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CHAPITRE I : MISE AU POINT CONCEPTUELLE

I .LE CONCEPT DE LA REHABILITATION

2. REHABILITATION DES CENTRES ANCIENS

2.2. LA NOTION DE RECUPERO

C’est grâce à la contribution des architectes, philosophes et historiens de l’art que le concept est né.

La notion de recupero recouvre les actions sur la ville existante des actions qui peuvent aller de la réhabilitation, de la restauration, du patrimoine à la requalification des quartiers périphériques et la régénération urbaine.

La notion de récupero implique une approche théorique et pratique mais aussi une approche philosophique dans le sens où elle soulève la question de l’unité de la ville, qui a été longtemps considérée par les urbanistes comme deux parties : le centre historique à valoriser, et qui incarne l’identité de la ville et de la société et les quartiers périphériques qui à l’époque n’avaient aucune valeur historique et auxquels on ne reconnaissait aucune valeur symbolique.

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La notion aide à considérer la ville comme un phénomène unitaire et complexe et a percevoir la ville avec ses deux parties et plus seulement le centre historique.

Le concept de récupération urbaine qui vise à la récupération du sens de la ville d’être un phénomène unitaire et complexe qui a un sens avec la partie ancienne et nouvelle, un sens qui risque de se perdre si on considère qu’elle est partagée en deux parties : ancienne et nouvelle.

Cette manière de concevoir la ville comme un ensemble unique qu’il faut considérer dans sa globalité, s’appuyait sur des fondements théoriques solides.

La ville est un système relationnel entre espaces anciens et espaces nouveaux, mais aussi entre les habitants et usagers par l’intermédiaire de l’espace.

Donc il faut récupérer sens et relations induites par l’espace, une relation de continuité entre centre ancien et ville moderne.

Les édifices anciens ont en plus d’une valeur historique et esthétique une valeur d’usage dont la relation avec la vie présente est à souligner. Dès lors, comme le monument était considéré indissociable de son contexte, le centre historique ne pouvait plus avoir de valeur en soi, mais en rapport avec la ville moderne. Cette nouvelle « culture de la ville » se réfère à la connaissance de la manière dont elle s’est développée dans le temps, aux différentes formes urbaines induites par ce développement et aux relations entre morphologie urbaine et morphologie sociale.

La ville dans son ensemble, son centre comme sa périphérie, devient un patrimoine qu’il faut faire évoluer.

2.2.1. UN PROJET POLITIQUE ET SOCIAL

Le plan de Bologne est le premier qui montre que la première valeur du centre ancien est la valeur sociale. Le centre historique qui était le noyau de la ville et qui lui-même était une ville à une époque antérieure, regroupait toutes classes sociales confondues et donc il y avait : mixité sociale et mixité fonctionnelle. Ce qu’il fallait récupérer c’était cette valeur sociale.

Donc centre ancien pour tous, mais aussi mixité sociale pour les quartiers périphériques car la ville avait évolué.

Arriver aux années 70, le taux de croissance de Bologne était à zéro (0). Donc, il n’y avait pas besoin que la ville s’étale, il fallait intervenir en introduisant la mixité sociale

dans le centre ancien et dans les quartiers périphériques par les deux actions suivantes :

• La réhabilitation/restauration dans le centre.

• La requalification urbaine dans les périphéries.

Il s’agit de récupérer le sens de la ville par une démarche de réflexion globale et collective sur cette dernière par un document d’urbanisme : le PRG (Plan Régulateur Général), qui vise le maintien des classes sociales, donc le droit à la ville pour tous.

Cette opération relève d’une volonté politique forte qui fonde son action sur la nécessaire diffusion d’une culture de la ville. Projet politique et projet culturel coïncidaient et correspondaient à la prise de conscience que, pour sauver la ville ancienne, dont la valeur culturelle était indiscutable, il aurait fallu sauvegarder aussi sa population, en particulier la plus démunie.

Il fallait donc changer de mentalité vis à vis du centre ancien, jusqu’alors considéré comme intouchable et le repenser comme un lieu permettant d‘améliorer l’offre en termes d’habitat social, en réhabilitant aussi le parc existant.

Ainsi on pensait la ville dans sa globalité, aussi bien en tant que tissu urbain que tissu social, en prenant en compte aussi ses différentes échelles. Le projet visait la qualité urbaine au sens de création et de recomposition de « paysages urbains ». La condition essentielle de cette qualité était la reconnaissance de la valeur culturelle de la ville ancienne à travers son analyse afin d’en appliquer les mêmes principes aux quartiers périphériques.

Bologne est aussi le premier cas d’une réelle participation des habitants, ou tentative de participation des habitants à l’élaboration du plan d’urbanisme, c’est à ce moment là qu’on a mis en place les premiers conseils de quartiers et où on a créé des commissions formées de spécialistes.

2.2.2. L’IMPACTE DE CETTE OPERATION

L’opération de Bologne a eu un impacte très important en Europe, même si elle ne fut pas une réussite totale (en raison de l’incapacité de maintenir les couches sociales les plus défavorisées dans le centre-ville). Elle a apporté un changement dans la manière de percevoir les centres anciens.

C’est ainsi qu’en France et sous l’influence des travaux menés à Bologne, qu’il y a eu une réforme sur le plan architectural et urbanistique fondée sur la redécouverte de la ville traditionnelle, une remise en question de la manière de considérer la ville ainsi que les procédures.

On a pris conscience que la construction de la ville ne peut se faire sans la prise en compte de l’existant, qu’elle est à reconsidérer dans l’espace mais aussi dans le temps. Mais également que l’Etat devait réduire sa main mise sur le processus décisionnel.