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CHAPITRE 2 : DRESSER LE PORTRAIT DE SON ENVIRONNEMENT 2.1 R OSEMONT L A P ETITE P ATRIE

2.2.1 LES RUELLES PRINCIPALES

2.2.1.6 C ARTIER / C HABOT / R OSEMONT / DES C ARRIÈRES

La ruelle possède trois entrées, soit une au nord sur Rosemont et une sur chacune des rues perpendiculaires que sont Cartier et Chabot. Toutefois, les entrées sur les rues Cartier et Chabot ne sont pas vis-à-vis, celle sur Chabot étant plus au nord. Cette situation s’explique probablement du fait que la rue des Carrières n’est pas droite et suit un chemin plus ancien permettant de se rendre originellement dans les différentes carrières que l’on trouvait sur le territoire de RPP.

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Il ne s’agit pas d’une ruelle verte et selon RG2 un tel projet ne pourrait se réaliser à cet endroit puisqu’il y a trop de gens qui aiment leur voiture et utilisent un stationnement dans leur cour. Il est important de savoir que tout juste de l’autre côté de la rue des Carrières se trouve une des premières ruelles vertes de RPP, et dont il sera question dans la section sur les ruelles secondaires. Cette ruelle est complètement bloquée, ne permettant aucune circulation automobile, ce qui peut influencer cette vision des ruelles vertes qu’a RG2. Malgré tout, certains voisins ont planté de la verdure entre leur clôture et la ruelle : « C’était la première fois qu’on voyait un propriétaire chercher à aménager son terrain jusqu’à la limite de la ruelle. Parce qu’un peu partout ailleurs, il y a comme une zone un peu grise. Il y a la clôture, mais de l’autre bord de la clôture, c’est comme pour tout le monde. » (RG2, 2013 : Visite 01:11 à 01:33). La ruelle est déneigée par certains voisins et plus particulièrement par et pour un voisin qui fait de la rénovation et qui a un camion qu’il stationne dans sa cour. Il habite sur Cartier, mais vis-à-vis de l’entrée de la ruelle sur Chabot, son stationnement est ainsi facilement accessible. D’autres voisins garent leur voiture dans leur cour, ce qui n’est pas le cas de RG2 qui préfère avoir une cour avec de la verdure. RG2 nous informe également de la présence d’un dépanneur à proximité, sur un des quadrilatères voisins et d’une station de Bixi sur la rue Cartier au coin de des Carrières. Sur Rosemont, on trouve des maisons de transition et selon RG2 « il se passe toutes sortes d’affaires » près de la rue Papineau (la rue suivante après Cartier). Il y a également une église sur la rue Rosemont, sur le quadrilatère tout juste au nord.

a) Informateur

RG2 est âgé dans la quarantaine et père de deux enfants, un garçon de cinq ans et une fille de huit ans. Avec sa conjointe et les enfants, ils habitent dans une maison de plain-pied sur la rue Chabot depuis 2005. Ils sont propriétaires. RG2 est originaire de l’Outaouais et est arrivé à Montréal en 1994 pour ses études en histoire. Il détient une maîtrise et travaille dans une brasserie artisanale.

b) Dessin

Le dessin que nous a fait RG2 précise principalement la partie sud de la ruelle23, son domicile s’y trouvant. La partie nord de la ruelle vers la rue Rosemont semble très petite sur le dessin alors qu’il

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s’agit en réalité de la partie la plus longue. Ainsi, cette manière de représenter montre que RG2 ne fréquente que la section sud de sa ruelle, ne connaissant pas l’autre extrémité.

c) Observation

Lors de la visite, nous n’avons parcouru que la partie sud de la ruelle jusqu’à quelques maisons au nord de chez RG2, car il s’agit de la limite qu’ont ses enfants pour y jouer. On comprend également que RG2 lui-même ne va pas plus loin. Lorsqu’il emprunte la ruelle, il passe principalement par le sud. On observe quelques arbres matures, principalement du côté de la rue Chabot ainsi que des vignes. 2.2.1.7LOUIS-HÉMON / DES ÉCORES /JEAN-TALON /BÉLANGER

