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MEMOIRE POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTERE EN URBANISME OPTION : PROJET URBAIN Présenté par : M

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(1)

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE &

DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE UNIVERSITE MENTOURI

FACULTE DES SCIENCES DE LA TERRE, DE GEOGRAPHIE ET DE L’AMENAGEMENT DU TERRITOIRE

DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE ET DE L’URBANISME

N°d’Ordre : 114/MAG/2008 Série : 013/ARC/2008

MEMOIRE

POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE MAGISTERE EN URBANISME OPTION : PROJET URBAIN

Présenté par : Melle BOUFENARA Karima

THEME

LA REHABILITATION COMME PROCESSUS DU PROJET URBAIN

CAS DE CONSTANTINE

Sous la direction de : Badia BELABED-SAHRAOUI

Jury d’Examen :

Présidente : MESSACI Nadia M.C Université de Constantine.

Rapporteur : SAHRAOUI Badia M.C Université de Constantine.

Membre : AICHE Messaoud M.C Université de Constantine.

Membre : BOUCHAREB Abdelwahab M.C Université de Constantine.

(2)

REMERCIEMENTS

En préambule, à ce mémoire, je tiens à exprimer mes vifs remerciements à celles et ceux qui m'ont apporté leur aide et qui ont ainsi contribué à l'élaboration de ce mémoire.

Mes vifs remerciements vont à la directrice de ce mémoire Madame : Badia BELABED SAHRAOUI , pour son encadrement très efficace dans la conduite de cette recherche, elle a constamment porté un regard critique ouvert et constructif sur ce travail. En dépit d’un emploi du temps fort chargé, j’ai conscience des efforts qu’elle a du fournir pour se rendre disponible.

Je souhaite également présenter mes remerciements chaleureux à Madame : Nadia MESSACI, à Monsieur BOUCHAREB Abdelwahab et à Monsieur AICHE Messaoud qui m’ont fait l’honneur d’être membre du jury et pour le professionnalisme et le sérieux avec lesquels ils ont analysé ce mémoire.

Merci aux habitants de la médina de Constantine qui m’ont ouvert les portes de leurs maisons.

(3)

DEDICACES

C’est Avec fierté et respect que je dédie ce Modeste travail : A la mémoire de mon défunt père.

A la plus chère aux monde, à celle que je ne remercierai jamais assez, à ma très Chère Mère, et à ses sacrifices

A ma sœur, pour toute l’aide qu’elle m’a apporté.

A mes frères, pour leurs soutien et pour avoir supporté mon humeur pas toujours agréable.

A Mouhieddine, pour sa précieuse aide et son soutien.

A Charafeddine, pour sa précieuse aide.

(4)

TABLE DES MATIERES :

INTRODUCTION……… 1

PROBLEMATIQUE……… 2

METHODOLOGIE……… 7

PEMIERE PARTIE : LE PROJET URBAIN ENTRE THEORIE ET PRATIQUE

CHAPITRE I : MISE AU POINT CONCEPTUELLE I .LE CONCEPT DE LA REHABILITATION………. ……… 14

1. QUELQUES DEFINITIONS………... 14

1.1. DICTIONNAIRE……...………... 14

1.2. EN URBANISME ……… 14

2. REHABILITATION DES CENTRES ANCIENS... 15

2.1. BOLOGNE ; UN PROJET GLOBAL……….. 19

2.2. LA NOTION DE RECUPERO……….. 20

2.2.1. Un projet politique et social…... 21

2.2.2. L'impacte de cette opération………. 22

II.LE CONCEPT DE PROJET URBAIN………. ……….. 23

1. L’APPARITION DE LA NOTION DE PROJET URBAIN ………... 23

1.1. PROJET URBAIN CONTRE PLANIFICATION URBAINE………. 24

1.2. LE PROJET URBAIN ………... 27

1.2.1. Les dynamiques territoriales………. 28

1.2.2. Des méthodes nouvelles………... 30

2. LA GESTION DU PROJET DANS LE TEMPS……….. 31

2.1. LA NECESSITE DE LA PLANIFICATION A LONG TERME………. 32

2.1.1. Un processus complexe………. 32

2.2.2. La non linéarité de la démarche……….. 32

3. LA CONCERTATION………. 33

(5)

4. UNE EQUIPE PLURIDISCIPLINAIRE ……… 36

5. LE MANAGEMENT DES PROJETS……… 37

6. PLURALITE D’ECHELLES………... 38

6.1. LES ECHELLES DU PROJET URBAIN ……… 39

6.1.1. Le projet urbain politique ou projet de ville ………. 40

6.1.2. Le projet urbain opérationnel……… 41

6.1.3. Le projet urbain architectural, centré sur un bâtiment... 42

7. CONCLUSION ……… 43

CHAPITRE II : ETUDE COMPARATIVE III. ETUDE D’EXEMPLES DE PROJET URBAIN ………..………. 46

1. PROJET DE BILBAO ……… 46

1.1. LE CONTEXTE……… 46

1.1.2. Le plan institutionnel ... 47

1.2. LES OBJECTIFS DU PROJET ………... 47

1.2.1. Quelques principes sous-tendent ce projet urbain ……… 47

1.3. LES GRANDES OPERATIONS PORTEES PAR LE PROJET URBAIN…. 48 1.4. LES ACTEURS DU PROJET URBAIN……….. 50

1.5. DEUX GRANDES CARACTERISTIQUES DU PROJET URBAIN………… 51

1.6. LES EFFETS DU PROJET URBAIN ... 51

1.6.1. Des effets positifs……….... 51

1.6.2. Les effets non souhaités... 52

2. PROJET DE FES………... 52

2.1 CONTEXTE D’INTERVENTION ……….. 53

2.1.1 .Présentation de la médina……….. 53

2.1.1.1. Aperçu géographique………. 53

2.1.1.2. Fondation de la médina………. 53

2.1.1.3. L'apogée et les effets du protectorat…………... 55

2.1.1.4. Fonctions économique et dynamique urbaine de la médina de Fès……….. 56

(6)

2.2. UNE SITUATION CRITIQUE POUR LA MEDINA……… 58

2.3. UNE DEMARCHE POUR LA SAUVEGARDE DE FES……….. 59

2.3.1 Les étapes pour la sauvegarde ………. 59

2.3.1.1. Prise de conscience et nécessité d'agir:1980… 59 2.3.1.2. Stratégie de réhabilitation et expérimentation: 1985-1988………. 60

2.3.1.3 Le temps des réalisations et de la mise en œuvre : de puis 1989……….. 60

2.3.2 La structure D'Ader –Fès………. 61

2.3.2.1. Le conseil d'administration ……….. 61

2.3.2.2. Les actionnaires………. 61

2.3.2.3. La gestion financière………... 62

2.3.2.4. Une équipe pluridisciplinaire………. 62

2.3.3 Les missions d'Ader-Fès………. 62

2.3.4. Les outils d'intervention………. 63

2.3.4.1. Le système d'information géographique SIG…. 63 2.3.4.2. L’observatoire socio-économique et urbain….. 64

2.3.4.3. Le plan d'aménagement de la médina de Fès.. 64

2.3.4.4. Le centre de recherches et d'études sur Fès: CERF………. 65

2.3.4.5. Le laboratoire de réhabilitation et de restauration……… 66

2.3.5 Le projet de la banque mondiale……….. 66

2.3.5.1 Les objectifs du projet………. 67

2.3.5.2. Les composantes du projet……….. 67

a/ Réhabilitation du patrimoine bâti ………. 67

b/ Améliorer L’accès Critique A La Médina…………. 69

c/ Amélioration de l'environnement urbain …………. 72 d/ Renforcement institutionnel (financement principalement par l’état)……… 73

2.3.5.3. Les avantages et la population ciblée……….. 73

2.3.5.4. Les dispositifs institutionnels et les modalités et les modalités d'exécution……… 74

(7)

