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Les calculatrices sont autoris´ees
Le sujet est compos´e de deux exercices et d’un probl`eme, tous ind´ependants.
Partie I : EXERCICE 1
Soit les suites r´eelles (un),(vn) et (wn) d´efinies par :
∀n∈N
un+1 = un + 3vn
vn+1 = 3un + vn + 4wn
wn+1 = 4vn + wn
et (u0, v0, w0) = (1,0,1).
I.1.
I.1.a Justifier sans calcul que la matriceA=
1 3 0 3 1 4 0 4 1
∈ M3(R) est diagonalisable.
I.1.b Diagonaliser la matriceA∈ M3(R).
I.1.c D´eterminer la matriceAnpour toutn∈N.On pourra utiliser la calculatrice.
I.2. Expliciter les termesun, vnetwnen fonction den.
Partie II : EXERCICE 2
Soit n un entier sup´erieur `a 2 et E un espace vectoriel sur R de dimension n. On appelle projecteur deE, tout endomorphismepdeEv´erifiantp◦p=p.
II.1. Soitpun projecteur deE.
II.1.a D´emontrer que les sous-espaces vectoriels Ker(p) et Im (p) sont suppl´ementaires dansE.
II.1.b En d´eduire que la trace dep(not´ee Tr (p)) est ´egale au rang dep(not´e rg (p)).
II.1.c Un endomorphismeudeEv´erifiant Tr (u) = rg (u) est-il n´ecessairement un projec- teur deE?
II.2. Donner un exemple de deux matrices A et B de M3(R) de rang 1 telles que A soit diagonalisable etBne soit pas diagonalisable. Justifier la r´eponse.
II.3. Soituun endomorphisme deEde rang 1.
II.3.a D´emontrer qu’il existe une baseβ= (e1,· · ·, en) deEtelle que la matriceM atβ(u) deudansβsoit de la forme :
M atβ(u) =
0 · · · 0 a1
0 · · · 0 a2
... ... ...
0 · · · 0 an
∈ Mn(R) o`ua1,· · ·, ansontnnombres r´eels.
II.3.b D´emontrer queuest diagonalisable si, et seulement si, la trace deuest non nulle.
II.3.c On suppose que Tr (u) = rg (u) = 1.D´emontrer queuest un projecteur.
II.3.d Soit la matriceA=
1 1 −1 1 1 −1 1 1 −1
∈ M3(R).D´emontrer queAest la matrice d’un projecteur deR3dont on d´eterminera l’image et le noyau.
Partie III : PROBLEME
Notations et rappels
Soitnun entier sup´erieur `a 1.On d´esigne par diag (α1,· · ·, αn) la matrice diagonale deMn(R) dont les coefficients diagonaux sont les r´eelsα1,· · ·, αndans cet ordre. SiM∈ Mn(R),on note
tMsa transpos´ee.
On munit l’espace vectoriel E = Rn du produit scalaire canonique not´e | et de la norme euclidienne|| ||associ´ee. On noteS(E) le sous-espace des endomorphismes sym´etriques deE, c’est-`a-dire l’ensemble des endomorphismessdeEv´erifiant :
∀(x, y)∈E2,s(x)|y=x|s(y).
Un endomorphisme sym´etrique sdeE est dit sym´etrique positif (respectivement sym´etrique d´efini positif) si :
∀x∈E, s(x)|x0 (respectivement∀x∈E\ {0},s(x)|x>0).
Une matrice sym´etriqueS deMn(R) est dite sym´etrique positive (respectivement sym´etrique d´efinie positive) si :
∀X∈ Mn,1(R), tXSX0 (respectivement∀X∈ Mn,1(R)\ {0}, tXSX >0).
On noteSn+(R) (respectivementSn++(R)) l’ensemble des matrices sym´etriques positives (res- pectivement sym´etriques d´efinies positives) deMn(R).
On rappelle qu’un endomorphismesdeE est sym´etrique (respectivement sym´etrique positif, sym´etrique d´efini positif) si, et seulement si, sa matrice dans toute base orthonorm´ee deEest sym´etrique (respectivement sym´etrique positive, sym´etrique d´efinie positive).
On admet que, pour tous r´eels positifsa1,· · ·, an, n
i=1
ai 1/n
1
n
n
i=1
ai(in´egalit´e arithm´etico-g´eom´etrique).
Objectif du probl`eme
On se donne une matriceSdeSn+(R) (ouSn++(R)) et on ´etudie le maximum (ou minimum) de la forme lin´eaireA→Tr (AS) sur des ensembles de matrices.
Questions pr´ eliminaires
III.1.
III.1.a Enoncer (sans d´emonstration) le th´eor`eme de r´eduction des endomorphismes sym´e- triques de l’espace euclidienEet sa version relative aux matrices sym´etriques r´eelles.
III.1.b Toute matrice sym´etrique `a coefficients complexes est-elle n´ecessairement diagonali- sable ? On pourra par exemple consid´erer la matrice deM2(C) :
S= i 1
1 −i
.
