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Chapitre 1. Cadre de la recherche

1.4 Adopter une perspective large et plurielle sur la

1.4.4 Approche théorique par les ressources : penser l’hétérogénéité

Si le genre est une variable cruciale de différenciation dans cette thèse, c’est aussi parce que notre travail s’inscrit dans un projet plus large, intitulé

« Démocratisation de la vieillesse ? Progrès et inégalités en Suisse ». Autour d’une grande étude interdisciplinaire portant sur les conditions de vie et de santé des aînés dans cinq régions suisses (voir le point 2.1 pour plus de détails concernant l’histoire et les particularités de cette enquête que nous désignons par son acronyme, VLV), ce projet s’est donné comme objectif de « study the heterogeneity of life conditions in aging in order to identify conditions associated with a) more vulnerable and latent states of frailty; and b) conditions and resources that may prevent negative outcomes, in terms of subjective health and well-being. » (Ludwig, Cavalli, & Oris, 2014, p. 243). Dans ce cadre, l’équipe de recherche du CIGEV et ses associés a développé une approche théorique autour de la notion de ressources (voir figure 1.1 pour une schématisation) dont nous allons présenter les principes et apports. Ceci nous conduira à préciser la place et le questionnement particulier adopté par cette thèse au sein de cette dynamique collective.

Figure 1.1 : Approche conceptuelle du projet et de l’enquête VLV

Source : Ludwig et al., 2014, p.243.

Au-delà d’une constellation informe, la notion de « système de ressources » renvoie à l’ensemble des « capitaux » individuels et socio-structurels que les individus ont à leur disposition à un moment donné, ces ressources étant en interaction les unes avec les autres (Lalive d’Epinay et al., 1983). Ce système qui établit la situation de la personne au moment de l’entretien s’inscrit dans un cadre processuel, dynamique : les ressources disponibles sont issues des trajectoires de vie passées ; elles pré-conditionnent des pratiques qui peuvent contribuer à les entretenir ; les personnes effectuent leurs choix d’agent pour

« vivre bien » dans des contextes politiques et culturels dont les émanations institutionnelles sont censées intervenir en situation de carence de ressources pour préserver un bien-être minimal des individus ; bien-être qui intervient comme le référent de l’ensemble du modèle et de l’approche VLV des inégalités au sein de la population âgée (Ludwig et al., 2014; Oris, Guichard, et al., 2016).

Les lignes qui suivent précisent ce résumé lapidaire.

Aux fondations de cette approche, se trouvent les ressources individuelles (B sur la figure 1.1) que les individus ont à leur disposition. Elles font référence à une multitude de domaines comme l’illustre de manière non exhaustive la figure 1.1. S’inscrivant dans la perspective du parcours de vie, cette approche tient en outre compte du fait que ces ressources « actuelles » doivent être comprises comme une dynamique au long cours (e.g. Dannefer, 2003) – c’est la question de la construction des inégalités au cours des parcours de vie (Oris et al., 2009) et l’impact des trajectoires sur les conditions de vie à la retraite (A sur la figure 1.1)30. En outre, la constitution et la distribution de ces ressources

« individuelles » sont bien sûr encastrées dans des contextes macrosociaux plus larges.

Les ressources structurelles (D sur la figure 1.1) font référence au contexte socio-culturel, et notamment aux politiques et normes institutionnelles ainsi qu’aux valeurs partagées dans une société donnée. Ce dernier influence l’accès aux différentes ressources individuelles ainsi que leur signification ; il renvoie à

30 Bien qu’important à avoir en tête, cette thèse n’abordera pas directement cet aspect dans son questionnement de la participation sociale.

des systèmes d’inégalités et de stratification sociales qu’il est capital de prendre en compte. Cette dimension macrosociale renvoie également au contexte historique dans lequel prennent place l’accès aux ressources et les trajectoires individuelles. Cet élément est important, il est au cœur d’un des objectifs de l’enquête VLV, comme de cette thèse d’ailleurs. Il permet de saisir les changements qui se sont opérés au cours des 30 dernières années sur la base des deux vagues d’enquête précédant VLV (nous y reviendrons dans le chapitre 2).