2.3.5.5. Les variantes rejetées……….... 76

2.3.6. Les principaux projets financés par la banque……… 76

2.3.7. Les autres sources de financements………. 77

2.3.8. La nature des interventions et des réalisations de l’Ader- Fès ……….. 77

CONCLUSION GÉNÉRALE ………. 84

DEUXIEME PARTIE : LE PROJET URBAIN ; CAS DE CONSTANTINE

CHAPITRE III : LE CONTEXTE CONSTANTINOIS 1. INTRODUCTION……… 87

1.1. BREVE PRESENTATION DE LA MEDINA ……….. 87

2. EVOLUTION SPATIALE ET ARCHITECTURALE DE LA MEDINA ……… 90

2.1. CONSTANTINE ROMAINE………... 90

2.1.1 .La vie urbaine a Constantine romaine……… 90

2.1.2. La ville romaine……… 91

2.1.3. Les éléments composants de la ville……… 92

2.2. CONSTANTINE, LA MÉDINA ARABO-MUSULMANE : 718 à 1522…….. 93

2.3. EPOQUE OTTOMANE 1522-1837……… 94

2.3.1. Les réalisations majeures……….. 96

2.3.2. Les principales périodes……… 97

2.3.3 Les quartiers ……….. 97

2.3.4 Les îlots ………... 98

2.3.5. La maison à patio ……… 99

2.4. L’EPOQUE Coloniale : 837 -1962……… 101 3. ETAT PHYSIQUE DE LA MEDINA ………. 109

4. PROBLEMATIQUE DE LA PARTIE BASSE DE LA MEDINA ………. 112

4.1. SUR LE PLAN ECONOMIQUE ……….. 112

4.2. SUR LE PLAN SOCIAL ……… 113

4.3. SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL ………. 114

(8)

4.4. SUR LE PLAN POLITIQUE ……… 115

4.5. SUR LE PLAN FINANCIER ET TECHNIQUE ………. 119

5. LES DIFFERENTS PROJETS DE LA MINA ET LEURS ABOUTISSEMENTS………. 122

5.1. LE PROJET URBACO 1984………. 122

5.2. LE PROJET « MASTER PLAN CONSTANTINE » ………. 123

5.2.1. Présentation du projet……… 123

5.2.2. Les phases du master plan………. 123

5.3. LE PROJET « REHABILITATION DE LA RUE MELLAH SLIMANE ET DE LA PLACE EL BATHA » ……… 135

5.3.1 Présentation de la rue mellah Slimane……… 135

5.3.2 Le projet de réhabilitation... 136

CONCLUSION ……… 146

CHAPITRE IV : LE PROJET URBIN DE REHABILIATION I.LA DEMARCHE DE REHABILITATION DANS LE PROCESSUS DE PROJET URBAIN………. 149

1. LA NECESSITE D’UN PROJET URBAIN POUR LA MEDINA DE CONSTANTINE … 149 2. LES ATOUTS ET LES FRAGILITES A PRENDRE EN CONSIDERATION …………... 150

3. LA DEMARCHE DU PROJET ……….. 152

3.1. LES ETAPES D’UN PROJET URBAIN DE REHABILITATION ……… 153

3.1.1. La volonté politique ……… 153

3.1.2. Délimitation du secteur d’intervention……….. 155

3.1.3. Définition du cadre de gouvernance et des différents acteurs……… 160

Les pouvoirs publics ………. 160

Une équipe pluridisciplinaire ……….. 161

Les agents sociaux ……….. 161

Les habitants……….. 161

3.1.4. Le diagnostic: une approche pluridisciplinaire ………….. 162

3.1.5. Planification du processus de diagnostic………. 163

3.1.6. Identification des instruments légaux en vigueur……….. 164

(9)

3.2. Les étapes de l’analyse ………. 167

3.2.1. Etude urbanistique et architecturale ………. 168

3.2.1.1. Contextualisation de la zone d’intervention …... 168

3.2.1.2. Analyse du tissu urbain ………. 170

• Caractéristiques morphologiques ……… 170

3.2.1.3. Analyse des activités……….. 182

3.2.1.4. Analyse typologique ……….. 194

3.2.1.5. Etat des bâtiments………. 204

3.2.1.6. Aspect patrimonial du bâti……… 214

3.2.1.7. Aspects constructifs et formels du territoire ….. 214

3.2.1.8. Mobilité et accessibilité ……… 214

3.2.2. Etude socio-économique……….. 214

3.2.2.1. Données démographiques……….. 216

3.2.2.2. Données sociologiques ……….. 216

3.2.2.3. Données anthropologiques ……… 216

3.2.2.4. Données psychologiques ………. 216

3.2.3. Etude historique et géographique……… 216

3.2.4. Etude environnementale ……… 218

3.2.5. Nécessite et aspiration de la population ……….. 218

3.2.6. Elaboration des scénarios d’intervention………. 219

3.2.7. Choix du scénario ……….. 220

3.2.8. Orientations propose pour l’intervention……….. 222

3.2.8.1. Les actions d’urgences ……… 223

3.2.8.2. Les intervention sur les structures du territoire.. 225

a/ L'aménagement et la valorisation de l'espace public………. 225

b/ Mobilité et accessibilité ……… 226

c/ La revitalisation de l'activité économique …….. 227

3.2.8.3. Organisation institutionnelle ……….. 227

(10)

3.2.8.4. Réhabilitation du patrimoine bâti ………. 229

• Aide à la population ………..………. 229

3.2.8.5. Développement du patrimoine et tourisme culturel ……….. 229

3.2.8.6. Amélioration de l’environnement ………. 229

3.2.8.7. Nécessite de sensibilisation des populations et le rôle des associations pour la promotion de la réhabilitation ………. 230

3.2.9. Recommandations pour la réussite du chantier ………… 230

3.9.2.1. Le maître d’œuvre, « chef d’orchestre » du chantier………. 231

3.9.2.2. Organisation méthodologique ……….. 232

CONCLUSION GENERALE ………. 233

BIBLIOGRAPHIE………. 238

LISTE DES TABLEAUX ……… I

LISTE DES CARTES………. II LISTE DES FIGURES ……… IV

ANNEXES………. IX

ANNEXE I : Enquête terrain……… IX ANNEXE II : Avant projet de loi relative aux interventions sur le vieux bâti IXX ANNEXE III : Décret exécutif n°03-324………... XXV

(11)

INTRODUCTION

Les villes ne cessent de s’accroître poussant toujours leurs limites encore plus loin, avec la création de nouveaux quartiers, de nouvelles cités, et allant même jusqu'à la création de villes nouvelles.

Mais dans ce souci d’extension urbaine et de création du nouveau, l’ancien est mis à part, ce qui conduit à une dégradation du bâti, de ces quartiers anciens, engendrant des risques pour la santé de ses habitants.

Ces quartiers alors marginalisés ; deviennent un foyer de violence et d’insécurité.

Face à ce problème urbain, et pour lutter contre une telle dégradation, les collectivités locales et publiques adoptent «LA REHABILITATION» comme procédure.

Il s’agit d’un ensemble d’opérations visant à améliorer la qualité d’une opération immobilière préexistante. Cela se traduit par la mise en normes de ce dernier, par l’adjonction de nouveaux constituants (on donne souvent l’exemple du double-vitrage) et également par des modifications structurelles (grouper deux appartements, construire des prolongements afin de gagner sur la surface inoccupée)1.

Mais encore plus que cela, la « réhabilitation » n’est pas qu’une simple question d'amélioration de l'habitat, beaucoup plus largement, la ville et ses transformations sont en jeu. La réhabilitation des quartiers existants est en effet devenue -dans beaucoup de pays- un élément fondamental des politiques urbaines, en même temps qu'un champ notable d'innovation institutionnelle.

À côté des opérations de constructions neuves, qui participent à l'extension continue de nos villes, la réhabilitation demeure et demeurera longtemps encore une pratique incontournable. Parce qu'elle permet de " recoudre " l'espace et le temps, de recomposer l'habitat en fonction des usages et du vécu collectif, elle est un moyen précieux à la disposition des pouvoirs publics pour maintenir une cohérence sociale et identitaire à l'échelle des agglomérations. C’est aussi l'occasion de tisser des liens entre habitants et institutions, là où ceux-ci ont été fragilisés par la crise économique ou par

1Damien Jouvent B16 (Ecole centrale Paris). Paris. 2000.

(12)

une croissance trop rapide, elle est à la clef de villes plus humaines, plus unies et plus solidaires.

En Algérie, contrairement à d’autres pays européens, cette pratique est récente.

