République Algérienne Démocratique et Populaire
Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique
UNIVERSITE FERHAT ABBAS - SETIF
INSTITUT DE L’ARCHITECTURE ET DES SCIENCES DE LA TERRE DEPARTEMENT D’ARCHITECTURE
MEMOIRE DE MAGISTERE
Option : Habitat
Thème
L’APPROCHE ONTOLOGIQUE DU CONCEPT DE
«L’HABITER » ET LE PROCESSUS DE PRODUCTION DE CAS DE PROGRAMMES DE LOGEMENTS COLLECTIFS A
SETIF
Présenté par : Encadré par :
OMARI ASSIA Pr. ZEGHLACHE Hamza
Jury de soutenance :
President: Pr. BELLAL Tahar université Ferhat Abbas Sétif
Rapporteur: Pr. ZEGHLACHE Hamza université Ferhat Abbas Sétif Examinateur: MCA .AICHE Messaoud université de Constantine Examinateur: MCA .DEKOUMI Djamel université de Constantine
Année : 2011-2012
TABLE DES MATIERES
Sommaire……….…..…I Liste des tableaux ………VII Liste des figures ………..VIII
Introduction générale………..………..1
présentation du thème ………..………..……..2
motivation du choix thème ………..……….……...3
problématique ……….……….5
hypothèses de travail………6
structure du mémoire………6
objectifs et intentions ………..………8
Méthode de recherche ……….…..……….8
La démarche adoptée………...……….8
Choix d‟échantillons et cas d‟études ……….……….9
CHAPITRE 01 : METHODOLOGIE DE LA PRESENTE RECHERCHE Introduction ……….……11
1-Choix et justification de la méthode de recherche :la méthode complexe………….11
1-1- l‟approche systémique ? ……….13
2-Définition de la systémique………15
3- L‟approche analytique et l‟approche systémique ……….16
4- L‟habitat comme système……….….…17
4-1 La globalité ou la cohérence de l ‟ensemble……….…..17
4-2 L‟interaction……….……17
4-3Synchronie et diachronie……….…..18
5-La méthode systémique appliquer au cas d‟études de la présente recherche :…………17
5-1 Démarche générale………...………...17
5-2 Les outils de l‟approche systémique en habitat………..… ……..17 I
5-2-1 La triangulation systémique……… ………...19
5-2-2 le découpage systémique……….…….…..20
5-2-3 l‟analogie ………..………21
5-2-4 le langage graphique ………...…….………22
6- analyse typo-morphologique (école italienne)………23
6-1 la morphologie ……….……..24
6-2 la typologie ………..…………..25
6-3 le processus typologique ………..………..25
Références………..….27
CHAPITRE 2 :LES FONDEMENTS THEORIQUES DE « L’HABITER » EN RAPPORT AVEC DES NOTIONS ET CONCEPTS : Introduction :……… …28
1-Qu‟est ce que l‟habiter ? :……….30
1-1 Le concept « d‟habiter »………33
1-2 L‟habitat comme concept ……….….33
2-La culture et l‟habiter :………35
2-1 Définition ……….35
2-2 Étymologie………...……….35
3- L‟esthétique et l‟habitat d‟âpres Malek Bennabi………..…37
4-L‟approche du rapport de l‟identité à l‟habitat ………...……38
4-1-L‟approche de l‟identité ……….…………38
4-2Concepte d‟identité………..……...……38
4-3Types d‟identité ……….38
4-3-1 Identité personnelle……….38
4-3-2 Identité sociale………..…….….38
2-3-3 Identité culturelle………..…….……39
2-3-4 Identité régionale ……….……….…39
4-4 Identité culturelle et appartenance régionale ………...……39
4-4-1 Transformation de l‟identité local ………..……40
4-4-2 Identité nationale ……….40 II
5-Approche des valeurs de l‟habiter :……… ……….….. …40
5-1 L‟approche des valeurs a travers l‟héritage et l‟évolution sociale ………..….41
5-2 les valeurs dans le temps……….….…...41
5-3 Introduction à la taxonomie de quelques valeurs sociales et leurs représentation spatiale dans la tradition Algérienne ……….…….…..42
5-4 L‟actualité de la crise des valeurs ……….………43
5-5 La nécessité de reconstruire notre systèmes de valeurs………43
5-6 Système des valeurs, le sacret et l‟espace habitable ………43
5-6-1- La mosquée : Maison de dieu « beit ellah » ………..…… 44
5-6-2-Maison : « bayt el aama » dans la culture islamique………….46
Références ……….……….48
CHAPITRE 3 :LES PROCESSUS DE « L’HABITER » DANS L’ESPACE . Introduction……….49
1-L‟habitat………...…49
2-Habitation ou « sakanon » :………..……..50
2-1 L‟ habitation sacrée d‟après Mercia Eliade………...………….…..……50
2-2 « el -Saken » d‟apres M-Amraoui………52
2-2-1 Le concept de bayt /saken ………...…..…52
2-2-2 Contraintes naturelles et formes culturelles ……….…..53
2-2-3 Saken et significations des mots………53
2-3 « Bauen » d‟après Heidegger ………55
2-3-1-Habiter et bâtir ………..………...57
2-3-2L‟habiter et les lieux ……….58
2-4 la maison depuis Bachelard………58
2-4-1Le lieu de rêverie ………..…..60
3-La maison :………..60
3-1 L‟étymologie du mot maison ………..….60
3-2 Qu‟est ce qu‟alors la maison de nos jours ? ………..…..61
3-3 La maison et la notion de confort………..61
3-4 La maison comme investissement ………61 III
3-5 La maison comme représentation socioculturelle ……… ……62
4- Le logement :……….62
4-1 Le logement et l‟habitation ………..…63
4-2 La conception de la machine a habiter du mouvement moderne ………..63
4-3 Le confort et l‟urbanité comme objectif de la conception du logement ……..…64
4-3-1 Le confort du logement ……….……….…64
4-3-2 L‟urbanité du logement ………..….…..64
4-4 Le plan ,le ratio, et l‟industrie ……….…….64
4-5 Les logements identiques de l‟urbanisme moderne ……….…….….65
4-6 La crise du logement en Algérie………..…….66
Références………67
CHAPITRE 4 :LES FORMES HABITEES ,L’USAGE ET LA DURABILITE Introduction……….68
1- La forme habiter………...69
2- Les repères conceptuels de la forme habitée ………...……….69
2-1 Les repères conceptuels naturels de la forme habitée………...…70
2-2 Les repères conceptuels sociaux culturels de la forme habitée………..…..70
2-3 Les repères conceptuels culturels……….... 70
3-Bâtiment comme forme habitable :………..………..72
3-1Batiment :………..………..….72
3-2 L‟espace habitable:………..………… ……….…..72
4-La théorie des déterminants dans la forme habitée ………..………...73
5- Exploration des formes habitées……….………..……74
5-1 La représentation mentale de la maison traditionnelle chez les sujets sociaux ..74
6-Société et forme d‟usage de l‟espace habitable en Algérie………75
6-1 Société , formes d‟usage et modes d‟habiter ……….…………. .….….75
7-Vers un habitat durable ………..… ….76
7-1 Les fondements philosophiques de l‟habitat durable ……… ….……… ……76
7-2 Habiter la terre ……… 76
8- Le développement durable……….…… …77
Références……….78 IV
CHAPITRE 05 : LE PROCESSUS DE PRODUCTION DU LOGEMENT COLLECTIFS
Introduction………..…79
1-Typologie de logement ………79
1-1 Immeubles mitoyens de logement………...…….…79
1-2 Immeubles isolées de logements……….…..80
