Étude de cas
Carte 5 : stuation des cinq sites hospitaliers du CUSM
4.4 Les acteurs et leurs outils
Afin de synthétiser les informations les plus importantes de cette section relative à la présentation du contexte entourant le projet, voici un tableau avec les principaux acteurs de l’aménagement, les outils à leur disposition et leur rôle dans le redéploiement du CUSM4:
Acteurs « Outil(s) de planification » Rôle dans le redéploiement Gouvernement
du Québec Loi sur l’aménagement et
l’urbanisme Compétence pour la gestion des CHU : choix de localisation du site Glen, achat du terrain et participation au financement.
Aucun, puisque l’entrée en force du PMAD s’est faite en 2011, alors que le CUSM se redéployait déjà
Ville de
Montréal Plan d’urbanisme & plan de
transport Identification du site comme secteur stratégique en vue de l’implantation
d’accessibilité du CUSM Étant responsable des modifications sur le réseau routier, a pris part aux discussions et décisions quant au plan d’accessibilité du site Glen
5. Méthodologie
Afin d’apporter les réponses les plus complètes possible à la question de recherche, plusieurs outils vont être mobilisés pour l’analyse du cas d’étude. Ce seront donc d’un côté la documentation écrite relative à la planification à Montréal et autour du projet du CUSM — tant les outils d’aménagement que les études d’impacts appuyées par une revue de presse — et de l’autre une série de données statistiques relatives au portait social de Montréal et à l’accessibilité aux sites du CUSM, qui pourront être mobilisés afin de construire l’analyse qui va suivre.
5.0.1 Analyse de la documentation écrite
Dans le cadre de ce travail, la première ressource à mobiliser est l’ensemble de la littérature grise du projet du CUSM, des documents de planification réglementaire aux différentes études d’impact. Au regard des éléments théoriques dégagés en amont, il est possible de mener une analyse de contenu sur deux types de documents :
• Planification réglementaire : dont le plan d’urbanisme et plan de transport de Montréal ainsi que plan métropolitain d’aménagement et de développement.
• Documents projectuels du CUSM : plan d’accessibilité — résumant les conclusions des études d’impacts réalisées en amont et tenant compte des procédures de consultation publique — et plan de gestion de déplacement.
Grille de lecture & analyse de contenu
Le cadrage théorique et notamment les éléments de synthèse de celui-ci ont permis de dégager une grille de lecture qu’il est maintenant possible d’appliquer à la littérature grise entourant le projet de redéploiement du CUSM. Par une série de lectures successives, nous pouvons dégager la conception de la mobilité à la base de la planification montréalaise.
Notions-clés L’analyse de discours effectuée sur les objectifs et les mesures proposées par chacun des plans permet de mettre en exergue les notions sur lesquelles ils se basent et la définition explicite ou sous-jacente qu’ils en donnent. Concernant les éléments relatifs au capital mobile et aux inégalités sociospatiales, il sera ainsi possible de mesure la façon dont les acteurs se sont saisis de ces enjeux, selon le gradient qui suit :
• Aucun discours
• Discours existant
• Discours existant et volonté revendiquée
• Discours, volonté revendiquée et actions proposées
• Discours, volonté revendiquée et actions réalisées (si évaluable) Situer la position de chaque acteur sur cette échelle permettra de savoir
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Revue de presse
L’analyse sur la littérature grise s’accompagne d’une revue de presse, axée tant sur le redéploiement du CUSM que les questions de planification à Montréal, au regard des notions-clés développées plus haut. Malgré d’évidentes limites pour collecter de telles données à distances, ce deuxième matériau d’étude s’avère tout à fait pertinent afin d’évaluer notamment certains éléments de cadrage tout en permettant d’apporter un éclairage plus complet sur les outils de la planification relative au cas d’étude. L’annexe 1 dénombre l’ensemble des documents considérés dans cette analyse.
5.0.2 Analyses de données quantitatives
Celles-ci vont permettre d’explorer le portrait social de la métropole montréalaise. Ce travail a été effectué à l’échelle de la Région Métropolitaine de Recensement (RMR), qui correspond, comme nous l’avions vu, à peu de choses près à l’échelon métropolitain recouvert par la CMM. Les données sont traitées selon le découpage de secteurs de recensement (SR), correspondant à la deuxième échelle statistique canadienne, regroupant entre 2 500 et 8 000 habitants (Statistique Canada, 2018).
Indice de défavorisation
Afin d’offrir l’analyse des inégalités socio-économique la plus simple possible, la suite de ce travail se basera sur un seul indicateur : l’indice de défavorisation (Gamache & al., 2015).
Basé sur des données statistiques canadiennes de 2011, cet indice est construit selon deux axes, la défavorisation matérielle et sociale. La prise en compte de cette double dimension est essentielle pour traiter des questions d’inégalités, comme l’ont montré de nombreux travaux sur le sujet (Castel, 1995 ; Da Cunha & al., 1995 ; Paugam, 1991). Plus précisément, six indicateurs sont mobilisés pour construire cet indice. Ils se basent uniquement sur la population de 15 ans et plus et sont ajustés selon la structure d’âge pour éviter tout biais démographique :
Défavorisation matérielle Défavorisation sociale Taux de personnes avec un certificat
d’études supérieures Taux de personnes vivant seules
Taux d’emploi Taux de personnes séparées, divorcées ou
veuves
Revenu moyen Taux de familles monoparentales
Le choix de ces six indicateurs a été fait suite à différentes analyses ayant permis d’en démontrer le rôle central en termes de défavorisation. Chacun des deux axes permet d’obtenir une note factorielle, regroupée ensuite en quantile, soit des notes de 1 à 5 — où 1 correspond aux caractéristiques favorisées et 5, défavorisées. Il est donc possible d’obtenir deux indices séparés, chacun en cinq classes divergentes.
Ces données fournies par l’Institut National de Santé Publique du Québec sont calculées à l’échelle des aires de diffusion. Il a donc fallu les agglomérer selon leur secteur de recensement, en pondérant les résultats selon la population de chaque aire. Ensuite, dans le but de n’avoir qu’un seul indice, les deux axes ont été regroupés selon les schémas suivant :