Techniques, méthodes et processus ne sont pas tout à fait maîtrisés, et les enveloppes financières qui y sont consacrées sont insuffisantes. De ce fait, les résultats ne sont pas toujours à la hauteur des espérances.

(13)

PROBLEMATIQUE

Le site unique de Constantine est tellement émouvant, qu'on ne finira jamais de parler de l'histoire de cette ville. C’est un véritable nid d’aigle perché sur un haut plateau rocheux, entouré d’escarpements vertigineux .Elle constitue un patrimoine historique de grande valeur et un héritage architectural très important. En effet chaque coin de rue, chaque construction, est une source inestimable de notre passé et notamment de notre culture.

Cette vieille ville est en perpétuelle mutation, elle subit en silence les ravages du temps et de l’homme et se voit la proie de dégradation par la disparition de ses éléments architecturaux et urbains. Car au lendemain de l’indépendance, les villes algériennes ont connues un afflux très important dû à l’exode rural, et qui s’est accentué durant la période noire des années quatre vingt dix qu’a connu le pays.

Ceci a mené à une surdensification du parc logement, à un vieillissement prématuré du bâti et surtout des quartiers anciens qui y sont prédisposés.

Constantine capitale de l’Est ; n’a pas échappé à cet essor, et a subi elle aussi les conséquences de cet exode rural. A vrai dire, ce sont les quartiers anciens de la ville qui ont été les plus touchés, notamment le rocher avec une dégradation très avancée2, car en effet pendant et juste après l’indépendance, le rocher tel une éponge a absorbé une nouvelle population (rurale) en proie d’abris et de logements, puis c’était la substitution de la population citadine par une population d’origine rurale, résultat du bilan :

- Un vieillissement prématuré des maisons dû à l’abandon du propriétaire et à la mauvaise utilisation des espaces par les locataires, qui n’hésitent pas à faire des transformations très mal adaptées. La dégradation du bâti est accompagnée d'une surdensification du parc logement.

Comment pourrions-nous avancer en laissant disparaître notre histoire si précieuse pour l’héritage de l’humanité ?

Sachant qu’il est impératif pour nous de nous réconcilier avec notre passé pour mieux assumer le futur et avoir des référents pour pouvoir avancer.

2 Déjà qu’une partie est démolie l’autre menacée de ruine

(14)

Constantine, ce site extraordinaire si longtemps livré à lui-même, réclame aujourd’hui et dans l'urgence des opérations de restauration et de réhabilitation, si non, il se verrait en voie de disparaître.

A vrai dire, le rocher qui est situé au centre de la ville et présente un pourcentage important du nombre de logements au sein de cette dernière, a déjà connu des opérations de réhabilitation dirigées par les autorités locales (O.P.G.I)3 et ce dès les années 1999, mais malheureusement le manque de moyens matériels et immatériels et d’instruments juridiques nécessaires a fait que les résultats n’étaient pas à la hauteur des espérances.

Mais aussi, il faut dire que la médina fût l’objet d’une succession de politiques urbaines souvent contradictoires4. Car elle a toujours suscité l’intérêt des pouvoirs publics. Mais entre discours affichés et réalité vécue, le fossé se creuse, et nous pousse à nous interroger, si le problème du passage à l’action est dû à un manque d’expert et à l’absence de main-d’œuvre qualifiée pour l’intervention dans un site ancien, à une enveloppe financière maigre ; ou alors s’agit-il d’une absence de volonté politique forte, sachant que les pouvoirs locaux, soumis à un échéancier court, préfèrent les actions à impactes immédiats, et évitent d’entreprendre des actions de réhabilitation et de conservation à budget important , et dont on ne peut apprécier les résultats qu’à long terme.

En plus, un tissu urbain ayant une forte densité historique et spatiale, telle que celle de la médina, ne facilite pas la tâche et pose un certain nombre de problèmes à tous les acteurs concernés par l’intervention sur ce site. En réalité, il y a eu toujours des études sur le rocher et son devenir, mais c’est au niveau du passage à l’acte et de la réalisation de ces dernières que le problème se pose et que les failles se révèlent.

Aussi, pour remédier à cette situation alarmante, il a été jugé nécessaire pour les autorités locales d’engager une équipe italienne pour l’élaboration du « MASTER

3 OPGI : Office de promotion et gestion immobilière

4Benabbas Samia, « Constantine, par quelles procédures préserver. Un patrimoine et un paysage aussi délicat ? » In Troisièmes rencontres « d’horticulture et Paysages » Paysage et patrimoine 7 juillet 2005.

(15)

PLAN » de la vieille ville de Constantine, qui consiste en la création d’un SIG 5 ainsi que des propositions de réaménagement de la partie basse du rocher.

Le projet pilote de la « maison constantinoise » dont l’objectif majeur est d’identifier, de restaurer et de réhabiliter une maison représentative du patrimoine architectural constantinois, située en plein cœur de la Médina, qui fera l’objet d’une intervention élaborée, intégrée dans une stratégie globale de mise en valeur du patrimoine architectural constantinois. Privilégiant les actions de formation par l’organisation d’ « école chantier » et de soutien scientifique et technique à destination des acteurs locaux.

Il y a également un projet en cours et un chantier récemment entamé, celui de la réhabilitation des façades de toute la rue Mellah Slimane ainsi que la place d’El Batha.

Enfin, on commence à se préoccuper de ce patrimoine qui mérite tout l’intérêt du monde. En effet des opérations de réhabilitation sont indispensables et sont à entamer d’urgence, car il faut connaître leur importance et leur intérêt pour sauver la mémoire de Constantine « La mémoire est un ressort essentiel de la créativité : c’est vrai des individus comme des peuples, qui puisent dans leur patrimoine -naturel et culturel, matériel comme immatériel- les repères de leur identité et la source de leur inspiration .Le patrimoine mondial matériel agit comme un stimulus pour la mémoire de chacun .IL cristallise dans ses manifestations la spécificité d’une culture ainsi que sa vocation à l’universel »6.

La réhabilitation est bien plus qu'un programme de modernisation du patrimoine bâti.

Elle est l'expression d'une stratégie développée par les collectivités locales et leurs partenaires face à l'évolution spontanée du tissu urbain.

Cette pratique a déjà fait ses preuves dans d’autres médinas du monde, tel Fès.

Le projet de réhabilitation de la médina de Fès, financé par la Banque mondiale, a été achevé fin 2005. Ce projet vise à soutenir un processus de développement urbain, économique et social au sein de la médina de Fès, et de contrer les processus de dégradation de l’espace.

5 Sig : système d’information géographique, et qui consiste en une base de données pour la partie basse du rocher et qui comprend relevés de plans, façades, états de la construction etc. pour chaque maison)

6 Unesco, 1996-2001, Stratégie à moyen terme, Paris, 1996

(16)

Le projet a déclenché, dès sa mise en œuvre en 1999, l’intérêt des opérateurs publics et privés pour la médina de Fès, et a fourni une grande visibilité à la population de cette dernière.

En regardant l’état actuelle de notre médina et l’expérience des autres en matière de réhabilitation c’est à ce demander si :

• Cette expérience ne pourra t’elle pas réussir pour notre médina ?

• La réhabilitation à elle seule suffira t-elle à réanimer cette vieille ville meurtrie par des années de négligence, de squatte et d’agression ?

Réhabiliter sans tenir compte des usagers et habitants de cette médina et tout acteur concerné, conduira à l’échec de cette opération.

Car, lorsqu'il s'agit d'intervenir en site habité, une stratégie globale est nécessaire, qui passe à la fois par une volonté politique affirmée, par la reconnaissance des habitants et usagés comme acteurs-clefs de la transformation des quartiers et par de nouvelles pratiques de travail en partenariat.

Un projet urbain basé sur la réhabilitation du patrimoine et sa mise en valeur, ne serait-il pas mieux adapté pour la préservation de ce site ?

Sachant que le projet urbain dont la vocation principale est de transformer les villes modernes afin de produire un espace harmonieux, devient le support pertinent pour accéder à la connaissance des acteurs qui le façonnent, acteurs aussi bien publics que privés : acteurs qui décident, qui décrivent, analysent, résolvent et gèrent les problèmes de la ville. Il permet de situer dans le temps, rôles, fonctions et stratégies, pour préciser la dynamique des processus de production.