1-3 Immeubles de logements ………..…….………80
2-Le logement et les formes de développements d‟une ville ……….……...81
3-Typologie de logement et forme urbaine à Sétif……….………..….81
3-1 La forme urbaine et sa morphologie ………..…..82
3-2 La forme urbaine et sa typologie ……….……….82
4-Pourquoi avoir choisie l‟étude de cas d‟habitat collectif à Sétif ……….…………..………83
5-Pourquoi de tels échantillons ……….………….84
6-Comment était la conduite de la recherche………..……….…..84
7-Choix des échantillons dans la logique chronologique et morphologique ………..…….….85
8-L‟approche du processus de conception et de concrétisation de Programmes de l‟habitat collectif ………….………..89
8-1L‟approche théorique du processus de conception ……….…..…89
8-1-1 Rôle de l‟architecte ………....………….89
8-1-2 Historique du processus de conception ……….….…90
8-2 La nouvelle approche du 21 Emme siècle……….…..91
8-3 Le processus de conception du logement collectif ………... 91
8-4 La chronologie du projet ……….……...…...92
8-4-1 Phase programme………...…...…92
8-4-2 Phase esquisse ……….….……….…92
8-4-3 Phase conception ………...………...93
8-4-4 Phase réalisation de l‟œuvre……….……….93
8-4-5 Phase réception de l‟ouvrage………..…...…. 93 8-4-6 Phase attribution et appropriation du logement collectif ….93
V
CHAPITRE 06 : PRESENTATIONS DE CAS D’ETUDE ANALYSE ,SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS
-introduction ……… …………..…96
1- la méthode phénoménologique ……….…….96
2-échantillons du patrimoine colonial et local de la ville de Sétif ( l‟habitat ) ………..98
cas d‟études : Les fiches projets des échantillons d‟études de Projets « d‟habitat collectif » réalisés à Sétif Cas 01 : Harat Branka centre ville – vers année 1912………98
Les questionnements………..100
Cas 02 : biler lagdim (cite de recasement )………101.
Cas 03 :maison rurale lahwacher guedjel -vers 1900-………102
Les questionnements ………104
Cas de logements sociaux ……….…105.
cas 01 :les 20 logements sociaux à Ras el maa communede Guedjel - Setif - 1998 ……….105
cas 02 :les 40 logements sociaux à Ras el maa commune Guedjel Setif - 2000………..…110
Cas de logements sociaux promotionnels ……….114
cas 01 :les 50 logements l.s.p Ain el rouman Ouled saber Sétif-2005….114 cas 02 : les 79 logements l.s.p à Cheikh el Aifa , Sétif -2005………….117
Cas de logements promotionnels ………..…118.
1- 52 logements promotionnels Ain tbinet Sétif annee 2008……….118
2-(14+16) logements promotionnels Maabouda année 2009………..121
3-synthèses et recommandations ………122
-CONCLUSION GENERALE………125
- BIBLIOGRAPHIE ………127 -RESUMES………
VI
LISTE DES TABLEAUX
N° DESIGNATION SOURCE ANNEE PAGE
01
Les approches analytiques et systémique ,appliqués au domaine de l‟habitat
Auteur 2011 16
02 Etymologie de quelques mots de l‟habiter dans la culture occidentale
Auteur 2011 20
03
Taxonomie de quelques valeurs de l‟habiter dans la tradition Algérienne
Auteur 2011 32
04 Etymologie de quelques mots de l‟habiter dans la langue arabe
Auteur 2011 42
05
Etymologie de quelques vieux mots de l‟habiter la langue allemande
Auteur 2011 54
VII
LISTE DES FIGURES
N° DESIGNATION SOURCE ANNEE PAGE
01 Plan et élévation du wast el daar casbah d‟Alger
Auteur 2011 44
02 Les lieux sacrés de l‟islam Auteur 2011 45
03 Premier modèle d‟habitation islamique
Auteur 2011 47
04 L‟axix mundi Auteur 2011 50
05 La cosmogonie Auteur 2011 51
06 Vue aérienne de Sétif chef lieu et agglomération
Google earth 2011 83
07 vue aérienne du noyau historique
Google earth 2011 84
08
Modèle représentatif du type colonial (comme modèle culturel
Auteur 2011 86
09 Echantillons des logements sociaux
Auteur 2011 87
10 Echantillon du logement type LSP période 2005-2010
Auteur 2011 88
11
échantillons de logement promotionnel réalisé entre 2008-2011
Auteur 2011 89
12 Le passage au projet polymorphes
O tric 2009 91
13 Harat branka Auteur 2011 99
14 Harat branka une typologie pour les colons français
Auteur 2011 100
15 Modèle représentatif de type colonial destiné aux arabes
Madani et Diafet
2009 102
16
Panorama de l‟enveloppe extérieure d‟une maison rurale à Ras El Maa Guedjel
Auteur 2012 103
17 L‟intérieur de la demeure rurale
Auteur 2011 104
18
Métamorphose des façades extérieures 20 logements Ras El Maa
Auteur 2012 106
19 Transformation massives de l‟enveloppe des logements
Auteur 2012 107
20 20 logements Ras El Maa avant attribution
Auteur 2000 108
21 L‟usage de l‟espace
extérieur du logement
Auteur 2011 109
22 Plan du dossier d‟exécution du projet
Auteur 2012
23 40 logements Ras El Maa Auteur 2012 111
24
La situation des logements et leurs dégrée de modifications
Auteur 112
25 50 logements Ouled Saber Auteur 2011 115
26
79 logement LSP avant leurs attribution Cheick el Aifa
Auteur 2011 116
27 79 logements après leur attribution
Auteur 2011 117
28 Promotion 52 logement Amrani Tbinet
Auteur 2011 119
29
Rendu de la promotion des 52 logements Amrani Tbinet
BET Omari 2008 121
VII
INTRODUCTION GENERALE:
Le souhait et l‟aspiration de tout architecte concepteur est de pouvoir réaliser durant sa carrière professionnelle des œuvres architecturales , de voir ses idées et aspirations concrétisées en projets et puis en réalités constructibles . Mais seule leurs occupations par les êtres humains quelque soit leurs appartenances socioculturelle ,environnementales et religieuses leurs confèrent cette qualité de lieux habités ..
Cette étude s‟intéresse aux modes d‟habiter des logements collectifs dans un contexte culturel islamique défini dans l‟espace et le temps .Nous avons choisi des échantillons d‟études de logements collectifs de taille moyenne à travers le paysage urbain de la ville de Sétif, des ouvrages d‟habitat réalisés sur une période de 15 ans d‟exercice professionnel en tant qu‟architecte praticienne. Elle à pour objectif principal d‟élucider le concept « d‟habiter »et le rapport qu‟il entretient avec les diverses structures conceptuelles à savoir : l‟identité ,la culture islamique , les valeurs ,les coutumes …et d‟étudier les organisations spatiales des logements collectifs sous leurs trois formules :le social ,le socio-promotionnel L.S.P , le promotionnel et les modes d‟appropriation de ces diverses typologies .
