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l’habitat comme système :

Dans le document MEMOIRE DE MAGISTERE (Page 28-39)

METHODOLOGIE DE LA PRESENTE RECHERCHE

4- l’habitat comme système :

- La définition "large" : donnée par Jacques Lesourne : Un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique. Exemple de l‟espace sacré dans les ksours .

- la définition "étroite" : donnée par Joël de Rosnay : Un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisé en fonction d'un but. Cette définition met l'accent sur la finalité ou le but poursuivi par le système. Exemple de l‟habitat troglodyte à énergie positive . Le but dans ce cas est la fiabilité du système régulateur d‟énergie géotechnique .

4-1-La globalité ou la cohérence de l’ensemble :

Sous le nom d'approche globale, le concept désigne également la voie d'entrée dans la démarche systémique. On entend par là qu'il convient d'aborder tous les aspects d'un problème progressivement, mais non séquentiellement : partir d'une vue générale (globale) pour approfondir les détails, avec de nombreuses itérations et retours en arrière pour compléter ou corriger la vision antérieure.

4-2-L’interaction :

Ce concept, un des plus riches de la systémique, complète celui de la globalité car il s'intéresse à la complexité au niveau élémentaire de chaque relation entre les constituants du système pris deux à deux. Initialement emprunté à la mécanique où l'interaction se réduit alors à un jeu de forces, la relation entre constituants se traduit le plus souvent dans les systèmes complexes, par un rapport d'influence ou d'échange portant aussi bien sur des flux de matière, d'énergie et d'information.

Comme le montrera le concept de rétroaction, la notion d'interaction déborde largement la Simple relation de cause à effet qui domine la science classique. Et connaître la nature et la forme

de l'interaction qui est plus importante pour le systémicien que de connaître la nature de chaque composant du système.

Si ces quatres concepts sont essentiels, il est nécessaire d'en connaître quelques autres, plus directement opérationnels, pour commencer un apprentissage de systémicien.

4-3 synchronies et diachronie:

Les comportements synchrones (mouvements qui se produisent au même moment) d'un système sont ceux qui s'observent pendant un palier structural (en l'absence d'évolution de la structure). Il est plus difficile d'appréhender la dynamique d'évolution, ou diachronie, car elle n'est pas seulement historique mais comporte aussi une dimension "possibiliste" et prospective.

5-La méthode systémique appliquée aux cas d’études de la présente recherche

:

La Systémique est non seulement un savoir, mais aussi une pratique, une manière d‟entrer dans la complexité. La pédagogie à mettre en œuvre doit être novatrice tants dans sa démarche générale que dans les outils employés.

5-1 - La démarche générale : La démarche se déroule par étapes :

1. observation du système par divers observateurs et sous divers aspects;

2. analyse des interactions et des chaînes de régulation;

3. modélisation en tenant compte des enseignements issus de l'évolution du système;

4. simulation et confrontation à la réalité (expérimentation) pour obtenir un consensus.

5-2 - Les outils d’approche de la systémique en habitat :

Nous présenterons trois outils de base, avant de dire quelques mots du langage graphique qui est la langue naturelle de la systémique.

5-2-1La triangulation systémique

Remarquablement adaptée à la phase d'investigation d‟un système complexe, la triangulation va observer celui-ci sous trois aspects différents mais complémentaires, chacun lié à un point de vue particulier de l'observateur.

Naturellement, la triangulation systémique se développe en combinant ces trois voies d'accès.

Plus exactement, on se déplace d'un aspect à un autre(niveau structural a un autre ) au cours d'un processus en hélice qui permet, à chaque passage, de gagner en approfondissement et en compréhension, mais sans que jamais on puisse croire que l‟on a épuisé cette compréhension.

L'aspect fonctionnel est surtout sensible à la finalité ou aux finalités du système. On cherche spontanément à répondre aux questions: que fait le système dans son

environnement ? A quoi sert-il ?

L'aspect structural : vise à décrire la structure du système, l'agencement de ses divers composants. On retrouve là la démarche analytique avec cependant une nuance de poids : l'accent est mis bien davantage sur les relations entre composants que sur les composants eux-mêmes, sur la structure que sur l'élément.

