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CHAPITRE II : ETUDE COMPARATIVE

III . ETUDE D’EXEMPLES DE PROJET URBAIN

2. PROJET DE FES

2.3. UNE DEMARCHE POUR LA SAUVEGARDE DE FES 1 LES ETAPES POUR LA SAUVEGARDE 1 LES ETAPES POUR LA SAUVEGARDE

2.3.5 LE PROJET DE LA BANQUE MONDIALE

2.3.5.1 LES OBJECTIFS DU PROJET

L’objectif primordial du projet proposé est d’aider à la conservation et à la réhabilitation de la Médina de Fès, en particulier le bâti historique et l’environnement urbain.

Pour atteindre cet objectif, le projet :

va étendre et accélérer les efforts de conservation en cours.

consolider les partenariats entre les secteurs publics et privés, la Banque mondiale et les autres bailleurs de fonds.

se servir du processus de réhabilitation pour soulager la pauvreté41. 2.3.5.2. LES COMPOSANTES DU PROJET

Le projet proposé soutiendra les objectifs de développement ci-dessus par une série d'actions visant à :

a/ La Réhabilitation du patrimoine bâti

Conserver le patrimoine culturel et ce par des actions prioritaires de réhabilitation du bâti historique et mettre en valeur les possibilités touristiques

a.1/ Le tissu traditionnel victime de lourdes dégradations: surexploitation, mauvaise restauration et occupation inadéquate des lieux, en parallèle avec une dégradation des infrastructures et des équipements socio-éducatifs.

Sur les 13924 bâtisses de la médina, environ 5556 sont dégradées42.

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Le projet a été lancé dés 1994 suite à une demande d’aide du gouvernement Marocain 41

La complexité financière, les différents modes d’occupation ainsi que le niveau de vie des habitants sont autant de facteurs qui ne favorisent pas un processus d’auto - réhabilitation.

Fig. N° 1.10 Fig. N°1. 11

ETAT DE DEGRADATION DES MAISONS

Source : www.aderfes.ma

Il s’agit alors d’établir « un Mécanisme de réhabilitation » qui encouragera l’investissement privé pour la réhabilitation et ce par un don à la réhabilitation des logements et locaux classés historique et dont les zones bénéficiant des améliorations de l’infrastructure, dans un premier temps comme action pilote. En privilégiant les bâtiments historiques clés ayant un emplacement stratégique (ex : sur le circuit touristique prévu) et qui pourront être réutilisé pour des activités communautaire.

Donc pour tout propriétaire désirant réhabiliter un bâtiment historique, un don de 20% du coût total de réhabilitation lui est destiné (avec une limite maximum de 40 000 DH), ainsi que pour les accords de partenariat entre copropriétaires et locataires, y compris les habbous, et qui bénéficieront d’avantage de 10%du coût total des aménagements nécessaires qu’ils souhaiteront apporter à leurs logements (salle de bain, entrée indépendante….etc.), avec une limite maximum de 20 000 DH(donc un don de 30%),plus un prêt bonifié (50%) et de la participation des bénéficiaires (20%).

Pour cela les propriétaires devront adresser leurs demandes munis d’un dossier technique à la municipalité, qui sera examiné par un comité municipal accompagné

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des représentants du ministère des affaires culturelles, du Gouverneur de la Médina de Fès et d’ADER-Fès comme conseillers techniques.

a.2/ le développement de nouveaux itinéraires touristiques, qui intégrera les bâtiments historiques réhabilités (ce qui nécessite un investissement dans les bâtiments historique tel : palais, medersa, mosquées, fontaines) :

Création de six nouveaux circuits touristique et thématique : murailles et fortification, Fès D’jdid, rive andalouse, palais et jardins andalous, monuments et souks, artisanat.

Cette action sera soutenue par la formation d’un guide professionnel

Création d’un Centre de patrimoine et d’animation culturelle, qui sera logé dans un palais rénové, il sera lancé par ADER Fès puis géré comme une organisation associative avec des statuts similaires à ceux du National Trust du Royaume-Uni43

b/ Améliorer L’accès Critique à La Médina

Cette composante du projet est très importante et il lui est consacres 50% du coût total du projet, et devra développer les conditions propices à un développement urbain et que l'investissement du secteur privé soient rendues plus efficaces:

b.1/la création d’accès pour les services publics d’urgence jusqu’au centre de la Médina; qui seront accessibles aux véhicules de moins de 1.7m de largeur.

Au total 15Km de voies piétonnes seront améliorés, et ça sera financé par l’Etat avec une assistance technique de la banque mondiale.

B/amélioration des liens entres les différents entrées de la médina (18 portes), ainsi que la construction de quatre rues carrossable de six mettre de largeur ou plus avec trottoirs pour une séparation entre flux mécanique et piéton, ainsi la médina sera plus accessible par les véhicules.

Ces voies prévues pour décongestionner la médina seront en cul-de sac pour éviter que la médina ne soit un espace de transite.

B.2/zones de transfert (financement par la municipalité)

L’absence d’installation adéquate au niveau des portes de la médina occasionne des congestions difficiles à vivre par les habitants touriste et transporteurs de marchandise.

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C’est pour cela que le projet financera la création de zones de transfert de marchandises et des zones d’attentes pour piétons ainsi que des stations d’autobus et de taxis pour la porte principale de la Médina (place Boujloud).

Des dépôts prés des zones de transfert devront faire l’objet d’investissement du secteur privé.

b.3/ Parcs de stationnement (financement par la municipalité et le secteur privé).

