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PREMIERE PARTIE : TEXTES ET CONTEXTES

Chapitre 3 : Les figures maternelles

1) Des mères soumises

Yamina et les femmes d’Aïn Bka sont des exemples manifestes de la « femme-objet » et esclave de l’homme et des valeurs ancestrales. Citons à titre d’exemple Yamina : elle n’a que quatorze ans lorsqu’elle épouse son cousin Tayeb. Bien que méprisée par ce dernier et mal aimée par sa belle-mère et tante Zohra, Yamina qui a été élevée pour obéir et servir se soumet totalement à son mari et à Zohra qui ne lui reconnaissent aucune autorité dans son foyer. Tayeb considère Yamina comme un être inférieur qui n’a pas droit à la parole et qui ne peut surtout pas contester ses décisions. Ainsi lorsque Saâdia, leur cousine commune, considérée

85 comme une femme peu recommandable, veut renouer avec la famille, Tayeb qui ne veut pas de ce rapprochement familial refuse catégoriquement que Yamina donne son avis sur la question :

Tayeb était exaspéré. Que le sort ait été impitoyable envers cette fille c’était un fait… Mais permettre à une femme entachée d’un tel passé de franchir son seuil, il n’en serait

jamais question ! Yamina aura la pudeur et prudence de se taire. Sinon elle risquait de briser leur mariage233.

Par contre quand Zohra, sa mère, s’en mêle, la réaction de Tayeb est tout à fait

différente :

[…] Tayeb se sentait pieds et poings liés. Ne jamais se retrouver dans la peau du fils maudit, c’était sa hantise. Mais la bénédiction exigeait dans ce cas un prix exorbitant.

Douloureuse perspective que de n’échapper à l’enfer de l’au- delà que par la torture de la honte, ici-bas. Le fils baissa la tête, en signe de reddition234.

Il est vrai que Zohra recourt à la ruse pour que son fils accède à sa demande et que ce dernier le fait par peur d’encourir sa malédiction ; toujours est-il que Zohra triomphe là où Yamina échoue. Par son statut de mère et de femme âgée, elle est l’objet d’un grand honneur de la part de son fils et obtient presque toujours gain de cause tandis que Yamina sa femme ne peut se permettre de contester les décisions prises par Tayeb sous peine d’être répudiée. C’est bien là un des paradoxes de la tradition arabo-algérienne : l’homme considère sa femme comme un être inférieur et n’hésite pas à la maltraiter s’il en a envie ; par contre il voue à sa

mère un respect qui frise la dévotion, comme l’y incite ce hadith235 : « Le paradis se trouve

sous les pieds des mères »236. Le lien mère-fils est ainsi privilégié au détriment du lien

conjugal comme le rappelle Gilbert Grandguillaume:

La relation mère-fils est fortement valorisée par la culture. La mère est mise en

parallèle avec l’épouse et doit lui être préférée : de nombreux proverbes le rappellent, disant que les épouses (possibles) sont innombrables, mais que la mère est unique. Cette attitude, qui minimise le lien conjugal, redouble, dans le même sens, celle qui ridiculise

l’homme qui serait amoureux de sa femme, et ferait preuve ainsi de peu de virilité237.

D’un côté donc le fils est exhorté à aduler sa mère, et de l’autre, l’existence de la femme est automatiquement rattachée à la maternité. L’anthropologue et psychanalyste Malek Chebel déclare à ce sujet : « Double personnage, double statut, double appréciation : pour que la femme puisse vraiment exister et trouver sa voie, il lui faut être mère et pour être mère à

233

Mokeddem, Malika, Les Hommes qui marchent, op. Cit., p. 67. 234

Ibidem., p. 89. 235

Le Hadith est le recueil des actes et paroles de Mahomet. 236

Chebel, Malek, « Mères, sexualité et violence » in Etre femme au Maghreb et en Méditerranée. Du mythe à la réalité, op. Cit., p. 56.

