mesurable du visiteur.

14.4. Quelques cas où les verbalisations sont insuffisantes

Si les visiteurs peuvent rester silencieux pendant leur visite, en revanche il est es-sentiel qu’ils puissent verbaliser leur expérience pendant l’entretien RSS, qu’ils puissent décrire, montrer, raconter, commenter, expliquer leur activité et ainsi il est nécessaire qu’ils puissent verbaliser leur activité de façon suffisamment riche et fluide. Lorsque le flux des verbalisations des visiteurs est abondant et en rapport avec un commentaire de leur expérience sur la base de leur perspective subjective, nous pouvons renseigner les composantes des signes hexadiques avec précision. En revanche, si le flux des verbali-sations est insuffisant ou hors du commentaire de leur expérience, nous ne pouvons pas renseigner les signes hexadiques sans risquer de nombreuses erreurs d’interprétation. Sur les 41 entretiens réalisés, nous avons rencontré 3 visiteurs soit 3 enfants dont les

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verbalisations sont insuffisantes : Célia 9 ans et Renzo 8 ans au Vaisseau, Florent 9 ans au Musée zoologique. Le cas de Célia éclaire ceux de Renzo et Florent. Je rappelle que tous les visiteurs qui se prêtent à l’expérience rencontrent les enquêteurs qui seront présents durant l’entretien RSS en amont de leur visite. Ainsi qu’il y ait un ou deux en-quêteurs n’est jamais une surprise. Donc Célia a rencontré préalablement les deux enquêteurs et elle s’est montrée intéressée à participer à l’expérience. Pourtant pendant l’entretien RSS, elle répond laconiquement aux questions par « oui » ou « non », sans continuer ses phrases et ce sont essentiellement les enquêteurs qui en interrogeant, en cherchant des entrées, commentent indirectement l’activité de Célia. Nous ne savons pas ce que Célia ressent ou ce qu’elle pense. Elle dit ne pas se souvenir et répond par l’affirmative aux enquêteurs, comme dans cet extrait :

Chercheur : — on voit bien que tu t'approches de cet élément

Visiteure : — oui

Chercheur : — tu as envie d'y aller ?

Visiteure : — oui

Chercheur : — t'as vraiment envie ?

Visiteure : — oui

Chercheur 2 : — est-ce que tu sais pourquoi ?

Chercheur : — pourquoi tu as envie ? Tu sais pourquoi ? Est-ce que c'est parce que je sais pas, il y a personne… il est beau, il n’est pas beau, il t'intrigue, il te plait…regarde je te le remontre… tu vois on te voit là c'est… quand tu regardes probablement ta cou-sine

Visiteure : — oui

Chercheur : — elle est en train de jouer

Chercheur 2 : — oui

Chercheur : — et toi tu te souviens de ce que tu vas faire ? Visiteure : — j'avais aussi enlevé des trucs et mettre dans le…

Chercheur 2 : — à leur place

Visiteure : — oui.

Plusieurs facteurs peuvent intervenir indépendamment ou conjointement : les questions des chercheurs sont inadaptées au contexte du visiteur, le visiteur se sent en insécurité, le visiteur redoute de s’exprimer devant les enquêteurs, le visiteur a des diffi-cultés à verbaliser son activité, diffidiffi-cultés à lire et à restituer les images subjectives mais aussi des difficultés liées à des préférences sensorielles par exemple kinesthésiques, auditives, peu ou mal reproduites par l’enregistrement subjectif. Ces entretiens

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gent la nature du dispositif en ce qu’il pourrait troubler, intimider, inquiéter ou tout sim-plement inhiber la nature et la production des verbalisations chez certains visiteurs.

Les questions posées dans ces trois cas cumulent les maladresses des premiers entretiens réalisés avec des enfants. Par exemple pour Célia, 1) le chercheur affirme qu’elle s’approche de l’élément au lieu de lui demander de commenter ce qu’elle voit 2) le chercheur relance par « tu as vraiment envie ? » comme une mise en doute alors que Célia vient d’acquiescer 3) le chercheur relance en commençant par « pourquoi » ce qui demande une analyse, une prise de distance 4) le chercheur complète les phrases de Célia plutôt que d’attendre ses réponses.

L’influence de l’équipement vidéo : en conclusion

Compte tenu du matériel technique et du temps disponible des visiteurs, en parti-culier quand nous interrompons la visite d’un groupe familial ou amical, nous avons mis en œuvre le protocole suivant : l’enregistrement de la perspective subjective des visi-teurs a une durée comprise entre 20 à 35 minutes dont nous utilisons les 15 - 20 dernières minutes. Ces durées permettent de concilier l’acceptabilité de l’expérience par le visiteur et son confort tout en minimisant l’influence significative de la caméra et en offrant un volume et une qualité de verbalisation suffisante pour renseigner le cours d’expérience des visiteurs. À partir des perspectives subjectives des visiteurs enregis-trées selon le protocole décrit, des entretiens en Re-Situ Subjectif (RSS) et de l’observation des visiteurs en situation naturelle, aucun élément ne permet d’affirmer que l’équipement vidéo modifie le comportement des visiteurs de façon significative dans le cadre de cette étude. Si nous ne pouvons pas prouver formellement que l’équipement ne modifie pas le comportement des visiteurs, inversement, aucun argument ne vient étayer le fait que le port d’une mini-caméra extérieure au champ visuel des visiteurs influence leur comportement dans nos conditions d’étude. Au contraire, un faisceau d’indices convergents nous conforte dans l’idée que ce type d’équipement vidéo ne modifie pas le comportement du visiteur d’une façon qui pourrait biaiser les enquêtes.