Donc, c’est un processus au cours duquel la concertation entre les différents acteurs et l’implication de différentes disciplines est impérative pour aboutir à un résultat entraînant un large consensus.

Le projet urbain est une démarche, avec des axes directifs bien définis et des ambitions fortes, pensée avec les intérêts nouveaux de la ville et les différentes alternatives, tout en prenant compte des temporalités.

Le projet urbain joue avec les contraintes du temps en privilégiant des modes d'action itératives liant objectifs et échéances temporelles (court, moyen, long terme). Cette

(17)

nouvelle relation au temps ouvre vers un modèle d'action qui privilégie les démarches de projet plutôt que l'application de procédures, le partenariat plutôt que le centralisme autoritaire, l'expérimentation plutôt que la réglementation, la flexibilité plutôt que les certitudes technocratiques.

Le projet impose la nécessité d’organiser le décloisonnement institutionnel et la mise en place d’un système de relations, de coordination à long terme entre des partenaires publics et privés dans une perspective d’adaptation évolutive. Il force l’adhésion à une démarche collective, faite d’apprentissages et d’ajustements réciproques, d’intérêts parfois contradictoires, au cours de laquelle les partenaires forgent un point de vue commun dans un souci de réalisme créateur.

Comment intégrer l’opération de réhabilitation dans un processus de projet urbain et en faire une occasion de restructuration des pans de la ville, de transformation de la ville avec ces habitants, afin d’offrir à chacun de meilleures conditions tout en préservant l’âme des quartiers et la mémoire des lieux ?

Comment arriver à constituer un stock de connaissances partagées, repérer les limites des méthodes mises en œuvre, et améliorer progressivement les conditions d’interventions ?

Comment expérimenter la démarche du projet, et conjuguer actions immédiates et projet urbain de longue haleine ?

Pour cela, notre étude portera non pas sur toute la médina, mais sur un îlot qui regroupera le maximum de cas de figures, et de problèmes qu’on pourrait rencontrer dans la réhabilitation de la médina. Il s’agit de l’îlot 130 situé dans la partie basse de la médina ( Souika).

(18)

METHODOLOGIE

Nous partons de l’hypothèse que l’intégration du processus de la réhabilitation de la vieille ville de Constantine dans un projet urbain pour la ville de Constantine, permettrait non pas de résoudre tous les problèmes de la médina, mais contribuera de façon très appréciable à soutenir un processus de développement urbain, économique et social au sein de la médina, de contrer les processus de dégradation de l’espace ; afin d’améliorer son image et préserver cet héritage pour les générations futures .

Pour cela, nous avons préféré consacrer la première partie du mémoire à l’éclaircissement des deux notions phares de notre travail, à savoir la « réhabilitation des quartiers anciens » et « le projet urbain » et leurs évolutions dans le temps. A l’aide de recherches livresques et d’exemples dans le monde afin de mieux les déchiffrer.

C’est ainsi que nous allons donner des définitions générales de la réhabilitation, tirés des dictionnaires, mais aussi des définitions de la réhabilitation en urbanisme, pour ensuite passer à la réhabilitation des quartiers anciens. Nous essayerons alors de comprendre le contexte d’apparition de cette pratique, ses enjeux, les effets générés par cette dernière, ainsi que les difficultés rencontrées, et l’évolution de la démarche qui a intégré la dimension du projet urbain.

Ce qui nous amène à faire un travail sur la genèse du concept de projet urbain : le contexte de son apparition pour mieux le comprendre, ce concept qui émane de la volonté de renouvellement des pratiques de l’urbanisme, nous oblige à faire une comparaison entre « projet urbain » et « planification urbaine », de connaître les temporalités du projet et l’importance de la gestion dans la longue durée, la position clé qu’occupent les habitants dans le projet , la nécessité de la concertation entres les différents acteurs impliqués dans le projet ,et le rôle phare de l’équipe pluridisciplinaire.

Après avoir fait connaissance avec les deux concepts, nous jugeons important de présenter quelques exemples de projet urbain, afin de mieux concrétiser leurs applications sur le terrain et faire ressortir les éléments clés pour leurs aboutissements.

Car Théorie et pratique s’enrichissent mutuellement et il est nécessaire d’avoir la première partie à l’esprit pour mieux comprendre la seconde.

(19)

Pour cela, nous avons choisi d’évoquer deux exemples très différents par leurs échelles et nature d’interventions, leurs objectifs finaux et par les acteurs mobilisés.

Le premier projet est celui de BILOBAO, il est devenu un projet de référence pour tous les projets urbains. Nous allons essayer de comprendre le contexte d’apparition de ce projet, ses objectifs, les acteurs qu’il a mobilisés, ses grandes actions, mais aussi les caractéristiques spécifiques de ce projet.

Pour le deuxième projet, nous avons choisi celui de Fès, et ce pour plusieurs raisons : c’est un projet de réhabilitation de tissus ancien, la médina partage plusieurs points en commun avec celle de Constantine, notamment l’histoire commune, la structure urbaine, architecturale, sociale et économique, techniques constructives, la valeur patrimoniale, l’état de dégradation, et ses causes. Autant de points qui font que nous allons nous attarder sur cet exemple afin de déterminer les points forts et positifs de l’action mais aussi les erreurs à éviter.

Pour cela, nous prendrons en considération les dynamiques urbaines de la médina de Fès, sa situation critique avant le projet, la démarche adoptée pour la sauvegarde et les étapes de l’action avec pour élément clé la création d'Ader-Fès7 et ses missions, de connaître les outils d’intervention, l’apport de la coopération internationale et le projet de la banque mondiale.

Après avoir présenté ces deux projets, nous allons procéder à leurs analyses comparatives et analyses critiques dans l’objectif de percevoir le caractère de globalité dans lequel s’insert le projet urbain, et de faire émerger ses principes fondateurs qui vont par la suite nous servir pour l’accomplissement du notre.

Donc la première partie s’inscrit dans une perspective historique, analytique et comparative des projets urbains.

La deuxième partie de notre travail sera consacrée essentiellement à l’étude des enjeux et matériaux du projet urbain à travers le cas de la médina de Constantine. Il sera question pour nous de détecter ses points forts et ses déficiences afin de pouvoir déterminer les priorités et les objectifs d’actions.

Bien sur, cela s’effectuera grâce à des études sur le plan : urbain, architectural, socio- économique, historique et environnemental, mais aussi par la connaissance des

7 Ader Fès : agence pour la dédensification et réhabilitation de la médina de Fès.

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aspirations des habitants et usagers, et par la prise en compte des textes de loi qui régissent le site.

Pour cela nous commencerons par l’étude de l’évolution spatiale et architecturale de la médina, afin d’avoir une vision globale et intégrée de la situation et à définir les problèmes qui l’affectent.

Des problèmes qui subsistent depuis toujours (surdensification et mauvaise exploitation du bâti, vieillissement de ce dernier, absence de main-d’œuvre qualifiée pour l’intervention sur ce type de constructions), et auxquels l’Etat a essayé de répondre à travers plusieurs projets que nous présenterons.

Mais nous nous attarderons sur deux d’entre eux : le projet « Master plan Constantine », et le projet de « réhabilitation de la rue Mellah Slimane et la place El Batha ». Car ces deux récents projets de réhabilitation n’ont jamais fait l’objet d’étude critique de la part d’universitaires à ce jour d’une part, d’autre part ce sont les deux plus grandes études faites sur la médina après le projet de l’URBACO8 en 1984 et qui -nous précisons- était un projet de restructuration de la ville.

Ces deux projets auxquels nous avons participé personnellement, en tant qu’architecte enquêteur, nous semblent être très enrichissants pour ce qu’ils apportent de nouveaux.

Le projet « Master plan de Constantine » par son étude modèle et sa contribution à la méthode de réhabilitation. Le projet de « réhabilitation de la rue Mellah Slimane et la place El Batha » par la nouvelle démarche d’expérimentation, en associant la société civile et les habitants au projet. On note également la volonté politique affichée de pour réussir le projet que nous jugeons très importante à étudier de près. Les deux projets nous disent long sur les problèmes rencontrés sur le terrain et les difficultés de réalisation, et ce sur différents plans : organisationnel, économique, social, législatif, etc.