D‟abord l‟étude tente de faire la distinction entre l‟habiter et le loger et explique pourquoi la présente recherche retient et valorise le concept « d‟habiter » et le sens que véhicule les mots selon divers contextes culturels et doctrines .Sur cette base ,et partant de l‟importance de la compréhension de ce phénomène nous avons choisi d‟étudier des ouvrages de logements collectifs habités , ce choix relève de l‟importance de cerner l‟historique des projets-échantillons d‟études- durant toutes leurs phases antérieures à savoir prés- esquisse , conception et réalisation ,de revenir après leur occupation et d‟analyser l‟évaluation et le degré d‟appropriation des lieux et de vérifier les hypothèses de départ , Car ce qui nous intéresse ce n‟est pas l‟œuvre architecturale ni le style de cette dernière , mais les rapports qu‟entretient l‟enveloppe ( façades) avec l‟environnement immédiat et l‟intérieur du logement .
La façade comme élément constitutif et la surface du bâtiment qui représente la situation culturelle au moment de la construction, nous fournissent les indices sur la façon de s‟approprier
l‟espace. Ce dernier, cette dernière n‟est pas seulement un mur ou plan vertical qui encadre l‟existence humaine, mais un espace qui interprète le rapport entre l‟intérieur et l‟extérieur.
Le thème des modes d‟appropriation de la façade et mutation des typologies des questions plus précises peuvent se formuler comme suit : pourquoi les habitants s‟approprient –ils les espaces de prolongement de leurs logements (séchoirs et balcons) au détriment de la façade ?quelles sont les causes et les conséquences d‟un tel acte ?est ce que l‟intervention sur la façade est le reflet d‟un refus de ces conceptions extraverties importées dans le but de loger ? Existe-t-il un compromis ? Pour cela nous avons choisi d‟étudier l‟influence de la dimension culturelle sur le processus de production et d‟appropriation du cadre bâti, d‟investir l‟approche complexe et l‟analyse typo- morphologique comme outils d‟analyse.
Les conditions d‟habitabilité, de vécu, d‟appropriation, de métamorphose et d‟usage des espaces habitables sont des pistes qui misent ensemble et peuvent nous éclairer sur les notions d‟être et de bien être du concept de « l‟habiter ».
L‟indice d‟évaluation du degré d‟appropriation des lieux , la mutation morphologique de la structure de la façade comme pièce maitresse de l‟étude et le degré de vétusté et l‟état d‟entretien des lieux au delà du seuil sont des indicateurs et des révélateurs potentiels du rapport qu‟entretiennent les habitants avec leurs immeubles de logements et par la suite leurs environnements immédiats .
La contribution principale de ce travail est d‟élucider la signification du concept d‟habiter afin d‟éclaircir la compréhension et l‟interprétation des caractéristiques principales du logis musulman.
PRESENTATION DU THEME :
« L‟approche ontologique de la notion de l‟habiter et le processus de production et d‟appropriation de projets de logements collectifs à Sétif » est un thème qui s‟attarde sur l‟explication phénoménologique de l‟acte d‟habiter dans sa dynamique première et dans certain de ces motifs privilégiés : la spatialité ,la culture ,la religion ,les valeurs ,l‟art …. Et qui projette une insertion dans la vision prospective d‟un avenir meilleur pour nos villes qualifiées de non –durables écologiquement, injustifiables, moralement et inacceptables esthétiquement.
Ceci dit que chaque passage vers la conquête d‟autres , lieux à habiter nous renvoie automatiquement à l‟idée première de l‟habiter , à une nouvelle chance d‟amorcer de nouvelles pratiques afin de remédier à cet état de fait « d‟habitat inadapté » ,consommateur d‟espace, de paysage ,de sol , d‟énergies ,richesses et surtout de valeurs sociales et de patrimoines culturels vers un habitat créateur , qui nous permettrait de définir les voies d‟habiter créative ment la terre et de s‟inscrire dans des démarches plutôt constructives que critiques .
L‟objectif est d‟identifier l‟objet de l‟étude, qu‟est « l‟habiter »dans sa dimension ontologique à travers notre contexte culturel, de la ville de Sétif ,d‟analyser les occasions qui nous sont permises en tant qu‟acteurs dans ce complexe processus, à contribuer et à produire de l‟habitat collectif, comme leçons d‟apprentissage et de maitrise d‟œuvres lors des différents processus de conception de chaque projet, tout en s‟imprégnant des expériences pilotes en matière de production d‟habitat durable de part le monde, afin que les générations à venir et les principaux acteurs du bâtiment , puissent intégrer des démarches correctes lors du processus de conception et de production du cadre bâti.
MOTIVATIONS ET CHOIX DU THEME :
La crise de logements , et plus particulièrement la présence de signe d‟inadaptation culturelle, d‟insatisfaction sociale et d‟absence de prise en charge des espaces au delà du seuil de l‟unité d‟habitation, accentuer par la disparition progressive des liens sociaux, relève le caractère problématique du rapport ( organisation spatiale du cadre bâti / façon de vivre et usage social) . Se sont donc les espaces de « l‟habiter »au sein et au delà des logements et leurs rapports avec l‟humain, ses aspirations et souhaits dans la dimension du temporaire d‟un coté et du définitif de l‟autre, qui motive cette recherche.
« L‟habiter » mot clé du thème cherche tout d‟abord à souligner l‟importance d‟agir au sein d‟un groupe ,d‟une collectivité , de participer, d‟enrichir ,d‟ajouter un plus et pourquoi pas d‟innover et d‟envisager autrement les choses et d‟être même imprévisible , ces choses qui sont l‟acte de concevoir, de bâtir ,de réaliser de mener à terme un processus ,donc de donner forme à une idée et de la concrétiser en réalité perceptible et vécu ….en bref faire de l‟architecture , concevoir et produire une forme d‟habitat approprié à une société et à une culture donnée.
Ce thème parait trop vaste , incommensurable même ; tout simplement parce qu‟il s‟agit d‟une recherche qui émane de notre expérience en tant qu‟architecte concernée par l‟acte de produire le
bâti et de nos préoccupations, de nos soucis, de notre incapacité très souvent à vouloir produire une architecture propre à nous, une architecture qui soit à l‟image et aux attentes de nos citoyens ,de notre société et du temps actuel. Il ne s‟agit pas seulement de dessiner des plans et de les dupliquer à l‟infini , mais de s‟inscrire dans des démarches pluridisciplinaires correctes ,d‟acquérir des outils conceptuels , de maitriser des processus afin de pouvoir s‟imposer et mettre en valeur l‟importante place de l‟architecture dans le développement d‟une société .
Je cible la contribution de l‟architecte maitre d‟œuvre et de l‟ enseignant architecte, car l‟architecte doit avoir cette culture de celui qui doit être porteur de vision et de la préoccupation , de confort de l‟adaptation, à divers modes de vie ,à des pratiques sociales différentes, voir mêmes des pratiques et usages de l‟espace imprévisibles , il doit avoir la culture du sens et du long terme. On lui demande aussi l‟intelligence et la capacité d‟imagination. Pour cela il ya lieu de former des architectes en mesure de faire face aux nécessités de penser autrement l‟architecture, car c‟est à travers les architectes et à travers leurs métiers de formateurs et de concepteurs qu‟on propose d‟autres champs de recherche , d‟autres solutions , d‟autres modes de vie de pouvoir toucher de prés, d‟une part, les maitres d‟ouvrages ,les décideurs politique et les clients mais aussi les utilisateurs qui eux aussi devront surement vivre autrement l‟habitat .