14.5. L’entretien RSS, une méthode de documentation précise

L’utilisation d’une mini-caméra embarquée enregistrant une perspective proche de celle du visiteur a permis de mettre en évidence la précision et la qualité des verbali-sations obtenues avec cette méthode. À l’exception de 3 entretiens insuffisants en verbalisations sur 41 entretiens réalisés, il est possible de faire l’expérience de cette

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précision à tout moment de l’entretien car il est exceptionnel que les visiteurs ne se rap-pellent pas ce qu’ils ont vécu ou qu’ils ne puissent pas commenter, raconter leur vécu, leurs émotions ou leurs pensées. Pour 38 entretiens, les visiteurs se rappellent avec une grande précision ce qu’ils ont regardé, ce qu’ils ont dit, pensé ou entendu devant une manipulation, un animal ou une sculpture. Ils savent à tout moment ce qu’ils regardent même parmi un ensemble fourni d’objets.

Le hors-champ de la caméra comme indice de la fiabilité du commentaire

En situation naturelle, nous pouvons regarder vers le haut et regarder vers le bas, réaliser des mouvements oculaires verticaux de grande amplitude sans bouger la tête or la caméra est liée aux mouvements de la tête et non aux mouvements oculaires. Ainsi lors de regards vers le haut ou le bas, il arrive que l’enregistrement de la perspective subjective ne reproduise pas les objets précisément saisis, ou que ces objets soient hors du champ de la caméra. Cela est moins vrai pour les mouvements oculaires gauche-droite le plus souvent accompagnés d’un mouvement de la tête. Mais nous avons pu constater que les visiteurs se souviennent très précisément de ce qu’ils ont perçu à partir de l’enregistrement subjectif et que les visiteurs sont en capacité de signi-fier que l’image enregistrée est incomplète lorsque c’est le cas. Les exemples sont très nombreux et je me limiterai à en citer un seul par établissement.

Au Vaisseau, Niko est capable de raconter en détail la suite des séquences sur lesquelles je fais un arrêt sur image. Lorsque je lui demande ce qu’il va faire il répond « regarde bien… je vais retourner là », ce qu’il fait en effet [Niko RSS 02:55] et de même qu’il sait annoncer les mouvements qu’il va réaliser devant chaque élément ou encore quel personnage va intervenir [Niko RSS 09:41]. Quand je demande à Hélène au musée de l'Œuvre Notre-Dame ce qu’elle va voir de plus près, elle répond sans hésiter « la tête du chien mais on ne voit pas que je vois la tête mais en fait c'est la tête que je regarde » [Hélène RSS 01:43]. Au Musée zoologique Simon conteste le plan sur lequel je me suis arrêté « non non non, c'est celui là l'ornithorynque et… je regardais là… le chiroptère là… mais en fait je sais pas… je regardais là, je ne regardais pas ça » [Simon RSS 11:38] car il sait ce qu’il regardait à ce moment précis et l’image que je lui propose ne corres-pond pas à son vécu, ce que l’on vérifie ensemble à partir de la perspective subjective quelques secondes plus tard. Enfin au musée d'Art moderne et contemporain, bien que nous voyions un mur blanc Diane dit regarder une boîte à chaussure — là il y a une boîte des chaussures, normalement — [Diane RSS 10:20] et en effet, il y a une boîte à chaus-sure en dehors du champ de la caméra.

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La réminiscence des verbalisations en l’absence de son

Non seulement les visiteurs savent précisément ce qu’ils ont regardé mais ils se rappellent aussi ce qu’ils ont dit et entendu à partir d’une séquence vidéo de leur pers-pective subjective même en l’absence de son. Par exemple, je demande à Olivier au Vaisseau devant l’élément Poulies-Courroies si le petit garçon à côté de lui ne l’embête pas et il répond « non, je lui dis : laisse moi faire » puis nous écoutons la bande son et l’on entend distinctement Niko dire « attends, laisse moi faire » [Niko RSS 08:01]. Isis au musée de l'Œuvre Notre-Dame dit qu’elle « sait très bien ce qu’elle a dit » à sa fille, elle lui a dit « qu'il y a une tête magnifique qui se trouve à l'entrée » en parlant de la tête à l’entrée du sas de la salle du jubé [Isis RSS 01:37] ce que l’enregistrement PSS confirme [Isis PSS 19:49]. Le visiteur peut aussi continuer l’histoire de son expérience même lors-que j’arrête le lecteur vidéo, Théo continue ici « là précisément il m'a dit qu'il n’aimait pas trop les fourmis » [Théo RSS 01:56] et au Musée zoologique Juliette dit « ah si, il a dit que c’est un pic-vert voilà mais… ce n’était pas un pic-vert » [Juliette RSS 06:55]. Les visiteurs commentent parfaitement leurs images muettes et tout se passe comme si le son de la perspective PSS était nettement moins important que l’image de la perspec-tive PSS. Au Vaisseau, Laure et Hugo le démontrent de façon convaincante car ces deux enregistrements PSS sont muets d’origine et l’on ne note aucune altération de la qualité des verbalisations.