237

Grandguillaume, Gilbert, « Les relations père-fils et père-fille au Maghreb » in Etre femme au Maghreb et en Méditerranée. Du mythe à la réalité, op. Cit., pp. 67-68.

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part entière, il lui faut enfanter le plus possible et enfanter des garçons »238. Pour la psychiatre

Ghita El Khayat-Bennai le respect du fils pour sa mère repose également sur le culte de la maternité et la peur que la femme mère et âgée inspire dans les sociétés maghrébines :

La vieille femme est la meilleure alliée de l’homme pour servir son ordre et son règne à lui. Sa puissance est particulièrement redoutable et intolérable dans les sociétés

sémites ou islamiques et ce, d’autant qu’elle a été mère un nombre de fois impressionnant et qu’elle a eu des fils. Certains agissements tendraient même à prouver que son empire

est plus important que celui de tous les hommes autour d’elle qu’elle manipule avec un

art consommé239.

Ainsi la femme, tant qu’elle n’est pas mère, n’a aucun poids et ne mérite aucun égard dans la société traditionnelle. Mais une fois qu’elle le devient et notamment si elle donne des fils à son mari, elle peut espérer monter dans son estime et celui de son entourage car « Seule la mère est déifiée dans ce contexte où elle n’est plus un objet sexuel, mais le sujet

indispensable à la reproduction »240. Et comme le montrent les paroles de Ghita El

Khayat-Bennai, cette estime pour la mère se transforme souvent en crainte redoutable quand elle devient vieille et celle-ci s’en sert sans scrupules pour étendre son pouvoir dans la structure familiale.

En tant que mère, la femme est quasiment sûre d’une chose c’est que ses fils plus tard lui témoigneront la considération qu’elle mérite, même s’ils se comporteront à leur tour en tyran avec leurs épouses. A travers la relation qui existe entre Tayeb et Zohra, Malika Mokeddem révèle l’une des principales raisons de la dévotion que l’homme arabo-musulman voue à sa mère. En effet, pour Tayeb, ne pas écouter la voix de sa mère Zohra c’est prendre le risque de perdre sa faveur et d’encourir sa malédiction. Le respect de Tayeb envers Zohra semble donc davantage motivé par une crainte morbide de la malédiction maternelle que par un amour profond envers celle qui lui a donné la vie. La peur de Tayeb reflète la crainte que les Arabes éprouvent en général envers les mères âgées :

On peut aisément pressentir les liens de la femme avec la vie et la mort tant la

faculté de reproduire l’espèce l’a familiarisée avec le surnaturel : si on imagine le plus souvent le vieil homme comme un sage en relation avec Dieu, la vieille femme usée, inutile parce que sa stérilité est une forme de mort sexuelle au regard des hommes, devient une puissance en relation avec la magie parce que grâce à ses liens avec le monde souterrain, elle peut agir sur le monde vivant241.

238

Chebel, Malek, op. Cit., p. 56. 239

El Khayat-Bennai, Ghita, Le monde arabe au féminin, Paris, L’Harmattan, 1985, pp. 42-43. 240

Bouté, Gérard, Sexe et identité féminine. Pulsions, désirs, tabous : des femmes parlent. Paris, l’Archipel, 2004, p. 10.

241

87 Ainsi la femme âgée serait crainte à cause des prétendus pouvoirs surnaturels et généralement maléfiques dont elle est détentrice grâce à la maternité. Pour ce qui est de

Tayeb, il aime certes sa mère, mais son attitude comme celle de beaucoup d’autres fils est

surtout dictée par la peur de perdre la bénédiction de Zohra. En réalité, comme la plupart des hommes de sa société, Tayeb n’a aucune considération envers les femmes et notamment envers la sienne qu’il ne daigne pas écouter même lorsque les décisions à prendre concernent leurs enfants.

