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Déficit de motivation morale pour une responsabilisation globale

7. Déficit de motivation morale pour une responsabilisation globale

De quelle base consensuelle éthique disposerait-on, par-delà les bonnes volontés personnelles et les législations locales, pour établir cette responsabilisation globale entre tous les acteurs institutionnels de tous les pays ? Y’a-t-il, au-delà de la conviction morale intérieure et la contrainte juridique extérieure, un moyen de promouvoir cette responsabilité solidaire recherchée ? Nous écartons ici, bien entendu, la motivation générée par la catastrophe, bien qu’elle soit hélas souvent le meilleur moyen empirique de faire avancer les choses dans l’histoire. Attendre, « espérer » une catastrophe pour que l’humanité progresse moralement, est une contradiction : c’est faire intervenir un moyen immoral à des fins morales. De plus, c’est renoncer à penser l’organisation du dit progrès, car la catastrophe n’est qu’un événement, une rupture historique, non pas une détermination rationnelle à l’organisation. Enfin, au regard de notre puissance actuelle de destruction, il n’est pas sûr qu’une catastrophe globale puisse encore être suivie d’une réponse humaine raisonnable et évolutionnaire, dans un monde où l’habitabilité écologique et l’hospitalité sociale auront été profondément dégradées.

Nous avons, hélas, dans notre Modernité libérale, installé un trop grand gouffre entre le domaine privé de la morale et le domaine public de la loi, entre la volonté libre et la contrainte publique. Le vide artificiel créé entre les deux a besoin maintenant d’être comblé par l’invention de « régulations hybrides », ni privées ni publiques, ni volontaires ni obligatoires, mais tout cela à la fois. Dans sa conclusion générale au livre sur la Responsabilité Sociale des Entreprises en l’honneur au professeur Roland Pérez, Michel Capron dresse un panorama des questions théoriques et axes de recherche futurs au sujet de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE)70. Il insiste sur la nécessité de clarifier et approfondir les concepts en vue de “sortir des schémas simplistes et des présupposés”71, et en particulier sur la nécessité de sortir de l’opposition entre régulation contraignante et démarches volontaires pour penser :

      

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Le Roy F. Marchesnay M. (coord.) La Responsabilité Sociale de l’Entreprise, EMS, 2005. L’article en question a pour titre : « Conclusion générale. Des pistes pour l’avenir de la recherche sur la “Responsabilité Sociale des Entreprises” » (p 315-321).

“la possibilité d’émergence d’un système de régulation complexe et hybride, associant une pluralité d’acteurs, articulant le national et le mondial, le volontaire et l’obligatoire”72.

C’est bien en effet ce système de régulation complexe et hybride de la société mondialisée en mal de soutenabilité qu’il faut penser et mettre en place, sachant que ni les initiatives de volontariat philanthropique (qu’elles soient désintéressées ou histrioniques), ni les législations étatiques nationales ne seront suffisantes pour assurer la régulation planétaire d’une humanité hospitalière pour ses membres présents et futurs. Pourquoi « hybride » ? Parce que dans un monde complexe tissé d’interdépendances entre des acteurs aux statuts et pouvoirs différents (publics et privés, locaux et globaux, économiques et cognitifs, individualisés ou en réseaux, etc.), une régulation qui ne serait pas hybride ne régulerait rien du tout. C’est pour cela que la loi étatique, certes déterminante, n’est plus suffisante pour réguler le système socio-économique, qui a besoin de gouvernance, vu qu’il n’obéit plus au seul gouvernement, n’étant plus national.