L'aspect historique :

(ou génétique ou dynamique) est lié à la nature évolutive du

système, doté d'une mémoire et d'un projet, capable d'auto-organisation. Seule, l'histoire du système permettra bien souvent de rendre compte de certains des aspects de son fonctionnement. Pour les systèmes sociaux, c'est par elle qu'il convient

de démarrer l'observation comme c‟est le cas en habitat.

5-2-2Le découpage systémique et son application aux projets de logements collectifs : A la différence de la décomposition analytique, on ne cherche pas à descendre au niveau des composants élémentaires mais à identifier les sous-systèmes ( modules, organes, sous-ensembles,…) qui jouent un rôle dans le fonctionnement du système. Cela suppose de définir clairement les frontières de ces sous-systèmes (ou modules) pour faire ensuite apparaître les relations qu'ils entretiennent entre eux ainsi que leur finalité par rapport à

l'ensemble. On remarquera que ce problème de la frontière se pose aussi pour le système lui même:

comment le définir par rapport à son environnement, quel découpage?

La question du découpage s'accompagne toujours d'un certain arbitraire et ne peut recevoir de réponse univoque. Cependant, pour réaliser le découpage de la manière la plus pertinente possible, on peut s'appuyer sur quelques critères, suggérés d'ailleurs par la

systémique elle-même, les deux premiers repris de la triangulation:

Critères de découpage systémique Critères de découpage systémique appliqués a l‟objet d‟étude habitat collectif

le critère de finalité: quelle est la fonction du module par rapport à l'ensemble?

le critère historique: les composants du module partagent-ils une histoire propre?

le critère du niveau d'organisation: par rapport à la hiérarchie des niveaux d'organisation, où se situe le module étudié?

le critère de la structure: certaines structures ont un caractère répétitif et se retrouvent à plusieurs niveaux d'organisation. On parle dans ce cas de structures fractales ou en hologrammes. Pour analyser ces structures, il suffit alors de s'intéresser à un seul de ces hologrammes que l'on va soumettre à un grossissement connu sous le nom de zoom ou effet de loupe. Cet effet de loupe est d'une large utilisation.

quel est la fonction de la fenêtre par rapport à la façade ou l‟ensemble du projet de logement collectif ?

les espaces de prolongement du logement (logia et balcon ) partagent

t‟-ils une histoire de conception , de éalisation et d‟usage propre a chaque espace ?

à quel niveaux d‟organisation se situe la façade étudiée du point de vue Tableau n° 2 :critère de découpage systémique appliquer au domaine de l‟habitat .

5-2-3L'analogie : raisonnement va être développée dans cette recherche car c‟est le mode le plus approprié aux sujets complexes, voir même hyper complexes de l‟habiter dans notre cas .

La métaphore : Etablit une correspondance souvent toute extérieure entre deux séries de phénomènes différents, ou deux systèmes de nature différente. Penons l‟exemple de « daar » comme maison ou demeure et de « el daar » qui dans le contexte socioculturel Algérien n‟est autre que la femme( l‟ épouse ) .On parle de la femme comme une maison ; car la femme par cet exemple prend une autre forme : une dimension plus sacrée plus protégée, impénétrable aux yeux et l‟imaginaire des étrangers, inviolable même . Cette forme est une métaphore qui ne se lit pas directement d‟un objet physique construit et d‟une liaison sacrée (mariage), donc on peut construire « el daar » avant « daar » .

Expliquer la conception de la métaphore de « Daar » : Au lieu de scènes clairement articulées comme les espaces ou pièces d'un logement ou habitation, et comme des scènes de l‟imaginaire du vécu qui glisse l'une vers l'autre. Cet espace de « daar » est proche d'un d'idées et quelque chose qui existe réellement dans la société.

Mais il y a toujours un décalage entre l'idée génératrice et le bâtiment construit. C‟est pour cette raison que , les concepts ne peuvent être communiqués que si l'on fait un effort lors du processus de développement du projet pour éliminer les imperfections et réaliser un modèle aussi pur que possible . Mais il est conscient qu'un bâtiment ne peut « qu'être un modèle imparfait, c'est-à-dire une approximation des idées qui l'ont engendré.