Cette ruelle est une exception à l’échantillonnage puisqu’elle se situe officiellement dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension. En effet, selon les cartes officielles, la limite nord de RPP est Jean-Talon de son extrémité ouest jusqu’à l’avenue Papineau, la limite devenant alors Bélanger jusqu’au boulevard Pie-IX. Ne l’ayant pas su avant l’entrevue, nous avons choisi de garder cette ruelle puisque la limite est peu connue, même par les résidents eux-mêmes, selon KD, et que nous considérons comme minimes les différences entre l’un côté et l’autre d’une rue. Le maintien de cette ruelle dans notre échantillon tient également au fait qu’il ne s’agit pas d’une ruelle verte et qu’elle n’a ainsi pas de statut particulier face à son arrondissement.

La ruelle en forme de H a quatre entrées, deux sur la rue Louis-Hémon et deux sur la rue des Écores. Sur le quadrilatère voisin, au coin des rues Jean-Talon et des Écores, se trouve l’entrée de la station de métro D’Iberville. La ruelle est alors un lieu de passage important pour les résidents : « À côté t’as le métro, en face l’autobus et entre ça, t’as une forêt » (KD, 2013 : notes de terrain), en parlant de la ruelle. Sur la rue Bélanger, plusieurs commerces sont installés, comme un salon de coiffure ou une imprimerie. On peut également identifier un immeuble du gouvernement au coin de Bélanger et des Écores.

La ruelle est déneigée l’hiver, chacun devant payer sa part puisqu’elle est déneigée par une compagnie privée. Toutefois, le déneigement se fait au détriment de KD puisque son terrain est utilisé comme dépôt à neige. Le terrain est à la jonction d’une partie du H. Elle ne possède pas de voiture et considère que son terrain sert à tout le monde, les camions de service utilisant l’espace pour tourner et se rendre dans la partie centrale :

Donc mon terrain est un lieu absolument commun. Commun pour ceux qui passent dans la ruelle, parce qu’il n’y a pas de place ils tournent, les camions passent, ceux qui travaillent

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Hydro-Québec, Vidéotron, n’importe quoi, ils viennent des fois se stationner ici, passer ici, parce qu’il n’y a pas d’autres espaces. (KD, 2013 : Entrevue 03:31 à 03:49).

a) Informatrice

KD habite sur la rue Bélanger depuis 1993 dans un immeuble ayant appartenu à son père et dont elle est actuellement propriétaire. Âgée d’une cinquantaine d’années, elle a deux frères et une sœur. À l’époque où elle a emménagé à cet endroit, sa sœur occupait le logement voisin. Elle est à la retraite mais a travaillé dans la fonction publique. En 1999, elle a quitté ce logement mais est rapidement revenue : « J’ai eu le mal du quartier et j’ai eu le mal de la ruelle. » (KD, 2013 : Entrevue 32 :21 à 32 :27).

b) Dessin

Le dessin qu’a fait KD témoigne de son « amour » des arbres24. C’est en effet ce que l’on remarque rapidement sur le croquis, mais aussi lors de l’entrevue. On comprend aussi sur le dessin que, de son balcon, KD a une vue complète sur la ruelle. Son logement a son adresse sur Bélanger et elle peut voir donc la ruelle tout en longueur. La partie nord de la ruelle est toutefois légèrement effacée, les détails sont ceux de la partie sud, près du logement de KD.

c) Observation

Lors de l’observation, KD nous parle beaucoup de la verdure. Nous avons marché toute la longueur de la ruelle, tout comme le fait KD lorsqu’elle utilise le métro. On observe qu’il y a une différence de chaleur entre la partie centrale de la ruelle et la partie près du logement de KD. En effet, dans la portion centrale, il y a plusieurs arbres matures alors que dans l’autre portion, il n’y en a aucun.