Int´egration et probabilit´es
ENS Paris, 2012-2013TD – Th´eor`emes de Fubini
1 – Petits calculs
0)Expliquer pourquoi il n’y a pas de faute d’orthographe dans le titre du TD.
1)Soitf la fonion d´efinie sur [,]parf(x, y) = x−y
(x+y)(x,y),(,) et six=y=.
Calculer alors Z
dx Z
dyf(x, y) et Z
dy Z
dxf(x, y). Diabolique, non ?
2)En consid´erant l’int´egrale Z
R+
(+y)(+xy)dx dy, calculer Z +∞
ln(x) x−dx.
3)En remarquant quex−sin(x) =R
cos(xy)dy, calculer pour toutt >l’int´egrale suivante Z +∞
x−sin(x)e−txdx.
2 – Th´eor`emes de Fubini
E
xercice 1. (Truc de ouf)Soitf :R→Rune fonion bor´elienne. Montrer que pourλpresque touty∈R, λ({x∈R;f(x) =y}) =.E
xercice 2. (Quelque chose d’utile)Sur un espace mesur´eσ-fini (E,A, µ), on consid`eref : (E,A, µ)→ (R+,B(R+)) une fonion mesurablePour des queions, demande de pr´ecisions ou explications, n’h´esitez pas `a m’envoyer un mail `a igor.kortchemski@ens.fr , ou bien `a venir me voir au bureau V.
. Soitg:R+→R+une fonion croissante de classeCtelle queg() =. Montrer que Z
E
g◦f dµ= Z+∞
g0(t)µ({f ≥t})dt.
Indication:On pourra ´ecrireg(f(t)) comme une int´egrale.
. Montrer que Z
E
f dµ= Z∞
µ({f ≥t})dt.
. On suppose queµefinie et qu’il exiep≥etc >tels que pour toutt >,µ({|f|> t})≤ct−p. Montrer quef ∈Lq(E,A, µ) pour toutq∈[, p[. A-t-on forc´ementf ∈Lp(E,A, µ)?
E
xercice 3. (In´egalit´e de Hardy)Soient (X,X, µ) et (Y ,Y, ν) deux espaces mesur´esσ-finis. On consid`ere ϕ: (X×Y ,X ⊗ Y)→(R,B(R)) une fonion mesurable et int´egrable par rapport `a la mesure produitµ⊗ν, etFla fonion d´efinie pourµ-p.t.x∈XparF(x) =Z
Y
ϕ(x, y)ν(dy).
. Montrer queFv´erifie l’in´egalit´ekFkLp(µ)≤ Z
Y
kϕ(., y)kLp(µ)ν(dy).
. En d´eduire que pour toute fonionf ∈Lp(R∗+,B(R∗+)) avecp∈],∞[, la fonionF d´efinie surR∗+ parF(x) =
x Z x
f(t)dtv´erifie l’in´egalit´e suivante (appel´ee in´egalit´e de Hardy):kFkp≤ p p−kfkp.
3 – Convolution, transform´ee de Fourier
E
xercice 4. (Transform´ee de Fourier)Sif ∈L(R) on note sa transform´ee de Fourier ˆf(t) = ZR
f(x)e−ixtdx.
. Montrer que ˆf ∈ C(R).
. Soientf , g∈L(R). Montrer quefd∗g= ˆf .g.ˆ
. En d´eduire queL(R) n’a pas d’´el´ement neutre pour la convolution.
E
xercice 5. (Super H¨older). Soientp, q, r ∈[,∞] tels que p+ q =+r. Soientf ∈Lp(R) et g ∈Lq(R). Montrer quef ∗g e d´efinie presque partout et quekf ∗gkr≤ kfkpkgkq.
Indication :
|f(x−y)g(y)|= (|f(x−y)|p|g(y)|q)r (|f(x−y)p|)p−r (|g(y)|q)q−r
. Soitf ∈Letg∈Lp,p≥. Montrer que pour tout|a|<kfk−l’´equationh−af ∗h=gposs`ede une unique solution dansLp.
– ` A pr´eparer pour la prochaine fois
E
xercice 6. (Spoiler: convolution inside)SoitK un compadeRd etΩun ouvert deRd avecK ⊂Ω.Montrer qu’il exief une fonionC∞ `a valeurs dans [,] telle que f =surK, f =surΩc.
