Analyse M1 MEEF Ch. Menini
Devoir surveill´ e - jeudi 14 novembre 2013 El´ ements de correction
Question de cours
En rappelant les th´ eor` emes utilis´ es, justifier que la fonction tan r´ ealise une bijection de ] −
π2,
π2[ sur R et que sa bijection r´ eciproque, not´ ee arctan, est d´ erivable sur R et arctan
0(x) = 1
1 + x
2pour tout r´ eel x.
Nous allons tout d’abord utiliser le th´ eor` eme de la bijection, ` a savoir que si une fonction f est continue et strictement monotone sur un intervalle I alors, f (I) est un intervalle et f r´ ealise une bijection de I sur f (I). De plus sa bijection r´ eciproque f
−1est continue sur f (I).
La fonction tan est d´ efinie et d´ erivable (donc aussi continue) sur ] −
π2,
π2[ de d´ eriv´ ee tan
0=
cos2cos+ sin2 2= 1 + tan
2. Pour tout x de ] −
π2,
π2[, tan
0(x) > 0 donc la fonction tan est strictement croissante sur ] −
π2,
π2[.
De plus lim
x→−π2
tan(x) = −∞ et lim
x→+π2
tan(x) = +∞, f (I) est un intervalle donc f (I) = R . Nous avons montr´ e que tan bijective de ] −
π2,
π2[ sur R .
Remarques : Si on ne pr´ ecise pas l’ensemble d’arriv´ ee on ne peut pas savoir si l’application consid´ er´ ee est bijective ou non. Le fait qu’une fonction f d´ efinie et injective sur I prenne ses valeurs dans un ensemble J n’implique pas qu’elle r´ ealise une bijection de I sur J il faut encore s’assurer que tous les ´ el´ ement de J ont un ant´ ec´ edent dans I par f .
Pour montrer que arctan est d´ erivable sur R nous allons utiliser le r´ esultat sur la d´ eriv´ ee d’une bijection r´ eciproque, qui nous dit que si une fonction f est continue sur l’intervalle I et r´ ealise une bijection de I sur J, alors pour tout a de I v´ erifiant f
0(a) 6= 0, f
−1est d´ erivable en b = f(a) et (f
−1)
0(b) =
f0(f−11 (b)). Nous avons d´ ej` a vu que tan est d´ erivable et ne s’annule pas sur ] −
π2,
π2[ donc sa bijection r´ eciproque arctan est d´ erivable sur R et
∀x ∈ R (arctan)
0(x) = 1
1 + tan
2(arctan(x)) = 1 1 + x
2. Exercice 1
Le but de cet exercice est de calculer la valeur de
+∞
P
n=0 1 (n+1)3n
. 1. Justifier que cette s´ erie converge.
On note u
n=
(n+1)31 n, u
n> 0 pour tout entier n,
uun+1n
=
n+1n+213et lim
n→+∞un+1un
=
13.
13< 1 et avec la r` egle de d’Alembert la s´ erie converge.
On pouvait aussi utiliser que 0 ≤ u
n≤
31net que la s´ erie g´ eom´ etrique de raison
13converge (|
13| < 1) et par comparaison entre s´ eries ` a termes positifs P
u
nconverge.
2. Quel est le rayon de convergence R de la s´ erie enti` ere X
n≥0
x
n+1(n + 1)3
n? Avec les notations pr´ ec´ edentes la s´ erie enti` ere s’´ ecrit P
n≥0
u
nx
n+1et on a vu ` a la question I.1. que lim
n→+∞un+1
un
existe et vaut l =
13. A nouveau avec la r` egle de d’Alembert le rayon de convergence est R =
1l= 3.
Remarque : La s´ erie convergente consid´ er´ ee en I.1. est la valeur de la s´ erie enti` ere pour x = 1, nous savons donc avant de commencer la question I.2. que la s´ erie enti` ere a un rayon de convergence R sup´ erieur ou ´ egal ` a 1 puisqu’il y a divergence des s´ eries enti` eres en tout point x tel que |x| > R.
3. On note F (x) = X
n≥0
x
n+1(n + 1)3
npour x ∈] − R, R[, justifier que F est d´ erivable sur ] − R, R[ et donner une expression de F
0.