Le deuxième mot clé est la concrétisation et la réalisation du cadre bâti, sous la dimension économique prédominante. Ce fait est la concrétisation d‟une demande du résultat d‟un processus, ce n‟est plus l‟affaire du spontané de l‟aléatoire du propriétaire livré à son sort, mais de programmes de planifications et de bilans. Les principaux intervenants sont les politiciens et élus locaux en premier lieu et les maitres d‟ouvrages pour les financements, les entreprises de réalisation et en second lieu les maitres d‟œuvres et les services techniques pour le contrôle et le suivi des chantiers.
Seulement la production que nous cherchons, n‟est pas exactement ce qui est fait et produit sous la conjoncture de l‟urgence à travers nos villes, mais plutôt la production de bâtiments corrects et je fais allusion au durable. Un bâtiment correct en terme de développement durable, est un bâtiment qui va avoir une valeur d‟usage économique en même temps que confortable, on envisage tout se qui est réduction des coûts, de sol, d‟énergies et d‟eau, mais doit être aussi utilisable dans le temps par des formes d‟usages qui évoluent et qui peuvent même être imprévisibles.
Formes d‟habitat collectif urbain à Sétif : par formes d‟habitat urbain on s‟inscrit dans la dimension culturelle .C‟est un sujet épineux mais tout à fait à l‟ordre du jour, car nous pensons qu‟il est particulièrement important que dans la dimension urbanistique et architecturale, qu‟il y „est un
ancrage local et par locale nous faisons allusion au lieu, exprimé par un patrimoine, par la mémoire collective ou un art populaire ou autres signes d‟identité.
On peut être moderne par certains aspects soucieux par la maitrise de l‟énergie, mais on ne doit pas être en porte à faux par rapport à une culture et à une identité propre d‟une région d‟une ville ou d‟un pays.
PROBLEMATIQUE:
Partout dans le monde que l‟être humain a conquis, les hommes habitent la terre d‟une infinité de manières et façons, cette complexité l‟habitat est considérée comme l‟un des systèmes artificiels le plus dynamiques et le plus déterminants de l‟existence humaine.
L‟habitation est un sujet au cœur des sociétés et des cultures, même si elle peut prendre une grande variété de formes et de dimensions, sa signification et son importance sociale et culturelle reste immuable. La façon de vivre et la mémoire sociale exercent en effet une influence déterminante sur la forme de l‟environnement construit et son processus d‟évolution.
Aborder la production de la forme habitée en rapport avec l‟identité culturelle, les valeurs sociales et religieuses de l‟islam, revient à faire une rétrospective, un retour dans le temps, d‟examiner minutieusement l‟héritage depuis les premières traces du groupement jusqu‟aux formes actuelles les plus complètes. Et puis étudier et analyser des cas concrets de projets d‟habitats adoptés, d‟autres imposés et enfin souligner l‟état de crise que vie la production architecturale et que vit notre ville Sétif à l‟image de nos autres villes et régions d‟Algérie.
Notre travail en tant qu‟architectes et scientifiques s'attache à trouver des outils conceptuels dans la production d‟un habitat approprié aux valeurs sociales et religieuses de la société maghrébine plus exactement Algérienne .De contribuer à l‟instauration de cette forme d‟habiter l‟espace et le temps durablement. Cependant, y a-t-il un terrain d'entente afin de synchroniser l'espace dans le temps? C'est à dire, que la société a connu une mutation dans le temps et il nous parait judicieux de mettre l'espace habitable en conformité. Et étant donné que
« l‟habiter » est un problème d‟espace, la question fondamentale est la conception adéquate de
« cet espace »et l‟élaboration de nouvelles approche de l‟habiter. Quelle est donc la façon adéquate de penser l‟habiter ? quels sont les outils conceptuels qui nous permettent d‟appréhender la question de l‟espace habitable en relation avec la sphère (idéologique –symbolique –métaphorique)et le monde biophysique ?
HYPOTHESES DE TRAVAIL
1. Les pratiques socio -culturelles et religieuses de l‟espace habitable, exercent une influence déterminante sur la mutation de la forme de l‟environnement construit et sur la morphologie de l‟habitat et ces composants.
2. La prise en compte des modes d‟habiter peut agir sur la performance de la forme architecturale .
3. Les habitants en tant qu‟ usagers s‟approprient les espaces de prolongement des logements au détriment de la façade .
STRUCTURE DU MEMOIRE
Le présent mémoire est structuré comme suit :
Une table des matières en premier lieu avec le sommaire, une introduction générale de la recherche et du contexte global de l‟étude, à savoir le contexte socioculturel et spatial plus amplement détaillés par une présentation et les motivations du choix de ce thème.
Puis la problématique et les hypothèses de travail qui encadrent et cernent notre investigation complétées par un aperçu sommaire des grandes lignes de la méthode de recherche et le parti pris dans son déroulement avec une énumération des échantillons et cas d‟études.
Un premier chapitre consacré au cadre méthodologique de la pressente recherche .Nous avons abordé la complexité de l‟habitat humain, comme justification du choix de la méthode complexe et de l‟approche systémique, où l‟habitat est considérer comme système pris dans ces motifs privilégiés à savoir :la globalité ,l‟interaction ,la synchronie et la diachronie . La partie analytique comporte l‟application de la méthode systémique aux cas d‟études de la présente recherche avec une tentative d‟utilisation de ces outils à savoir :la triangulation systémique ,le découpage systémique l‟analogie et le langage graphique et comme outils principaux de l‟analyse typo-morphologique (d‟après l‟école italienne avec ces figures saviero Muratori,gianfranco Caniggia …..) le tout abordé dans la logique de l‟approche phénoménologique ou le questionnement des faits est fondamental.
Le deuxième chapitre : consacré au cadrage au fondement théorique et conceptuel du concept « d‟habiter »ainsi que du rapport qu‟il entretient avec les diverses structures conceptuelles : d‟identités, de valeurs, de patrimoine de culture de coutumes et religion
Islamique … ces facteurs qui remontent le temps et constituent des invariants de la société Algérienne méritent d‟être éclairer et prospecter dans leurs rapport à l‟habitat en Algérie.
Le troisième chapitre est une investigation plus approfondie du concept d‟habiter selon différentes doctrines et philosophies. Partant d‟un ordre général syntaxique ou nous avons cherché la signification étymologique des mots de l‟habiter tel que sakana de A. Amraoui ,bauen de M.Heidegger et la structure spatiale correspondante qui est l‟habitation .
L‟habitation sacret d‟après M. Eliad, sakanon d‟après Amraoui, l‟habitation onirique d‟après M.Heidegger, le lieu de rêveries d‟âpres G .Bachelard. Cette même habitation prend différentes formes et nominations, la maison, le logement sont les deux structures spatiales les plus significatives d‟où notre investigation à chercher à élucider ces deux notions spatiale et marquer les facteurs historiques et les conditions socio -culturelle qui ont contribué à leurs développements et appropriations.
Le quatrième chapitre est consacré à l‟étude des formes habitées de l‟usage et de la durabilité. Ce chapitre est en quelque sorte une introduction indispensable au cinquième chapitre. Il est consacré au cadrage de la forme habitée, aux repères conceptuels de cette même forme à savoir les repères conceptuels naturels, socio cultuels et culturels.