III.2. Soits∈ S(E),de valeurs propres (r´eelles)λ1,· · ·, λnrang´ees dans l’ordre croissant : λ1λ2· · ·λn.
Soitβ= (ε1,· · ·, εn) une base orthonorm´ee de E telle que, pour touti∈ {1,· · ·, n}, εi est un vecteur propre associ´e `a la valeur propreλi.Pour tout vecteurxdeE,on pose :
Rs(x) =s(x)|x.
III.2.a ExprimerRs(x) `a l’aide desλiet des coordonn´ees dexdans la baseβ.
III.2.b En d´eduire l’inclusion : Rs(S(0,1)) ⊂ [λ1, λn] o`u S(0,1) d´esigne la sph`ere unit´e deE.
III.3.
III.3.a On suppose dans cette question quesest sym´etrique positif (respectivement sym´etrique d´efini positif). D´emontrer que les valeurs propres dessont toutes positives (respec- tivement strictement positives).
III.3.b SoitS= (si,j)∈ Sn+(R),de valeurs propresλ1,· · ·, λnrang´ees dans l’ordre croissant : 0λ1λ2· · ·λn.
On note s l’endomorphisme de E repr´esent´e par S dans la base canonique B= (e1,· · ·, en).Exprimer le terme g´en´eralsi,jdeScomme un produit scalaire et d´emontrer que :
∀i∈ {1,· · ·, n} λ1si,iλn.
Un maximum sur O
n( R )
On noteInla matrice unit´e deMn(R) etOn(R) le groupe des matrices orthogonales deMn(R).
III.4. D´emontrer que l’applicationM → tM M−Inest continue deMn(R) dansMn(R).
III.5. Justifier que, siA= (ai,j) est une matrice orthogonale, alors :
∀(i, j)∈ {1,· · ·, n}2 |ai,j|1.
III.6. En d´eduire que le groupe orthogonalOn(R) est une partie compacte deMn(R).
III.7. SoitS∈ Sn+(R),de valeurs propres (positives)λ1,· · ·, λn.On pose ∆ = diag(λ1,· · ·, λn).
SiAest une matrice orthogonale, on noteT(A) le nombre r´eelT(A) = Tr (AS).
III.7.a Soit A∈ On(R).D´emontrer qu’il existe une matrice orthogonale B telle que : T(A) = Tr (B∆).
III.7.b D´emontrer que l’application T de On(R) dansR admet un maximum sur On(R), que l’on noterat.
III.7.c D´emontrer que, pour toute matrice orthogonaleAdeOn(R), T(A)Tr (S), puis d´eterminer le r´eelt.
In´ egalit´ e d’Hadamard
SoitS= (si,j)∈ Sn+(R),de valeurs propres (r´eelles positives)λ1,· · ·, λnrang´ees dans l’ordre croissant :
0λ1λ2· · ·λn. III.8. D´emontrer l’in´egalit´e valable pour toutS∈ Sn+(R) :
det(S) 1
nTr (S) n
(∗).
III.9. Soit α = (α1,· · ·, αn) ∈ Rn, D = diag (α1,· · ·, αn) et Sα = tDSD. D´emontrer que Sα∈ Sn+(R) et calculer Tr (Sα).
III.10. Dans cette question, on suppose que les coefficients diagonauxsi,ideS sont strictement positifs et, pour 1 i n, on poseαi = 1
√si,i.En utilisant l’in´egalit´e (∗),d´emontrer que :
det(S)
n
i=1
si,i.
III.11. Pour tout r´eelε >0,on poseSε=S+εIn.D´emontrer que det(Sε) n i=1
(si,i+ε), puis conclure que :
n
i=1
λi
n
i=1
si,i (in´egalit´e d’Hadamard).
Application de l’in´ egalit´ e d’Hadamard : d´ etermination d’un minimum
Soit S ∈ Sn++(R), de valeurs propres 0 < λ1 · · · λn, et ∆ = diag (λ1,· · ·, λn). Soit Ω ∈ On(R) telle que S = Ω∆tΩ. On d´esigne parU l’ensemble des matrices de Sn++(R) de d´eterminant ´egal `a 1.III.12. D´emontrer que, pour toutA∈ U,la matriceB= tΩAΩ est une matrice deU v´erifiant : Tr (AS) = Tr (B∆).
III.13. D´emontrer que{Tr (AS)\A∈ U}={Tr (B∆)\B∈ U},puis que ces ensembles admettent une borne inf´erieure que l’on noteram.
III.14. D´emontrer que, siB= (bi,j)∈ U :
Tr (B∆)n(λ1· · ·λn)1/n(b1,1· · ·bn,n)1/n. III.15. En d´eduire que, pourB= (bi,j)∈ U,Tr (B∆)n(det(S))1/n. III.16. Pour tout entierktel que 1kn, on poseµk= 1
λk(det(S))1/netD= diag(µ1,· · ·, µn).
D´eterminer le r´eelm.
Fin de l’´enonc´e