Ces deux projets seront considérés comme des enseignements avec des points positifs à garder et des faiblesses auxquelles il faudrait remédier.

Ayant pris conscience des problématiques de la médina et de la difficulté de la gestion de ce patrimoine, nous validons que seule la démarche d’un projet urbain pour la

8 URBACO : Bureau d’urbanisme de Constantine.

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réhabilitation de la médina, pourrait assurer la bonne cohérence et la mobilisation de tous les acteurs concernés pour arriver à définir un résultat consensuel.

Cette démarche de projet passe par plusieurs étapes à savoir :

Déterminer avec exactitude le site d’intervention et que nous avons limité à un îlot de la partie basse de la médina « l’îlot 130 » afin de mieux détailler l’étude et pour pouvoir toucher à tous les aspects de cette dernière.

Notre choix s’est porté précisément sur cet îlot, car il regroupe le maximum de typologie que l’on pourrait rencontrer dans la vieille ville (maison traditionnelle de grande valeur, petite maison traditionnelle, maison coloniale, la maison hybride, la zaouïa,…….etc.), différents degrés d’état de conservation des maisons, ainsi que la difficulté d’intervention sur les maisons en sandwich. Cela nous révèle comment la complexité architecturale des lieux se traduit par une complexité opérationnelle.

Mais aussi d’un point de vue urbain, il donne sur une rue commerçante très importante, sur des places publiques, sur des ruelles, et possède plusieurs impasses.

Bien sûr, avant d’entamer toute action il est important de définir le cadre de gouvernance ainsi que les différents acteurs concernés par le processus.

Apres avoir délimité le terrain d’intervention et défini les acteurs impliqués, vient la phase du diagnostic, qui est tout particulièrement importante, car en effet c’est à partir de ces résultats que seront établis les propositions d’action. Une connaissance insuffisante de notre terrain ou une étude mal menée, peut conduire à des conclusions erronées.

Pendant l’étape analyse, nous allons essayer de connaître les limites des outils juridiques existants, et définir le cadre légal de l’action. Pour ensuite passer à l’étude historique, urbanistique, architecturale, socio-économique et environnementale.

L’étude sera structurée en deux phases : la première sera consacrée au recueil de données par le biais des travaux de terrain (relevés, enquêtes) de reconnaissances des travaux antérieurs, de sources documentaires, etc.

La deuxième phase sera consacrée à l’analyse des données recueillies et à leurs reports sur des bases cartographiques au moyen de méthodes graphiques afin de mieux visualiser les résultats.

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Dans l’étude, il sera question d’approche urbanistique et architecturale, dans laquelle on procédera à travers des sorties sur terrain à une analyse du tissu urbain, de la typologie des constructions, de l’état des bâtiments, des aspects constructifs et patrimoniaux du bâti, typologie des activités, mais aussi l’accessibilité du territoire, pour cela nous utiliserons un formulaire qui a été inspiré de celui utilisé pour le projet Master plan Constantine9.

Une étude socio-économique est de rigueur, où il sera question d’analyse des données démographiques, sociologiques, psychologiques et valeurs d’usage des espaces. Pour cela, nous allons utiliser un questionnaire10. Ces données seront mises en rapport avec le territoire à l’aide de cartographie.

Une étude historique et géographique s’impose afin de connaître l’évolution de la forme urbaine et de comprendre les conditions géographiques, historiques, économiques et sociales qui l’ont conditionnés.

Ainsi qu’une étude environnementale afin d’améliorer le quotidien des habitants et usagers.

En parallèle de l’étude technique, nous procéderons à l’aide d’interviews à la collecte des nécessités et aspirations de la population.

En conjuguant l’analyse technique avec les points de vue des habitants, nous pourrons parvenir à établir une lecture partagée, qui va nous permettre l’élaboration des différents scénarios d’interventions.

Le choix du scénario s’effectuera à partir des objectifs prioritaires prédéfinis de la réhabilitation, ainsi que de la prise en compte de la faisabilité du projet sur le plan : économique, social, culturel, et réglementaire.

Ainsi, on pourra alors donner les directives du projet de réhabilitation qui consisteront en des orientations sur les structures du territoire, des propositions d’intervention sur l’architecture et les espaces libres : au niveau du bâtiment, nature de la réhabilitation, la possibilité d’insertion de nouvelles architectures, des propositions pour une meilleure mobilité et accessibilité au sien de la médina.

9 Voir annexes

10 Voir annexes

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Bien sûr, ce travail ne réussira jamais s’il n’y a pas participation des habitants, c’est pour cela qu’on mettra le point sur la nécessité de la sensibilisation des populations pour la promotion de la réhabilitation au près des habitants et usagers.

La gestion d’un chantier de réhabilitation est très difficile, c’est pourquoi, nous essayerons de donner quelques recommandations techniques pour l’exécution des travaux ainsi que pour le suivi du chantier et l’entretien.

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CHAPITRE II : ETUDE COMPARATIVE

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III. ETUDE D’EXEMPLES DE PROJET URBAIN

Concevoir un quartier d'affaire, réhabiliter des quartiers sociaux, modifier les systèmes de transports, ne posent pas des problèmes de conception identiques, n'impliquent pas la même finalité, ne mobilisent pas les mêmes acteurs ou les mêmes professionnels.

C’est pour cela que dans nos exemples nous avons choisis deux types de projets différents par leurs contexte d’intervention, la finalité de leurs objectifs et les actions entreprises : les projets de ville issus de la reconversion de friches industrielles; projets d’amélioration de l’environnement, les projets d'intégration et de revalorisation de quartiers en crise, concentrant difficultés sociales et économiques

1. PROJET DE BILBAO 1.1. LE CONTEXTE :

La ville de Bilbao compte d’aujourd’hui 350 000 habitants. Longtemps, elle fut une ville phare de l’industrie espagnole, bénéficiant de sa position stratégique, entre mer et gisements de matières premières prisées au cours de la révolution industrielle (minerai de fer de Biscaye et coke asturien). Place financière, commerçante, portuaire et industrielle, Bilbao fut une terre d’immigration au sein de l’espace national. Mais dans les années 80, la crise des activités traditionnelles de l’industrie lourde a frappé la ville de plein fouet (avec donc un temps de retard par rapport à la France ou à la Grande Bretagne). La faible diversité de l’activité industrielle (construction navale, industrie métallurgique et sidérurgique) n’a fait qu’amplifier la profondeur de la crise. Par conséquent, la fermeture des industries lourdes et manufacturières a eu un double impact :

D’une part, un impact socio-économique avec des taux de chômage allant jusqu’à 25

% de la population active (de 40 à 45 % pour les jeunes) ;

D’autre part, un impact urbain matérialisé par des kilomètres de friches industrielles, en particulier le long de la Ria.

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Fig. N° 1.1

.Aire métropolitaine de Bilbao - © Ayuntamiento de Bilbao 1.1.2. LE PLAN INSTITUTIONNEL

Sur le plan institutionnel, des 1987 la municipalité de Bilbao avait établi un « Plan général d’organisation urbaine », suite à ce plan, les acteurs locaux se sont mobilisés autour d’un projet de régénération urbaine et ont élaboré, en 1992 un « plan stratégique de revitalisation ». dix ans plus tard vint un nouveau document appelé « plan de développement 2010 » qui porte le projet urbain qui vient répondre aux multiples problèmes de la ville et de son agglomération à la fois urbaine, sociale et économique, appelée el botxo, le trou en basque car très encaissé.

1.2. LES OBJECTIFS DU PROJET :

Dés le départ deux grands objectifs ont été fixés pour le projet Bilbao:

• L’amélioration du cadre de vie, très affecté par la pollution et l’omniprésence des activités industrielles (manufactures et transports).

• La reconversion économique, le premier adjoint municipal Ibon Aresoavait déclaré : « ……notre objectif est que la métropole intègre le monde à venir, celui du savoir ».

1.2.1. QUELQUES PRINCIPES SOUS-TENDENT CE PROJET URBAIN :

Atténuer l’empreinte industrielle, au bénéfice du cadre de vie : cela se traduit par l’enfouissement des lignes de chemin de fer, par une large place redonnée au piéton, par la reconversion ou même l’élimination des friches industrielles.