Cette utilisation de la métaphore donne un caractère poétique à la demeure de l‟homme et nous aide à percevoir la dimension cachée de l'architecture, la métaphore tente donc de lever le voile sur cette dimension cachée de l'architecture, elle élargit les horizons et ouvre des possibilités de lectures nouvelles de l'œuvre construite et la perception culturelle de ces espaces .

5-2-4Le langage graphique :

Le langage graphique est largement utilisé dans le domaine technique, Notons qu'il s'agit bien d'un véritable langage, à côté des langages naturels discursifs, écrits ou parlés, et du langage mathématique formel. Tous ces langages recourent d'ailleurs au langage graphique par des schémas et idéogrammes, ainsi que par la géométrie –cas du dessin en architecture- et la théorie des graphes.

On attribue quatre avantages au langage graphique :

- il permet une appréhension globale et rapide du système représenté (après apprentissage), - il contient une forte densité d'informations dans un espace limité (économie de moyens), - il est monosémique et semi-formel (faible variabilité d'interprétation),

- il possède une bonne capacité heuristique (notamment dans un travail de groupe). Le langage graphique est une des possibilités de matérialisations de l‟idée et un moyen d‟expression de cette dernière en pratique « outil de concrétisation de l‟idée en schémas puis en objet perceptible déchiffrable » .

Le dessin des plans d‟architecture fait partie de notre objet de recherche et plus précisément le plan type de logement et ses répercussions sur le travail de la forme habitée comme objet architectural et sur l‟urbanisme, l‟usage de l‟espace et sa géométrie à différentes échelles et distances .

La recherche en architecture reste un sujet très complexe à appréhender est considérée depuis toujours comme synthèse d‟art et un savoir faire, car elle peut concrétiser la réalité physique .

Ce savoir- faire mérite d‟être canaliser dans des démarches de recherche correcte. Pour notre cas le choix de la méthode systémique comme méthode de recherche reflète notre ambition de se situer le long d‟un processus de production du cadre bâti habitable. il est temps de préciser l‟apport de l‟architecte concepteur et maitre d‟œuvre et les rôles des différents acteurs et les

objectifs à atteindre, ainsi que la compréhension des différents concepts et notions de l‟habiter propre à notre contexte socio culturel .Cette compréhension fera l‟objet du troisième chapitre .

6- Analyse typo- morphologique (école italienne ):

Etude des relations dialectiques entre Cadre bâti ,ces producteurs et ces habitants d‟après Gianfranco Caniggia (1933-1987) disciple de Muratori

de l‟école italienne

et

responsable de la grande diffusion des analyses typo- morphologique auprés des architectes- praticiens .il catégorise les objets construits imbriqués les uns dans les autres :

1. L‟édifice morphologie, la combinaison de la morphologie urbaine et de la typologie architecturale .

Selon cette méthode, la voie et l‟édifice s‟inter- réagissent et engendrent dans leur relation dialectique les parties qui constituent la ville.

L’originalité de Caniggia :

Le fondement théorique de la démarche de cette figure de la méthode typo- morphologique se résume comme suit :

*1L’analyse urbaine procède du particulier au général :

l‟approche par contre est globale car elle se base essentiellement sur les vues aériennes d‟un fragment de tissus urbains (tessuto) qui nous renseigne sur la fabrique des rues ,ruelles , chemins , pistes , places ,ponts , canaux , rivières , parcelles , équipement religieux… Comme première grille d‟analyse sauf qu‟une lecture approfondie nous révèle l‟existence d‟autres grilles d‟analyse superposées et transversales que je nomme calques de phénomènes :

sacré:religieux ,morales ,codes de conduites et tous ce qui a trait à la culture d‟une société et à son identité .Exemple de l‟orientation et la centralité des lieux de culte qui nous

renseigne sur la sacralité des lieux à l‟échelle résidentielle ou l‟exemple de l‟introversion et l‟extraversion de l‟habitat .

profane :économique ,mobilité ,divertissement ,procréation ou toutes actions nécessaires à l‟accomplissement de la vie urbaine .

historique :qui décrit et analyse le processus de transformation de la ville qui est relié à l‟histoire mais aussi à la mémoire des lieux. Aldo rossi (1931-1997) dans son ouvrage l‟architecture de la ville 1966 met en avant les notions « d‟identité d‟un lieu » ,de l‟endroit spécifique ou « locus » et déduit la vision de la ville comme model de pratique architecturale à travers les analyses typo -morphologiques .

