SESSION 2011
CONCOURS COMMUN POLYTECHNIQUE (ENSI) FILIERE PSI
MATHEMATIQUES 2
Partie I. Etude de compacité
I.1. I.1.1. S est symétrique et est la matrice de sdans la base orthonormée B. On sait alors que s est auto-adjoint.
Le théorème spectral permet d’affirmer que le polynôme caractéristique de s est scindé sur R et qu’il existe une base orthonormée de R2 formée de vecteurs propres de s. En particulier, les sous-espaces propres de s sont deux à deux orthogonaux.
χS =X2−6X+5= (X−1)(X−5)et donc Sp(S) = (1, 5).
Soit (x, y) ∈ R2. xe1+ye2 ∈ Ker(s−Id) ⇔
x+√ 3y=0
√3x+y=0 ⇔ x = −√
3y. Donc, Ker(s−Id) = Vect(e1′) où e1′ = 1
2(−√
3e1+e2) = −
√3 2 e1+1
2e2.
•Mais alors Ker(s−5Id) = (e1′)⊥=Vect(e2′)oùe2′ = 1 2e1+
√3 2 e2. Soient(x1, x2)∈R2puisx=x1e1+x2e2.
(x|s(x)) =
x1e1+x2e2|(2x1+√
3x2)e1+ (√
3x1+4x2)e2
=x1(2x1+√
3x2) +x2(√
3x1+4x2)
=2x21+2√
3x1x2+4x22. Doncσest l’ensemble d’équation2x21+2√
3x1x2+4x22=1dans le repèreR= (O, e1, e2). Déterminons alors une équation deσdans le repèreR′= (O, e1′, e2′). Soitx=x1′e1′ +x2′e2′ ∈R2. Puisque (e1′, e2′)est une base orthonormée de R2,
(x|s(x)) = (x1′e1′ +x2′e2′|x1′e1′ +5x2′e2′) =x1′2+5x2′2. Doncσest l’ensemble d’équationx1′2+5x2′2=1ou encore x1′2
12 + x2′2 1
√5
2 =1 dansR′. On reconnaît l’équation réduite d’une ellipse de centreOet d’axe focal(O, e1′).
Tracé deσ.
1
−1
−1 1 e′
1 e′2
I.1.2.Une équation deσdansRest 2x21+4√
2x1x2+4x22=1ou encore2(x1+√
2x2)2=1 ou enfinx1+√
2x2=± 1
√2. Doncσest la réunion des deux droites parallèles d’équations respectivesx1+√
2x2= 1
√2 et x1+√
2x2= − 1
√2. Tracé deσ.
1
−1
1
−1
1/√ 2
−1/√ 2
1/2
−1/2
I.2. I.2.1.Puisque la base (ǫi)16i6n est orthonormée.
(x|s(x)) = Xn
i=1
aiǫi| Xn
i=1
aiλiǫi
!
= Xn
i=1
λia2i.
Donc, Σ est l’ensemble d’équation Xn
i=1
λia2i = 1 dans la base (ǫ1, . . . , ǫn). Puisque λ1 > 0, x = 1
√λ1
ǫ1 est défini et appartient àΣ. En particulier,Σn’est pas vide. Soitx=
Xn
i=1
aiǫi∈Σ. Puisque0 < λ16. . .6λn,
1= Xn
i=1
λia2i >λ1 Xn
i=1
a2i =λ1kxk22,
et donckxk26 1
√λ1
. Ainsi,∀x∈Σ,kxk26 1
√λ1
et doncΣest une partie bornée deRn. Soient g : Rn → (Rn)2
x 7→ (x, s(x))
et h : (Rn)2 → R (x, y) 7→ (x|y)
. g est une application linéaire sur Rn et dim(Rn)< +∞. Donc, g est continue sur Rn. D’autre part, on sait que l’application h est continue sur (Rn)2. Donc, l’application f = h◦g : x(x|s(x))est continue sur Rn.