Repositionner la Ria comme un axe structurant de la ville, notamment par sa dépollution, l’aménagement des berges. La Ria, jusqu’alors ligne de rupture dans la ville, devient un lieu de cohésion (grâce à de nombreux ponts...) et participe à recoudre des morceaux de ville.

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1.3. LES GRANDES OPERATIONS PORTEES PAR LE PROJET URBAIN

Le projet urbain de Bilbao s’inscrit dans l’ensemble de la ville, et même au-delà, avec des interventions sur des domaines et des fonctions variés : fonction économique, culturelle et récréative, fonction résidentielle, de communication, aspect environnemental et paysager, espaces publics.

Si le musée Guggenheim est le symbole de la régénération urbaine de Bilbao, il est loin d’être la seule grande opération déclinant le projet urbain. Pour donner les principales opérations, on peut indiquer :

D’abord, un ensemble de grands équipements qui longent la Ria et sont généralement l’œuvre d’architectes de renoms : le musée Guggenheim bien sûr, le palais des congrès, l’hôtel de luxe Sheraton, un centre commercial de Robert Stern, un futur complexe de logements de haut standing accueillant également le siège de la Députation (tour Pelli).

Ces grands équipements phares symbolisent le renouveau et la stature internationale de la ville et l’on parle même de « water front d’art contemporain », dont l’unité s’appuie sur l’envergure des bâtiments, et une promenade réservée aux piétons.

Ensuite, une intervention très forte sur ce qui est appelé Bilbao la Vieja, un quartier jusqu’alors très dégradé et coupé du reste de la ville par de nombreuses voies ferroviaires.

Ces opérations concernent essentiellement la réhabilitation de logements, l’aménagement des quais et plus généralement de nombreuses interventions sur les espaces publics.

Puis, des opérations concernant les transports et les axes de communication. Ces actions sont effectuées pour faciliter la mobilité, et elles sont aussi le symbole de la ville restructurée.

Le port a été déplacé à l’embouchure, libérant une zone centrale. L’aéroport signé : Santiago Calatrava. Le métro dont les accès sont l’œuvre de Norman Foster ils ont même été baptisés par la population : les fosteritos... Les lignes de tramway sont l’occasion de revégétaliser la ville et de l’organiser. Plusieurs ponts sur la Ria, dont certains piétonniers comme la passerelle Zubi-Zuri de S. Calatrava, ont été aussi des

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actes d’architecture et symbolisent les liens entre les deux rives, et donc l’unité du projet. Enfin, à l’inverse, les voies ferrées sont le plus souvent enterrées ou détournées.

Fig. 1.02. Fig. 1.03

Palais des Congrès Musée Guggenheim

© Ayuntamiento de Bilbao Fig. 1.04

Métro de Bilbao

Source : www.bluffton.edu/~SULLIVANM/spain/bilbao/fostermetro/metro.html

Une intervention très importante concerne la dépollution de la Ria, qui a subi durant plusieurs décennies les logiques industrielles et des rejets de l’industrie lourde.

Enfin, un dernier type de grande intervention, moins visible, concerne les opérations strictement économiques, avec en particulier le parc technologique de Zamudio dont le traitement architectural a été soigné et qui concentre 130 entreprises et près de 6000 emplois.

La crise industrielle a été transformée par les pouvoirs publics en une opportunité de reconstruction de la ville sur elle-même, avec l’enjeu de développer de nouvelles activités et de récupérer les disponibilités foncières. Le rayonnement de la métropole ne

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passant plus par l’industrie, il s’est agi de trouver une autre vitrine participant au marketing territorial, et la ville s’est appuyée sur l’architecture et plus largement les attractivités culturelles et urbaines.

Ce projet urbain se réalise selon diverses modalités d’intervention : des démolitions, des réhabilitations ou requalifications, une mise en scène de l’histoire de la ville (une grue du chantier naval par exemple qui est érigée en œuvre d’art), un traitement de l’espace public spécifique (avec notamment des œuvres culturelles un peu partout...).

Dans tous les cas, la ville semble être à la disposition de logiques économiques : la ville a évolué POUR et PAR les logiques de l’industrie lourde tout au long du 19e et de la première moitié du 20e siècle. Il s’agit désormais de faire évoluer la ville POUR et PAR les logiques de l’économie du tertiaire, avec une forte activité commerciale, universitaire, touristique (tourisme culturel, d’affaire)... Cette nouvelle approche rencontre, à bon escient, l’objectif d’amélioration du cadre de vie pour les habitants.

1.4. LES ACTEURS DU PROJET URBAIN

Un projet urbain de l’ampleur de celui de Bilbao n’a pu être mis en place sans la mobilisation très forte des acteurs publics, mais aussi d’investissements croisés. La configuration de cette mobilisation est spécifique dans la capitale économique basque dans la mesure où l’Etat central (qui a surtout participé à gérer les questions du foncier, sans apport financier, ce qui exige une démarche de régénération rentable) a eu un rôle relativement secondaire en comparaison à d’autres cas tels que Barcelone ou Séville, alors que les collectivités locales sont parvenues à engendrer une dynamique collective, avec un lourd investissement financier, aidé par une effervescence des acteurs privés.

Deux structures originales caractérisent les acteurs impliqués dans ce projet urbain : Bilbao Metropoli 30 : cette association réunit les 30 communes de la métropole, elle est chargée de réaliser les projets de planification, les études, mais aussi la promotion du projet On voit bien que la question de la communication est extrêmement importante, et faire savoir est aussi stratégique que savoir faire dans la réussite du projet urbain.

Ria 2000 : est un organisme de mission pour enchaîner les projets, structurer la rencontre des différents protagonistes. Elle récupère les zones dégradées, les espaces

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industriels en friche et elle organise, selon le plan stratégique les actions de régénération, en mobilisant les investisseurs privés pour la réalisation des opérations.

Ria 2000 est composée de l’ensemble des administrations impliquées dans le plan stratégique, à savoir la commune de Bilbao et la commune de Barakaldo, la Députacion de la Biscaye (équivalent d’un petit département) et la communauté autonome basque, auxquelles s’ajoutent des représentants de l’Etat et de leurs administrations ou établissements publics (les chemins de fer, le port autonome).

1.5. DEUX GRANDES CARACTERISTIQUES DU PROJET URBAIN

D’abord, une grande variété d’acteurs, avec des acteurs publics de tous les échelons, des entreprises publiques (RENFE...) et des implications du secteur privé (en témoigne parmi d’autres la fondation Guggenheim).

Par ailleurs, un investissement financier très lourd, mais une maîtrise d’ouvrage qui souhaite un ensemble rentable. Ainsi, une opération dégageant des bénéfices (par exemple l’opération du centre commercial) va permettre des opérations très coûteuses comme la réhabilitation de logements.

1.6. LES EFFETS DU PROJET URBAIN : 1.6.1. DES EFFETS POSITIFS :

Le solde migratoire de la ville est redevenu positif après une longue période de forte décroissance ; Bilbao est redevenue attractive, (décennie 80 : la population totale a chuté de près de 100 000 habitants).

Ce nouvel attrait et la revalorisation de la ville se traduisent directement dans les coûts des logements neufs, avec un rattrapage progressif de la capitale économique vis-à-vis de la capitale administrative (Vitoria) et de la ville touristique de San Sebastian.

Entre 2000 et 2004, la variation du prix au m2 est de loin la plus importante du Pays basque : + 62 %.

Le profil de l’emploi à Bilbao s’est nettement amélioré en une vingtaine d’année, et le taux de chômage oscille désormais autour de 10 %. Alors que l’industrie lourde est toujours présente sur le territoire et produit encore de la richesse, les emplois se développent dans de nouveaux secteurs, en particulier la mécanique (automobiles, machines outils), mais aussi et surtout des secteurs de plus haute valeur ajoutée (biotechnologie, aéronautique, télécommunication...).

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Concernant la position à l’échelle nationale de la ville selon la richesse par habitant, Bilbao tenait la 1e place dans les années 70, puis 16e place à la fin des années 80, et elle est revenue depuis peu à la 3e place.

