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LA DESCRIPTION DES PROFILS INDIVIDUELS

4.1.3. Contexte technologique

Dans sa classe, Marie-France a accès à deux ordinateurs, une caméra numérique et un lecteur zip. Les autres enseignants de son école ont, en général, accès à un ordinateur performant dans leur classe. Tous ont également accès à un laboratoire informatique, un appareil photo numérique, une caméra vidéo numérique, un numériseur, un graveur, un projecteur électronique, un serveur et un branchement Internet à haute

vitesse. L’école n’a cependant pas de site Web. Il est présentement en construction, grâce à une subvention obtenue par Marie-France et sa collègue.

Marie-France qualifie son école de « moins bien équipée » (document S1Q, paragraphe 54) par rapport aux autres écoles de sa commission scolaire au niveau technologique. Un vol d’ordinateurs, survenu à l’école il y a plusieurs années, avait permis de renouveler le parc informatique. Comme l’école était, à cette époque, la mieux équipée au niveau technologique, elle a joué le rôle d’école-pilote au niveau du réseau de la commission scolaire. Pourtant, les équipements n’ont pas été renouvelés depuis et, selon Marie-France, le parc informatique a vieilli. Bien qu’il admette que le laboratoire ne soit plus récent, le directeur affirme : « Notre laboratoire, il est

quand même encore potable » (document S1EP2, paragraphe 128).

Depuis de nombreuses années, Marie-France partage, dans son école, le rôle de personne-ressource en TIC avec une de ses collègues. Ainsi, elles sont le lien avec la commission scolaire au niveau pédagogique et technique. Elles offrent aussi du soutien et des formations au personnel enseignant de l’école. Bien que son directeur rappelle que l’équipe-école a beaucoup évolué au niveau technologique, et même si elle encourage et célèbre avec enthousiasme les expérimentations de ses collègues, Marie-France qualifie son école de « peu novatrice » au niveau technologique (document S1Q, paragraphe 57). Marie-France mentionne toutefois que les enseignants de son école démontrent une ouverture à l’égard de l’utilisation pédagogique des TIC, mais que le niveau d'expérience et d'intérêt de chacun est très différent. De plus, elle précise que, malheureusement, de nombreuses difficultés techniques ralentissent aussi l'élan de plusieurs enseignants.

Le directeur, en place depuis dix ans, est passionné de musique. Cette année, il a réalisé le montage d’un cédérom de musique sur lequel chantent tous les élèves et le personnel de l’école, pour amasser des fonds pour l’école. Il est ouvert aux projets impliquant les TIC et, selon Marie-France, « administrativement, il est très bon »

(document S1E1, paragraphe 698 ). Elle ajoute : « On n’a jamais eu les bâtons dans

les roues » (document S1E1, paragraphe 698 ). Elle semble seulement un peu déçue

que le directeur ne pousse pas plus le dossier de l’utilisation du courrier électronique pour l’envoi des informations hebdomadaires au personnel, surtout que « c’est une

idée qu’au départ, tout le monde avait acceptée » (document EGroupe, paragraphe

1369). Elle voit là un moyen de sauver un montant substantiel en photocopies. Elle est cependant consciente qu’actuellement tous les enseignants de son école n’utilisent pas régulièrement le courrier électronique.

La commission scolaire ne semble pas présentement jouer un rôle majeur pour Marie-France au niveau de l’intégration des TIC. Elle fait mention du nouveau réseau en fibre optique mis en place par la commission scolaire. Elle parle aussi des nombreuses formations qu’elle a reçues dans le passé en tant que personne-ressource en TIC. Marie-France ne va cependant plus chercher de soutien pédagogique à la commission scolaire. À l’occasion, elle demande à la personne-ressource de la commission scolaire une formation spécifique, comme, par exemple, le logiciel