Les s´ eries enti` eres sont C
∞sur leur intervalle ouvert de convergence et la s´ erie d´ eriv´ ee est obtenue en d´ erivant terme ` a terme. Ainsi F est d´ erivable sur ] − 3, 3[ et
∀x ∈] − 3, 3[ F
0(x) = X
n≥0
(n + 1) x
n(n + 1)3
n= X
n≥0
x
n3
n.
1
4. Montrer que pour tout x ∈] − R, R[, F
0(x) =
3−x3.
Pour tout x de ] − 3, 3[ on a |
x3| < 1 et on reconnait la somme d’une s´ erie g´ eom´ etrique de premier terme 1 et raison
x3, d’o` u
∀x ∈] − 3, 3[ F
0(x) = 1
1 −
x3= 3 3 − x .
Remarque : On pouvait retrouver ici que le rayon de convergence de la s´ erie enti` ere F est 3 puisque qu’une s´ erie enti` ere et sa s´ erie d´ eriv´ ee ont mˆ eme rayon de convergence et il est connu que la s´ erie g´ eom´ etrique de raison
x3converge si et seulement si |
x3| < 1.
5. Calculer F (0) puis F (x) pour tout x ∈] − R, R[.
F (0) = X
n≥0
0
n+1(n + 1)3
n= 0. F est la primitive de F
0qui s’annule en 0. Les primitives sur ]−3, 3[ de la fonction x 7→
3−x3sont les fonctions x 7→ −3 ln(3 −x)+C avec C constante ` a d´ eterminer. F (0) = 0 = −3 ln(3−0)+ C donc C = 3 ln(3) et F (x) = 3 ln(3) − 3 ln(3 − x).
6. En d´ eduire la valeur de
+∞
P
n=0 1 (n+1)3n
.
+∞
P
n=0 1
(n+1)3n
= F (1) = 3 ln(3) − 3 ln(3 − 1) = 3 ln(
32).
Exercice 2
1. Soit n un entier relatif, montrer que l’int´ egrale g´ en´ eralis´ ee Z
+∞1
ln x x
ndx converge si et seulement si n ≥ 2.
Pour tout entier relatif n, les fonctions f
n: x 7→
lnxnxsont d´ efinies et continues sur [1, +∞[ donc int´ egrables sur tout intervalle [1, X] avec X ≥ 1. De plus ces fonctions sont positives sur [1, +∞[, on pourra donc utiliser les th´ eor` emes de comparaison pour conclure ` a la convergence ou divergence de l’int´ egrale.
Pour x ≥ e, ln x ≥ 1 et f
n(x) ≥
x1n. Pour n ≤ 1 l’int´ egrale de Riemann R
+∞1 dx
xn
diverge donc par comparaison R
+∞1
f
n(x) dx diverge pour n ≤ 1.
On sait que lim
x→+∞ln(x)√x
= 0 donc pour tout entier n ≥ 2
x→+∞
lim x
3/2f
n(x) = lim
x→+∞
ln(x)
√ x 1 x
n−2= 0.
L’int´ egrale de Riemann R
+∞1 dx
x3/2
converge et f
n(x)
+∞
1
x3/2
, par comparaison R
+∞1
f
n(x) dx converge pour n ≥ 2.
Remarque : On rappelle que f ≤ g et R
ba
g(x) dx divergente ne donne aucune information sur la nature de R
ba
f (x) dx.
De mˆ eme R
ba
f (x) dx convergente ne donne aucune information sur la nature de R
ba
g(x) dx.
2. A l’aide d’une int´ egration par parties, calculer la valeur de cette int´ egrale pour n ≥ 2.
Les fonctions x 7→
xn−11et x 7→ ln x sont C
1sur [1, +∞[, pour tout X > 1 et avec une int´ egration par parties
Z
X1
1
x
nln(x) dx = 1
1 − n 1
x
n−1ln(x)
X1
− 1 1 − n
Z
X1
1
x
ndx = 1 1 − n
ln X
X
n−1− 0 − 1 (1 − n)
21 x
n−1 X1
lim
X→+∞ lnXXn−1
= 0 et lim
X→+∞ 1Xn−1
= 0 car n − 1 > 0 pour n ≥ 2, d’o` u
∀n ≥ 2
Z
+∞1
ln x
x
ndx = lim
X→+∞
Z
X1