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Classement thématique des données sur le cycle de l’eau

L’intégration, les outils

2. Un constat : des données existantes nombreuses mais disparates et dispersées

2.1. Classement thématique des données sur le cycle de l’eau

Afin de mieux visualiser la répartition des données par thématique, nous avons choisi d’effectuer une représentation graphique de l’ensemble du cycle de l’eau. Nous avons séparé le cycle de l’eau

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en neuf thèmes sur lesquels on trouve des données : la pluviométrie, les eaux souterraines, la qualité des eaux superficielles, la quantité des eaux superficielles, les activités polluantes, l’épuration, l’AEP, les réseaux et enfin le prix de l’eau.

Nous avons élaboré une petite application pour que sur la représentation graphique suivante, lorsqu’on clique sur une partie du cycle de l’eau, les détenteurs de données relatives à cette thématique apparaissent. Lorsqu’on clique sur l’un d’eux, on est redirigé vers une fiche de synthèse sur la base de données correspondante. Les deux pages suivantes déroulent un exemple de l’utilisation de cette représentation en ce qui concerne les « eaux souterraines ». C’est-à-dire la localisation des différents endroits où on peut trouver des données sur cet aspect du cycle de l’eau (depuis les bases nationales jusqu’à l’Observatoire de la nappe de la CUS).

On clique sur eaux souterraines. Figure 2 : Aperçu d’écran de la localisation des données par thématique

Sur ce schéma simplifié du cycle de l’eau, nous avons situé les neuf thématiques citées précédemment. Lorsque l’on clique sur l’une d’entre elles, le petit encadré figurant page suivante apparaît, il permet de lister les acteurs détenteurs de données sur cette thématique tout en localisant le niveau géographique où ceux-ci se situent. Celui –ci est repéré par le code couleur suivant : les bases nationales figurent en bleu foncé, celles au niveau du bassin en bleu roi, les régionales en bleu-vert, les départementales en turquoise et les infra-départementales en blanc.

Figure 3 : Acteurs détenteurs de données sur la thématique

L’encadré ci-dessus liste donc les bases de données et les acteurs identifiés comme détenteurs sur la thématique donnée (dans notre exemple les eaux souterraines). L’étape suivante est obtenue en cliquant sur une base de données afin d’obtenir une fiche détaillée sur cette base de données dont on peut voir un exemple ci-contre en ce qui concerne la base de données ADES.

Ces fiches de synthèse par base de données sont toutes construites sur le même modèle. Dans un premier temps, nous précisons les objectifs de la base tels qu’ils sont affichés par le détenteur des données (ou, à défaut d’obtenir ceux-ci, ceux que nous déduisons de la base elle- même). Ensuite, nous précisons la partie du cycle de l’eau concernée parmi les neuf identifiées précédemment. Puis nous nous intéressons à la gestion de cette base (qui est le maître d’ouvrage ? qui développe ? qui fournit les données ? …). Ensuite, nous décrivons le contenu

disponible dans la base en établissant un listing des données répertoriées. Après cela, nous abordons l’architecture technique de la base lorsque nous la connaissons. Les modalités d’accès sont détaillées pour terminer par les projets en cours éventuels et les contacts.

Figure 4 : Fiche de synthèse par base de données On clique

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89 Actuellement, les travaux relatifs au programme de surveillance sont en cours. Ils seront suivis par l’élaboration du plan de gestion qui comportera un programme de mesures.

Dans un premier temps, on peut trouver des données qui ont été recueillies, rassemblées et synthétisées afin de dresser l’état des lieux pour la DCE. Dans le bassin, sur le secteur de travail international du Rhin Supérieur, l’état des lieux a été coordonné par la DIREN Alsace, il est terminé et a été approuvé le 14 Janvier 200589. Les données recueillies dans ce cadre concernent :

la description du secteur de travail et de ses différentes eaux, la délimitation en différentes masses d’eau et l’évaluation de l’état de celles-ci, le recensement des activités humaines, de leurs incidences et des pressions s’exerçant sur les eaux, ainsi que le recensement des zones protégées à divers titres et enfin une analyse économique des utilisations de l’eau.

Afin de donner une vision croisée et d’ordonner notre présentation des données existantes, nous allons maintenant présenter les bases des niveaux de recueil de données les plus globaux aux plus locaux.