Aussi il est indispensable de considérer le bâtiment comme forme habitable et de l‟explorer comme représentation mentale chez le sujet social afin de comprendre les formes d‟usages et les modes de l‟habiter.
Nous ne pouvions laisser passer l‟occasion d‟aborder l‟usage sans parler de la dimension durable de l‟habitat qui est un enrichissement pour l‟humain et une aspiration universelle.
Le cinquième chapitre : consacré au processus de production du logement collectif comme typologie et comme forme de développement de la ville de Sétif .Ce chapitre investit l‟approche typo- morphologique pour l‟analyse de la mutation de la typologie architecturale au sein du site et de la forme urbaine qui là engendrée .
L‟importance de telles études réside dans le rapport dialectique qui existe entre les bâtiments et les espaces ouverts les entourant, plutôt que par la forme des bâtiments ou leurs modèles architecturaux.
Dans cet ordre d‟idée le choix des échantillons d‟études a été fait afin de vérifier les hypothèses initialement énoncées.
Sixième chapitre : analyse vérification des hypothèses et recommandations .Dans ce chapitre en guise d‟introduction, un bref aperçu sur l‟application de l‟analyse typo- morphologique précède l‟étude des échantillons .L‟objectif est de tirer les éléments d‟analyse nécessaires à nos cas d‟études et de les employer afin de vérifier les hypothèses de départ.
L‟objectif principal est d‟investir les méthodes de recherches et de trouver les outils nécessaires à la compréhension des phénomènes.
Le présent mémoire se termine par l‟élaboration de quelques recommandations et directives à prendre en considérations lors du processus de conception du logement collectif et par une conclusion générale suivi d‟une liste bibliographique qui nous a permis d‟élaborer ce mémoire, puis la liste des illustrations et tableaux .
OBJECTIFS ET INTENTIONS
L‟objectif et d‟aller à la recherche de nouvelles structures spatiales le reflet d‟une structure socioculturelle adéquate aux usages et pratiques contemporains de l‟habitat collectif, Ou qualité de production du cadre bâti va avec quantité de production de ce dernier dans une même logique et démarche de développement durable.
LA METHODE DE RECHERCHE
La méthode de recherche allie l‟approche phénoménologique à travers une théorie
universelle de« l‟habiter » depuis Heidegger et approche systémique et de bonnes pratiques : une approche cognitive et expérimentale de la réalité de l‟habitat collectif et de sa prospective.
Par contre la méthode d‟analyse adoptée dans le cadre de ce travail est l‟analyse typo morphologique (de l‟école italienne) d‟après Gianfranco Cangiar .Cette méthode est prise dans une dimension phénoménologique où le questionnement est l‟outil principal de l‟analyse.
LA DEMARCHE ADOPTEE
Vue que la place de l‟architecte est essentielle dans le processus de production du cadre bâti et du développement durable , et vue que notre expérience professionnelle nous a permis de toucher de très prés à des situations de production du logements collectifs ; la démarche adoptée est la démarche intégrée croisant finalités et principes , fondée sur l‟analyse de la réalité de
L‟habitat collectif à travers le cadre bâti, le constat et l‟observation et à travers des expériences personnelles de maitrises d‟œuvres.
L‟enjeu et le pari montrent que l‟architecture reste première dans cette démarche, et c‟est à l‟architecte de l‟imposer par la recherche, la pratique du métier et la vérification et l‟interpellation de tout ce qui se fait de part le monde en matière de durabilité. C‟est les démarches de production du cadre bâti adapté à notre société qui nous intéressent plutôt que le produit fini en lui-même.
LE CHOIX DES ECHANTILLONS –CAS D’ETUDE.
Le choix des échantillons s‟est fait dans une logique historique chronologique et contextuelle afin de marquer à chaque fois l‟influence des facteurs extérieurs sur la production de la forme du cadre bâti et afin de montrer la manière d‟appropriation de ce dernier par la composante sociale.
Le degré d‟appropriation sera relatif à l‟état morphologique et au degré de vétusté donc à l‟importance des modifications qu‟a subi ce cadre bâti là.
1-dans la logique référentielle :
1-1- Références de quelques models représentatifs du type traditionnel:
- maison â patio« wast el daar » casba d‟Alger
-daar à hawch des hauts plateaux Cas n°2-habitat rural «bourouba » lahwacher Guedjel
1-2-Références d‟un model représentatif du type colonial:
Cas de-« Harra » au centre ville
Cas de « biler lagdim » au nord ouest du centre ville
1-3-Références de quelques modèles représentatifs du type barre de la période post indépendance:
2-dans la logique expérimentale :
L‟analyse critique de quelques opérations de maitrise d‟œuvres dans le domaine de l‟habitat collectif, menée par nos soins en tant que bureaux d‟études en architecture ayant contribué à enrichir le parc logement dont dispose la ville de Sétif .Ces expériences se veulent d‟être un état de faits suite à des situations particulières d‟exigences d‟un coté et de défis de l‟autre et c‟est justement la manière de théoriser ces situations et démarches complexes de production du cadre bâti qui nous intéressent .
Les échantillons d‟études de quelques projets d‟habitats collectifs réalisés depuis l‟ouverture de notre agence en 1996 sont comme suit :
A –projets avec des maitres d‟ouvrages publique
Cas n°01 : 20 logements sociaux à Ras -elma daira de Guedjel –Setif – année 1999 Cas n°03: 40 logements sociaux à Ras el maa Guedjel Setif année 2000
Cas n°07 : 79 L.S.P Cheikh el Aifa - agence fonciere- Setif sub urbain -année 2005 B –projet avec des maitres d‟ouvrages privée
Cas n°4 : 50 logements LSP Ain el rouman Ouled Saber Sétif
Cas n°5: 52 logements promotionnels à Ain- tbinet Setif année 2008 Cas n°8 : promotion Al-Maayouf Maabouda Sétif année 2009 3-dans la logique comparative analogique
Par l‟interpellation de quelques expériences contemporaines en matières de créations architecturales dans le domaine de l‟habitat collectif et à travers l‟ouvrage :Atlas plans de logements.
CHAPITRE 1 :
METHODOLOGIE DE LA PRESENTE RECHERCHE
Introduction :
Ce premier chapitre se consacre au cadre méthodologique de la présente recherche ou nous avons abordé la complexité de l‟habitat humain, comme justification du choix de la méthode complexe et de l‟approche systémique. L‟habitat est considéré comme système pris dans ces motifs privilégiés à savoir : la globalité, l‟interaction, la synchronie la diachronie.
La partie analytique comporte l‟application de la méthode systémique aux cas d‟études de la présente recherche , avec une tentative d‟utilisation de ces outils à savoir :la
triangulation systémique ,le découpage systémique l‟analogie et le langage graphique.
Comme outils principaux l‟analyse typo-morphologique (de l‟école italienne avec ces figures principales Saviero Muratori,gianfranco Caniggia …..).
1-Choix et justification de la méthode de recherche :
L‟habitat humain est l‟un des domaines appliqué de l‟architecture. Ce domaine acquiert au temps actuel une grande importance. Le choix de l‟approche systémique de la méthode complexe pour traiter ce sujet de recherche émane de notre volonté d‟acquérir du savoir scientifique d‟un côté et l‟ouverture de notre esprit sur d‟autres modes de réflexions qui nous sont complètement ambiguës et incommensurables, l‟occasion de se ressourcer le long d‟un parcourt professionnel vient de se présenter.