Le nombre de visiteurs de la ville quant a lui, entre 1994 et 2004, est passé de 24 330 en 1994 à presque 500 000 en 2004.

1.6.2. LES EFFETS NON SOUHAITES

L’amélioration concerne certains espaces, ce qui produit, pour l’heure, une fracture entre des espaces réhabilités, et ceux qui ne le sont pas ; on peut alors parler des disparités socio-spatiales qui, si elles se retrouvent dans toute ville, sont ici accentuées.

Une autre réserve qui porte sur le long terme, c’est la gentrification de la ville, du moins de son centre, dans la mesure où la régénération participe à rendre la ville inaccessible à une part de la population. A titre d’exemple, le prix du m2 dans les nouvelles résidences Blocks à proximité de la future tour de César Pelli s’élève à 1600 euros.

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2. PROJET DE FES

Nous allons nous attarder sur le projet de la médina de Fès, car d’une part : cette médina présente plusieurs points en commun avec celle de Constantine (notre site d’intervention) et que malgré les différences de types architecturaux et urbanistiques, ainsi que leurs évolutions, les deux médinas restent semblables sur plusieurs plans tels : les régimes de propriétés, l’organisation familiale, la vie sociale, économique, politique et religieuse. Les causes de dégradation sont aussi similaires, abandon des propriétaires, mauvaise gestion, absence d’une politique globale cohérente pour la gestion de ce patrimoine …. etc.

D’autre part, vu que nous nous intéressons à la réhabilitation des quartiers anciens, l’étude de cet exemple ne peut que nous enrichir sur les points positifs à conserver, les pièges à éviter et éventuellement sur la méthode à adopter.

2.1 CONTEXTE D’INTERVENTION 2.1.1 .PRESENTATION DE LA MEDINA 2.1.1.1. APERÇU GEOGRAPHIQUE :

Située au centre nord du Maroc, intégrant en partie la plaine de Saïs et côtoyant la chaîne montagneuse du Moyen Atlas, la Région Fès s’étale sur une superficie de près de 20 000 Km2, soit 2,8% de la superficie totale du pays. Elle regroupe les deux Provinces de Boulemane et Sefrou et la Préfecture de Fès qui fut composée, avant octobre 2003, de trois Préfectures distinctes : Fès el-jedid Dar Dbibagh, Fès médina et Zouagha Moulay Yaâcoub.

La Région Fès Boulemane est limitée au Nord par la Région Taza – el-Houcima – Taounate, à l'Est et au Sud – Est par la Région de l'Oriental, au Sud – Ouest, par la Région Meknès – Tafilalt et au Nord – Ouest par la Région Gharb – Chrarda – Beni Hssen.

Deux grands domaines structuraux modulent l'espace de cette Région : -- Le domaine Atlasique qui représente le lieu de naissance des principaux cours d'eau de la Région.

-- Le domaine Mésétien des Hauts Plateaux géographiquement discontinu à l'intérieur du territoire régional. On y distingue :

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-D'une part, le Saïs, enclavé entre les montagnes du Rif et du Moyen Atlas dont l'extrême richesse s'explique par l'abondance des eaux et par une topographie relativement plane.

-D'autre part, les étendues septentrionales et orientales caractérisées par un climat semi – aride dû aux influences sahariennes.

2.1.1.2. FONDATION DE LA MEDINA :

Doyenne des villes impériales, Fès fut fondée en 789 après JC par Idriss Ier, un descendant du prophète. Son fils, le sultan Idriss II, décide en 809 d'y établir le siège de la dynastie. Dès 818, le sultan accueille dans sa cité 8 000 familles de musulmans andalous.

Sept ans plus tard, Cette nouvelle population est renforcée par l'arrivée de juifs et de Kairouanais(Tunisie). Riche de ces multiples patrimoines religieux, culturels et architecturaux, Fès devient rapidement le centre religieux et culturel du Maroc.

Dès lors, malgré les guerres dynastiques et les périodes où elle ne fut pas la capitale officielle du pays, la cité impériale n'a jamais cessé de s'agrandir et d'embellir. De nos jours, Fès est sans doute la ville la plus authentique d'Afrique du Nord.

Le panneau d'époque fatimide et le dossier d'époque Omayyade sont les témoins de la guerre acharnée entre Fatimides et les Omayyades pour la prise du pouvoir.

Fig. N° 1.05

PANNEAU D'EPOQUE FATIMIDE

Source : www.aderfes.ma

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Au milieu du XIIe siècle, le sultan almohade Abd el-Moumem s'empare de la ville,

"fréquentée par les voyageurs de tous les pays". Ses habitants commercent avec l'Espagne, le Maghreb central, le Sahara, l'Orient et même quelques pays chrétiens.

Les réfugiés andalous, accueillis à Fès, introduisent des techniques nouvelles de tissage de la soie de travail du cuir et des métaux. A la fin du XIIe siècle, Fès compte cent vingt mille maisons et, au début du XIIIe siècle, trois mille cinq cents fabriques. La ville prospère.

2.1.1.3. L’APOGÉE ET LES EFFETS DU PROTECTORAT

Dans la première moitié du XIII siècle, la faiblesse des Almohades profite à la dynastie mérinide. Fès redevient la capitale de l'empire en 1250, pour deux siècles. Les souverains mérinides s'affirment comme de grands bâtisseurs. Ils font de Fès une cité prestigieuse. Elle connaîtra son âge d'or au début du XIVe siècle. Les Mérinides oscillent entre deux politiques : l'extension de leur pouvoir en Afrique du Nord et la reprise du traditionnel axe sud-nord orienté vers l'Espagne. Fès, plaque tournante de ces opérations, se dote d'une nouvelle ville administrative.

Fes el-Jedid. A l'intérieur de l'enceinte, s'élèvent palais, mosquées, forteresses et casernes. Les médersas font l'objet de soins particuliers. Ces espaces de prière servent de centres de formation aux cadres politiques destinés à assurer l'islamisation du Maghreb impérial, l'unité de l'Afrique du nord à partir de l'ouest. Dès le début du XVe

siècle, le commerce international est florissant.

Les marchands partent pour la Chine, l'Inde, l'Afrique orientale, la Perse. Les Fassi vendent des céréales et du cuir au Portugal, importent des tissus et des produits industriels anglais, exportent cuirs et tapis en Europe. En 1437, la découverte de la tombe d'Idriss anime un culte populaire pour le patron de la ville. Le quartier juif est alors créé près du palais de la famille Jamaï.

Dans la seconde moitié du XVe siécle, Fès est atteinte par les troubles qui règnent dans le royaume la fin de la dynastie mérinide. Elle est marquée par l'apparition de la nouvelle dynastie Beni Wattas en 1471, par l'arrivée des musulmans et des juifs chassés d'Espagne en 1492 et, indirectement, par l'arrivée des Portugais dans les ports atlantiques.

Les succès des chorfa saadiens dans le Sud permettent aux vainqueurs de s'installer à Marrakech en 1524 et de s'emparer de Fès en 1549. La ville perd son rang de capitale

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en faveur de Marrakech. Au début du XVIIe siècle, Fès connait des épidémies de peste, la famine, la misère et les guerres civiles dépeuplent la cité.

En 1666, Moulay Rachid rétablit l'ordre, relance le commerce et choisit à nouveau Fès comme capitale.

Après une longue période d'agitation dans la première moitié du XVIIIe siècle, la ville retrouvera son calme et son prestige au XVIIIe siècle, grâce à l'alliance de l'armée et des dirigeants de la vieille université de la Qaraouiyne, siège d'une véritable force politique. Concurrencée par l'activité économique naissante de Casablanca, Fès maintient son rayonnement religieux, intellectuel et commercial.

Source : Copyright © FES-CITY.COM Publié le: 2006-04-05

En 1911, Moulay Hafid, confronté à une insurrection, fait appel aux troupes françaises.

Quelques mois plus tard, en mars 1912, il signe la Convention de Fès, traité établissant le protectorat français sur le Maroc. C'est alors que se développe la ville moderne, dite européenne, suivant un plan d'urbanisme très régulier. Cette nouvelle ville coexiste avec l'ancienne et Fès, cité millénaire, sait préserver sa personnalité profonde tout en s'ouvrant au modernisme. Fès cède le statut de capital à Rabat plus tard, mais restera la capitale spirituelle de ce Maroc profond dans l'histoire.

