• Aucun résultat trouvé

La compétence de la Lecture Production orale et phonétique :

3. Le discours écrit et la construction du sens :

3.3 La compétence linguistique :

3.3.2 La compétence de la Lecture Production orale et phonétique :

-les instituions politiques et éducatives -les systèmes éducatifs

-la politique linguistique : statuts et fonctions des différentes langues -histoire des langues objet de l’apprentissage.

Le micro contexte s’inscrit dans la macro contexte, il peut par exemple se limiter à une activité, ou une interaction de compréhension d’un texte, d’une forme, d’un mot, ou encore une situation d’échange de points de vue par des inter-actants.

Quant à l’apprenant lui-même, il est partie intégrante du contexte dès lors qu’il y a interaction entre lui et les différents aspects du micro contexte, cependant l’aspect psychosocial de tout apprenant fait partie de la macro contexte qui regroupe ses motivations, ses besoins, ses objectifs, et son profil. Selon certains psycholinguistes, il est nécessaire de guider l’apprenant à travers les différentes activités d’apprentissage et ce quel que soit l’approche en usage. Cette option fera gagner du temps à l’enseignant sans pour autant freiner les initiatives personnelles des apprenants

3.3.2 La compétence de la Lecture Production orale et phonétique :

Au début de l’apprentissage la production orale est limitée car l’apprenant ne possède pas encore le vocabulaire et les collocations qui lui permettent de s’exprimer. Néanmoins, un facteur déterminant dans la communication orale devra être pris en compte, il s’agit de la perception des sons.

De cet élément important qui est la perception dépend la prononciation ou reproduction phonique, aussi l’enseignant devra insister sur les nouveaux phonèmes pendant la phase d’écoute et s’attarder sur les signifiants rencontrés pour la première fois. Il fera l’effort de répéter correctement les vocables nouveaux pour permettre à l’apprenant de se familiariser aux sons afin de les reproduire correctement.

Etant donné que la perception est sélective et que seuls les vocables mémorisés préalablement sont reconnus durant la phase d’écoute, il est impératif de faire de la reproduction phonique une activité dont le but est de servir la production orale par la suite. Les facteurs inhérents à l’intonation, l’accent, la syllabe, les phonèmes influent sur la reconnaissance de tel ou tel vocable.

194

« Apprendre une langue étrangère apparait à plus d’un titre comme remise en cause et une réorganisation des conditionnements et des habitudes de perception propres à la langue et à la culture d’origine. »1

La perception est donc cette aptitude à reconnaitre les sons et qui dépend de l’attitude de l’apprenant et de ses stratégies d’écoute.par stratégies on entend les liaisons, les approximations, les analogies qu’utilise l’apprenant pour construire le sens de ce qu’il entend.

Ceci peut paraitre relativement simple quand il s’agit de langues proches, mais dans le cas où la langue maternelle (l’arabe) n’est pas de la même typologie que la langue cible, l’apprenant aura des difficultés à percevoir des phonèmes tels que (U) (P)et

( V).

Les études de Troubetzkoy explique ce déficit par le fait que la structure phonologique des deux langues (LM et L1) soit différente .il compare le système phonologique d’une langue à un crible qui permet d’analyser les sons, et comme ce crible est adapté au système de la LM, des erreurs s’infiltreront et nuiront à la qualité de la perception.

3.3.2. La compréhension :

Pour l’apprenant d’une langue étrangère, certains sons sont difficiles à reproduire et presque impossible à distinguer. Avant qu’il ne devienne phonème le son est difficile à percevoir, ce n’est qu’après avoir été décodé qu’il joue son rôle porteur de sens au sein d’un ensemble phonique. En réalité, le crible tel qu’il a été imaginé par Troubetzkoy ne peut être suffisant pour expliquer le phénomène de perception et de décodage des sons. Ce qui veut dire que la construction du sens à partir d’un discours oral devrait faire l’objet d’un long processus d’apprentissage.