Au regard du modèle théorique exposé, la question des évolutions historiques se traduit plus particulièrement dans l’hypothèse de « heterogeneity in progress » (Oris, Guichard, et al., 2016) en lien avec la tension exprimée dans le titre même du projet « Démocratisation de la vieillesse? Progrès et inégalités en Suisse ». En effet, si l’espérance de vie croissante a généralisé l’accès à la vieillesse jusqu’aux catégories plus défavorisées de la population, cette

« démocratisation » n’implique pas une homogénéisation des conditions de vie.

Au contraire, tout porte à croire que l’hétérogénéité de la population croît sous l’effet des progrès plus généraux que nous avons déjà relevés – espérance de vie mais aussi santé, statut socio-économique, réseau personnel, etc. - et que dès lors, jamais la question des inégalités dans la vieillesse ne s’est posée avec autant d’acuité. Par ailleurs, cette hypothèse doit plus largement être questionnée au regard des évolutions culturelles plus amples décrites par les nombreux auteurs qui étudient l’individualisation des sociétés contemporaines.

Pour en revenir à la figure 1.1, à travers les mécanismes particuliers de répartitions des biens sociaux et de diffusions de normes et principes culturels, les forces macrosociales sont pensées comme impactant non seulement l’accès ou le maintien des ressources individuelles mais aussi les comportements et pratiques (C sur figure 1.1), qui constituent l’enjeu central de cette thèse. Les pratiques font intégralement partie du système de ressources et interagissent avec ces différentes composantes individuelles et socio-structurelles31. Elles peuvent être conceptualisées comme « the ability of each individual to use these ressources » (Ludwig et al., 2014, p. 243). Un des enjeux particuliers attaché à cette dimension des systèmes de ressources est l’influence réciproque (incarnée par la double flèche sur la figure 1.1) entre ressources et pratiques32. En effet, l’approche adoptée n’est pas déterministe au sens où elle ne suppose pas un impact unilatéral des structures sur l’individu, ni même de l’accès à des ressources individuelles sur les pratiques. Entre agency et contexte socio-individuel, tant l’individu que les structures demandent à être pris en compte.

L’approche théorique par les ressources adoptée par VLV appuie ainsi sur la dimension contextuelle des vies des individus (contexte socio-culturel mais aussi relationnel et plus personnel) tout en ne sous-estimant pas le pouvoir

31 Comme nous l’avons montré et discuté en matière de participation sociale dans la section 1.2.3.

32 Dans ce cadre, les pratiques sont pensées comme pouvant mener à des changements dans les politiques et les valeurs. Cependant, cet aspect ne sera pas approfondi à travers l’étude VLV, celle-ci – à l’image de cette thèse - privilégiant un point de vue individuel de la retraite et de ses enjeux.

d’agir individuel ou collectif ; elle offre par là un cadre de recherche important et intégratif au regard de la question des inégalités et de la diversité des populations, dans notre cas âgées. Dans ce cadre, il faut souligner que le caractère multidimensionnel des vies est également reconnu par la prise en compte de nombreux aspects de l’existence (santé, travail, famille, etc.).

Au-delà de ce système de ressources/action, tous ces différents éléments peuvent être appréhendés comme déterminant les différences individuelles en termes de bien-être, conceptualisé dans la figure 1.1 comme « output » général aux systèmes de ressources. Entre diversités interindividuelles et inégalités sociales, cette mise en perspective des enjeux autour du bien-être personnel doit permettre de mieux prendre en compte l’hétérogénéité de la population et par là de lier la question du bien-être à un questionnement en termes de capabilités à « lead[ing] the kind of lives we have reason to value » (Sen, 1999, p. 285), approche dont nous avons exposé les particularités et apports dans la section précédente.

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Se centrant sur la question des pratiques, cette thèse s’inscrit dans la continuité de ce modèle d’approche de l’hétérogénéité et du bien-être au temps de la retraite. Se basant sur une définition large et plurielle de la participation sociale afin de mieux saisir la diversité des pratiques sociales des aînés et ses enjeux, notre travail de thèse s’attache à saisir l’impact de la position de l’individu dans la stratification sociale et au sein d’un système de ressources existant plus large. Ou en d’autres mots, cette recherche vise à identifier les inégalités et différences qui marquent l’accès à différentes activités. Nous adoptons dans ce cadre une perspective « sociale » sur les ressources et inégalités autour des pratiques de participation mais qui sera, in fine, interrogée en lien avec la dimension plus subjective du bien-être ressenti par chaque personne, comme il ou elle l’entend. Il s’agira alors de prolonger la réflexion autour des pratiques en questionnant leur lien à la satisfaction de vie.