Dans l'introduction du chapitre I du Livre I, Vitruve définit ce qu'est pour lui l'architecture :
"L'Architecture est une science qui doit être accompagnée d'une grande diversité d'études et de connaissances par le moyen desquelles elle juge de tous les ouvrages des autres arts qui lui appartiennent. Cette science s'acquiert par la Pratique et par la Théorie : la Pratique consiste dans une application continuelle à l'exécution des dessins que l'on s'est proposés, suivant lesquels la forme convenable est donnée à la matière dont toutes sortes d'ouvrages se font. La Théorie explique et démontre la convenance des proportions que doivent avoir les choses que l'on veut fabriquer : cela fait que les Architectes qui ont essayé de parvenir à la perfection de leur art par le seul exercice de la main, ne s'y sont guère avancés, quelque grand qu'ait été leur travail, non plus que ceux qui ont cru que la seule connaissance des lettres et le seul raisonnement les y put conduire; car ils n'en ont jamais vu que l'ombre : mais ceux qui ont joint
la Pratique à la Théorie ont été les seuls qui ont réussi dans leur entreprise, comme s'étant munis de tout ce qui est nécessaire pour en venir à bout".
Cette définition confère à l‟architecture, la qualité de synthèses des arts , une science qui allie savoirs et théories mais aussi concrétisable donc vérifiable .
« La découverte de l'extraordinaire complexité du monde qui nous entoure est la plus marquante aventure intellectuelle de la fin du 20ème siècle. Complexité du cosmos, des organismes vivants, des sociétés humaines, mais aussi de tous ces systèmes artificiels conçus par les hommes et qui sont, comme l‟habitat des facteurs techniques, organisationnels, économiques et socioculturels... » (1) Le phénomène de la croissance des villes et leurs surpeuplement ne font qu'accélérer cette prise de conscience de la complexité de l‟habitat et en accentuer les effets des formes conçues ou imposées venues d‟ici et d‟ailleurs dans le but de répondre à un besoin et une urgence.
Certes, la complexité a toujours existé même si sa perception est récente. Pendant longtemps, dans leur quête de connaissance et de sagesse, les hommes ont recherché des explications simples et logiques à la richesse du monde. Ce fut d‟abord le programme de la philosophie puis, à l‟âge moderne, celui de la science positive fondée sur la méthode cartésienne et caractérisée par la tentative de réduction de la complexité à ses composants élémentaires, fabuleuse méthode d'ailleurs, puisqu'elle est à l'origine des grands progrès technologiques réalisés par la science au cours des 19ème et 20ème siècles.
Il se trouve cependant que cette méthode, parfaitement adaptée à l'étude des systèmes stables constitués par un nombre limité d'éléments aux interactions linéaires (c'est-à-dire pouvant être décrites par des lois mathématiques continues et additives au sens de linaire ) ne convient plus dès lors que l'on considère la complexité organisée telle que rencontrée dans les grands systèmes biologiques, économiques ,urbanistiques et sociaux.
Une autre approche est alors requise, fondée sur de nouvelles représentations de la réalité prenant en compte l‟instabilité, l‟ouverture, la fluctuation, le chaos, le désordre, le flou, la créativité, la contradiction, l‟ambiguïté, le paradoxe. Tous ces aspects qui étaient perçus comme :
« a scientifiques » par le positivisme régnant, sont désormais considérés comme autant de préalables pour comprendre la complexité du réel.
Dans notre cas la méthode de recherche allie l‟approche phénoménologique à travers une théorie universelle de« l‟habiter » depuis Heidegger et l‟approche systémique de la production de l‟habitat, dans un pays comme l‟ Algérie et spécialement à Sétif –ville de l‟Est Algérien considérée actuellement comme ville pilote en matière de concrétisation d‟énormes programmes de logements collectifs .
De manière globale il s‟agit d‟une projection de la théorie sur la réalité complexe de la production de l‟habitat à travers le processus en usage actuellement dans ce même contexte ou l‟alliance savoir et pratique sont les maitres à bord ..
1-1 l’approche systémique :
Peut-on parler d‟approche systémique dans le domaine de la recherche sur l‟habitat ? :
L'approche systémique ouvre une voie originale et prometteuse à la recherche et à l'action.
La démarche a déjà donné lieu à de nombreuses applications, aussi bien en biologie, en écologie plus particulièrement en habitat bioclimatique tel que le concept récent d‟éco- quartier , en économie, dans les thérapies familiales, le management des entreprises, l‟urbanisme, l'aménagement du territoire, etc… , commence d‟être l‟objet d‟application en architecture et spécialement lors du processus typologique de conception et concrétisation de l‟idée architecturale
« habiter l‟espace ».
Elle repose sur l'appréhension concrète d'un certain nombre de concepts tels que:
Système : ( social –physique –spatial –culturel ….)exemple :L‟habiter se construit sur divers niveaux différents mais complémentaires :
le bien-être matériel :le confort
le bien-être moral :la paix intérieure
le bien-être social :la reconnaissance des autres.
Le bien -être culturel :l‟identification et la distinction de soi
Interaction. : spécifique aux points d‟intérêt du chercheur .Exemple de notre cas d‟étude :interaction des structures conceptuelles d‟ordres culturels sur les modes d‟habiter des logements collectifs
Rétroaction : qu‟est la réaction suite à une action directe ou indirecte
Régulation. :vient de régler et réglage l‟une des applications : exp :la régulation thermique de l‟ énergie dans les maisons passives.
Organisation. : état stationnaire des faits ordonnés ou désordonnés. exp : la répartition d‟un logement en espace hiérarchisé en zones à différents degrés d‟intimité partant du seuil jusqu'à la chambre des parents.
Finalité : l‟objectif qu‟on se fixe. exp : pour l‟habiter c‟est atteindre un degré de satisfaction acceptable de bien être.
vision globale : c‟est l‟atout de cette approche car être un être humain c‟est être unique en son genre, et la globalité comme concept associe l‟identique à une vision dominante : une entité non fragmentée. exemple : de l‟habitat mozabite .dans un contexte biophysique précis dans un lieu précis à travers une représentation de soi, propre au 20éme siècle. La mémoire dans ce cas mémorise l‟image mentale réelle.
évolution : c‟est le caractère de vitesse qui nous intéresse nous les architectes exp : l‟acquisition de l‟équipement électroménager et l‟évolution des pratiques de l‟habiter qui influence considérablement la modification de la géométrie de l‟espace cuisine et de l‟espace loggia.
C'est pourquoi la mise en œuvre de cette démarche passe par un effort d'apprentissage conceptuel et pratique auquel doivent consentir tous ces (chercheurs, décideurs, professionnels et politiques, hommes d'action mais aussi simples citoyens désireux de comprendre leur époque) et qui ambitionnent de réaliser une plongée heureuse dans la complexité, afin d'être capable dans un premier temps de s‟y orienter, puis dans un second temps d‟agir sur elle.
Combinant en permanence connaissance et action, la systémique se présente comme l'alliance indissoluble d'un savoir et d'une pratique. Ceci dit que la pluridisciplinarité n‟est pas de règle et que la pratique ne se veut pas forcement contraignante, mais l‟essentiel reste que l‟ouverture vers un environnement réflexive en perpétuelle amélioration, ainsi que le développement de l‟esprit de synthèse reste l‟ultime but pour chaque acteur lors du processus de production du cadre bâti habitable, et je fais allusion à la pratique du métier d‟architecte essentiellement. Peut-on alors systémiser l‟habitat ?