La situation de Yamina est en cela semblable à celle de la mère d’Halima dans La

Deuxième épouse. Mariée à un homme machiste très attaché aux valeurs ancestrales, la mère d’Halima vit quotidiennement dans le silence et l’humiliation. Elle n’a pas le droit de donner son avis et quand elle se permet de le faire, personne n’en tient compte :

Dans l’euphorie de l’Indépendance, ma mère a voulu un mariage civil. Mon père a refusé. […] Elle osait d’une voix plus intelligible : « le mariage religieux ne la protègera pas

de…

- Pourquoi donc ? Coupait mon père, la protection de Dieu n’est-elle pas suffisante pour ta fille et la garantie des services de la mairie vaut-elle davantage que celle d’Allah ?

C’est ainsi que je me suis mariée religieusement devant un adoul et en présence de deux témoins masculins triés parmi les mille et un cousins qui croissaient dans le village242.

L’opinion de la mère d’Halima ne compte pas c’est pourquoi son mari n’écoute pas ses protestations contre le mariage religieux de leur fille. Non seulement, il ne considère pas sa proposition mais en plus quand elle cherche à expliquer son point de vue il l’interrompt et met fin à la conversation, preuve qu’il méprise son avis tout simplement parce qu’elle est une femme.

Une autre chose dans ce passage retient notre attention c’est l’expression « ta fille »243

que le père utilise pour désigner Halima. A travers cette expression ressort le manque de considération de cet homme envers les femmes. En effet, Halima est l’enfant de sa femme, pas le sien, pour la seule raison qu’elle est une fille et pas un garçon. Pour un homme à l’esprit aussi conservateur que ce dernier avoir une ou plusieurs filles c’est tout simplement ne pas être père car les enfants de sexe féminin ne comptent pas : ils sont indésirables. Seuls sont reconnus les enfants de sexe masculin, considérés comme une bénédiction. C’est ce qu’attestent ces paroles de Zohra à la naissance de Leïla, le premier enfant du couple

Yamina–Tayeb dans Les Hommes qui marchent :

Quand ma mère était jeune, […] il y avait encore des familles qui enterraient les filles à

leur premier cri. Il n’y avait pas de place dans leur vie pour les bouches inutiles » [et la

242

Zouari, Fawzia, La Deuxième épouse, op. Cit., pp. 90-91. 243

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narratrice d’ajouter] Aujourd’hui, on ne tuait plus les petites filles, mais elles restaient toujours indésirables. Une sorte de malédiction qu’on acceptait en incendiant l’infortunée mère d’yeux furibonds et en levant vers le ciel des bras impuissants244.

Comme le montre ce passage, les hommes ne sont pas les seuls à penser que les enfants de sexe féminin ne valent rien, certaines femmes aussi en sont convaincues d’où la déception de Zohra lorsque Yamina met au monde Leïla plutôt qu’un fils. Et lorsque naît Bahia la deuxième fille du couple, Zohra est encore plus remontée que la première fois, car donner naissance à une fille peut signifier la répudiation, tandis que la joie accompagne la naissance d’un garçon, les femmes préfèrent mettre au monde des garçons plutôt que des filles. Les hommes et les femmes perpétuent donc cette injustice contre le sexe féminin car comme le montre Rabah Soukehal dans la société traditionnelle algérienne la fille « est considérée comme une dévalorisation de la famille (du clan, de la tribu), une menace pour l’honneur patriarcal, pour la virilité patriarcale »245.

Cette triste mentalité est l’une des causes de la misogynie répandue dans la société algérienne traditionnelle et explique l’indifférence de Tayeb envers Yamina. Avant que celle-ci ne lui donne des fils - car les deux premiers enfants du couple sont des filles, Leïla et sa sœur cadette Bahia -Tayeb ne se préoccupe guère de Yamina, il ne la nomme pas. Comme si elle n’existait pas. Mais le regard de Tayeb envers son épouse change lorsque plus tard elle donne naissance à des garçons :

Des petits frères ayant succédé à Bahia, il y avait d’abord eu Jaouad. Ensuite Nourredine, qui mourut à l’âge de six mois. Puis Bachir et Ali les jumeaux. Deux Garçons d’un seul coup! Yamina s’était mise à exister grâce à son ventre. […] pour parler d’elle Tayeb disait désormais « la mère de mes fils ». Un signe qui ne trompait pas246.

