• Aucun résultat trouvé

CONSTANTINE, LA MÉDINA ARABO-MUSULMANE : 718 à 1522

CHAPITRE III : LE CONTEXTE CONSTANTINOIS

2. EVOLUTION SPATIALE ET ARCHITECTURALE DE LA MEDINA

2.2. CONSTANTINE, LA MÉDINA ARABO-MUSULMANE : 718 à 1522

Après la chute de l’empire romain en Algérie en 445. Cirta se convertit à l’islam en 718 avec la conquête de Okba Ben Nafâa de l’Afrique du nord. Elle devint le centre urbain le plus important de cette partie du monde après Tunis sous le règne des Zirides au 9eme siècle.

A l’époque, la ville et-selon le voyage de Ibn Batouta58 -comprenait six portes : Bab El dajabia, Bab El djaddid

El Kantara : été percée primitivement sur le pont de Salah Bey.

Bab El Oued : « la porte de la rivière », aux dires d’Ibn Konfoud, occupait à peu prés la même position que la porte Valée et était orientée de la même manière.

Bab Errouah : « la porte au vent » : regardant le Nord, présente un accès difficile à cause des pentes naturelles.

Bab Haninesh : ou porte du tunnel : semble portée également le nom de Bab El Bled c'est-à-dire, porte de la ville. Située entre Bab El Djabia et la pointe méridionale de la ville Sidi Rached, elle a existé jusqu’à l’avènement de Salah Bey.

Deux d’entre elles avaient été supprimées : Bab Errouah et Bab El Heninesh.les autres ont toutes subi des modifications à l’exception de Bab El Djabia.

La médina été divisée en deux zones d’habitations selon Berthier :

• Une première très dense réservée aux hommes aisés de la médina, proche du centre d’affaires.

• La seconde pour les couches moyennes et pauvres à la périphérie de la médina. 2.3. EPOQUE OTTOMANE : 1522-1837

Si la formation des médinas à leurs débuts s’est généralement accomplie par des khitats (traces), ce ne fut pas le cas pour Constantine qui n’a pas été créé ex-nihilo, mais sur les ruines de la ville romaine, ce qui explique que quelques uns des cheminements de la médina ont suivi les voies de desserte romaines59.

Mais cela n’a pas empêché le fait que le mode d’organisation urbain de la médina de Constantine obéit à celui des autres villes musulmanes.

C'est-à-dire composée d’un :

• Noyau central regroupant : Mosquée, Souk et palais du souverain.

• De zones d’habitations.

• Et bien sur le rempart percé de porte d’accès.

La médina à cette époque en possédait quatre : Bab El Jedid, Bab El Oued, Bab El Jabia et Bab El Kantara.

59 PAGAND (Bernad). La medina de Constantine : de la ville traditionnelle au centre de l’agglomération contemporaine. Th 3e cyc. Univ. Poitier. 1989

Les rues qui reliaient les portes au centre ; étaient étroites contrairement aux rues romaines, sinueuses et menant à des impasses.

Leur formation se développe avec le temps, en plusieurs étapes, dessinant une forme complexe de rues commerçantes, d’artisanats, ou d’impasses.

Une véritable hiérarchisation des voies structure l’ensemble de la ville. On distingue alors deux types de rues.

- L’une principale se détachant des autres par sa forte implantation commerciale, artisanale et religieuse.

- L’autre secondaire, desservant les différents quartiers résidentiels.

Ces voies mènent enfin aux impasses, ultime séparation entre les domaines publics et privés. L’impasse est donc l’aboutissement d’une ramification de parcours pour une plus grande intimité de la vie familiale.

2.3.1. LES REALISATIONS MAJEURES

En 1522 Kheireddine Barberousse enleva Constantine aux représentants des Hafsides où il y établit des garnisons de janissaires60. Hassan Pacha, fils de Kheirredine modifia le mode d’administration en 1565 et institua les beyliks désignant un bey à la tête de chaque province.

Constantine comptait à cette époque, 100 établissements religieux que l’on distinguait sous le nom de djamaa (mosquée), mesdjed (chapelle ou oratoire), et zaouïa61 suivant leur importance et leur affectation.

Les principales casernes étaient au nombre de trois ; l’une à Dar el Bey, l’autre à la Casbah et la troisième dite des janissaires près de Rahbet el Djemâl.

A proximité de djamaa el Kebir sur la gauche, se trouvait Dar el Bey, l’ancien palais des gouverneurs. Au lieu de prendre exemple sur les conquérants qui pendant plusieurs siècles avaient maintenu le siège du commandement dans l’enceinte de la Casbah, les Turcs installèrent le quartier général du makhzen62 avec les magasins et les écuries du chef militaire, dans une région voisine de l’entrée principale de la ville. La terreur qu’inspirait leur nom les dispensait de recourir à une précaution supplémentaire; ils pensaient même comme impolitique de se confiner dans un coin de la ville (la Casbah) où la révolte de la population pouvait paralyser leurs efforts, en ne leur laissant d’autres alternatives que la famine ou la fuite à travers les précipices. Tant que la troupe et le matériel de guerre étaient en leur pouvoir, les Turcs se croyaient invincibles.

Constantine comme les autres provinces connut une succession de beys qui furent pour certains de grands hommes qui ont laissé des œuvres impérissables, d’autres ne marquèrent qu’un passage éphémère. De 1567 date à laquelle fut nommé le premier bey Ramdane Tchulak, jusqu’en 1826, date d’investiture du dernier bey, Constantine fut gouvernée par 46 beys.

60

Janissaire : soldat d’infanterie turc appartenant à un corps chargé de la garde.

