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D U P ARC / J EANNE M ANCE / S AINT Z OTIQUE / B EAUBIEN

CHAPITRE 2 : DRESSER LE PORTRAIT DE SON ENVIRONNEMENT 2.1 R OSEMONT L A P ETITE P ATRIE

2.2.1 LES RUELLES PRINCIPALES

2.2.1.1 D U P ARC / J EANNE M ANCE / S AINT Z OTIQUE / B EAUBIEN

Cette ruelle est une ruelle verte depuis l’été 2013. Lors de l’entrevue, comme elle n’avait pas encore été excavée, nous ne pouvions voir que les marques au sol. Les plantes avaient déjà été achetées, elles étaient entreposées dans la cour du studio de GD.

GD a été l’instigateur de la ruelle verte. Il a été en contact avec RG1 à la SODER. C’est suite à une autre initiative des résidents de la rue que GD a proposé l’idée. Les voisins avaient déjà formé la Coalition Jeanne-Mance, constituée des résidents de la rue qui veulent une meilleure cohabitation avec les industries. Sur le quadrilatère de GD, on retrouve une usine de meubles, une usine de transformation de viande, des entrepôts pour appareils électroniques, un plombier, ainsi que plusieurs autres entrepôts. Les voisins ont particulièrement eu des problèmes avec l’industrie de transformation

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de viande, notamment à cause des camions de livraison et d’un conteneur à déchets dans la ruelle, d’où coulait du sang de viande avariée. Dans la ruelle comme dans la rue, cette importante présence d’industries occasionne de fréquents passages de camions de livraison. La ruelle n’a aucun dos d’âne et est particulièrement large. C’est une ruelle assez passante, puisque plusieurs voisins utilisent des places de stationnement dans leur cour. On peut y entrer par deux endroits, sur Saint-Zotique et sur Beaubien, mais un grand stationnement a une double entrée, une dans la rue et l’autre dans la ruelle. La largeur et la longueur de la ruelle permettent l’installation de nombreux bacs et plates-bandes. Selon GD, certaines plates-bandes sont larges jusqu’à un mètre. Une murale doit également être installée à l’entrée sur Saint-Zotique près d’une garderie. L’initiative est celle de GD, mais sa voisine Julie est aussi très impliquée. Ils ont récolté les signatures ensemble, et, selon GD, il s’agit de l’étape la plus difficile. Il observe qu’il y a une différence notable entre les résidents de la rue Jeanne-Mance et les résidents de l’avenue du Parc. La présence de citoyens d’origines diverses est aussi venue jouer dans la balance, certains étant plutôt réticents à changer les choses alors que la barrière de la langue ne permettait pas à GD et à sa voisine de bien expliquer le projet, certains restant méfiants. La motivation qui a poussé GD à proposer une ruelle verte est sa volonté d’améliorer son milieu. Comme il s’agit de son studio et non de sa résidence, il se considère comme une entreprise et souhaite redonner à la communauté pour rendre le lieu agréable :

C’est pour ça qu’on l’a amenée, la ruelle verte. On la voyait comme un cri positif, puis aussi, nous, en tout cas moi personnellement, je trouvais que moi aussi on est comme une industrie, c’est un studio, ce qui fait que je trouvais que c’était la moindre des choses que de redonner ça à tout le monde, un minimum. (GD, 2013 : Entrevue 24 :53 à 25 :13)

Dans la ruelle, il y a des enfants qui jouent. Au moment de l’entrevue, ils jouaient à côté de déchets et de carcasses, ce qui, selon GD, ne constitue pas un bon environnement. En rendant la ruelle plus verte, il souhaite une plus grande présence des résidents à l’arrière et ainsi un plus grand respect de la part des industries par rapport à leurs voisins. Certaines de ces industries étaient d’ailleurs favorables au projet. Au début du printemps 2013, GD et ses voisins ont organisé une corvée de nettoyage de la ruelle. Plusieurs résidents ont participé et fait leur part. Depuis ce temps, les autres voisins sont plus gênés de laisser traîner des déchets, ce qui contribue de beaucoup à la propreté de la ruelle : « Si tu l’habites, si tout le monde l’habite, tout d’un coup, c’est plus gênant de faire des mauvais coups dans cette ruelle-là. » (GD, 2013 : Entrevue 49:31 à 49:42).

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Cette première ruelle a été présentée par GD, 53 ans, père de trois enfants et grand-père de quatre autres. Il exerce le métier de publicitaire. Sa situation dans le cadre de cette recherche est particulière, puisque GD n’habite pas RPP. Il habite plutôt le quartier Outremont. Toutefois, avec sa conjointe qui est photographe, ils se sont acheté trois ans auparavant une petite maison dans la partie de RPP appelée le Mile-Ex, à l’extrémité ouest de l’arrondissement. Le Mile-Ex est un secteur mi-industriel, mi- résidentiel. Plusieurs industries sont installées dans le quartier, voisinant des résidences. Après avoir complètement démoli la maison qui se trouvait sur le terrain, ils ont construit un studio de photographie et de tournage qui pourrait facilement être converti en maison si le besoin en était. GD n’écarte pas l’idée d’y habiter un jour. Il a grandi dans un quartier ouvrier de Montréal à Anjou et a utilisé les ruelles dans son enfance.

b) Dessin

GD a d’abord pris le temps de dessiner le secteur du Mile-Ex16 pour nous permettre de comprendre la dynamique de l’endroit, avec la présence d’industries et l’accessibilité. Pour se rendre dans le Mile-Ex, on doit emprunter certaines grandes artères, puisque le secteur se trouve isolé du reste de la grille de RPP.

L’illustration de la ruelle17 a ensuite permis de saisir la dynamique des industries par rapport aux résidents, mais aussi les différences entre les résidents de l’avenue du Parc et de la rue Jeanne-Mance. GD nous l’explique : « on dirait que t’habites dans deux quartiers complètement différents. » (GD, 2013 : Entrevue 37 :43).

c) Observation

En raison de la pluie en fin d’entrevue, la visite de la ruelle a été assez courte, tandis que nous sommes restés sous un arbre en face de la cour de GD. La caméra a été laissée à l’intérieur pour éviter des bris techniques. Il n’y a donc aucun enregistrement de la ruelle.