LES PROCESSUS DE L‟HABITER DANS L‟ESPACE

introduction :

le troisième chapitre est une investigation plus approfondie du concept d‟habiter selon différentes doctrines et philosophies . Partant d‟un ordre général syntaxique ou nous avons cherché la signification étymologique des mots de l‟habiter tel que sakana de A . Amraoui ,bauen de M.Heidegger et les structures spatiales correspondantes : l‟habitation sacré d‟après M. Eliad ,sakanon d‟apres Amraoui ,l‟habitation onirique d‟apres M.Heidegger , le lieu de rêveries d‟âpres G .Bachelard….

Cette même habitation prend différentes formes et nominations ,la maison ,le logement sont les deux structures spatiales les plus significatives . D‟où notre investigation à chercher à élucider ces deux notions spatiales et marquer les facteurs historiques et les condition socio -culturelles qui ont contribué à leurs développements et appropriations .

« ‘

»

Le mode de compréhension de la création architecturale des demeures est une réalité parallèle à l‟histoire des idées relatives au processus de l‟habiter dans l‟espace. Pour cette fin et dans le but de cerner ce complexe concept, il a été impératif de chercher à comprendre le sens étymologique des mots et verbes de « l‟habiter » et la manière dont il a été traité à travers divers contextes socioculturels. Et puisque le sens véhicule les idées qui surmontent le temps, nous proposons d‟énumérer quelques définitions depuis des auteurs qui se sont intéressés à cette thématique.

1-Habitat :

D‟après le petit Larousse habitat est un non masculin singulier qui désigne :

1-Territoire ou aire dans la quelle vie une population, une espèce animale ou végétale particulière.

2- géographiquement mode de peuplement par l‟homme des lieux où il vit : habitat urbain ou rural.

3-ensemble des conditions des faits relatifs à l‟habitation et au logement.

Il s‟agit donc de trois entités : l‟homme (l‟être humain habitant), le lieu habité (bayt, habitation, saken, demeure .résidence, logement etc.…..) Et de l‟usage par l‟habitude, ces

nominations nous informent sur le rapport et l‟importance des relations qui existent entre la trilogie : contenant, contenue et leurs relations dialectiques.

Dans ce chapitre nous allons prospecter quelques notions de l‟habiter, nous ferons référence à chaque fois au contexte socioculturel qui a engendré ce type d‟habitat et chercher la signification à travers le sens des mots.

2-habitation ou

« sakanon » :

De tous les arts ,de toutes les constructions humaines, l‟habitation est l‟œuvre éthique par excellence ,car elle est faite pour accueillir ,pour abriter, pour protéger les humains,

c‟est le phénomène universel, compris non pas comme abri construit, mais comme lieu organisé, vécu et symboliquement marqué, afin de pouvoir y habiter (dans le sens de sakana).

Linguistiquement parlant les significations du phénomène de l‟habiter ou de sakana prend plusieurs sens selon les diverses situations : ontologique, philosophique psychologique et socioculturelle .Pour rendre ce fondement plus explicite, exposons diverses réflexions qui sont de l‟ordre de quatre points de vue :

- L‟habitation d‟après M- Eliade, - sakana d‟après M -Amraoui - bauen d‟après M-Heidegger - maison d‟après G-Bachelard

2-1-L’habitation sacrée d’après Mercia Eliade :

Un axis Mundi est un lieu ou communique les trois niveaux cosmiques :

 ciel-le monde divin -

 terre-le monde des être humain essentiellement -

 monde inferieur -le monde des morts-

Exemple porte de maison ou grenier ou peut être sanctuaire –cote d‟ivoire début du 20 siècle –exposé au musée du quai Branly a paris .

figure N°04 L‟axis mundi source auteur 2011

L‟habitation est l‟univers que l‟homme se construit en la sanctifiant par répétition de la cosmogonie. « Cosmoiser » l‟espace passe par une projection des quatre horizons à partir d‟un centre ou par l‟installation d‟un Axis Mundi.

« La maison est sanctifiée en partie ou en totalité par un symbolisme ou un rituel cosmogoniques »(2) Bâtir une demeure n‟est pas une tache simple car il s‟agit de la création du monde que l‟on va habiter et le sanctifier en tant que « Imago Mundi ».