Ce dernier point s’inscrit en continuité des études établissant une relation causale entre participation sociale et santé au sens large, alors qu’il apparaît en décalage de l’approche par les capabilités qui s’est construite comme une critique de l’approche utilitariste de la justice sociale qui viserait la satisfaction des préférences individuelles. A cet égard, précisons que l’ancrage paradigmatique de cette thèse se veut volontairement faible (ou large) et vise plus à un dialogue – ici entre conceptions du bien-être – en vue d’une meilleure compréhension des enjeux touchant à la participation des aînés. D’une part, il est simplement utile et intéressant d’interroger les liens entre diverses formes de participation et la satisfaction individuelle. Dans la continuité d’un questionnement en termes de stratégie d’adaptation à cette étape de vie que constitue la retraite – on pense notamment aux théories SOC (Baltes, 1997;

Baltes & Baltes, 1990) ou de sélectivité socio-émotionnelle (Carstensen, 1993) – il s’agit de situer la place de la participation dans le système de ressources associé au bien-être subjectif. D’autre part, en nous appuyant sur l’approche du bien-être sous-jacente à la notion de capabilités, nous pourrons également à

travers les résultats questionner des aspects davantage sociaux et normatif dans la perspective du « bien-vieillir ».

Cette thèse profitera également de la disponibilité de trois vagues d’enquête réalisées à ± 15 ans d’intervalle sur un espace temporel un peu supérieur à 30 ans, pour replacer les pratiques de participation et les systèmes d’inégalités et de ressources associés dans les évolutions socio-historiques plus larges qui ont marqué la société suisse et les conditions de vie des aînés. Il s’agira de mettre en parallèle les différentes transformations, des ressources, des pratiques et des forces structurelles, afin de mieux saisir les enjeux que sous-tendent l’importance croissante de la participation sociale. De la sorte, nous interrogerons l’existence d’une montée vs. d’un recul des inégalités accompagnant les « progrès » souvent mis en avant.

Cette thèse s’attachera en outre à enrichir le modèle global en approfondissant la question du genre et de son influence sur les pratiques de participation et leurs systèmes de ressources. Les différentiels entre sexe seront ainsi questionnés au regard de la distribution des « capitaux » comme producteurs de différences. En outre, la capacité ou capabilité de chaque personne à faire usage de ses ressources, à les convertir, sera également interrogée sous l’angle du statut de genre. Finalement, les circonstances genrées des liens entre participation et bien-être viendront compléter l’étude des (dis)continuités dans la distribution des pouvoirs dans les sphères privée et publique, entre les sexes.

Le prochain chapitre va permettre de préciser l’opérationnalisation de notre questionnement à travers la présentation du matériel empirique, la sélection et la construction d’indicateurs, et l’élaboration de modèles d’analyse à travers trois grands axes de recherche : (1) évolution et différenciation, (2) approfondissement du genre et (3) lien avec le bien-être subjectif - qui forment la trame de notre stratégie empirique de recherche.

Chapitre 2. Construction de la recherche

Comme nous l’avons vu, la question de la participation sociale s’impose de plus en plus dans les champs scientifiques mais aussi politiques et sociaux. Bien qu’inscrite dans des enjeux contemporains particulièrement saillants, cette perspective sur la retraite et le vieillissement a déjà été abordée dans diverses enquêtes déjà anciennes. Dans le cas suisse, une étude menée en 1979 par un groupe de recherche genevois, quand bien même était-elle intitulée « mise à l’écart et dépendance des personnes âgées » (voir encadré 2.1), a abordé plusieurs aspects de la participation sociale des 65 ans et plus. Nonobstant diverses adaptations, cette enquête transversale a été reconduite en 1994 et finalement en 2011, offrant l’opportunité rare, si ce n’est unique, de rendre compte des évolutions socio-historiques de la vie des individus à l’âge de la retraite dans deux régions suisses, Genève et le Valais central.

Dans un premier temps, ces trois enquêtes vont être présentées.

