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TYPOLOGIE EXISTANTE DANS LA MEDINA DE CONSTANTINE

5. LES DIFFERENTS PROJETS DE LA MEDINA ET LEURS ABOUTISSEMENTS Lorsque on voit l’état dans lequel est la médina, on peut croire qu’elle n’a jamais

5.1. LE PROJET URBACO 1984

5.2.2. LES PHASES DU MASTER PLAN

Le projet « Master plan Constantine » est passé par plusieurs phases :

La première, consiste en l’acquisition des données générales d’encadrement, avec les points et les zones les plus significatifs de la région de Constantine.

Le deuxième par contre, consiste en l’acquisition des données spécifiques et détaillées de la ville de Constantine.

Ces données ont été fournies à l’équipe italienne par la DUC, puisées dans les archives da la Willaya, de l’APC de Constantine, le bureau d’étude URBACO …etc. Mais aussi des planimétries ont été obtenues par l’équipe italienne lors d’une mission d’étude en France en 2004, entre autre ; à la « Médiathèque de la maison méditerranéenne des sciences de l’homme », au CAOM (centre des archives d’outre – mer), mais aussi du « Service historique de l’Armé de terre de Vincennes » (SHAT- Vincennes, Paris).

Pour passer en suite à la troisième phase, c’est la partie analyses morphologiques, typologiques, historiques et techniques constructives de la partie basse de la vieille ville.

Arrivé à cette phase, c’est une équipe d’architectes enquêteurs algériens qui a été recrutées pour effectuer ce travail de terrain qui consistait à établir des relevés architecturaux et à remplir des fiches techniques très détaillés , et dans laquelle nous faisions partie.

La coordination entre les deux équipes; algérienne et italienne, s’est faite au niveau de la cellule de réhabilitation qui siège à la Medersa et qui a était créée en cette année même, avec le Wali de Constantine comme président et des représentants de la société civil, des techniciens ………..comme membres.

Parmi les objectifs de cette cellule de réhabilitation :

• Préparation du dossier de classification du rocher comme Patrimoine national et international.

• Orienter les bureaux d’études dans leurs travaux au sein de la vieille ville.

• Recensement de la population.

• Spécifier la nature des constructions dans les zones évacuées.

• Evacuation de la population résidant dans les zones jugées dangereuses.

Lors de l’élaboration du Master plan, cette cellule a assuré le rôle de médiateur entre les équipes des deux rives, les services techniques concernés par cette étude et les différentes associations.

Et c’est dans cette phase cruciale du projet (phase analyse), que les problèmes ont commencé à surgir, les fiches techniques prévues pour l’enquête ont été faites selon les parcelles cadastrales, dans le sens où chaque maison correspond à une parcelle, alors qu’en réalité l’emprise au sol d’une maison peut se faire sur plus d’une parcelle, et une parcelle peut contenir plus d’une maison.

Fig.2.47

UNE MAISON OCCUPANT PLUS D’UNE PARCELLE (CINQ)

Source : Master plan Constantine Fig.2.48

UNE PARCELLE REGROUPANT PLUS D’UNE MAISON (DEUX)

Source : Master plan Constantine

1827 1829 146n 1828 1962 147n

En plus du problème de la parcelle cadastrale, il y a celui des maisons en sandwich, où l’étage d’une maison peut se prolonger sur le RDC d’une autre, comme il peut s’agir que d’une ou quelques pièces, compliquant d’avantage le problème du foncier dans la médina.

Exemple : maison en sandwich la N°02 p2196, rue Bakhouche Abdesselame Fig.2.49 Fig.2.50 Fig.2.51 Pièces de la maison N°02 au dessus du RDC de la maison mitoyenne

Fig.2.52

PLANS ET COUPE DE LA MAISON N°02P2196 ILOT 138-140

Source : Architecte Mouhieddine Khérouatou (un des héritiers)

Mais il y a un autre problème, la base cartographique sur laquelle s’est faite l’étude n’était pas totalement exacte du point de vue dimensionnement.

Donc, il a fallu corriger à chaque fois les fiches et les distances pour que les données soient le plus exact possible.

Après une étude urbanistique, architecturale et typo morphologique détaillée du quartier Souika, et un travail de relevé important, vient la quatrième phase, celle de la numérisation et de l’insertion de toutes ces données dans un Système d’Information Géographique (SIG).

Ce système et très performant pour l’organisation et la gestion des multiples données relevées sur terrain, mais aussi un instrument indispensable pour la gestion urbanistique, la gestion des affectations à l’usage des sols, coordonnée avec l’interrogation des informations disponibles .

Ce système permet une meilleur prise en charge des informations, mais aussi une évaluation presque en temps réel, et permet la rectification des données et leurs mises à jour, donc il devient un support indispensable et déterminant dans les interventions de la réhabilitation urbaine surtout dans le cas de la Souika où les changements et la dégradation du bâtis sont continus.

Fig.2.53

SIG POUR LA SOUIKA

Source : Master plan Constantine

La cinquième phase consiste en la définition des objectifs pour le quartier et la vérification de leur compatibilité avec les ressources existantes.