Cet apprentissage comprend une phase d’écoute qui se fixe pour objectif d’habituer l’oreille voire l’éduquer, en d’autres termes faire saisir à l’apprenant la relation entre la sémantique et l’expressivité (intonation, accentuation: doute, surprise, satisfaction…)

L’enseignant ayant pris conscience de ces facteurs, devra adopter une démarche susceptible de faciliter la compréhension du discours. Par exemple, il choisira une activité qui consiste à entrainer les apprenants à découper la phrase en unités significatives et en opérant des substitutions au niveau de ces mêmes unités. Avant de clore la phase de construction du sens, il doit connaitre le nombre des apprenants qui

195

n’ont pas réussi à saisir le sens du texte ou du discours. Ces mesures de précautions sont nécessaires, car la construction du sens dépend de facteurs divers et, par conséquent, une éducation de la perception s’avère indispensable.

Un exemple d’unité à faire répéter :

Français : passez-moi ce livre Anglais : hand me that book

L’entrainement au découpage des unités significatives se fait par substitution des unités moins importantes et qui n’entrainent pas une modification du sens. La compréhension du discours et les activités d’entrainement phonique sont rendues plus faciles par la situation de communication, à ce titre les activités situationnelles telles que prônées par l’approche communicative sont vivement conseillées, exemple :

Dialogue, jeu de rôles 3.3.2.1La phonologie et l’orthographe :

La phonologie est très présente dans les activités de l’orthographe, ce sont deux aspects de l’apprentissage qui ont une certaine interdépendance. A travers leurs études, Frith et Read (1985) soulignent que les erreurs orthographiques peuvent être imputées à la phonologie et plus exactement aux traits phonétiques du mot en question. Frith note qu’il existe une interaction entre la compétence (skills) de l’orthographe et la compétence de la lecture.

« Le développement normal en lecture et en orthographe procède par étapes »1

A ce niveau, il y a aussi d’autres éléments non moins importants et qui président à la qualité de l’apprentissage en l’occurrence les paramètres suivants :

-le niveau de l’apprenant -son âge

- la typologie de la langue cible par rapport à celle de la langue maternelle

Effectivement, si la langue maternelle de l’apprenant utilise des caractères autres que latins, le déchiffrage de la graphie lors de la lecture sera plus difficile et sa performance à l’écrit sera amoindrie du fait de la correspondance entre le graphème et le phonème au niveau de la mémoire.

196

«La lecture constitue donc l’entrainement pour le développement de l’orthographe »1

Pour l’apprenant algérien dont la langue maternelle est l’arabe, l’orthographe sera un exercice difficile et sa performance en lecture en sera tributaire. Ce handicap s’explique par le fait que le système phonologique de la langue arabe qui est consonantique et dont les voyelles ne sont pas très distinctes ne contient pas certains phonèmes de la langue française d’une part. D’autre part, la prononciation très articulée des voyelles de la langue française et leur multiplicité constituent un obstacle à une lecture expressive fluide. Cependant, la lecture fait appel à plusieurs facultés : La mémoire

Les pré-acquis cognitifs

Parmi les pré-acquis cognitifs les plus importants on citera la graphie, les mots, les phrases car la lecture est une opération de décodage qui ressemble à un type d’inférence relevant de facultés psycholinguistiques « reading is a psycholinguistic

guessing game »

« in both decoding skill and spelling, orthographic representations stored in the lexicon play a part …the repeated reading of words can only to some extent improve the quality of the orthographic representations”(Mommers)2

3.3.2.2 La correspondance grapheme / phoneme:

C’est l’orthographe en tant qu’aspect linguistique qui assure le lien entre les graphèmes et les phonèmes d’une même langue par un processus de division des mots. Les recherches menées par Firth ont démontré la relation existante entre la phonologie et l’orthographe, toutefois, la conscience phonologique ne semble pas favoriser le développement de la lecture. Partant de ce constat, on peut affirmer que le développement de la lecture basée sur l’alphabet doit obligatoirement passer par la maitrise de l’orthographe. La lecture syllabique qui a pour objectif l’apprentissage de la lecture compte sur la maitrise des syllabes et la segmentation des phonèmes. Cette technique de la lecture ne peut évidemment être utilisée lors du processus d’apprentissage d’une langue étrangère, car pour l’apprenant de langues étrangères la conscience phonologique existe déjà dans sa langue maternelle.

1-Rieben. L, M.Fayol, C.A.Perfetti, Op. cit.

197