Deuxièmement, différents aspects et enjeux relatifs à leur analyse conjointe seront développés, ces derniers concernant plus particulièrement les échantillons d’enquête et les données contenues dans les trois bases. Une troisième section montrera comment nous avons étudié différentes dimensions de la participation sociale à travers une pluralité d’indicateurs. Nous expliquerons également pourquoi nous avons renoncé à une approche par des profils de participation individualisés pour privilégier une vue par les pratiques.

Les méthodes statistiques (section 4) et les variables utilisées pour approcher les inégalités de ressources et le bien-être (section 5) seront ensuite présentés.

Ce chapitre se terminera par l’exposition des modèles d’analyse.

2.1 Présentation des enquêtes : trois collectes de données à 15 ans d’intervalle (1979-1994-2011)

Les analyses présentées dans cette thèse s’appuient sur les données de trois enquêtes transversales portant sur les conditions de vie et de santé des personnes âgées, réalisées successivement en 1979, 1994 et 2011 auprès d’un échantillon aléatoire de la population âgée. Ces enquêtes visaient, chacune avec leurs spécificités, à mieux cerner cette population dans un contexte en mutation, marqué notamment par une longévité et une institutionnalisation croissantes. L’intitulé de ces trois études porte en lui-même la marque de l’évolution qui touche alors plus globalement la question du vieillissement, ses représentations, au cours des trente dernières années : de la dépendance et de l’isolement à la généralisation de l’amélioration des conditions de vie et de santé.

Encadré 2.1 : Trois enquêtes à 15 ans d’intervalle sur les conditions de vie des personnes âgées

v 1979 « Mise à l’écart et dépendance des personnes âgées ».

- Echantillon: personne de 65 ans et +, à Genève et en Valais, stratifié par sexe et région.

- Réalisation : Gugrispa (Groupe Universitaire Genevois de Recherches Interdisciplinaires Sur les Personnes Âgées), dans le cadre du programme national de recherche N°3 « Intégration sociales » - FNRS, sous la direction de C. Lalive d’Epinay.

v 1994 « Autonomie de la personne âgée et environnement socioculturel ».

- Echantillon: personne de 60 à 94 ans, à Genève et en Valais, stratifié par âge, sexe et région.

- Réalisation : CIG (Centre interfacultaire de gérontologie), dans le cadre du PNR 32 – FNRS Requête No 4032-35728, sous la direction de C. Lalive d’Epinay.

v 2011 « Vivre, Leben, Vivere – Démocratisation de la vieillesse? Progrès et

inégalité en Suisse ».

- Echantillon: personne de 65 ans et +, à Genève, en Valais, à Berne, à Bâle et au Tessin, stratifié par âge, sexe et région.

- Réalisation : CIGEV (Centre interfacultaire de gérontologie et d’étude des vulnérabilités), dans le cadre du Projet Sinergia, n° CRSII1_129922/1 et de l’IP 13 du Pôle de recherche national « LIVES - Surmonter la vulnérabilité : perspective du parcours de vie » (tous deux financés par le FNS), sous la direction de M.Oris.

Le design d’enquête presque identique et la reprise d’un même ensemble de questions au travers de ces trois vagues assurent une excellente comparabilité des données et permettent ainsi d’étudier l’évolution sur un peu plus de 30 ans d’un certain nombre de dimensions de vie, dont les formes de participation sociale des aînés.

2.1.1 1979 : les pionniers

La première enquête faisait partie du programme national de recherche

« intégration sociale » (voir encadré 2.1). Mettant en lumière deux processus jugés comme caractérisant la situation des personnes âgées à cette époque, la perte d’indépendance liées aux questions de santé et la mise à l’écart de la vie sociale, cette recherche visait à étudier la diversité des conditions de vie et de santé. Le modèle analytique concernait plus particulièrement les différenciations dans la manière dont les individus vivaient et affrontaient ces pertes et ce rejet (Lalive d’Epinay et al., 1983).