*-Mettre l’accent sur le cadre bâti (edilizia ) à l’échelle de la parcelle :

On procède en premier lieu par un encadrement d‟une zone d‟étude (enlarged piece of the plan) qui nous montre l‟interaction entre le plein (bâti) et le vide(les espaces ouverts).

la relation itérative de la volumétrie à la rue, l‟environnement immédiat, l‟orientation solaire …ou le type est saisi de façon évolutive à travers le temps depuis sa genèse.

puis en deuxième lieu on fait un effet de zoom sur le bâti (zooming into the building them selves) qui nous renseigne sur l‟organisation interne des pièces des espaces de circulation et les cours ainsi que sur les hiérarchies et les cheminements.

*-La forme urbaine s’appréhende à travers l’analyse de la mutation des types à travers le temps :

Mutation à caractère diachronique ou synchronique qui a trait à l‟étude de la composition architecturale de base et son évolution durant son cycle de vie sans omettre l‟action direct ou indirecte de ces utilisateurs et l‟introduction de l‟élévation comme dimension primordiale d‟étude .

*La ville n‟est pas un objet mais un processus qui génère puis altère les objets de façon progressive (un phénomène de boucle de rétroaction dans l‟approche complexe )

6-1- la morphologie :

études de la forme urbaine dans son développement historique à partir des éléments qui la composent à savoir :

-Le site d‟implantation

-Le plan de la ville -Le tracé des voies

-Les parties de la ville ( quartier homogène par sa trame viaire et sa typologie) (05)

6-2- La typologie :

C‟est la classification résonnée des types , qui implique simultanément , à travers l‟analyse d‟un corpus d‟édifices un travail d‟identification des types . elle s‟opère à partir de critères :

-dimensionnels -fonctionnels -distributifs -constructifs

6-3-le processus typologique :

Est un fonctionnement systémique de mise en place, d‟assemblage et de mutation des typologies révélées par l‟analyse ;c‟est la révélation du système d‟opération de la structure du cadre bâti ou de l‟environnement construit (D‟apres Pr said Mazouz dans l‟analyse typo morphologique ).

Le Type :

Abstraction, choix de caractère organisés en un tout constituant un instrument de connaissance permettant de distinguer les propriétés essentielles communes à un groupe d‟objets construits, constituant une catégorie parmi les objets d‟un ensemble donné.

 Le singulier est un objet dont le type n‟est pas récurent c.à.d. n‟est pas répétitif.

 Le représentatif est un objet dont les caractères illustrent au mieux un type récurrent, type portant ou variante synchronique.

Type portant :

C‟est le type de solution constructive reflétant le plus parfaitement l‟état des exigences d‟usage en vigueur à une certaine époque et dans un air culturel donné. Il est la synthèse des traits innovateurs qui ont réussi à s‟imposer comme valeurs collectives (d‟après Caniggia).

Type consacré :

Ensemble de dispositions spatiale, d‟éléments formels forgés par des pratiques qui font consensus à une époque et qui sont donc des révélateurs de cette époque.

Variante synchronique :

Edifices ayant subi de petites modifications par rapport au type portant ou édifice construit dans des circonstances particulières (relief, topographie, occupation du site, localisation en angle...etc

Références:

(01) Gérard Donnadieu, Daniel Durand, Danièle Neel, Emmanuel Nunez, Lionel Saint-Paul

Résumée : lien , http://www.afscet.asso.fr/SystemicApproach.pdf

(02) Arlette Yatchinovsy - l‟approche systémique pour gérer l‟incertitude et la complexité -édition EFS 1999

(03) d‟après la comparaison faite par de rosnay (1975,p.110) dans :l‟approche systémique et la technologie de l‟éducation par jacques Lapointe.

lien : http://www.sites.fse.ulaval.ca/reveduc/html/vol1/no1/apsyst.html (04) schéma de la bête à corne .

lien : D‟après http://www.iae.univ-lille1.fr/PROJECT/start.htm )

(05) Aldo rossi -l‟architecture de la ville –chapitre 1 page 26 -27 edittion 1990 livre et communication .

CHAPITRE 2 :

LES FONDEMENTS THEORIQUES

Dans le document MEMOIRE DE MAGISTERE (Page 28-39)

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