Σ=f−1{1}et le singleton{1}est un fermé deR. Donc, Σest un fermé deRn en tant qu’image réciproque d’un fermé de Rpar une application continue surRn.
En résumé,Σest une partie non vide, fermée et bornée deRn. Puisque dim(Rn)<+∞, le théorème deBorel-Lebesgue permet d’affirmer queΣest une partie compacte deRn.
I.2.2. I.2.2.1Si λ1 6. . . λn 60, alors pour toutx= Xn
i=1
aiǫi∈Rn, (x|s(x)) = Xn
i=1
λia2i 60. En particulier, pour tout x∈Rn,(x|s(x))6=1et doncΣest vide.
Par contraposition, siΣn’est pas vide, alorsλn > 0.
I.2.2.2Puisque λ160et λn> 0, pour tout réelr, la fraction 1−λ1r2 λn
existe et est positive puisxr existe. Soitr∈R.
(xr|s(xr)) =λ1r2+λn
s
1−λ1r2 λn
2
=λ1r2+λn
1−λ1r2 λn =1.
Donc,xr∈Σ. Ensuite, puisque la base(ǫi)16i6n est orthonormée,
kxrk2=r2+
s
1−λ1r2 λn
2
= 1
λn((λn−λ1)r2+1).
Puisque λn > 0 et λn−λ1 > 0, on a lim
r→+∞kxrk2= +∞. On en déduit que Σn’est pas une partie bornée deRn et en particulier,Σn’est pas une partie compacte deRn.
Par contraposition, siΣest compacte, alorsλ1> 0. Finalement, Dans la question I.2, on a montré queΣest un compact non vide deRn si et seulement siλ1> 0.
Partie II. Racine carrée d’une matrice de S
+n( R )
II.1. II.1.1.Soiti∈J1, nK. SoitX∈Mn,1(R)\ {0}un vecteur propre deS associé à la valeur propreλi. Alors,
tXSX=tX(λiX) =λikXk22, et donc, puisquekXk22> 0et que tXSX>0, on aλi=
tXSX kXk22
>0. On a montré que siS est symétrique positive alors ses valeurs propres sont des réels positifs.
II.1.2.SoitX= Xn
i=1
xiXi∈Rn. Puisque(X1, . . . , Xn)est une base orthonormée deMn,1(R),
tXSX= Xn
i=1
xiXi| Xn
i=1
λixiXi
!
= Xn
i=1
λix2i >0.
et donc, pour toutX∈Mn,1(R),tXSX>0ou encoreS∈S+
n(R). On a montré que siSest symétrique à valeurs propres positives,Sest symétrique positive.
II.1.3.Puisque 0n’est pas valeur propre de S, Sest inversible. Ensuite, S−1est symétrique cart(S−1) = (tS)−1=S−1. Enfin, Sp(S−1) =
1 λi
16i6n
et donc les valeurs propres deS−1 sont des réels strictement positifs. On en déduit que S−1∈S++
n (R).
II.2. II.2.1.∆2=diag(λi)16i6n=D.
Ensuite, pour touti∈J1, nK2,µ2yi= (N2y)i= (DY)i=λiyi. Soit alorsi∈J1, nK.
µ2yi=λiyi⇒µ2y2i =λiy2i ⇒ q
µ2y2i = q
λiy2i ⇒µ|yi|=p
λi|yi|(carµ>0)
⇒µsgn(yi)|yi|=p
λisgn(yi)|yi|où sgn(yi) =
1siyi> 0 0siyi=0
−1siyi< 0
de sorte queyi=sgn(yi)|yi|)
⇒µyi=p λiyi.
En résumé, siµest un réel positif et Y un élément de Ker(N−µIn), alorsNY= (µyi)16i6n = √ λiyi
=∆Y.
Maintenant, puisqueN∈S+
n(R), les valeurs propres deNsont des réels positifsµ1, . . . ,µn et il existe(Y1, . . . , Yn)une base orthonormée deMn,1(R)formée de vecteurs propres deN. D’après ce qui précède, pour touti∈J1, nK, NYi=∆Yi. Puisque(Y1, . . . , Yn)est une base de Mn,1(R), on en déduit queN=∆. On a montré queD admet une racine carrée et une seule dansS+
n(R)à savoir la matrice∆=diag(√
λi)16i6n.