2.2. Classement des données par échelle

géographique

Un certain nombre de base de données ont également été mises en place au niveau national : La base ADES, (Accès aux Données des Eaux Souterraines) : concerne des données qualitatives et quantitatives sur les eaux souterraines ; est gérée par le BRGM sous maîtrise d’ouvrage de la Direction de l’Eau du Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable (MEDD). Elle est alimentée par les données du Réseau National de connaissance des eaux souterraines, par les données de SISE-EAUX du ministère de la Santé sur la qualité des eaux souterraines destinées à la production d’eau potable, par les réseaux de bassin sur les eaux souterraines ainsi que, lorsqu’ils existent et qu’ils sont partenaires d’ADES, par les réseaux des collectivités territoriales, d’industriels ou d’autres organismes chargés de missions publiques (ex. en Alsace, les données gérées par l’APRONA seront d’ici peu intégrées à ADES).

La banque HYDRO, banque nationale de données pour l’hydrométrie et l’hydrologie :

assure l’étude quantitative des cours d’eau ; est sous maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre du MEDD. Elle regroupe des données provenant des organismes œuvrant dans la gestion ou dans l’étude quantitative des cours d’eau : Ministères, collectivités territoriales, établissements publics, syndicats de communes, distributeurs d’eau, associations de protection de la Nature, grands aménageurs, assurances, … Elle se base sur la BD CARTHAGE (Base de Données

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sur la CARthographie THématique des AGences de l’eau et du ministère de l’Environnement) a pour but de fournir un système de repérage spatial des milieux aquatiques superficiels français.

La banque PLUVIO regroupe les données pluviométriques quotidiennes et est gérée par

Météo-France sous accord cadre interministériel et est alimentée par différents producteurs. La Banque de données Hydrobiologiques et Piscicoles (BHP) réunit les données de

connaissance et de gestion des peuplements piscicoles et est actuellement gérée par le Conseil Supérieur de la Pêche. Elle est alimentée par les inventaires piscicoles, les stations de contrôle des migrations, les enquêtes et déclarations de capture.

Enfin, les données des banque ADES, HYDRO, PLUVIO, BHP et des Banques de bassin (cf infra) sont regroupées au sein du Système d’Information sur l’Eau (SIE) venant remplacer la Banque Nationale de Données sur l’Eau (BNDE) afin de permettre d’élaborer des synthèses nationales. Le SIE est sous maîtrise d’ouvrage du MEDD et géré par l’Office International de l’Eau. Il a pour vocation de « produire, gérer, conserver et permettre un accès aisé à tout type de données sur l’eau ». Il concerne toutes les données relatives « à la connaissance générale des ressources en eaux et des milieux aquatiques : qualité, quantité, usages, données réglementaires, données économiques, … pour répondre notamment aux besoins nécessaires aux actions de l’Etat et de ses établissements publics dans la mise en œuvre de la politique de l’eau et de son évaluation aux échelons national ou européen qu’elle soit d’ordre réglementaire ou nécessaire à la planification et à l’information du public. »90 Le

SIE ne s’intéresse pas aux données ponctuelles, ni à celles visant un besoin immédiat, telles les données d’alerte par exemple. Le SIE a pour objectif d’impliquer « tous les acteurs intervenant dans la production, la gestion, l’exploitation, la valorisation et la diffusion de données », dont la liste recouvre tous ceux cités comme détenteurs de données dans la présente étude, notamment le Conseil Général. Le SIE a donc pour objectif de rassembler l’ensemble des données existantes sur l’eau, quel que soit leur forme ou leur usage. A cette occasion, un format de données commun a été élaboré : le SANDRE (cf. encadré ci après ).

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Encadré 11

Le SANDRE, une tentative d’unification des représentations ?

Le Service d’Administration Nationale des Données et Référentiels sur l’Eau (SANDRE) élabore le langage commun des données sur l’eau. C’est un service du SIE91 qui est chargé d’établir la normalisation des données afin de rendre compatible et homogène la définition et l’échange des données entre les producteurs, les utilisateurs et les banques de données. En effet, plusieurs milliers d’organismes publics ou délégataires de services publics produisent des données sur l’eau en France. La grande majorité de ces données se retrouve ensuite collectée ou transmise à d’autres organismes, que ce soit pour des raisons de connaissance, de conservation patrimoniale, de diffusion, ou pour satisfaire à des contrôles réglementaires. Cependant afin de répondre à un enjeu de qualité, il est nécessaire que les données échangées soient parfaitement décrites, faute de quoi les données sont peu utilisables, avec des risques réels d’erreurs d’interprétation. C’est pour répondre à ce besoin que le format SANDRE a été créé.