Or, si ce système de régulation tant recherché aujourd'hui, au rythme des crises à répétition d’un capitalisme financiarisé, de plus en plus difficilement contrôlable et prévisible73, doit être plus complexe que ce que peut proposer le recours à la morale des acteurs d’une part, et la contrainte juridique nationale d’autre part, alors l’âge de la responsabilité qui s’ouvre commence par une interrogation philosophique majeure : Comment inventer un cadre éthique de régulation humaine qui aille plus loin que la contrainte interne subjective du devoir moral de chacun et la contrainte externe de la loi juridique pour tous ? Entre l’auto-contrainte du

      

72 Idem. p 319 (je souligne).

73 On ne parle déjà plus de la métaphore liquide pour évoquer l’évolution du système économique global, mais maintenant de son état gazeux. Les « flux » sont dépassés par les « bulles » (et les buzz). Or, le contrôle de la volatilité des gaz est beaucoup plus aléatoire et complexe que celui des liquides, qui relève encore d’une ingénierie des canaux et d’une prévisibilité certaine du comportement hydraulique. Des bulles financières et médiatiques au taux de CO2 dans l’atmosphère, la régulation de cet état de la matière qui se caractérise par l’agitation, l’explosivité, l’expansion instantanée, la difficile compression, l’insaisissabilité, l’irrémédiabilité des pertes, s’avère difficile : “Il est beaucoup plus difficile de contrôler des émanations gazeuses que l’écoulement d’un liquide. (…) Toute tentative de régulation moderne devrait dès lors privilégier l’action sur les conditions qui provoquent l’expansion ou la contraction de ces phénomènes spéculatifs gazeux, en complément de l’action traditionnelle sur le sous-jacent. C’est donc à la création d’un environnement de marché dont ils contrôlent les paramètres essentiels que les Etats doivent s’attacher. A la rigide action de containment doit aujourd'hui être substituée une action plus souple de confinment qui, comme un champ magnétique le fait avec des particules électriques, s’exerce à distance en définissant des limites d’évolution à l’intérieur desquelles les mouvements sont libres et non contrôlés, souplesse permettant de concilier à la fois les libertés individuelles et leur nécessaire régulation par les Etats et organisations internationales.” (De Blasi M. « Décrire la mondialisation : vers un monde « gazeux » plutôt que « liquide » », in : Revue Esprit : « Les impensés de l’économie », nº361 Janvier 2010, p 226-227).

sujet vertueux, et l’hétéro-contrainte des sujets soumis à la loi, il nous faudrait une inter-contrainte des sujets responsables. Nous reviendrons sur ce sujet dans le troisième chapitre.

Karl-Otto Apel, lui, fait le compte : de quelles ressources éthiques disposons-nous pour donner un fondement à la « responsabilité solidaire » de l’humanité entière, qui nous ordonne de répondre “du risque des effets directs et secondaires de nos activités techniques et industrielles à l’échelle planétaire”74 ?

(1) Les “systèmes normatifs traditionnels”, issus des diverses religions et morales culturelles, ne nous sont d’aucun secours, puisqu’ils se dédient en priorité à la régulation des “relations conjugales, familiales et les relations de voisinage au sein de groupes limités”75, et ce n’est que par généralisation qu’on tente de leur donner une dimension cosmopolitique, par définition impossible à atteindre, car leur origine culturelle et leur dépendance par rapport à une certaine idée de la « vie bonne » les rend incapables de faire l’unanimité au sein d’une humanité plurielle et culturellement divisée. Le problème aristotélicien de la « vie bonne » était déjà en crise durant la première modernité, lors de l’émergence de l’individu moderne libre de poursuivre son bonheur privé comme il l’entend, dans un cadre juridique libéral de tolérance (liberté de pensée et de culte, laïcité de l’Etat). Il est aujourd'hui, à l’heure de la mise en cohérence d’une société mondiale trans et interculturelle, complètement obsolète : il n’y a pas de réponse valable a priori pour tous à la question : « Comment dois-je vivre ? », mais il doit y en avoir pourtant une à la question : « Comment devons-nous coexister ensemble ? ».

(2) L’éthique moderne européenne, conçue comme conviction privée de la personne, ne nous est d’aucune utilité non plus, puisqu’il s’agit de problèmes de l’agir collectif global et de ses conséquences réelles, et non de problèmes personnels, ni ayant trait aux convictions ou aux valeurs.