– Compl´ements (hors TD)
E
xercice 7. On d´efinit une fonionµ:P(R)→[,+∞] par• µ(A) =siAeune partie finie ou d´enombrable,
• µ(A) = +∞sinon.
SoitK l’espace triadique de Cantor d´efini parK =
X
n≥
an
n : (an)n≥∈ {,}N
. On rappelle queK eun compade [,], infini non-d´enombrable et de mesure de Lebesgue nulle. On poseC={(x, y)∈R×R: x−y∈K}.
. V´erifier queµeune mesure sur (R,P(R)).
. Montrer queC∈ B(R)⊗ P(R).
. Calculer les int´egrales Z
R
Z
R
1C(x, y)µ(dy)
! dxet
Z
R
Z
R
1C(x, y)dx
!
µ(dy). Conclure.
E
xercice 8. SoitAune tribu surRet soitµune mesure de probabilit´e sur (R,A). Soientf etgdeux fonc- tions (R,A)→(R,B(R)) mesurables et monotones de mˆeme sens. On suppose de plus que les fonions f,getf gsont dansL(R,A, µ). Montrer queZ
R
f g dµ≥ Z
R
f dµ Z
R
g dµ.
Indication : on pourra consid´erer la fonionF(x, y) = (f(x)−f(y))(g(x)−g(y)).
E
xercice 9. Soientµetνdeux mesuresσ-finies sur la tribu bor´elienne deR.. Montrer que l’ensembleDµ={x∈R:µ({x})>}efini ou d´enombrable.
. Soit∆={(x, x) :x∈R}la diagonale deR. Montrer queµ⊗ν(∆) =X
x∈R
µ({x})ν({x}).
Pour l’exercice suivant on rappelle les deux th´eor`emes classiques :
• Th ´eor `eme d’Ascoli : SoitXetY deux espaces m´etriques compas, etAune partie de l’ensemble C(X, Y) des fonions continues deX−→Y muni de la convergence uniforme. AlorsAerelative- ment compae dansC(X, Y) (i.e.sa fermeture ecompae) si elle e´equi-continuei.e.
∀ε >,∃δ >,(dX(x, x0)≤δ⇒ ∀f ∈A,dY(f(x), f(x0))≤ε).
• Pr ´e-compacit ´e : Soit (E, d) un espace m´etrique complet. Les partiesA⊂Erelativement compaes sont exaement les parties pr´e-compaesi.e.
∀ε >,∃nε∈N,∃un recouvrement deAparnεparties de diam`etre ≤ε.
Pourh >et une applicationf :R→R, on rappelle queτhf d´esigne l’applicationτhf(x) =f(x−h), x∈R.
E
xercice 10. (Riesz-Fr´echet-Kolmogorov : un crit`ere de compacit´e dans Lp.) On veut montrer le r´esultat suivant. SoitΩun ouvert born´e deRet soitF un sous-ensemble born´e deLp(Ω) (avec≤p <∞) v´erifiant :(i) pour toutε >, il exieω⊂⊂Ωtel que supf∈F kfkLp(Ω\ω)≤ε,
(ii) pour toutε >et pour toutω⊂⊂Ω, il exieδ∈],di(ω,Ωc)[ tel quekτhf −fkLp(ω)< εpour tous
|h|< δetf ∈ F;
alorsF erelativement compadansLp(Ω) (c’e-`a-dire d’adh´erence compae dansLp(Ω)). La nota- tionω⊂⊂Ωsignifie queωeun ouvert tel queωecompaet inclus dansΩ.
. Fixonsε >etω⊂⊂Ω. Soit (ρn)n≥une approximation de l’unit´e telle que chaqueρnede classe C∞ et de support inclus dans [−/n,/n]. Pourf ∈ F, on note ˜f la fonionf prolong´ee `a toutR par.
(a) Montrer en utilisant le th´eor`eme d’Ascoli que pour toutn≥, la familleFn={( ˜f∗ρn)|ω:f ∈ F } erelativement compae dansLp(ω).
(b) Montrer que pour toutnassez grand, sup
f∈F
kf˜∗ρn−fk
Lp(ω)≤ε.
(c) En d´eduire que l’ensembleF|
ωpeut ˆetre recouvert par un nombre fini de boules deLp(ω) de rayonε.
. Conclure.
Fin