L’expression utilisée par Tayeb pour désigner Yamina « la mère de mes fils » est très intéressante car elle révèle plusieurs choses. D’abord, Tayeb ne reconnaît l’existence de Yamina qu’en tant que « mère de ses fils » et non en tant que femme. D’ailleurs, il se garde bien de l’appeler par son nom comme si le faire revenait à reconnaître sa féminité, sa présence en tant que femme. Ensuite, Yamina n’est que la mère de « ses fils » pas de ses filles, car les enfants de sexe féminin ne comptent pas ; autrement dit, Yamina n’aurait eu que des filles qu’elle serait toujours demeurée inexistante aux yeux de Tayeb. Enfin, les garçons mis au monde par Yamina sont les « siens » pas les leurs. Tayeb s’approprie ainsi les enfants mâles de son couple ; ce sexe « fort », si désiré tant par les mères que par les pères lui appartient.

244

Mokeddem, Malika, Les Hommes qui marchent, op. Cit., p. 72. 245

Soukehal, Rabah, Le roman algérien de langue française, op. Cit., p. 239. 246

89 Yamina, elle, n’en est que la mère, une simple génitrice. Même si elle est désormais « la mère de ses fils », Yamina demeure un être inférieur aux yeux de Tayeb qui en fait très souvent son souffre-douleur et son bouc-émissaire. Ainsi lorsque rien ne va comme il le désire, il devient violent avec sa femme comme si elle était la cause de ses problèmes : « Tayeb avait l’habitude de donner des coups. Pour une futilité, il massacrait Yamina devant ses enfants »247.

Comme le montre ce passage, Yamina n’échappe à aucune forme de violence. Elle est d’abord victime de la violence symbolique que la société traditionnelle algérienne exerce sur le sexe féminin en général, puis la cible des violences verbales et physiques de son mari et enfin l’objet des remarques désobligeantes, des critiques parfois acerbes et des allusions peu flatteuses de Zohra sa belle-mère :

Et l’infortunée Yamina trouvait peu de grâce aux yeux de Zohra. Pour celle-ci

Yamina avait toutes les tares des citadines. Elle manquait d’endurance. Et surtout elle ne

savait pas travailler la laine ! Comment était-il possible qu’une femme, parvenue à cet

âge, ne sût pas tout sur le métier à tisser et la laine ? A quinze ans… presque une vieille fille ! « Moi disait Zohra, à huit ans, ma belle-famille m’avait déjà accueillie en son sein pour m’habituer et me former248.

A propos du rôle de la belle-mère dans les familles maghrébines, Fatima Gallaire déclare : « La belle-mère est le véritable chef de la maison intra-muros. Elle cumule les rôles de surveillante, mater dolorosa, régisseur, courroie de transmission des us et coutumes, enfin

d’alliée objective du pouvoir masculin et sa représentante »249. De fait, Zohra est dure et

impitoyable avec Yamina sa nièce et belle-fille, contribuant ainsi à sa souffrance et à sa

servitude. Et si Zohra est reconnue pour être une femme tolérante, elle l’est rarement envers

Yamina. Soumise à son mari, Yamina l’est aussi à sa belle-mère qui est la deuxième autorité

de la famille. Zohra peut prendre des décisions sans consulter Yamina mais l’inverse n’est

pas possible. Ainsi lorsqu’un groupe de nomades s’installe à côté de l’habitation des Ajalli, Zohra décide de leur donner à manger en puisant dans les réserves familiales sans en parler d’abord à Yamina:

Quand le campement fut établi, Zohra alla quérir les réserves de la maison et, avec véhémence, cloua le bec de Yamina qui essayait de protester :

- Sais-tu malheureuse, qu’ils ne vivent que de semoule, de dattes et de thé? L’odeur d’un oignon frit ou d’une tomate leur sont des arômes de fête ! Je ne vais pas leur voler ce bonheur-là. Je ne vais pas me priver de leur joie !