Souvent les données font référence à des notions communes (mesure d’un paramètre, identifiant d’un forage, code d’un cours d’eau, …), appelées des référentiels. Ces référentiels doivent être complets, à jour, et accessibles à tous. Ils sont indispensables pour rapprocher des données d’origines diverses. De plus, lorsque les échanges sont nombreux et fréquents, il est profitable de s’entendre sur des formats d’échange, de façon à automatiser les procédures afin de permettre une meilleure efficacité. Les missions du SANDRE se déclinent donc de la manière suivante :

• Décrire les données. Dans l’objectif d’échanger des informations entre acteurs, il est nécessaire de parler le même langage. L’une des principales missions du SANDRE consiste à définir un vocabulaire commun pour chaque thématique de l’eau. Par exemple, il faut expliquer clairement ce qu’on entend par station de mesure de la qualité des eaux ou bien décrire quelles informations doivent être associées à chaque point d’eau. Toutes ces informations sont regroupées dans des dictionnaires de données et des modèles de données, résultats des travaux de standardisation des données. Ils ne décrivent pas seulement chaque donnée mais aussi les lots de données qui forment un ensemble indivisible et permettent de bien exploiter une information. Par exemple un résultat de mesure d’eau n’est pas utilisable si on ne lui associe pas le point de mesure, le paramètre mesuré, l’unité, etc. La création de dictionnaires de données suppose de réunir les experts concernés, de les amener à un consensus, et de transcrire avec un formalisme adéquat la standardisation des données.

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• gérer les référentiels. Il existe un grand nombre de référentiels communs. Il peut s’agir de référentiels géographiques comme celui des rivières BDCarthage, ou de zonages réglementaires, dont l’existence permet d’indiquer de façon précise et unique où une information est localisée. Il peut aussi s’agir d’identifiants communs attribués à des ouvrages, des paramètres chimiques, etc. Le rôle du Sandre est de définir l’autorité qui gère ces référentiels et les met à jour. Il est aussi de veiller à ce qu’ils soient aisément accessibles à tous faute de quoi ils perdent leur utilité. Le Sandre assure lui même la tenue à jour de référentiels pour lesquels aucune autorité naturelle n’a pu être trouvée.

• et prescrire les formats d’échange. Enfin, afin d’échanger les données entre des bases de données informatiques, il peut être profitable d’utiliser un format standard identique, plutôt que de développer de multiples interfaces techniques. Le SANDRE propose 3 formats : le format XML pour l’échange entre les systèmes d’information, le format trame pour l’échange entre les systèmes d’information (format en train de disparaître) et le format simplifié pour l’échange entre les utilisateurs.

Toutefois, les critiques qui peuvent être faites de ce système est qu’il constitue une « usine à gaz » et que sa complexité (liée à sa complétude) n’est pas toujours indispensable. Son intérêt est qu’il s’attelle à la question de l’homogénéisation du format des données, question sur laquelle nous reviendrons par la suite car elle nous semble cruciale, complexe et loin d’être résolue.

Ensuite, au niveau du bassin, l’Observatoire de l’Eau Rhin-Meuse, une émanation du Comité de Bassin Rhin-meuse, est géré par l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse. Il possède deux volets :

L’un à destination du grand public, affichant des informations synthétiques et vulgarisées produites par une commission du comité de bassin.

L’autre à destination des professionnels regroupant les données brutes et synthétiques des différents producteurs du bassin. Ces données concernent tant la qualité des eaux souterraines que celle des eaux superficielles en passant par le fonctionnement des stations d’épuration. Ce volet professionnel fait désormais partie du SIE (système d’information sur l’eau national), d’où son nom SIE Rhin-Meuse.

Puis au niveau régional, la banque de données de l’APRONA fournit des données quantitatives et qualitatives sur la nappe d’Alsace. Il y a aussi les données recueillies par la DRIRE dans le cadre de son suivi des installations classées pour la protection de l’environnement et des activités polluantes, et celles recueillies par la DIREN dans le cadre de ses missions.

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A un niveau départemental, les données sont réparties entre :

La DDASS pour ce qui concerne la qualité de l’eau distribuée et la qualité des eaux de baignade

Le SDEA qui possède des données sur les réseaux d’AEP, d’assainissement, sur la distribution et sur la gestion pour les collectivités adhérentes

Le CG 67 qui a

o dans Chimère des données sur les réseaux d’AEP, d’assainissement, sur la distribution, sur le prix

o dans le RID des données sur la qualité des eaux de surface

o dans le rapport du SATESA des données sur l’épuration, le fonctionnement des STEP, …

la Fédération de pêche qui élabore le Schéma départemental à vocation piscicole A un niveau plus local, on trouve des données beaucoup plus ponctuelles :

les rapports sur le prix et la qualité du service, produits de manière réglementaire par chaque commune

les données de l’Observatoire de la nappe piloté par la CUS

les relevés d’Alsace Nature sur les zones humides, qualité des eaux, …

les études de l’Association Force Ouvrière Consommateurs sur le prix du service