2.1.1.4. FONCTIONS ECONOMIQUE ET DYNAMIQUE URBAINE DE LA MEDINA DE FES

La médina de Fès fait partie de ces villes arabo-musulmanes qui ont connu une évolution harmonieuse au niveau urbain et social,

La morphologie et l'organisation actuelles de l'espace urbain médinal sont l'aboutissement d'un long processus d'accumulation historique et d'actions ponctuelles et globales de façonnement de l'espace. Elles se sont déroulées sans rupture ou bouleversement notoires, permettant ainsi l'épanouissement d'une société urbaine globalement stable au fil des siècles.

En faisant une lecture de l'espace médina et en se limitant aux aspects physique et morphologique : structure très hiérarchisée. Cette hiérarchie, se traduit par des axes de circulation «fonctionnels», qui vont des axes principaux d'activité à ceux secondaires qui desservent les derbs et aux impasses résidentielles.

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La hiérarchisation concerne également des équipements collectifs, tels que ceux de la mosquée-université, avec les medersas satellites et spécialisées et ceux d'infrastructure et de répartition des eaux insérées dans un réseau en branches et en nœuds de plus en plus serrés, à mesure que les parties desservies sont situées au niveau de petites unités de voisinage.

Cet aspect hiérarchique, était sous-tendu par une organisation communautaire s'organisant en de multiples cercles concentriques de solidarités, partant de la famille, aux voisins du quartier «derb», aux secteurs historiques de la médina, à la communauté confessionnelle et enfin, à la communauté médinale dans son ensemble.

Le paysage architectural de la médina de Fès possède une grande richesse qui se manifeste au niveau de la typologie formelle et fonctionnelle et de la diversité du langage architectural utilisé dans les différentes œuvres bâties.

Fig. N° 1.06

LA MEDINA DE FES

Source : www.aderfes.ma

La ville de Fès se divise en trois parties: Fès el-Jedid (la demi-vieille) et Fès el-Bali (la vieille) qui forment la médina, et Fès la jeune (ville nouvelle) construite par les français au temps du protectorat et où se trouve le quartier administratif.

La Médina de Fès se para de maisons d’habitation, d'équipements de cohésion et d’autres d’intégration, d'infrastructure (depuis le Xème siècle) à savoir un réseau d’assainissement et d’autres relatifs aux eaux de sources et de rivières, d'une superstructure pour le développement du commerce et de production, de portes monumentales établissant les échanges avec l’arrière pays et des murailles confirmant l’existence de la ville et assurant sa protection.

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Ces murailles pouvaient physiquement tout délimiter à l’exception des cimetières et des espaces verts et de détentes qui s’intégraient équitablement à la vie urbaine et sociale.

La grandeur et la solidité des enceintes n’étaient pas pour autant un facteur d’isolement : la ville communiquait et se développait en rapport avec le monde extérieur. La Médina fut ainsi un espace d’équilibre, de force et d’expression des besoins qui sont à l’origine même de l’urbanisation.

La Médina ce n'est pas seulement un centre historique réservé aux bazars et aux touristes, c'est aussi un centre économique important.

Fès est l'une des villes économiques les plus importantes du Royaume, notamment la seconde ville industrielle et pourtant, une grande partie de ses activités économiques se concentre dans la médina.

Celles-ci relèvent essentiellement des industries d'art. On peut citer comme branche principale de cet artisanat, la menuiserie avec sculpture et peinture sur bois, le fer forgé, le cuivre ciselé, l'orfèvrerie, la céramique, le tissage des soieries et la broderie.

Tous ces métiers sont exercés dans de minuscules ateliers ou dans des échoppes où les artisans se servent, pour la plupart, d'un matériel désuet.

Fig. N° 1.07

Source : www.aderfes.ma Copy right @commune de Fès

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2.2. UNE SITUATION CRITIQUE POUR LA MEDINA

Vers la deuxième moitié du 20ème siècle, l’exode rural massif vers la ville, et le départ d'une partie de la population de la médina (la plus aisée) vers la ville nouvelle puis vers d'autres villes, a conduit a une densification de la médina au détriment des espaces verts, et une sur densification du parc logement se traduisant par une surexploitation de la maison traditionnelle qui abrite plusieurs ménages(Un tiers des ménages de Fès Bali ne dispose que d'une pièce et un autre tiers de deux ;à Fès J'did 41% des ménages se logent dans une pièce et 36% dans deux pièces 31)., ceci a mené, à la vétusté et la dégradation des maisons (34% des logements sont en mauvais état)32, et une paupérisation de sa population qui est dans l’incapacité d’entreprendre des travaux d’entretien, ou même de se procurer le minimum de confort.

Cette dégradation du bâti est accompagnée par une dégradation des infrastructures et des équipements socio-éducatifs.

Face à cet état de dégradation une partie de la population fuit la ville.

L'évolution démographique reflète une diminution globale de la population variant entre 6% et plus de 10% dans certain quartier.

Par ailleurs, les activités économiques n'ont cessé de prospérer, souvent au détriment des zones résidentielles. Ces dernières se sont infiltrées à l'intérieur des quartiers, contribuent à la dégradation du cadre bâti et à la pollution de l’environnement.

Devant cette situation alarmante, les pouvoirs publics marocains ont mis en place, vers le début des années 1980, le processus de sauvegarde de la médina de Fès.

2.3. UNE DEMARCHE POUR LA SAUVEGARDE DE FES 2.3.1 LES ETAPES POUR LA SAUVEGARDE

2.3.1.1. PRISE DE CONSCIENCE ET NECESSITE D’AGIR : 1980.

Conscient de l’importance et la valeur patrimoniale culturelle, architecturale, urbaine mais aussi sociale de la ville de Fès, le roi Hassan II adresse une lettre au gouvernement du Maroc en 1980, où il précise que Fès doit être une « préoccupation prioritaire »pour le gouvernement marocain.

31 www.Ader-fes.ma

32 www.aderf-fes.ma

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Et en cette même date, un appel international pour la sauvegarde de Fès est lancé par l’ex directeur de l’UNESCO, Mr Amadou Mahtar M'Bow.

Ces deux déclarations ont été un moteur pour la dynamisation de l’action de réhabilitation de Fès, et la mobilisation des différentes structures administratives concernées, permettant l’apparition d’une nouvelle démarche de réhabilitation qui intègre :

Les méthodes de conservation physique à celles de la planification urbaine.

Les méthodes de réhabilitation des monuments aux méthodes de gestion urbaine.

Les méthodes d'interventions gouvernementales aux initiatives des citoyens.

En 1981 la médina de Fès est classée patrimoine mondial par l’UNESCO.

2.3.1.2. STRATEGIE DE REHABILITATION ET EXPERIMENTATION : 1985-1988.

En 1985 et après plusieurs études approfondies, une stratégie de réhabilitation est mise en place, et les premiers travaux d’expérimentations sont lancés aux niveaux : de l'habitat, des équipements, des activités artisanales, des infrastructures, etc., ayant pour objectifs de mieux cerner les techniques, mais également les procédures juridiques, financières et administratives.

En 1988 c’est le lancement de l’étude de faisabilité suite à une « réunion-débat pour la sauvegarde de Fès » Organisée par le PNUD (Programme des Nations Unies pour le Développement) et l’UNESCO.

2.3.1.3LE TEMPS DES REALISATIONS ET DE LA MISE EN ŒUVRE: 1989.

Après cinq années d’étude approfondis et d’expérimentation des techniques, des procédures financières, des méthodes d'organisation, ou des méthodes d’association des citoyens à l’action de réhabilitation , l’état marocain juge qu’il est temps de passer à l’action, c’est ainsi qu’en 1989 est créée Ader-Fès (l’Agence pour la Dé densification Et la Réhabilitation de la Médina de Fès), pour exécuter "les programmes relatifs à la sauvegarde de Fès dans le cadre des prérogatives gouvernementales" Constitué en société anonyme, elle associe l'action privée à des objectifs d'intérêt général 33.

C’est alors que quatre programmes sont établis :

33 www.ader-fes.ma

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