Les objectifs généraux définis pour la médina par le « Master plan Constantine » visent à la réhabilitation et la sauvegarde de son tissu historique, et de ces qualités architecturales et culturelles, et prévoient d’intervenir sur un plan urbanistique pour améliorer les conditions de vie des habitants et usagers. Sur un plan territorial, social et paysagé, mais également rénover et améliorer le système de mobilité et de stationnement « en tant que conditions structurelles/infrastructurelles indispensables au bon résultat de chaque programme de réhabilitation et de régénération de vieux centre »67

De ces objectifs, mais aussi a était prise en considération l’étude de restructurations faites par l’URBACO en 1985 et les orientations faites par les personnes qui étaient présentes, les représentants des autorités, des représentants de la société civile lors d’une réunion au niveau de la cellule à ce sujet, des propositions ont été faites et un plan directif pour la Souika a été établi. Mais quelques unes de ces propositions

émanaient plus de souhaits personnels plutôt que d’un réel besoin des habitants ou d’actions urgentes pour le tissus, et qui consiste en :

La création d’une nouvelle passerelle piétonnière enjambant les gorges du Rhumel depuis le parking à étages qui était en cours de construction à l’époque (2005) et le rocher, et ce dans le but d’améliorer les parcours piétonniers et de rejoindre facilement la rue commerçante et l’artère la plus ancienne est toujours très convoité « la rue Mellah Slimane ».

• Pour résoudre le problème de stationnement dans le centre ville et l’absence de parkings pour le centre ancien, la réouverture de l’ancien parking qui se trouve en face du tribunal est recommandée, ainsi que la création de trois antres. Le premier sera situé à Charaa (l’ancien quartier juif), le deuxième au niveau de l’amorce du pont Sidi Rached à l’emplacement de l’endroit appelé « Remblais ».

C’est deux parkings devront permettre le stationnement de cars qui après réhabilitation de la Souika contribueront au développement du tourisme dans le quartier.

Quand au troisième parking il ne sera réservé qu’aux stationnements provisoires sur le rocher et le long du Rhumel.

• La réalisation de voies piétonnes en cul de sac permettant l’accès aux petits moyens de transport.

• Création d’un théâtre en plein air dans la partie basse.

• Création de nouvelles places dans la partie basse.

• Création de jardins et d’équipements touristiques toujours dans la partie basse de la médina.

• Fig.2.54

PROJET MASTER PLAN CONSTANTINE

Fig.2.55

ANGLE DE VUE DU NOUVEAU PARKING DE PUIS LA SOUIKA

Source : Master plan Constantine Fig.2.56

VUE SUR LE NOUVEAU PARKING DE PUIS LA SOUIKA

Fig.2.57

ANGLE DE VUE SUR L’AMENAGEMENT D’UNE PLACE

Source : Master planConstantine Fig.2.58

VUE SUR L’AMENAGEMENT D’UNE PLACE

Fig.2.59

VUE SUR LE RHUMEL APRES RENOVATION ET LE NOUVEAU PONT

Source : master plan Constantine Mais lors de l’exposition finale du « Master plan Constantine » qui s’est tenue à la salle du conseil de l’APW de la ville, le 06 décembre 2005, les avis étaient mitigés et le débat controversé, tel l’a titré un journaliste du quotidien El Acil «Une vieille ville, otage des divergences».

Car d’une part ; le ministre de l’habitat voulait en faire un nouvel instrument d’urbanisme, d’autre part le représentant du ministère de la culture insistait sur le fait qu’il fallait prendre en compte, que c’est un secteur sauvegardé, et les responsables universitaires et des différentes associations qui n’étaient pas d’accord avec les propositions du Master plan.

Aujourd’hui le « Master plan Constantine » est enfuit dans les tiroirs (comme tant d’autres études sur la médina)

Il a été jugé non opérationnel, car ce n’est qu’après que son étude soit lancée, que la médina a été érigée « secteur sauvegardé ».

Ce qui signifie selon le Décret exécutif n°03-324 de 05 octobre 2003 qui a pour objet l’application de l’article 45 de la loi 98-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du

patrimoine et à la culture, que toute action doit tenir compte du plan permanent de sauvegarde et de mise en valeur des secteurs sauvegardés (PPSMVSS).

Mais ce qu’ on peut reprocher à cette étude, ce n’est pas que certaines données sont relativement incorrectes (dimensions des maisons), car elles peuvent être corrigées et réintégrées dans le Système d’information géographique (SIG) qui justement permet ce genre de corrections, Mais plutôt, au fait que dans cette étude, a été omis le coté socio-économique de la chose, car les habitants n’ont pas été pris en considération, ni leurs mode de vie ni leurs souhait pour un quotidien meilleur, et qui sont restés quand même en marge de l’étude.

Et que l’enquête a été lancée sans une réelle connaissance du terrain et de ses problèmes entre autre le problème du foncier.

Néanmoins, le master plan reste un projet très intéressant dans sa démarche, sa méthodologie et sa classification et gestion des informations, il constitue une base de données inestimable, avec des informations nouvelles, actualisées, inédites et faciles à l’accès.

Il ouvre droit à de nouvelles visions et propositions, de réaménagement et réoccupation des espaces libres.

Fig.2.60

MAQUETTE DE LA PARTIE BASSE DE LA VIEILLE

5.3. LE PROJET « REHABILITATION DE LA RUE MELLAH SLIMANE ET DE LA