D‟apres Mercia Eliade « L’habitation n’est pas un objet « une machine à habiter » elle est l’univers que l’homme se construit en imitant la création exemplaire des dieux , la cosmogonie . »(3) « C’est pour cette raison, que s’installer quelque part ,bâtir un village ou simplement une maison représente une grave décision, car l’existence même de l’homme y est engagée :il s’agit, en somme de créer son propre « monde » et d’assumer la responsabilité de le maintenir et de le renouveler… « On ne change pas de demeure le cœur léger parce qu’il n’est pas facile d’abandonner son monde » (4)

Cette vision du monde est matérialisée par un Axis Mundi imaginé au centre du monde, plus exactement au centre du monde organisé .Souvent la structure même de l‟habitation traditionnelle ou primitive contient le symbolisme cosmique de l‟Axis Mundi : un pilier( en arabe le mot arsa ou djazia ) c‟est le poteau central de l‟intérieur.

.

Vue aerienne d‟un village touareg au sud algerien Toiture en paille d‟une maison touareg

L‟interieur s‟articule autour d‟ un poteau central

Figure N°05 :la cosmogonie d‟un village du tassili sud algerien source :auteur,2011

2-2-« el -saken » d’après M -Amraoui

La maison des mortels «el maskin - daar el dounia- kabre el hayet… »

notion d'El masken el beit ou El daar est le lieu commun qui se multiplie à l'infini .L‟unité qui inscrit notre vie individuelle et intime . L'enveloppe ou la peau importe peu par rapport à l'essentiel qui est dans l'essence, l'âme même de ce lieu .La variété des types et des formes étudiés de cet Masken nous renvoie à une importante question: quelles sont les forces fondamentales qui figent , déterminent et régissent ce domaine complexe de « saken » ce phénomène d‟habiter, un lieu?

D‟après Amraoui : « Saken » concerne la dimension de l‟homme autant que du beit, des relations qui les unissent autant que des unités elles- mêmes. « Saken » doit être compris comme phénomène universel, lieu organisé, vécu et symboliquement marqué non pas seulement comme abri construit.

La traduction de la signification du mot « bayt » D‟après lissen el arabe tome II :

« el beit »est la limite physique matérialisée soit par la construction humaine indépendamment des matériaux ou des techniques, soit par l‟utilisation des cavités des grottes ou tout abri naturel.

Le type et l‟organisation du « bayt » sont liés à la structure politique et économique et fondamentalement à la dimension culturelle des groupes humains. Le mot bayt doit être pris ainsi dans un sens large n‟excluant ni l‟environnement social, ni le caractère collectif, multiple et organique de l‟habitat humain ou animal. (15)

2-2-1 le concept de bayt /saken

Le concept bayt ou saken est pris dans le sens de lieu construit culturellement organisé et habité , marqué de limites matérielles et symboliques et non dans celui plus restrictif de construction avec mur et toit. Il est phénomène général aux formes et aux fonctions multiples, concernant aussi bien l‟homme que l‟animal.

Le bayt désigne la limite matérielle : une carapace en quelque sorte, le contenant qui est l‟expression du plan du contenu .Il est le signifiant, l‟homme est le signifié.

Le signifiant ne devient signe que s‟il manifeste un rapport qui le lie à ce qu‟il signifie.

Le bayt dans une sphère culturelle aux contours bien déterminés est signification avant d‟être développement technique ,reste non significatif sans l‟environnement cultuel que véhicule l‟être humain à travers sa manifestation en tant qu‟habitant .En fait l‟étude comparée du beit existant sous des climats identiques et pour des populations au mode de vie semblable montre les limites des explications déterministes de ce dernier .

Prenons l‟exemple du beit arabe couvrant de large territoire, traversant des climats différents , des techniques variées mais la culture islamique lui a préservé une forme et une organisation qui sont partout identiques ,le beit dans ce cas obéit d‟avantage à la tradition culturelle islamique qu‟à des conditions climatiques ou techniques .