(3) “L’éthique de la décision politique solitaire” du gouvernant responsable qui anticipe les conséquences de ses décisions, aidé maintenant par une armée d’experts à son service, “ne correspond pas non plus à la nécessité du moment”76, puisqu’il nous faut des

      

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Apel K-O. Discussion et responsabilité : 1. L’éthique après Kant, op.cit. p 139.

75 Idem.

processus de gouvernance entre de multiples acteurs à de multiples niveaux de décision, qui ne veulent déjà plus, et voudront de moins en moins, que des décisions les concernant se prennent sans leur participation, dans les hautes sphères de l’Etat et de la Science, qui ne bénéficient d’aucun a priori d’infaillibilité.

(4) Pour cette même raison, la loi juridique nationale du même gouvernant, en supposant qu’elle soit moralement légitime, n’empêcherait pas le « dumping juridique », c'est-à-dire la possibilité pour des acteurs sociaux mobiles et globalisés (les entreprises) d’aller voir ailleurs sous des lois plus clémentes pour leurs intérêts. Et l’idée d’une loi mondiale ouvre la porte au spectre d’un Etat mondial, que déjà Kant repoussait comme le pire des despotismes, lui préférant l’idée d’une « Fédération d’Etats républicains libres »77. Ce dernier modèle politique, plus en accord avec l’esprit de notre ONU, qui s’efforce de faire dialoguer les Etats sans s’imposer au-dessus d’eux, Habermas le pense réalisable sous la forme d’une “société mondiale organisée en vertu d’une constitution politique, sans gouvernement mondial”78. Encore une fois, l’impossibilité et le refus d’un « gouvernement du monde » (une régression à la Tour de Babel) impose la méthode de la « gouvernance » (une éthique post-babélienne de la traduction des différences), donc un système de régulation complexe et hybride utilisant toutes les ressources disponibles pour mettre en coresponsabilité et coordination les divers pouvoirs sociaux de la société mondiale.

Mais cette société mondiale sans gouvernement mondial devrait donc déployer de nouveaux modes de régulation à côté des modes « classiques » de la morale intériorisée par ses membres et la loi juridique contraignante au-dessus de ses membres. C’est là qu’il faut s’organiser quand même, bien que nous n’ayons ni les mêmes référents moraux culturels, ni les mêmes lois et coutumes. Il nous manque ici une éthique de la soutenabilité reconnue par tous.

En effet, la soutenabilité n’est pas encore clairement établie comme norme morale fondamentale d’une éthique universelle. Les impératifs catégoriques de Hans Jonas : “Il doit y avoir un avenir” et “Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre”79, ne sont pas encore profondément

      

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Voir son Essai Vers la Paix perpétuelle.

78 Habermas J. Entre naturalisme et religion, les défis de la démocratie, Gallimard, 2008, p 276.

reconnus, d’autant qu’ils ne s’adressent pas à l’individu (qui ne pourrait pas tout seul menacer la permanence du genre humain) mais à un sujet social collectif en tant qu’éthique publique (par exemple « la communauté des scientifiques », ou « les entreprises », mais sont-ce des sujets ?). De plus, l’impératif de soutenabilité n’exige pas tant quelque chose à l’action des humains associés qu’aux systèmes sociaux et effets collatéraux globaux des actes des hommes. C’est donc une éthique systémique, qui porte sur les risques futurs des résultats sédimentés de l’action des humains, risques difficilement représentables sans le concours de la recherche scientifique de pointe. Enfin, les générations futures, qui sont les destinataires à protéger de ces impératifs, ne tombent pas sous notre souci éthique lié au face-à-face du « Visage », comme dirait Lévinas, face-à-face qui pourtant inaugure la responsabilité morale80. Comment donner un visage à ce qui n’en a pas encore ? Comment se soucier de ce qui n’est pas, quand déjà ce qui est exige notre souci ? Peut-on passer du respect et amour du prochain au respect et amour de l’espèce humaine ? A ce propos, l’économiste Georgescu-Roegen nous dit :

