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dépenses publiques de santé dépenses privées de santé dépenses totales de santé

416 Données tirées de la base de données de la banque mondiale : WDI

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165 les infrastructures, l’approvisionnement médicamenteux, la bonne gouvernance). En général, les pays en développement sont victimes d’une pénurie d’expertise en matière de santé publique alors que les besoins sont incommensurables. Les problèmes de santé sont profondément ancrés et sont accentués par le manque de ressources, l’indifférence politique et la bureaucratie, lesquels ne favorisent guère un développement du système de santé417.

La couverture de risque maladie est plus que jamais une priorité non négligeable pour espérer une réduction de la pauvreté et un développement du système de santé (la santé représente 4 à 5 % du PIB dans les pays en développement et près de 10 % du PIB dans les pays industrialisés (qui bénéficient de systèmes d’assurance maladie performants). Pour ce faire, les autorités nationales des pays de la zone UEMOA ont pris des initiatives pour une couverture maladie universelle (CMU). Les stratégies de généralisation de la couverture du risque de maladie sont basées sur divers axes : la gratuité de certaines prestations sociales (l’accouchement, les soins de santé des enfants de moins de 5 ans et des personnes âgées), la réforme du régime d’assurance maladie des différents secteurs et l’accession à l’assurance maladie volontaire pour les individus sans salaire. L’objectif final de ces stratégies est d’améliorer l’état de santé des populations et particulièrement celui des plus vulnérables, par l’intermédiaire d’une gratuité des soins418.

2.4.4.4 Dépenses d’éducation

Le système éducatif des pays en développement demeure problématique en raison d’une mauvaise allocation des dépenses publiques ad hoc (un nombre substantiel de postes d’enseignants fictifs, un manque de qualification ou de formation des enseignants et des professeurs). Dans la zone UEMOA, peu d’élèves poursuivent des études jusqu’à la fin du cycle primaire en comparaison à ceux des pays à haut revenu (en Côte d’ivoire 62,69 %, au Sénégal 60,38 %, au Mali 59,68 %, au Niger 58,95 %, au Burkina Faso 54,50 %, au Togo 48,26 %, au Benin 40,88 % contre 98,11 % au Danemark, en France 92,26 % et en Belgique 84,55 %)419.

417 Kieny M-P., Evans D-B., Schmets G et Kadandale S. (2014)

418 Projet d’appui à l’extension de la couverture du risque maladie dans les pays membres de l’UEMOA, la commission de l’UEMOA.

419 Moyennes calculées sur la période 1980 et 2012 (Données tirées de la base de données de la banque mondiale : WDI).

166 En outre, la part des dépenses publiques allouée à l’éducation est plus faible (voir Graphique II.38) par rapport au niveau de dépenses d’éducation des pays industrialisés qui avoisine en moyenne 5,39 % du PIB. Toutefois, la faiblesse des financements ou des montants alloués à l’éducation ne saurait être la principale source du fort taux de redoublement ou de la faible qualité de l’enseignement dans les pays de la zone UEMOA (en moyenne les dépenses d’éducation en pourcentage des dépenses totales sont de 22,03 % au Togo, 20,99 % en Côte d’Ivoire, 18,37 % au Sénégal, 17,70 % au Niger, 17,35 % au Benin, 15,58 % au Burkina Faso, 16,99 % au Mali, contre 12,42 % en moyenne dans des pays développés). Une autre explication serait le manque d’enseignants qualifiés comme le souligne une étude de l’UNESCO (2008). Il est mentionné dans cette dernière, qu’en Afrique subsaharienne plus de 50 % des pays souffrent d’une pénurie d’enseignants. Les mauvaises conditions de travail des enseignants, des salaires faibles sont des facteurs aggravant le manque de qualité dans l’enseignement primaire et secondaire.