14.6. L’entretien RSS, une méthode qui rend compte du vécu du

visi-teur

Nous avons vu que le cadre épistémique de l’énaction et les conditions de validité des explications symboliques proscrivent les interprétations qui confondent les do-maines phénoménologiques du chercheur et celui du visiteur bien que ces deux domaines puissent se recouper. Ils ne se superposent pas puisque la clôture du sys-tème nerveux interdit toute relation point à point entre le monde extérieur et le vécu ou la représentation du visiteur. Je ne peux pas connaître ce que les visiteurs imaginent et ressentent à partir d’une description de leur comportement, quel que soit le nombre d’observateurs descripteurs. Dans le cas de nos entretiens RSS, nous faisons plutôt le contraire puisque nous partons du domaine phénoménologique du visiteur commenté en première personne donc par le visiteur lui-même et nous relions ce domaine phéno-ménologique à un ensemble de comportements possibles, c'est-à-dire un ensemble d’interactions avec l’environnement sous la conduite et les explications du visiteur. Ainsi l’entretien RSS crée les conditions d’un espace intersubjectif durant lequel il est possible

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de partager le domaine cognitif du visiteur, l’ensemble de ses descriptions, tout en re-liant ce domaine à celui du chercheur.

À de nombreuses reprises nous pourrions être tentés d’interpréter les enregistre-ments subjectifs de notre point de vue, mais les deux exemples suivant nous rappellent que l’interprétation du visiteur est essentielle pour comprendre le cours d’expérience du visiteur, ce qui fait sens pour lui. Au musée de l'Œuvre Notre-Dame, Olivier entre dans la salle du jubé puis s’approche d’un groupe sculpté, le sacrifice d’Isaac, il s’arrête quelques instants, puis repart. Peut-on en déduire que l’arrêt devant le Sacrifice con-firme l’intérêt d’Olivier pour la sculpture ? Que cet arrêt concon-firme que le groupe sculpté est intéressant pour Olivier ? Qu’il s’agisse d’un arrêt dans le parcours d’Olivier est en soi relativement acceptable puisqu’il s’agit d’une comparaison, d’une distinction entre deux comportements d’Olivier, la marche et l’arrêt, mais nous ne pouvons pas savoir ce que regarde Olivier ni les motivations et les attentes de ce regard de sorte que dire « cet arrêt confirme l’intérêt d’Olivier pour la sculpture » est inacceptable parce que cela cons-titue une transgression des deux domaines cognitifs, celui de l’observateur et celui du visiteur.

Ici a contrario de cette description, Olivier dit « je fais le vide devant notamment les sculptures qui… devant laquelle je ne vais pas fixer intensément quelque chose… là ce petit Sacrifice d'Abraham pff… reste relativement classique donc c'est peut-être un moment où hop ! mon esprit va faire une petite pause… ça je le fais inconsciemment… là je vois que mon esprit s'est fixé sur quelque chose de… qui est pas terrible et voilà… ce qui me permet d'être beaucoup plus réceptif notamment quand je lis un cartel » [Oli-vier RSS 05:51]. L’entretien fait apparaître qu’Oli[Oli-vier se sert de ce groupe sculpté pour faire une pause parce que ce groupe sculpté ne présente pas beaucoup d’intérêt pour lui.

Dans un autre cours d’expérience, Hugo 13 ans passe en moyenne 19 secondes sur chaque élément abordé au Vaisseau, une durée nettement en-deçà de la durée ima-ginée par les médiateurs et qui pourrait traduire, selon eux, un manque d’intérêt de la part d’Hugo pour l’offre du Vaisseau. Les commentaires d’Hugo nous invitent à une ana-lyse très différente.

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Figure 11. Le temps passé par élément est une mesure en secondes des durées pendant les-quelles Hugo est réellement en situation d’interaction avec un élément ou dispositif. Les temps de parcours entre éléments ne sont pas comptés. Sur cette séquence, on note que les temps d’interaction avec les dispositifs sont en moyenne de 19 secondes, durée qui suffit amplement pour construire plusieurs Interprétants.

Pour chaque élément, Hugo évoque des raisons qui justifient son rapide passage devant l’élément plutôt qu’un engagement avec l’élément. Il dit qu’il est déjà venu au Vaisseau et qu’il connaît les dispositifs. Ainsi pour le tambour virtuel, il commente : « normalement ça fait des sons mais là ça les faisait pas donc… j'ai essayé plusieurs fois mais bon, ça faisait rien donc je suis reparti ». Le dispositif est en panne et il n’y a aucune raison pour Hugo de s’attarder. Devant l’installation les pierres qui tombent : « il