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Déviances structurales Les pronoms:

3. Analyse descriptive de l’activité de traduction : français / anglais

3.2 Déviances structurales Les pronoms:

En raison de leur diversité et de leur différence d’emploi dans les trois langues LM, LVE1 et LVE2, les pronoms sont des items structuraux qui posent de sérieux problèmes syntaxiques lors des activités de traduction identiques à ceux que l’on relève lors du processus d’apprentissage. On constate aussi une confusion importante entre les pronoms personnels, les pronoms démonstratifs et les pronoms possessifs au cours de la traduction LVE1 vers LVE2 et vice- versa.

« …comme on aurait pu le prévoir, par exemple, une analyse contrastive

français-anglais (l’accord en genre se faisant en anglais avec le possesseur et non avec le possédé comme en français) ».1

L’emploi erroné des pronoms s’explique souvent par l’interférence, leur nombre important et leurs fonctions dans la phrase que l’apprenant n’arrive pas à maîtriser. Les exemples suivants illustrent bien ces difficultés :

Phrase initiale en langue source (français) :

« Enfin, il est impératif de mieux protéger les forêts et les rivières, et de planter beaucoup d’arbres car ce sont eux qui donnent de l’oxygène aux êtres vivants… » Traduction :

1er exemple fautif :

It is necessary to protect the forests and rivers and plant a lot of trees because it gives more the oxygene…

2eme exemple

It is imperative to protect the forests and rivers, to plant many trees because those which give humans oxygene…

3eme exemple:

…,and to plant many trees because it is them who give some oxygene…

Nous remarquons que le pronom personnel “eux” a été traduit de trois manières différentes :

_Dans la première phrase par « it »

1Besse.H et R.Porquier- Grammaire et didactique des langues – LAL Hatier 2005, p 643

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_Dans la deuxième phrase par « them » _Dans la troisième phrase par « those »

Ceci démontre de la confusion qui règne au niveau de l’emploi des pronoms : « it » est un pronom personnel spécifique aux animaux et objets inanimés

« them » pronom personnel (3ème personne du pluriel O.D) « those » équivalent du pronom démonstratif « ceux »

Ce qui aggrave la difficulté au niveau des pronoms, c’est la question du genre (gender) et du nombre, ceux-ci déterminent le pronom et limitent son utilisation.

Contrairement au français (LVE1) et à la LM, les pronoms en anglais sont pour la plupart neutres et n’engendrent aucune déclinaison à quelques exceptions près.

« Les transferts de ce genre sont extrêmement fréquents lorsque le genre est conventionnel et a perdu sa signification naturelle (distinction des sexes).Ils s’effectuent entre éléments sémantiquement équivalents »1.p 645

Remarque:

L’usage du dictionnaire ne facilite pas la tâche à l’apprenant qui transpose un signe pour un autre sans considération aucune pour le sens.

Ex : Vénéneux pour « poisened »

_ L’emploi fautif du participe présent : L’apprenant ne fait pas la distinction entre l’adjectif et le participe présent.

_ Les référents tels les pronoms relatifs

_La subordination des phrases est mal maitrisée.

_La coordination est souvent excessive, là où la ponctuation peut suffire

_Le problème de l’emploi des pronoms personnels, ex : It est traduit par « il »,or dans la phrase « it » remplace un nom féminin (problème de genre)

L’accord en nombre n’est pas respecté, ceci est dû au fait qu’en anglais les adjectifs ne s’accordent pas.

_Au niveau syntaxique, on remarque des phrases trop longues et les articulateurs sont rares.

Ces carences d’ordre structural ont une incidence directe sur la cohésion syntaxique. Dans de nombreuses copies, la phrase « There is nowhere on earth that is not

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polluted » a été intentionnellement omise en raison de la contrainte du subjonctif en français.

« Damages » a été littéralement traduit par « dommages ». De nombreux cas pareils sont relevés dans les copies des apprenants ; ces derniers ont souvent recours à une traduction littérale, car les techniques telles que la transposition et la modulation nécessitent une bonne maitrise de la langue cible. La traduction littérale n’a pas épargné la syntaxe, les apprenants ont en majorité copié le modèle syntaxique de la langue source du texte « Pollution ».

_Omission de l’article : Les plantes sont aussi affectées par pollution (Plants are also affected by water pollution). L’omission de l’article « la » est due à un transfert négatif d’une structure de l’anglais vers le français.

Rappelons que le lexique commun aux deux textes proposés à la traduction a eu pour effet une meilleure compréhension des textes, ce qui a facilité l’opération de la traduction.

Erreurs relatives à la procédure de la traduction :

_L’incapacité de découper le texte en unité de traduction (UT)

_Conservation des catégories grammaticales : Ex, Nom, Adjectif _ L’incapacité de passer de la coordination à la subordination.

La traduction littérale ou calque est souvent maladroite, car une bonne traduction exige de l’apprenant la capacité de reformuler dans la langue source avant de traduire dans la langue cible, cet acte est en lui-même une forme d’expression. Rappelons également que la transposition est une transformation qui s’opère sur le signifiant, tandis que la modulation est une transformation qui s’opère sur le signifié. Voici un exemple de modulation pour préserver le sens de la phrase à traduire ; il s’agit d’un passage d’un signifié à un autre :

1) This place had been the scene 2) Ce lieu a été le théâtre de

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Synthèse

:

Nous pouvons affirmer que les contraintes de l’apprenant, qui traduit, sont identiques à celles que nous constatons lors du processus d’apprentissage d’une langue vivante. Les activités de traduction de la LM vers les LVE et vice-versa nous ont permis de constater que les apprenants qui ont réussi à comprendre le texte sont ceux qui ont obtenu les meilleurs scores dans l’ activité de traduction.

Les apprenants qui ont rencontré le plus de difficultés sont ceux qui ont été trahis par leur bagage lexical, ce sont ceux aussi qui ont le plus souvent eu recours au dictionnaire. L’usage du dictionnaire devrait être rationnalisé afin d’éviter les erreurs de choix des mots ; la terminologie telle que présentée dans le dictionnaire ne peut à elle seule garantir une bonne traduction. Les fautes et erreurs remarquées à travers les traductions des apprenants nous renseignent sur la manière d’utilisation du dictionnaire; ces derniers ne semblent pas réaliser l’importance du contexte dans le choix des mots. Toutefois, on peut affirmer que les traductions des apprenants à partir et vers les trois langues (LM, LVE1 et LVE2) portent des caractéristiques similaires au niveau de la syntaxe, de la structure et des modalités de traduction.

De manière générale et à l’exception des cas de blocage au niveau de la compréhension (termes nouveaux, expressions idiomatiques…), la version ou traduction des deux langues (français et anglais) vers l’arabe comporte moins de déviances d’ordre structural ou syntaxique. Le processus de traduction et celui d’apprendre une langue étrangère sont certes différents, mais ceci ne signifie pas pour autant qu’ils sont distants; ils partagent tous les deux les mêmes patrimoines linguistique et cognitif, et ils prennent obligatoirement en compte la dimension culturelle. Il faut rappeler que La traduction (thème /version) a longtemps été considérée comme une activité de base dans le processus d’enseignement /apprentissage des langues étrangères.

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DEUXIEME PARTIE : Cadrage conceptuel

CHAPITRE I : Théories et approches en usage en classe de langue