L’enquête de 1979 portait sur deux régions de Suisse romande : le canton de Genève et le Valais central. Etudier la diversité suisse n’est en effet pas chose facile. L’équipe de recherche a alors privilégié une « représentativité typologique de deux modes de vie » (Lalive d’Epinay et al., 1983, p. 38). Ces deux zones géographiques ont ainsi été choisies au regard de leur contraste selon l’axe urbain-rural. En effet, elles représentaient (et représentent toujours dans une certaine mesure) deux contextes culturels et sociodémographiques bien distincts avec d’un côté Genève, région métropolitaine marquée par une urbanisation et un secteur tertiaire importants, une certaine diversité culturelle

issue de la migration, et de l’autre côté le Valais central, région rurale et semi-alpine, illustrant une forme de société demeurée plus « traditionnelle » (voir aussi Bétemps, Bickel, Brunner, & Hummel, 1997, p. 30‑31). Les résultats de cette première enquête montraient que ces distinctions avaient alors, en 1979, des répercussions sur la population âgée et ses modes de vie (voir notamment Lalive d’Epinay et al., 1983, 2000).

La population étudiée était composée des individus âgés de 65 ans et plus. Afin de construire un échantillon représentatif des deux populations considérées (respectivement à Genève et en Valais), le choix a été d’effectuer un tirage aléatoire stratifié par sexe sur les fichiers de la population de chacune des deux régions. Les femmes étaient (comme c’est encore le cas actuellement) en effet surreprésentées dans les tranches d’âge élevées, la stratification par sexe permettant dès lors d’avoir un nombre suffisant d’hommes âgés dans l’échantillon. L’objectif était d’interroger 1600 individus, soit 400 par strates (Lalive d’Epinay et al., 1983, p. 48‑49).

Le travail de récolte des données a été conduit par l’équipe de recherche elle-même. Le choix de ne pas sous-traiter à un institut de sondage l’étape du terrain visait à permettre d’avoir une meilleure gestion de l’information recueillie, de sa qualité, des problèmes rencontrés (Lalive d’Epinay et al., 1983, p. 50) et de garantir par-là la meilleure représentativité et fiabilité possibles (Bétemps et al., 1997, p. 24). Pour la réalisation de la passation des questionnaires, un groupe d’enquêteurs a été engagé, formé et encadré par l’équipe de recherche dans les deux régions (Lalive d’Epinay et al., 1983, p. 50).

Les données ont été récoltées au moyen de deux questionnaires standardisés.

L’un était auto-administré, rempli par l’enquêté lui-même, et le deuxième était passé lors d’un entretien face-à-face avec un enquêteur (Lalive d’Epinay et al., 1983, p. 50‑51). Le contenu portait sur l’individu, certaines de ses caractéristiques sociodémographiques, certains aspects de son parcours de vie (vie professionnelle, retraite, veuvage), de sa santé, de ses ressources matérielles, de son entourage et de ses pratiques individuelles ou sociales33. Cinq variantes du questionnaire avaient été élaborées afin de tenir compte des situations variées des personnes, soit leur âge, leur statut d’habitation et leur état de santé. Parmi les individus résidant en domicile privé, une version allégée était proposée aux plus de 75 ans et une version encore plus allégée était utilisée pour interroger les plus de 85 ans. Les personnes résidant en institution se voyaient quant à elles proposer deux versions spécifiques du questionnaire selon qu’elles étaient en état de répondre elles-mêmes ou non (Lalive d’Epinay et al., 1983, p. 61‑62).

Au total, 2350 personnes ont été contactées afin de récolter les réponses des 1600 individus visés (N=1608). Le taux de réponse dans chaque strate se situait entre 62 et 75% et s’est avéré globalement meilleur en Valais. Le taux de refus au sens strict (c’est-à-dire des individus qui ont été contactés et qui ont décliné la sollicitation à répondre) s’élevait quant à lui entre 18 et 30 %. Il faut relever qu’un certain nombre de contacts infructueux étaient alors attribuables à un état

33 Pour une liste des principaux items du questionnaire, voir Lalive d’Epinay et al., 1983, p. 65-67.

de santé insuffisant (Lalive d’Epinay et al., 1983, p. 51‑52). Enfin, si l’échantillon de base concernait tant les individus habitant en ménage privé que collectif, les données des individus résidant en institution ont été égarées depuis.

de santé insuffisant (Lalive d’Epinay et al., 1983, p. 51‑52). Enfin, si l’échantillon de base concernait tant les individus habitant en ménage privé que collectif, les données des individus résidant en institution ont été égarées depuis.