Lors de l’étude il est apparu un déficit de 400 places de stationnement et qui devrait s’élever à 600 en l’an 200044, sans compter l’état de délabrement des parcs de stationnement existants et qui tombent en ruine.

Fig. N°1.12 Fig. N°1.13

AUX PORTES DE LA MEDINA

Source : www.aderfes.ma

Pour ce ; le projet financera la construction et/ou la réhabilitation de trois parcs de stationnement stratégiques ou garages (Talaa Kebira, Derb Ameur et Place R’Cif), alors que six autres aires de stationnement (Oued Zhoun, Ben Lamdoun, My R’Chid, Bab Hamra, Makhfia, Bab J’Did, et Fès-Jdid) seraient financées par des opérateurs privés qui devront assurer un bon niveau de services à leurs usages, les habitants de la Médina, ses visiteurs et les gens qui y travaillent.

b.4/ Gestion du trafic (financement par la municipalité

Le manque d’expertise locale dans la planification et les opérations du trafic empêchent souvent la solution des problèmes même les plus simples. Il y a également le problème de la sécurité du trafic au sein de la Médina, en particulier en ce qui concerne les

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piétons. Sur la boucle de la voie de ceinture de la Médina, de nombreux conflits entre voitures particulières, autocars, autobus et camions, surtout aux carrefours, sont une cause majeure d’accidents impliquant des piétons, et une cause de retards. Le projet recommanderait de simples interventions pour améliorer la sécurité du trafic : une signalisation du trafic horizontale et verticale, des indications pour les piétons, des feux de signalisation et l’acheminement des flux de trafic.

L’établissement d’un Bureau du trafic au sein de la Direction des travaux publics de la municipalité de Fès soutiendrait des petits projets qui tiendraient compte des particularités locales : rue, conception des allées et des carrefours, signaux et indications du trafic, entrées et sorties des parcs de stationnement, arrêts de bus, installations de chargement et de déchargement des camions, zones d’attente pour piétons.

Le Bureau du Trafic pourrait également proposer des améliorations au réseau d’autobus de la Régie Autonome des Transports de Fès (RATF), dans le but d’optimiser le service de transport par bus de la Médina45

c/ AMELIORATION DE L’ENVIRONNEMENT URBAIN

c.1/La réhabilitation de l’eau et de l’assainissement

c.2/la structure viaire de la médina et sa topographie, rendent difficile le ramassage des déchets ménager, c’est pour cela que la collecte des déchets sera adoptée aux réseaux existants mais aussi prévus pour la médina (voie d’urgences, les accès, liaisons piétonniers), et que les habitants devront apprendre de nouvelles habitudes.

Les ménages devront mettre leurs déchets dans des sacs en plastique et lés sortir le soir juste avant le ramassage.

Le ramassage s’effectuera avec des voitures quand la largeur de la voie le permet, sinon à dos d’ânes, ces derniers devront ensuite être déposés sur la voie d’urgence pour être transportés par la suite dans de petites bennes basculantes.

Cette action sera soutenue par une compagne de sensibilisation aux problèmes de l’environnement.

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c.3/Réduire la quantité des déchets solides en minimisant les industries polluantes au sein de la Médina en leur fournissant des ateliers améliorés (fondouk) pour les activités traditionnelles les plus polluantes (fabricants et marchands de dinanderie) au sein de la Médina.

La construction prévue de deux fondouks fournirait l’espace pour les activités usuelles, telles que le travail des métaux, un espace d’exposition pour les arts et l’artisanat, et un centre de formation pour assurer la continuité de l’artisanat de la ville. Cette dernière activité a été examinée par la Coopération suédoise et sera financée par l’Etat.

Fig. N°1.14 Fig. N°1.15

DES ACTIVITES POLLUANTES

Source : www.aderfes.ma c.4/ ALLEGEMENT DE LA PAUVRETE (FINANCEMENT PAR LA MUNICIPALITE)

L’objectif est celui de faire du processus de réhabilitation une opportunité pour la création d’emplois pour la population la plus démunie.

Un travail essentiellement de main-d’œuvre (déblayage des déchets….etc.).

Ce programme fournira du travail pour environ 900 personnes et par an, ce qui représente 30% des besoins de l’emploi de la population démunie.

Ce programme encouragera les micro-entreprises et contribuera à la formation de son personnel

d/ renforcement institutionnel (financement principalement par l’Etat)

Cette composante englobe les quatre activités suivantes :

d.1/ programme de mobilisation des ressources pour les deux municipalités participantes (la Médina de Fès financera son propre programme), les finances municipales (politiques fiscales et ressources parafiscales), et la formation des agents municipaux

d.2/ renforcement d’ADER Fès au moyen de l’assistance à la gestion et l’assistance technique

d.3/ établissement d’un laboratoire de conservation pour améliorer les techniques de conservation dans la Médina et aussi au niveau national.

d.4/ programmes de formation gérés par l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT) et ADER-Fès et adaptés aux différentes compétences professionnelles intervenant dans le processus de réhabilitation dans trois domaines prioritaires : (a) construction et réhabilitation avec trois ateliers

(Architectes, ingénieurs, archéologues; personnel technique et travailleurs non qualifiés); (b) industries d’artisanat traditionnel, avec une attention particulière aux femmes; et (c) méthodes de travail à main-d’œuvre intensive, avec formation des dirigeants de micro ou petites entreprises. Chaque programme de formation sera exécuté en vertu d’un accord tripartite entre ADER-Fès, le bureau régional de l’OFPPT, et les formateurs46.