• Aucun résultat trouvé

Chapitre 2. Construction de la recherche

2.2.2 Comparabilité des données et construction d’une base

sans quelques variations comme l’a déjà illustré la question des échantillons. Il en va de même pour les questions posées : certaines ont été éliminées, d’autres ajoutées. La formulation et/ou les modalités de réponse ont aussi parfois été adaptées. Plus pragmatiquement, le codage des réponses n’adopte pas toujours la même logique (par exemple le codage des non-réponses ou le sens des échelles). Afin de comparer les données provenant des trois enquêtes, une base a été construite avec les variables utiles dans le cadre de mon sujet d’étude.

S’appuyer sur un fichier fusionné contenant les trois enquêtes présente deux types d’avantages. Premièrement, cela facilite le travail à effectuer (recodage et construction ultérieure de variables, rédaction des différentes syntaxes

43 Cette remarque concerne uniquement les hommes pour l’enquête de 1979, le tirage de l’échantillon n’étant dans ce cas pas stratifié selon les classes d’âge.

d’analyse) et la lecture des différents résultats obtenus (les variables ayant toutes le même format). Deuxièmement, cela permet aussi de faire des analyses qui incluent la variable « enquête » comme facteur indépendant et donc de tester, statistiquement les effets spécifiques à chaque collecte, qui a priori sont des effets de période. La présente section vise à expliciter la démarche de construction de cette base.

Une première étape a été de relever les éléments « globalement » comparables – c’est-à-dire portant sur le même objet et selon des modalités si ce n’est identiques, au moins pouvant être rendues comparables au niveau des contenus. Selon leur pertinence pour le sujet de cette thèse, certaines questions comparables uniquement sur deux vagues (1994-2011) ont été incluses dans cette base. Nous parlerons ici plus en détail uniquement des variables finalement sélectionnées dans le cadre des analyses effectuées, bien que ce travail ait été préalablement effectué sur un plus large ensemble. Deux groupes ressortent : les questions qui font référence à la participation sociale des aînés comme pratique supposant un lien social et celles qui renvoient à différentes caractéristiques ou ressources individuelles44 globalement associées dans la littérature existante à la participation sociale, mais aussi aux enjeux de genre (cf. chapitre 1).

Au sein du premier ensemble, les trois bases offrent une série de questions sur :

• la fréquence de participation à différentes « activités sociales » o aller au café, tea-room, restaurant

o aller au cinéma, concert, théâtre

o excursions de 1-2 jours en voiture, en car, train

o voyages de 3-4 jours au moins (chez des parents, amis ou en vacances)

o jeux de société (cartes, monopoly, scrabble, loto, échec, jeu de dames…)

o suivre à l’extérieur des cours, des conférences o assister à des manifestations politiques, syndicales

o assister à des manifestations villageoises ou de quartier (fêtes, etc.)

o aller à l’église, au temple…45

• la participation associative

o l’appartenance à différents types d’association

o la fréquence de participation aux réunions d’association o le fait d’occuper des responsabilités dans le cadre associatif

• la fréquence de participation à des activités de bénévolat

• la fréquence de contacts échangés selon diverses modalités avec des membres de sa famille, respectivement avec des amis/ connaissances

o rendre visite o recevoir des visites

44 « Individuelles » au sens des ressources auxquelles a accès un individu, ces dernières pouvant être d’origine sociale comme nous le verrons.

45 La liste complète de ces activités ne suppose pas toujours une dimension sociale au sens où certaines font référence à des activités solitaires. Nous écartons alors ces dernières.

o téléphoner avec o s’écrire

o recevoir en vacances (uniquement concernant les membres de la famille)

o partir en vacances avec

• la fréquence de divers types de service rendus à des membres de sa famille, respectivement à des amis/ connaissances

o faire le ménage o faire les courses o s’occuper du repas o faire des réparations

o confectionner des vêtements (uniquement concernant les membres de la famille)

o aider dans le travail o garder des enfants

o emmener une personne âgée/handicapée en promenade o emmener des enfants en promenade)

Deuxièmement, le choix s’est porté sur une série d’informations situant l’individu dans un système de ressources. En dehors des variables sociodémographiques basiques (région de résidence, sexe, âge - qui ont aussi servi de critère de stratification pour l’échantillon – ainsi que l’état civil), diverses informations concernant des types de ressources sont disponibles dans les trois bases. Elles peuvent être regroupées en quatre ensembles :

• le capital socio-économique o niveau d’instruction

o dernière catégorie socio-professionnelle o l’accès à différentes sources de revenu o échelle de revenu du ménage ;

• les ressources internes liées à la santé o différentes informations sur :

§ les activités de la vie quotidienne (AVQ)

§ les capacités sensorielles

§ la mobilité

§ la mémoire

§ des troubles physiques

o indicateurs de dépression/ énergie issus de l’échelle de Wang (Wang, Treul, & Alverno, 1975)

• le capital social

o enfant(s) (notamment nombre d’enfants vivants) o le fait d’avoir un(des) petit(s)-enfant(s)

o frère(s)/sœur(s) vivant(e)(s) o père/mère vivant(e)

o le fait d’avoir un(des) ami(s) ou une(des) amie(s) proche(s) o le statut du ménage (seul ou non))

• les opinions (liste de stéréotypes46 permettant d’aborder la question des croyances et valeurs des personnes âgées, voir Lalive et al., 2000, p.311)47

Après une première étape de sélection des informations comparables, une deuxième étape a été de recoder, voire transformer, les variables disponibles pour qu’elles présentent des modalités de réponses identiques – typiquement 1=oui, 0=non. Le recodage ne mérite pas de grandes explications : chaque modalité de réponse comparable devant renvoyer au même code pour le traitement statistique. Certains indicateurs ont cependant nécessité des modifications un peu plus importantes; il s’agit de transformer les modalités de réponse en regroupant les catégories existantes ou de fusionner plusieurs indicateurs en une variable. Il faut dans ce cadre relever certains biais de comparaison liés à de petits changements dans l’intitulé des questions. De même, la comparaison est parfois limitée à 15 ans d’intervalle de par l’absence de certains indicateurs dans la première enquête (1979). Ce travail d’uniformisation des données est détaillé et discuté dans l’annexe A.