2-2-3 « Saken » et signification des mots

En plus de l‟article de Amraoui il y a lieu de développer : daa‟r, saken , mathwa, bayt ,manzel , el daar kabre el hayet. ..

Car le langage des mots de l‟habiter en arabe est très riche. Voila quelques mots des plus significatifs : d‟âpres el kamous el mouhit et lisen el arabe.

Cette tentative est une initiative à vouloir se rapprocher du langage approprié par nos groupes sociaux à travers les sens que peuvent véhiculer les mots dans le langage courant de l‟arabe .

 Nazala

Source : auteur (2011)

Tableau 05: étymologie de quelques mots de l’habitat en langue arabe

2-3

-« bauen »

Le 05 aout 1951 dans le cadre d‟un colloque sur “l‟homme et l‟espace” martin Heidegger prononce une conférence intitulée « Bâtir, habiter, penser ». Plus tard vers le 06 octobre de la même année, il prononce une autre conférence qui ne le laissa pas indifférent sur la question qui lui fait directement écho «l‟homme habite en poète.. ».

Ces deux textes introduisirent à une ontologie de l‟habiter qui a subverti les dogmes fonctionnalistes du mouvement moderne .Il ne s‟agit pas dans ce travail de décrire quelques aspects liés à l‟habitat humain, mais d‟en saisir au contraire la dynamique foncière dans certains motifs privilégiés.

Qu‟est ce que pourrait alors nous apprendre un philosophe dont l‟œuvre est consacrée à la question du sens de l‟être et de la métaphysique à nous les architectes concepteurs d‟espaces et maitres d‟œuvres , principaux acteurs dans l‟acte de bâtir et de « immarat el ardh » sur l‟habitat ,l‟habitation et l‟habiter ?

*La question posée est donc la suivante : qu‟est ce que l‟habitation du point de vue de Heidegger ?

* La réponse est précise : « habitation » signifie action et façon d‟habiter, signifie aussi condition habitante.

Ce qui revient à demander « qu‟est ce que l’habiter d‟après Heidegger ? Il s‟agit d‟une lecture de Heidegger sur le sens de « l‟habiter » et le « bâtir » non pas du point de vue de l‟architecture et technique de constructions mais du point de vue ontologique.

C‟est à travers le vieux langage que Heidegger est parti puiser le sens et la signification de l‟acte d‟habiter, plus exactement à travers les vieux mots.

« Habiter est la manière dont les mortels sont sur terre » (5) par manière il met l‟accent sur l‟être de l‟homme et c‟est à travers ce dernier qu‟il aborde l‟habitation pensée comme le trait fondamental de la condition humaine .

Le philosophe Allemand Martin Heidegger (1969) avance qu‟ « habiter est l’attribut primaire d’être… nous habitons non pas parce que nous avons construit, mais parce que nous sommes des habitants ». Alors si « habiter » est une condition humaine, cela signifie que la maison est autant un moyen qu‟un sens, c‟est-à-dire autant un objet utile que symbolique. Si nous prenons appui sur cette idée, nous pouvons considérer que toute image de soi est dérivée de celle de la maison.

Et puisque la maison est une structure faite pour « habiter », alors des maisons de différents styles impliquent des styles différents de vie. Des façons distinctes d‟interpréter le symbole de maison impliquent des modes de vie distincts.

Le bâti n‟est habitation que lorsque l‟homme y habite et lui confère un sens un être en soi une signification .Donc le trait fondamental de l‟habitation est ce management : être mis en sûreté ; rester en clos ( la théorie de l‟introversion ) puis demeurer ,séjourner ,être content ,mis en paix, préserver des dommages et des menaces, épargné, ménagé et bien d‟autre actes qui déterminent l‟habiter de l‟homme sur la terre .

D‟où nous vient la nécessité de poser des questions sur les façons adéquates de penser l‟habiter. Avec quels outils conceptuels pouvons-nous appréhender la question de l‟espace habité, des styles d‟habiter, des pratiques d‟espaces, des différentes façons de rendre l‟espace habitable, des conditions de possibilité de l‟habiter, du rapport à l‟environnement et au monde biophysique? Voici quelques unes des questions qui me semblent importantes à considérer en tant que problème cognitif (qui a trait à la connaissance).