Concernant l’enseignement supérieur, l’ensemble des pays en développement rencontrent majoritairement les mêmes problèmes (des grèves récurrentes, des professeurs insuffisants, des moyens financiers trop limités des universités). De surcroît, les universités sont surpeuplées en raison de l’augmentation des étudiants en crescendo qui sont passés de 0,2 à 4,5 millions entre 1970 et 2008 alors que les infrastructures d’accompagnement ne suivent pas derrière420.

Graphique II. 38 Dépenses d’éducation de la zone UEMOA en % du PIB de 1995 à 2013

420 UNESCO (2011), Le financement de l’éducation en Afrique subsaharienne : relever les défis de l’expansion, de l’équité et de la qualité 0 2 4 6 0 2 4 6 0 2 4 6 1995 2000 2005 2010 1995 2000 2005 2010 1995 2000 2005 2010

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2.4.4.5 Dépenses publiques d’investissement

L’État a un rôle primordial à jouer en œuvrant à la mise en place d’un cadre idoine en matières d’infrastructures (réseaux routiers et ferroviaires, ports, énergie, communication). Dans les pays à faible revenu, la majorité des dépenses publiques en infrastructures (soit 70% en moyenne) est réalisée via des entreprises d’État. Seulement, la part la plus importante des dépenses est utilisée pour effectuer des dépenses courantes et principalement pour payer des salaires. Dans ce cadre, un niveau de dépenses publiques en infrastructures élevé ne saurait relever d’une quelconque efficacité421.

Dans une perspective de favoriser l’efficacité des dépenses publiques, le pacte de convergence incite les États membres à orienter les ressources publiques vers les dépenses d’investissement (investissement sur ressources internes/recettes fiscales ≥ 20) et à limiter les dépenses courantes ou de fonctionnement afin d’accroître les capacités productives. Toutefois, une bonne exécution de ces dépenses d’investissement nécessite de la transparence et du dynamisme dans la réalisation des projets d’investissement. Dans les faits, les mêmes pratiques sont observées au sein des pays de la zone: un processus de préparation du budget trop long, un bâclage des études techniques des projets, une mainmise des groupes de pressions qui déstabilisent l’administration publique, le non-respect des procédures de passation de marchés et pour finir (résultats) avec des ouvrages mal faits. Dès lors, il est donc nécessaire de définir d’une manière précise les responsabilités de chacun dans les contrats (bien élaborer les cahiers de charges), de développer davantage les corps de contrôle et d’appliquer leurs suggestions et de renouveler la formation du personnel aux nouvelles normes422.

421 Briceño G-C., Smits K., Vivien Foster V. (2008)

168 Graphique II.39. Investissement public % PIB de 1995 à 2013

2.4.5 Dette publique

Globalement, le niveau de dette publique avoisine en moyenne 60 % du PIB dans les pays en développement423. Dans le même sillage, les pays de la zone UEMOA ont un niveau de dette publique largement inférieur (autour 50 % du PIB) au plafond de 70 % du PIB fixé par le dispositif régional de surveillance relatif aux critères de convergence des pays membres voir (Graphique II.40). Cette situation est due globalement aux différents programmes d’allégement de la dette : l’initiative PPTE424. En revanche, il est noté une tendance haussière de la dette de la majorité des pays ayant bénéficié des initiatives PPTE au lendemain des processus

423 Valeur issue de nos calculs sur un échantillon de pays en développement (voir chapitre suivant).

424 Initiative PPTE (Pays Pauvres Très Endettés) et concernant majoritairement des pays africains (30 sur 36 pays) a été lancée en 1996 par le FMI et la Banque Mondiale afin que tous les pays pauvres soient déchargés d’un poids d’endettement qu’ils ne pouvaient gérer. Cette initiative a permis de ramener à un niveau soutenable la charge de l’endettement extérieur des pays lourdement endettés (voir FMI, 2014), Allégement de la dette au titre de l’initiative en faveur des pauvres très endettés (PPTE), Mars 2014).

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