Dreamweaver dans le cas du projet du site Web de l’école. Mais, la plupart du temps,

elle obtient le soutien dont elle a besoin par la présence d’un technicien « extraordinaire » (document S1Ei, paragraphe 553). Elle affirme en riant : « J’ai le

meilleur! » (document S1E1, paragraphe 409). Effectivement, Marie-France ne tarit

pas d’éloges pour le technicien en place depuis de nombreuses années, voire « depuis

le début! » (document S1E1, paragraphe 146). Marie-France parle de sa « souplesse extraordinaire » (document S1E1, paragraphe 403), de sa volonté de questionnement

constant (document S1E1, paragraphe 415), de son écoute, de sa « réceptivité au

besoin » (document S1E1, paragraphe 421) et de son « efficacité hors pair »

(document S1Ei, paragraphe 565). Elle mentionne aussi comment ils ont fait équipe pour monter le réseau de l’école. Outre cette présence technique hors de l’ordinaire, la stabilité du personnel TIC (technicien, deux personnes-ressources, conjoint de Marie-France, direction) à l’école de Marie-France constitue un élément

particulièrement exceptionnel, surtout dans le contexte actuel en constante mouvance au niveau scolaire.

4.1.4. Utilisation personnelle des TIC 4.1.4.1. Situation familiale

Le conjoint de Marie-France enseigne l’éducation physique dans la même école qu’elle depuis de nombreuses années. Il utilise les ordinateurs pour sa gestion de classe principalement. Il s’intéresse beaucoup à la programmation et à l’aspect technique de l’ordinateur (ex. : formater le disque dur, installer des logiciels, etc.). C’est lui qui a fait l’achat de leur premier ordinateur vers les années 1983-84, alors que Marie-France étudiait encore à l’université. Bien qu’elle ait été choquée, à l’époque, par le prix exorbitant de l’appareil, Marie-France l’a rapidement adopté pour ses besoins personnels (ex. : traitement de texte et bases de données de numéros de téléphone, au tout début). Maintenant, Marie-France démontre une utilisation personnelle des TIC très pragmatique. En effet, elle les utilise principalement pour communiquer par le biais du courrier électronique, régler ses comptes bancaires, gérer son agenda électronique, archiver ses recettes, consigner ses photos de famille, rechercher des informations sur Internet (ex. : vacances, résultats sportifs, horaires, etc.). Elle se sert aussi des TIC pour outiller ses enfants au niveau des devoirs (ex. : traitement de texte, dictionnaires virtuels, recherche, etc.). Bien qu’ils utilisaient et utilisent encore les ordinateurs de manière fort différente, le conjoint de Marie-France souligne qu’ils se sont « aidés mutuellement » (document S1EP1, paragraphe 74) et qu’ils se sont soutenus dans leurs découvertes. Marie-France affirme, en parlant de son conjoint, que même encore aujourd’hui : « C’est comme ma référence quand j’ai

besoin. Ici, à l’école, j’ai le technicien et j’ai mon conjoint. Si j’ai un problème, c’est ma référence » (document S1E1, paragraphe 56).

À quarante ans, Marie-France est mère de trois enfants. Son fils l’a initiée au clavardage et l’a incitée, afin de bénéficier de son aide pour un travail scolaire, à se familiariser au montage vidéo. L’ordinateur occupe une place importante à la maison. Marie-France souligne qu’il est toujours allumé, « plus ouvert que la télé » (document S1E1, paragraphe 25), et qu’ils doivent y aller « par rendez-vous » (document S1E1, paragraphe 20).

4.1.4.2. Temps investi

Il semble difficile de quantifier précisément le temps que Marie-France investit à intégrer les TIC. Elle commente simplement : « C’est sûr qu’il faut mettre un peu de

temps » (document S1E1, paragraphe 296). Son conjoint, pour sa part, affirme :

« C’est difficile à décrire le temps. Mais elle en a mis beaucoup » (document S1EP1, paragraphe 110). Bien que répondant alors à une autre question, Marie-France souligne l’importance du temps qu’elle a investi :

Le développement des compétences techniques ou pédagogiques liées à l’ordinateur est davantage relié à l’expérimentation vécue à travers des projets personnels pratiques et une volonté de résoudre les problèmes ou arriver à mon but, petit à petit, par tatônnement, partage avec les pairs, échange avec gens outillés et surtout, temps et persévérance. (document S1E2email, paragraphe 50)