247 Idem., pp. 265-266. 248 Ibidem., p. 38. 249

Gallaire, Fatima, « Mère, fils et bru. Le trio méditerranéen » in Etre femme au Maghreb et en Méditerranée. Du mythe à la réalité, op. Cit., p. 153.

90 Elle alla ensuite dans le jardin qui subit le même sort que les stocks de la maison250.

A l’instar de son fils Tayeb, Zohra ne se soucie guère de l’avis de Yamina. Il est certes vrai que son geste envers les nomades est guidé par la compassion et la générosité, mais cela n’excuse pas son manque de considération pour Yamina ni le fait qu’elle décide de l’avenir des réserves familiales sans consulter celle qui est logiquement la maîtresse de maison. En fait, Yamina n’est qu’une figurante qui doit sans cesse s’en référer à sa belle-mère et s’assurer de son adhésion avant de prendre une décision. C’est le cas lorsqu’elle promet de donner à Saâdia la prochaine fille qu’elle mettra au monde ; il semble qu’elle en avait déjà parlé auparavant avec Zohra, même si le texte ne mentionne pas une telle conversation entre les deux femmes. La réaction de Saâdia est d’ailleurs révélatrice à cet effet, puisque lorsque Yamina lui fait sa promesse, elle consulte d’abord Zohra du regard, montrant ainsi que

l’accord de cette dernière est indispensable pour valider la décision prise par Yamina :

« Saâdia se tourna vers Zohra. L’aïeule acquiesçait de la tête avec une mine complice »251. La

précision « avec une mine complice » montre que Yamina ne se serait pas enhardie à faire une telle proposition à sa cousine si elle n’avait eu auparavant l’accord de Zohra.

D’autres passages du roman viennent confirmer le fait que Yamina doive toujours s’assurer le soutien de Zohra : « Ma fille, ta grand-mère et moi, nous avons essayé de

convaincre ton père de te laisser aller en sixième »252. Et encore : « De toute façon, ni ta

grand-mère ni moi ne voulons te marier si jeune. Nous attendrons que tu aies huit ou

dix-neuf ans »253. Il est vrai que dans la culture arabo-algérienne, la communauté prime sur

l’individu, il est donc naturel et bienséant de parler en termes de « nous » et non de « je » surtout quand on est une femme. Mais dans le cas présent, le « nous » utilisé par Yamina et qui renvoie à Zohra et à elle met plutôt l’accent sur le fait qu’elle ne peut prendre de décision sans l’accord et le soutien de sa belle-mère. Les choix de Yamina (si tant est qu’on peut parler ainsi) n’ont aucune valeur s’ils n’ont pas l’appui de Zohra ; ces décisions sont aussi celles de sa belle-mère. Non qu’elles soient si complices toutes les deux, mais parce que vivant au sein

d’une famille matrio-patriarcale, Yamina n’a en fait aucune autorité. Dans Etre femme au

Maghreb et en Méditerranée Souad Khodja parle en effet de famille maghrébine

250

Mokeddem, Malika, Les Hommes qui marchent, op. Cit, p. 113. 251 Idem., p. 251. 252 Ibidem., p. 210. 253 Ibidem.

91 patriarcale pour désigner une famille dont la belle-mère constitue le « relais domestique du

pouvoir du patriarche »254. En tant que telle, elle

gère les relations matrimoniales […] contrôle le respect des normes dictées par les

coutumes, elle veille au bon traitement de sa fille par sa belle-mère/tante et par le

mari/cousin. Elle veille à l’obéissance de sa fille à son mari, à ses beaux-frères, à son