2-Définition de la systémique :
«Nouvelle discipline qui regroupe les démarches théoriques, pratiques et méthodologiques, relatives à l'étude de ce qui est reconnu comme trop complexe pour pouvoir être abordé de façon réductionniste, et qui pose des problèmes de frontières, de la systémique »(1) La systémique :
- un savoir - une pratique
- quatre concepts de base : complexité- globalité- interaction- système - une démarche prudente, ambitieuse
Parmi les outils de la systémique : - triangulation
- analogie découpage - langage graphique - modélisation/simulation
Selon l'International Project Management Association, la pensée systémique est définie comme "une façon de voir les phénomènes et les corrélations complexes dans leur intégralité selon une approche interdisciplinaire".
L'objectif de l'approche systémique est la modélisation, c'est-à-dire, la figuration d'une réalité complexe sous la forme d'un modèle simplifié, plus facilement compréhensible comme autant de « niveaux d‟organisation ».
Le paradigme systémique considère de façon indissociable les éléments des processus évolutifs (qui assemblent les éléments de manière non-linéaire ou aléatoire, dans les systèmes dits complexes). La « théorie générale des systèmes » constitue essentiellement un modèle pouvant s‟illustrer dans diverses branches du savoir.
3- L’approche analytique et l’approche systémique:
Les approches, analytique et systémique sont fondées sur des postulats épistémologiques différents, qui préconisent de façon différente de percevoir la réalité, utilisent des méthodologies qui leurs sont propres et abordent l'étude d'ensembles possédant des niveaux de complexité divers.
Un bref aperçu historique du développement de la systémique nous aidera à mieux comprendre cette dernière et à mieux la distinguer de la méthode expérimentale.
Approche analytique Approche systémique
Isole: se concentre sur les éléments Relie: se concentre sur les interactions entre les éléments.
Considère la nature des interactions. Considère les effets des interactions S'appuie sur la précision des détails. S'appuie sur la perception globale.
Modifie une variable à la fois. Modifie des groupes de variables simultanément.
Indépendante de la durée: les phénomènes
considérés sont réversibles. Intègre la durée et l'irréversibilité.
La validation des faits se réalise par la preuve expérimentale dans le cadre d'une théorie.
La validation des faits se réalise par comparaison du fonctionnement du modèle avec la réalité.
Modèles précis et détaillés, mais difficilement utilisables dans l'action
Modèles insuffisamment rigoureux pour servir de base de connaissances, mais utilisables dans la décision et l'action Approche efficace lorsque les interactions sont
linéaires et faibles.
Approche efficace lorsque les interactions sont non linéaires et fortes.
Conduit à un enseignement par discipline (juxta-
disciplinaire). Conduit à un enseignement pluridisciplinaire.
Conduit à une action programmée dans son détail. Conduit à une action par objectifs.
Connaissance des détails, buts mal définis. Connaissance des buts, détails flous.
Source : De Rosnay (1975) Tableau 01: Les approches analytiques et systémiques (2)
Ce concept renvoie à toutes les difficultés de compréhension (flou, incertain, imprévisible, ambiguë, aléatoire) posées par l'appréhension d'une réalité complexe tel que l‟habitat humain et qui se traduisent en fait pour l'observateur par un manque d'informations et une interprétation très spécifique .
4- l’habitat comme système :
- La définition "large" : donnée par Jacques Lesourne : Un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique. Exemple de l‟espace sacré dans les ksours .
- la définition "étroite" : donnée par Joël de Rosnay : Un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d'un but. Cette définition met l'accent sur la finalité ou le but poursuivi par le système. Exemple de l‟habitat troglodyte à énergie positive . Le but dans ce cas est la fiabilité du système régulateur d‟énergie géotechnique .
4-1-La globalité ou la cohérence de l’ensemble :
Sous le nom d'approche globale, le concept désigne également la voie d'entrée dans la démarche systémique. On entend par là qu'il convient d'aborder tous les aspects d'un problème progressivement, mais non séquentiellement : partir d'une vue générale (globale) pour approfondir les détails, avec de nombreuses itérations et retours en arrière pour compléter ou corriger la vision antérieure.
4-2-L’interaction :
Ce concept, un des plus riches de la systémique, complète celui de la globalité car il s'intéresse à la complexité au niveau élémentaire de chaque relation entre les constituants du système pris deux à deux. Initialement emprunté à la mécanique où l'interaction se réduit alors à un jeu de forces, la relation entre constituants se traduit le plus souvent dans les systèmes complexes, par un rapport d'influence ou d'échange portant aussi bien sur des flux de matière, d'énergie et d'information.
Comme le montrera le concept de rétroaction, la notion d'interaction déborde largement la Simple relation de cause à effet qui domine la science classique. Et connaître la nature et la forme
de l'interaction qui est plus importante pour le systémicien que de connaître la nature de chaque composant du système.
Si ces quatres concepts sont essentiels, il est nécessaire d'en connaître quelques autres, plus directement opérationnels, pour commencer un apprentissage de systémicien.
4-3 synchronies et diachronie:
Les comportements synchrones (mouvements qui se produisent au même moment) d'un système sont ceux qui s'observent pendant un palier structural (en l'absence d'évolution de la structure). Il est plus difficile d'appréhender la dynamique d'évolution, ou diachronie, car elle n'est pas seulement historique mais comporte aussi une dimension "possibiliste" et prospective.
5-La méthode systémique appliquée aux cas d’études de la présente recherche
:
La Systémique est non seulement un savoir, mais aussi une pratique, une manière d‟entrer dans la complexité. La pédagogie à mettre en œuvre doit être novatrice tants dans sa démarche générale que dans les outils employés.
5-1 - La démarche générale : La démarche se déroule par étapes :
1. observation du système par divers observateurs et sous divers aspects;
2. analyse des interactions et des chaînes de régulation;
3. modélisation en tenant compte des enseignements issus de l'évolution du système;
4. simulation et confrontation à la réalité (expérimentation) pour obtenir un consensus.
5-2 - Les outils d’approche de la systémique en habitat :
Nous présenterons trois outils de base, avant de dire quelques mots du langage graphique qui est la langue naturelle de la systémique.
5-2-1La triangulation systémique
Remarquablement adaptée à la phase d'investigation d‟un système complexe, la triangulation va observer celui-ci sous trois aspects différents mais complémentaires, chacun lié à un point de vue particulier de l'observateur.
Naturellement, la triangulation systémique se développe en combinant ces trois voies d'accès.
Plus exactement, on se déplace d'un aspect à un autre(niveau structural a un autre ) au cours d'un processus en hélice qui permet, à chaque passage, de gagner en approfondissement et en compréhension, mais sans que jamais on puisse croire que l‟on a épuisé cette compréhension.
L'aspect fonctionnel est surtout sensible à la finalité ou aux finalités du système. On cherche spontanément à répondre aux questions: que fait le système dans son
environnement ? A quoi sert-il ?
L'aspect structural : vise à décrire la structure du système, l'agencement de ses divers composants. On retrouve là la démarche analytique avec cependant une nuance de poids : l'accent est mis bien davantage sur les relations entre composants que sur les composants eux-mêmes, sur la structure que sur l'élément.