D‟après Heidegger, le fait d‟habiter l‟habitation est un comportement parmi d‟autres comportements qu‟on ne peut prélever au même niveau. Sur ce point précisément Heidegger est en rupture radicale avec les théories fonctionnalistes du mouvement moderne et en particulier avec la théorie proposée par le Corbusier en 1943 dans la charte d‟Athènes : « les clefs de l‟urbanisme sont dans les quatre fonctions : habiter, travailler, se recréer (dans les heures libres), circuler ».

Pour Heidegger l‟habitation est un comportement parmi d‟autres mais c‟est ce qui précède tout comportement, car habiter n‟est pas une fonction mais une condition c‟est même le trait fondamental de la condition humaine. « Les conditions humaines résident dans l’habitation au sens du séjour sur terre des mortels »(6) Ces conditions déterminent l‟habitabilité et révèlent l‟être même de l‟habitation.

Heidegger détermine les conditions de l‟habitabilité parce qu‟il appelle un quadripartie : terre ,ciel ,divin, mortel. D‟où être un mortel c‟est vivre sur la terre parcourue par le ciel sous l‟œil divine.

Il met l‟accent sur l‟être humain principal acteur (qui est le mortel ),sur le lieu (par la terre) ,le temps (par le ciel )car c‟est à travers le ciel que le temps s‟écoule et passe ,et les croyances ou religions (par divin) .Donc habiter ne peut se concrétiser qu‟ à travers ces conditions là . Ainsi, l‟habitation c‟est le fait de se maintenir dans l‟unité originale de cette quadri partie et de le ménager.

2-3-1 Habiter et bâtir:

Bâtir c‟est déjà habiter, dans la mesure ou c‟est préserver l‟habitation . C‟est aussi édifier les choses construites « bâtir c’est édifier les choses »(7) c‟est ce que les hommes font

Les mots de l‟habiter désignation Représentation spatiale Signification bauen

Tableau 06: étymologie de quelques vieux mots d’habitat en langue allemanded’après Heidegger Source : auteur (2011)

pour ménager leur séjour sur terre. Comment les mortels accomplissent-ils l‟habitation au sens d‟un tel ménagement ? demanda Heidegger, la réponse était : en intervenant sur les choses car

« habiter, c‟est toujours séjourner parmi les choses » (8)

C‟est-à-dire : en bâtissant, soigner et construire, tel est le « bâtir » (bauen)

Au terme du propos heideggérien : habiter c‟est bâtir ; et bâtir c‟est à la fois préserver les choses naturelles et construire des choses non naturelles par quoi le séjour sur terre peut être ménagé et la quadripartie préservée.

 Construire :

C‟est créer des lieux qui veillent sur le séjour des hommes sur terre et les préservent.

Ces lieux mettent en place des espaces qu‟on appelle bâtiment muni d‟installation et qu‟on appelle aussi logements. D‟où toute construction qui ne ménagent pas le séjour des hommes sur terre, qui ne veille pas sur lui, ne le préserve pas n‟est pas un bâtiment.

 Bâtir :

Est édifier des lieux et c‟est fonder et assembler des espaces qui ménage le séjour des hommes sur terre, comme on ne peut penser le bâtir et l‟habiter comme deux choses séparées le bâtir fait partie de l‟habiter et reçoit de lui son être « le bâtir est dans son être, faire habiter » (9)

2-3-2 l’habiter et les lieux :

Un lieu est une chose qui « met en place un espace, dans lequel sont admis la terre et le ciel ,les divins et les mortels »(10)

Donc ce sont les lieux qui font les espaces qui ménagent la quadripartie, et le pont fait partie de ces choses construites et édifiées qui accomplissent ce ménagement.