“Trop longtemps les économistes ont prêché en faveur de la maximisation de nos propres profits. Il est grand temps que l’on sache que la conduite la plus rationnelle consiste à minimiser les regrets (…). Ce dont le monde a le plus besoin, c’est d’une nouvelle éthique. Si nos valeurs sont justes, tout le reste – prix, production, distribution et même pollution – doit être juste. Au commencement l’homme s’est efforcé (du moins dans une certaine mesure) d’observer le commandement : « Tu ne tueras point » ; plus tard, « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Voici le commandement de cette ère-ci : « Tu aimeras ton espèce comme toi-même ». 81

D’un autre côté, l’idée de responsabilité n’est pas encore clairement établie au cœur de la pensée éthique universaliste dans toute sa pureté et fécondité, contre ses réductions à une simple imputation juridique des personnes dans des cadres institutionnels limités ou à un simple engagement spontané de la bonne volonté82. Dans ce dernier sens, la responsabilité est cette généreuse initiative militante de celui qui veut assumer le monde au-delà de ses petites

      

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“De toute éternité un homme répond d’un autre. D’unique à unique. Qu’il me regarde ou non, « il me regarde » ; j’ai à répondre de lui. J’appelle visage ce qui, ainsi, en autrui, regarde le moi –me regarde– en rappelant, de derrière la contenance qu’il se donne dans son portrait, son abandon, son sans-défense et sa mortalité, et son appel à mon antique responsabilité, comme s’il était unique au monde – aimé. Appel du visage du prochain qui, dans son urgence éthique, ajourne ou efface les obligations que le « moi interpellé » se doit à lui-même et où le souci de la mort d’autrui peut pourtant importer au moi avant son souci de moi pour soi.” Lévinas E. Entre nous, Grasset, 1991, p 239.

81 Georgescu-Roegen N. La décroissance. Entropie, Ecologie, Economie, Ed. Sang de la Terre, 2008, p 185. 

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Quand ce n’est pas tout simplement de son rejet qu’il s’agit, parce que l’on confond la responsabilité avec la culpabilité, dont on voudrait aujourd'hui s’éloigner définitivement. La victimisation, et la demande insistante de ne pas être culpabilisé qui l’accompagne, sont deux caractéristiques psychologiques de notre époque, qui répondent à l’incessant battage autour de la « responsabilisation personnelle ».

affaires égocentriques, mais cet altruisme a peu de chance de s’incarner en une institutionnalisation de systèmes sociaux capables de gérer efficacement les effets collatéraux globaux des actions collectives. Alors que dans le premier sens, le sens juridique, la responsabilité est au contraire trop institutionnalisée, c'est-à-dire définie et circonscrite à tel point que chacun n’est responsable que de ses petites affaires, dans le cadre de sa sphère d’activité reconnue par la loi. Pris dans le système des obligations institutionnelles, la responsabilité collective solidaire pour l’avenir de l’humanité est éclatée en milles petites responsabilités rangées en séries qui ne peuvent plus se reconstituer en une prise de conscience et souci pour le tout83. Coincée dans l’alternative entre le volontarisme privé individuel et l’obligation juridique délimitée, l’idée de responsabilité collective reste floue, celle de responsabilité globale utopique, donc celle de responsabilité sociale impraticable.

Il n’est donc pas sûr que la « responsabilité universelle », réclamée par l’éthique nouvelle face au risque d’autodisparition de l’humanité, puisse devenir efficace un jour. On l’a vu, cette nouvelle responsabilité est déconcertante, tant du côté de son sujet (l’humanité entière) que de son objet (le monde entier) : « l’humanité entière » n’est pas un sujet convocable tel quel, qui pourrait dépasser l’amorphe d’une “communauté involontaire de risques” pour se cristalliser en une “communauté volontaire de destin”, comme le réclame la Déclaration Universelle d’Interdépendance. Et « le monde entier » n’est pas non plus un objet qui pourrait tel quel venir se lover sous notre responsabilité protectrice pour bénéficier de notre attention. L’idée d’une « responsabilité globale » pose donc des problèmes de représentation, d’opérationnalisation et de motivation. S’il n’est pas possible de lui donner un sujet qui puisse en répondre, ni un objet que l’on puisse placer sous sa responsabilité, la « responsabilité planétaire » n’est qu’un doux rêve.