61

Zaouïa : établissement religieux musulman dont les adeptes appartiennent à des confréries et il est tout à la fois chapelle, centre d’enseignement et hôtellerie pour voyageurs et étudiants.

2.3.2. LES PRINCIPALES PERIODES63 :

‰ Période de 1522 à 1567 : implantation des garnisons turques dans le Constantinois où se dessinait la politique d’approche.

‰ Période de 1567 à 1791 : création du beylik avec son organisation administrative ; période de stabilité caractérisée par des règnes de 10 ans en moyenne, elle met en évidence l’œuvre accomplie par les Beys et leurs méthodes de gouvernement.

‰ Période de 1792 à 1831 : instabilité et décadence du pouvoir turc, les beys se succèdent au rythme de 2 ans en moyenne ; ces règnes très courts n’engendrèrent aucune intervention urbaine ou architecturale importante.

‰ Période de 1831 à 1848 : le beylik après 1830 où s’inscrit la lutte désespérée de Hadj Ahmed Bey contre l’occupation Française.

Après leurs installations, les beys ont apporté des améliorations importantes et ont rétabli un nouveau plan. Ils ont fait de Constantine un pôle beylical (de l’Est) et un centre politique pour l’Est, premier partage administratif dans l’histoire de l’Algérie. 2.3.3 LES QUARTIERS :

La ville d'avant 1837 était subdivisée en cinq grands quartiers :

• Quatre (04) résidentiels : La Casbah au nord, El Kantara à l’est, Bab El Jabia au sud, Tabia à l’ouest.

• Un (01) à caractère commercial et artisanal se situe au centre de la ville : Le quartier de Souk El Toujjar (marché des négociants)

Situés aux quatre angles de la ville, les quartiers étaient organisés en ensembles sociaux et administratifs assez fermés.

Chaque quartier était administré par Cheik El Hawma. Les quatre hawmas sont constituées par la juxtaposition de maisons traditionnelles selon une organisation très serrée (compacte) formant ainsi des sous quartiers.

Fig.2.10

2.3.4 LES ILOTS :

L’impasse prend naissance sur des voies qui délimitent très nettement des îlots. L’ensemble résidentiel est de fait composé de la somme d’îlots séparés et drainés par les voies étroites d’un système nécessairement en interaction.

Fig.2.11

Source : PAGAND B.1989 Concernant la formation de ce dernier, et liée à la présence romaine, certains tracés encore soulignés par l’existence de cette époque lors de la prise de la ville par les français, témoignent à n’en rien pas douter, que l’ancien tracé romain a parfois influé sur les voiries musulmanes, que par conséquent certains îlots sont issus d’un urbanisme plus ancien64.

2.3.5. LA MAISON A PATIO :

Dans le principe de maison à patio, la maison est toujours ouverte sur une cour intérieure, cour de la maison rassemblant la famille.

Parmi la typologie existante dans la vieille ville de Constantine, et après étude du cas de la souika (partie sud du rocher), nous avons pu classer sur la carte n°01, les différentes parcelles selon l’existence ou pas de patio, son emplacement dans la parcelle, et les fonctions évidentes qui émergent dans le quartier. Le résultat nous donne la typologie suivante : des maisons dites en O (patio au centre de la maison), maisons en U (patio excentré), maisons en double OO (double patio pour une même maison), maisons en L (patio à l’angle), et des maisons sans patio.

Des spécificités même à ces typologies sont signalées sur cette carte, de type patio à l’étage, patio aux sous sol, des maisons appartements, des maisons avec jardins (que nous retrouvons spécifiquement aux bords des gorges du Rumel)

64 PAGAND B. La medina de Constantine : de la ville traditionnelle au centre de l’agglomération contemporaine. Th 3e cyc. Univ. Poitier. 1989

23bis 1974_05 1972_12 1973_10 2017_14 2018 2019_18 2020_16 2015_20 2014_22 1975_07 2011_28 1976_09 10 14 16 20 18 09 07 11 1977_11 05 13 1978_13 22 2013_26B 26 24 2012_26 26B 30C 2010_30C 30 30B 2009_32 2008_34 158n_13B 15 17 1980_17 1979_15 1981 1982_01 1983_05 1984_03 1990_19 1991_23 1989_08 1988_06 1987 1997 1996 1995 1994 1993 1992 1986_09 2000 2004_83 2005_85 2003_81 2006_36B 03 01 34 36 36B 2007_36 2001-2002_77 1985_7 81 83 85 1991 bis 05 04 08 06 23 32 09 1988_04 1988_05 2013_24 05 13B 75 1735 1739 1736 1737 1738 1734bis_15 02 1740 151n 1741_2 153n_4 04 154n_10 149n_09 09 44 15 150n_09 1732bis_09 1732bis_09 46 1742 156n 155n 10 10 ZAOUIA EQUIPEMENT SPORTIF CINEMA THEATRE HOTEL FOUNDOUK SIEGE DE PARTIE POLITIQUE ECOLE ECOLE MOSQUEE ZAOUIA ZAOUIA MOSQUEE Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel Hôtel INSTITUT BEN BADIS ZAOUIA MOSQUEE HABITAT ILLICITE ZAOUIA MAISON APPARTEMENT

MAISON AVEC JARDIN

MAISONS FERMES

MAISON EN L

MAISON EN O

MAISON EN OO

MAISON EN U

MAISON SANS PATIO

MAISON AVEC PATIO A L'ETAGE MOSQUEE FOUR BANQUE COMMERCE IMPRIMERIE LA LEGENDE : HOTEL CENTRE DE FORMATION

PATIO AU SOUS SOL

EQUIPEMENT

FOUNDOUK

RUINE, DELABREMENT AVANCE