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Chapitre 4 CONSTRUCTION DU DISPOSITIF DE RECHERCHE

4. Conclusion

J'ai présenté dans ce chapitre les détails de la construction et de la spécificité de ma démarche de recherche de thèse réalisée en milieu professionnel, et intégrée à quatre dispositifs de recherche-développement. Dans ce contexte, j'ai à la fois poursuivi l'objectif de servir la réflexion nationale de la FNCuma, et également de valoriser mon expertise empirique, en particulier celle qui portait sur des dimensions peu renseignées aujourd'hui par la littérature scientifique. Mon travail de recherche s'est articulé autour de trois pôles : la coopération de proximité, la recherche d'autonomie et la transition agroécologique. J'ai appliqué mon approche à cinq cas d'étude approfondis, constitués par des Cuma, dont l'organisation collective vise à faciliter le développement de l'agriculture de conservation ou des légumineuses fourragères. Mon dispositif de terrain s'est fondé principalement sur des entretiens individuels avec des agriculteurs de 30 exploitations à travers ces cinq groupes, articulées avec différentes opérations de recherche en parallèle menées par des étudiants stagiaires que j'ai coencadrés.

Tout ceci m’a permis de recueillir un matériau conséquent dont je présente les résultats d’analyse dans la partie suivante.

Troisième partie :

RÉSULTATS DE

J’ai structuré l'écriture de cette partie présentant les résultats de recherche, en deux chapitres différents. Le chapitre 6 correspond à une rédaction monographique, tandis que le chapitre 7 correspond à une rédaction thématique et transversale.

a) L'écriture monographique

Le travail monographique permet de rendre compte de manière précise des processus individuels et collectifs étudiés sur mes terrains, dans le souci de restituer avec rigueur leurs dynamiques dans leur contexte sociotechnique singulier. Ce choix d’écriture m’a permis de consolider progressivement, à partir du terrain, mes catégories d’analyse pour le chapitre suivant de généralisation par mise en perspective des terrains via un plan transversal.

Le canevas des monographies a été construit de manière à rassembler de manière cohérente l'étude des processus individuels et collectifs existants dans chacun de mes terrains, en partant d'une analyse historique des entités étudiées pour aboutir à l'analyse des réalités actuelles. Ceci sur la base des dix sections d'analyse suivantes, conclues par une synthèse générale :

6. Trajectoire historique de la Cuma à laquelle le groupe étudié s'intègre ; 7. Trajectoire historique du système sociotechnique de la région ;

8. Trajectoire d'émergence du groupe étudié au sein de la Cuma ; 9. Caractéristiques structurelles des exploitations enquêtées ;

10. Pratiques individuelles d'autonomisation : cette section est structurée à partir des quatre mécanismes d'autonomisation que sont la diversification/qualification vis-à-vis des marchés d'aval (1), la mise à distance des ressources externes et fournisseurs (2), l'accroissement de l'efficience technique (3), et la pluriactivité (5). Cette section exclut donc le mécanisme de la coopération locale et celui de l'activation des processus écologiques, analysés de manière plus approfondie dans les trois sections suivantes. 11. Réseau d'arrangements de partage ;

12. Implication dans les groupes et réseaux de partage d'expériences ; 13. Pratiques agroécologiques développées ;

14. Dynamique actuelle du groupe enquêté ;

15. Mise en regard de la trajectoire du groupe vis-à-vis d'éléments du système sociotechnique actuel.

Certaines sections (4, 5, 6, 7) comportent des tableaux pour faciliter la présentation des pratiques individuelles et collectives analysées. En particulier, j’ai présenté l'existence ou l'absence de pratiques d'autonomisation sur chaque exploitation enquêtée à travers un mode de notation à l'aide de signes « + », et selon un gradient allant d’un signe « + » à quatre signes « + » par exploitation. Cela me permettait, lorsqu'une pratique d'autonomisation était développée dans une exploitation, d'indiquer l'intensité de développement de cette pratique, de manière qualitative et relative d'une exploitation à l'autre au sein du même groupe. Ce mode de notation basé sur un traitement graphique de l'information m’a permis de repérer visuellement plus facilement les exploitations entreprenant une plus grande gamme de pratiques d'autonomisation par rapport aux autres, ou celles approfondissant plus que d'autres certains types de pratiques. Ceci m’a permis de repérer également plus facilement les singularités et régularités transversales au sein de chaque groupe, ainsi qu'entre les groupes eux-mêmes. C'est pourquoi j'ai constitué un seul tableau recensant l'ensemble des pratiques d'autonomisation recensées par groupe et inséré dans la cinquième section de chaque monographie, même si les commentaires de ces tableaux se partagent dans différentes sections de cette deuxième partie du mémoire.

Les sections 1, 4 et 6 intègrent également des cartes permettant de localiser les exploitations et les arrangements qui les relient entre elles.

b) L'écriture thématique transversale

Pour organiser l'écriture du chapitre d'analyses transversales, j’ai structuré trois sous-chapitres dans une démarche allant à la fois du passé au présent, et d'une logique réductionniste à une logique globale :

- Sous-chapitre A : Pratiques individuelles et collectives mises en œuvre de manière ancienne dans les exploitations enquêtées, en structurant selon trois sections :

o A.1. Analyse transversale des pratiques individuelles relatives aux mécanismes d'autonomisation n° 1, 2, 3 et 5

o A.2. Analyse transversale des pratiques collectives (de coopération) relatives aux mécanismes d'autonomisation n° 1, 2, 3 et 5

o A.3. Fragilisations rencontrées depuis une quinzaine d'années obligeant à entreprendre des pratiques nouvelles, en particulier celles relatives au mécanisme n° 4 d'activation des processus écologiques

- Sous-chapitre B : pratiques individuelles et collectives mises œuvre de manière plus récente dans les exploitations enquêtées et relatives au mécanisme d'autonomisation n° 4, en structurant selon deux sections :

o B.1. Analyse transversale des pratiques individuelles relatives aux mécanismes d'autonomisation n° 4

o B.2. Analyse transversale des pratiques collectives (de coopération) relatives aux mécanismes d'autonomisation n° 4

- Sous-chapitre C : mise en lien des pratiques individuelles et de coopération, avec notamment une attention plus spécifique à leurs significations pour les agriculteurs

o C.1. Analyse de l'effectivité et de la signification agroécologiques des pratiques menées

o C.2. Signification des enjeux d'autonomie o C.3. Signification des enjeux de coopération

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Avant de présenter le chapitre monographique, j'explicite ici une convention de langage utilisée pour me référer aux agriculteurs enquêtés. J’ai mené mes entretiens individuels généralement avec un agriculteur par exploitation, qui parfois travaille seul ou parfois n’est qu’un associé au sein d’un collectif de travail aux configurations diverses (couple, parents-fils, multiassociés de même génération avec des liens familiaux ou pas). Par conséquent, mon objet d’analyse est avant tout l’exploitation, considérée comme une entité de décision, d’investissement, de gestion, plutôt que l’acteur « agriculteur ». Ceci explique la récurrence du terme « exploitation » considérée comme une entité « agissante » dans mon travail.