Ne resterait alors qu’un usage métaphorique de la notion de « responsabilité », prise comme un synonyme de « l’engagement personnel », du « volontariat » : tout se passe comme si l’humanité entière était responsable de son destin, mais en réalité, cela ne signifie rien d’autre que le devoir personnel de prendre en compte cette dimension planétaire dans les choix de chacun, et le devoir politique de chaque nation de s’engager à participer à l’effort commun,

      

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K-O. Apel souligne combien le fait “d’accomplir paisiblement ses obligations dans les domaines conventionnels de responsabilité [conduit à] un total blocage de la possibilité même d’assumer une responsabilité morale pour des actions collectives”, Discussion et responsabilité : 1. L’éthique après Kant, op.cit. p 29.

sans qu’aucune responsabilité effective (dotée d’une contrainte à rendre des comptes et à supporter des sanctions si les dites responsabilités venaient à ne pas être correctement assumées) ne puisse jamais être institutionnalisée. La responsabilité universelle de l’humanité pour son futur planétaire ne pourrait donc recevoir aucune assise juridique et institutionnelle. Elle relèverait du pur domaine de la bonne volonté, de l’engagement libre dans la défense des bonnes causes mondiales, donc de ce qu’en philosophie on appelle un décisionnisme moral. Cette décision d’engagement pourrait éventuellement être pressée par la dénonciation publique des mauvaises volontés de certains acteurs mondiaux (grandes entreprises, Etats, organismes internationaux), par des campagnes publicitaires de boycott par exemple, pour leur forcer un peu la main84, mais sans pour autant transformer cette contrainte sociale à la bonne volonté en contrainte juridique à la bonne action.

Cette manière d’évacuer le problème d’une responsabilité globale, collective et politique, en la renvoyant au cadre clément et indulgent de la conscience morale personnelle (le libre engagement militant) et en l’éloignant de l’obligation juridique (réservée à la responsabilité limitée des personnes), n’est pourtant pas tenable. Si l’idée d’une responsabilité universelle de l’humanité pour elle-même est paradoxale, certes, voire dérangeante, le besoin s’en fait tellement sentir que ni le cadre traditionnel de la responsabilité morale, ni celui de la responsabilité juridique, ne peuvent continuer à l’évacuer et faire mine d’ignorer l’urgence qu’il y a à formuler une responsabilité collective pour les conséquences directes et indirectes des systèmes sociaux mondialisés85. Les évolutions en matière de morale et de droit sont à ce propos significatives, comme nous allons le voir.

      

84 C’est ce que l’on appelle dans le langage du management de la RSE le « risque de réputation » ou le « risque éthique ».

85 C’est le courant « libéral-conservateur » qui s’attache le plus à cantonner la responsabilité aux personnes, dans le cadre limité des rôles institutionnels de la société moderne, et à refuser toute idée d’une responsabilité morale pour des actions collectives. Pour Hayek, l’idée de justice sociale est un mirage. Pour Friedmann, la Responsabilité Sociale des Entreprises n’existe pas au-delà de la recherche du profit pour les actionnaires. Pour Gehlen, toute responsabilité n’est qu’individuelle, et définie par l’institution, donc on ne pourra demander à personne de se responsabiliser pour la société ou la planète, de façon méta-institutionnelle. Voir : Hayek F.A.

Droit, Législation et Liberté, T.1 et 2, PUF, 1980-1981 ; Friedman M. Capitalisme et liberté, Robert Laffont, 1971 ; Gehlen A. Moral und Hypermoral, Athenäum, 1973.