Un lieu est ce qui veille sur le quadriparti c'est-à-dire ce qui veille sur le séjour des hommes sur terre et le préserve. « Les choses qui sont du genre de pareils lieux donnent une demeure au séjour des hommes . Les choses de cette sorte sont des demeures, mais non pas nécessairement des logements. au sens étroit produire de tel choses c‟est bâtir »(11)

2-4 la maison depuis Bachelard :

Le psychique et l‟imaginaire sont deux caractéristiques qui distinguent les hommes des autres créatures. Ces mêmes hommes habitent la terre depuis l‟ère des temps (estimer à plusieurs dizaines de milliers d‟années ….depuis que dieu la créa pour servir d‟exile pour Adam, Eve et Satan …selon les croyances)

Dans toutes les mythologies anciennes la trilogie (bien, mal, lutte) existe. L‟enjeu est grand. Il s‟agit de préserver la vie, et pour préserver la vie il fallait préserver l‟espèce, et par là, le corps humain des dangers et des conditions climatiques .Vient par la suite la phase de préserver l‟esprit pour une stabilité psychique par le besoin d‟un sentiment de sécurité et de stabilité affective, donc en globalité il fallait préserver la vie, le corps et l‟esprit.

La grotte comme premier refuge aux entrailles de la terre a abrité nos ancêtres préhistoriques, considéré comme le point d‟amorçage de cette culture d‟habitat, un habitat qui n‟a cessé d‟évoluer. Mais ces mêmes ancêtres ne construisent des logis que depuis dix mille ans et en dix mille ans. La maison est devenue l‟archétype de l‟habitat humain, d‟abord parce qu‟ elle a longtemps été la seule forme construite , capable d‟abriter les hommes et ensuite par ce qu‟elle est inscrite dans notre imaginaire de manière extrêmement prégnante plus que toute autre forme construite .

En effet, la maison a beaucoup évolué « de la grotte, à la hutte, à la maison actuelle en passant par la tente ou kheima aux maisons bouyout …massaken ….diyaar .. Transversalement aux maisons du moyen âge jusqu‟aux maisons d‟aujourd‟hui. En effet c‟est toute une culture d‟habitat qui s‟est élaborée avec ses nécessités, ses modes et ses canons .Cette culture d‟habitat est étroitement liée à l‟évolution des sociétés chacune dans son contexte culturel et aussi à l‟évolution de la famille à travers le temps.

Si on se rapproche des usages les plus contemporains de l‟habitation nous découvrons que nous sommes tous façonnés psychiquement par un model de maison idéal. On la voit généralement très visiblement à travers les yeux et le dessin d‟un enfant : dessin en élévation de forme presque carré : signe de stabilité Persée d‟ouverture généralement avec deux fenêtres et une jolie porte coiffée d‟une belle toiture sans oublier la souche de cheminé d‟où se dégage la fumée signe d‟existence d‟un foyer. Il s‟agit bien d‟une maison habitée ! Chaleureuse et conviviale. Le seuil d‟entrée est présenté généralement par une marche et très rarement par une dizaine de marche (n‟est ce pas là le passage au collectif et à sa cage d‟escalier dans l‟imaginaire idéal d‟un enfant ?). Seulement l‟image idéale n‟existe pas elle change selon les souvenir d‟enfance de chaque génération .Dès lors, qu‟est ce qu‟une maison du point de vue psychique ?

Selon le pédopsychiatre Jean-Louis Le Run, dans son article (L‟enfant et l‟espace de la maison) « la maison est l’espace qui a le plus d’influence sur la construction de nos repères spatiaux et affectifs « la maison est un abri, elle est ce corps enveloppant et protecteur qui vient redoubler, de l’extérieur, l’enveloppe maternelle » .du point de vue psychique le corps de la mère est le premier abri des agressions extérieures (12).

2-4-1 le lieu de rêverie :

Pour Bachelard, la maison est surtout un lieu de rêverie :

« La maison natale est plus qu’un corps de logis, elle est un corps de songes. Chacun de ses réduits fut un gîte de rêverie. Et le gîte a souvent particularisé la rêverie. Nous y avons pris des habitudes de rêverie particulière. La maison, la chambre, le grenier où l’on a été seul,

« La maison natale est plus qu’un corps de logis, elle est un corps de songes. Chacun de ses réduits fut un gîte de rêverie. Et le gîte a souvent particularisé la rêverie. Nous y avons pris des habitudes de rêverie particulière. La maison, la chambre, le grenier où l’on a été seul,