L'aspect historique :
(ou génétique ou dynamique) est lié à la nature évolutive du
système, doté d'une mémoire et d'un projet, capable d'auto-organisation. Seule, l'histoire du système permettra bien souvent de rendre compte de certains des aspects de son fonctionnement. Pour les systèmes sociaux, c'est par elle qu'il convient
de démarrer l'observation comme c‟est le cas en habitat.
5-2-2Le découpage systémique et son application aux projets de logements collectifs : A la différence de la décomposition analytique, on ne cherche pas à descendre au niveau des composants élémentaires mais à identifier les sous-systèmes ( modules, organes, sous-ensembles,…) qui jouent un rôle dans le fonctionnement du système. Cela suppose de définir clairement les frontières de ces sous-systèmes (ou modules) pour faire ensuite apparaître les relations qu'ils entretiennent entre eux ainsi que leur finalité par rapport à
l'ensemble. On remarquera que ce problème de la frontière se pose aussi pour le système lui même:
comment le définir par rapport à son environnement, quel découpage?
La question du découpage s'accompagne toujours d'un certain arbitraire et ne peut recevoir de réponse univoque. Cependant, pour réaliser le découpage de la manière la plus pertinente possible, on peut s'appuyer sur quelques critères, suggérés d'ailleurs par la
systémique elle-même, les deux premiers repris de la triangulation:
Critères de découpage systémique Critères de découpage systémique appliqués a l‟objet d‟étude habitat collectif
le critère de finalité: quelle est la fonction du module par rapport à l'ensemble?
le critère historique: les composants du module partagent-ils une histoire propre?
le critère du niveau d'organisation: par rapport à la hiérarchie des niveaux d'organisation, où se situe le module étudié?
le critère de la structure: certaines structures ont un caractère répétitif et se retrouvent à plusieurs niveaux d'organisation. On parle dans ce cas de structures fractales ou en hologrammes. Pour analyser ces structures, il suffit alors de s'intéresser à un seul de ces hologrammes que l'on va soumettre à un grossissement connu sous le nom de zoom ou effet de loupe. Cet effet de loupe est d'une large utilisation.
quel est la fonction de la fenêtre par rapport à la façade ou l‟ensemble du projet de logement collectif ?
les espaces de prolongement du logement (logia et balcon ) partagent
t‟-ils une histoire de conception , de éalisation et d‟usage propre a chaque espace ?
à quel niveaux d‟organisation se situe la façade étudiée du point de vue
morphologique par exemple ?
l‟habitat collectif se structure autour d‟éléments répétitifs (plans types -éléments de façade-décors – toitures ……) et pour analyser des entités a caractère répétitives la méthode systémique préconise l‟effet de loupe au lieu d‟isoler des parties ,donc la généralisation remplace l‟affirmation ou l‟infirmation .
Source auteur ,2011 Tableau n° 2 :critère de découpage systémique appliquer au domaine de l‟habitat .
5-2-3L'analogie :
Connue des philosophes de l'Antiquité et des théologiens médiévaux, ce mode de
raisonnement s'est trouvé décrié au 19ème siècle par le positivisme…alors même qu'il continuait d'imprégner la démarche heuristique des chercheurs.
En matière d'analogie, trois niveaux peuvent être distingués, la métaphore, l‟homomorphisme et l‟isomorphisme .Entre ces trois niveaux , la métaphore comme mode de raisonnement va être développée dans cette recherche car c‟est le mode le plus approprié aux sujets complexes, voir même hyper complexes de l‟habiter dans notre cas .
La métaphore : Etablit une correspondance souvent toute extérieure entre deux séries de phénomènes différents, ou deux systèmes de nature différente. Penons l‟exemple de « daar » comme maison ou demeure et de « el daar » qui dans le contexte socioculturel Algérien n‟est autre que la femme( l‟ épouse ) .On parle de la femme comme une maison ; car la femme par cet exemple prend une autre forme : une dimension plus sacrée plus protégée, impénétrable aux yeux et l‟imaginaire des étrangers, inviolable même . Cette forme est une métaphore qui ne se lit pas directement d‟un objet physique construit et d‟une liaison sacrée (mariage), donc on peut construire « el daar » avant « daar » .
Expliquer la conception de la métaphore de « Daar » : Au lieu de scènes clairement articulées comme les espaces ou pièces d'un logement ou habitation, et comme des scènes de l‟imaginaire du vécu qui glisse l'une vers l'autre. Cet espace de « daar » est proche d'un environnement sacré. Cela signifie que c'est à travers l'utilisation du phénomène de la femme épouse que la société locale a crée cet espace sacré de « Daar ».
L'utilisation de la métaphore est une caractéristique récurrente, elle sert d'outil à l'imagination mentale. L'architecture qui reflète seulement la réalité n'est pas alors dans ce cas architecture. En effet, l'architecture a un caractère bivalent, elle est à la fois un modèle abstrait d'idées et quelque chose qui existe réellement dans la société.
Mais il y a toujours un décalage entre l'idée génératrice et le bâtiment construit. C‟est pour cette raison que , les concepts ne peuvent être communiqués que si l'on fait un effort lors du processus de développement du projet pour éliminer les imperfections et réaliser un modèle aussi pur que possible . Mais il est conscient qu'un bâtiment ne peut « qu'être un modèle imparfait, c'est- à-dire une approximation des idées qui l'ont engendré.
Cette utilisation de la métaphore donne un caractère poétique à la demeure de l‟homme et nous aide à percevoir la dimension cachée de l'architecture, la métaphore tente donc de lever le voile sur cette dimension cachée de l'architecture, elle élargit les horizons et ouvre des possibilités de lectures nouvelles de l'œuvre construite et la perception culturelle de ces espaces .
5-2-4Le langage graphique :
Le langage graphique est largement utilisé dans le domaine technique, Notons qu'il s'agit bien d'un véritable langage, à côté des langages naturels discursifs, écrits ou parlés, et du langage mathématique formel. Tous ces langages recourent d'ailleurs au langage graphique par des schémas et idéogrammes, ainsi que par la géométrie –cas du dessin en architecture- et la théorie des graphes.
On attribue quatre avantages au langage graphique :
- il permet une appréhension globale et rapide du système représenté (après apprentissage), - il contient une forte densité d'informations dans un espace limité (économie de moyens), - il est monosémique et semi-formel (faible variabilité d'interprétation),
- il possède une bonne capacité heuristique (notamment dans un travail de groupe). Le langage graphique est une des possibilités de matérialisations de l‟idée et un moyen d‟expression de cette dernière en pratique « outil de concrétisation de l‟idée en schémas puis en objet perceptible déchiffrable » .
Le dessin des plans d‟architecture fait partie de notre objet de recherche et plus précisément le plan type de logement et ses répercussions sur le travail de la forme habitée comme objet architectural et sur l‟urbanisme, l‟usage de l‟espace et sa géométrie à différentes échelles et distances .
La recherche en architecture reste un sujet très complexe à appréhender est considérée depuis toujours comme synthèse d‟art et un savoir faire, car elle peut concrétiser la réalité physique .
Ce savoir- faire mérite d‟être canaliser dans des démarches de recherche correcte. Pour notre cas le choix de la méthode systémique comme méthode de recherche reflète notre ambition de se situer le long d‟un processus de production du cadre bâti habitable. il est temps de préciser l‟apport de l‟architecte concepteur et maitre d‟œuvre et les rôles des différents acteurs et les