II.2.2.SoitT =U∆tU. Alors,tT =t(tU)t∆tU=U∆tU=T et doncT ∈Sn(R). De plus, Sp(T) = √ λi
16i6n ⊂(R+)n et doncT ∈S+
n(R). Enfin,
T2=U∆2tU=UDtU=S.
SoitT′ ∈S+
n(R)tel queT′2=S. Alors,(tUT′U)2=tUT′2U=tUSU=D et d’autre part,tUT′U∈S+
n(R)cartUT′U est orthogonalement semblable à une matrice diagonale à coefficients positifs. D’après la question précédente,tUT′U=∆ puisT′=U∆tU=T. On a montré l’unicité deT.
II.3. II.3.1.Soiti∈J1, nK.
Lk(S)Xi= Yp
j=1 j6=k
1 µk−µi
(S−µjIn)Xi=
Yp
j=1 j6=k
λi−µj µk−µi
Xi=Lk(λi)Xi=
Xisiλi=µk
0siλi6=µk .
II.3.2.ChaqueLi,16i6p, est de degré p−1 et donc le polynômeP= Xp
i=1
√µiLi est de degré au plusp−1. De plus, pourk∈J1, pK,
P(µk) = Xp
i=1
√µiLi(µk) = Xp
i=1
δi,k√ µi=√
µk. Soiti∈J1, nK. Soitk0∈J1, pKl’indice tel queµk0 =λi. D’après la question II.3.1,
P(S)Xi= Xp
k=1
√µkLk(S)Xi=√µk0Lk0(S)Xi=p λiXi.
Ainsi, (X1, . . . , Xn) est une base orthonormée de Mn,1(R) constituée de vecteurs propres de P(S). Plus précisément, si U= (X1X2 . . . Xn),Uest une matrice orthogonale telle quetUP(S)U=diag(√
λi)16i6n. Ainsi,P(S)est orthogonalement semblable à une matrice diagonale et doncP(S) est une matrice symétrique. Les valeurs propres de P(S) sont des réels positifs et doncP(S)∈S+
n(R). Enfin,
P(S) =U∆tU=S.
II.3.3.La matriceSest symétrique. En développant suivant la première colonne, on obtient
χS=
7−X 2 −2
2 4−X −1
−2 −1 4−X
= (7−X)(X2−8X+15) −2(−2X+6) −2(−2X+6)
= (7−X)(X−3)(X−5) −4(X−3) = −(X−3)[(X−7)(X−5) −8] = −(X−3)(X2−12X+27)
= −(X−3)2(X−9).
On peut prendreλ1 = λ2 = 3 et λ3= 9. Puisque les valeurs propres de S sont des réels positifs, S ∈ S+
3(R). Ensuite, µ1=3et µ2=9et donc
P=√ 3X−9
3−9 +3X−3
9−3 = 3−√ 3
6 X+ 3(√ 3−1)
2 ,
puis
√S= 3−√ 3
6 S+ 3(√ 3−1)
2 I3.
Partie III. Une propriété de la trace des matrices de S
+nIII.1. III.1.1.Puisque la matriceVest orthogonale, ses colonnes sont des vecteurs unitaires et en particulier, pour tout i∈J1, nK, vi,i61. Puisque les αi, 16i6n, sont des réels positifs, on en déduit que pour tout i∈J1, nK, αivi,i6αi puis
tr(δV) = Xn
i=1
αivi,i6 Xn
i=1
αi=tr(δ).
III.1.2.PosonsS=PDtPoùD=diag(λi)16i6n ∈D+
n(R)et P∈O(n). SoitU∈O(n).
tr(SU) =tr(PDtPU) =tr(D(tPUP))
6tr(D) (cartPUP∈O(n)puisque(O(n),×)est un groupe)
=tr(tPPD) =tr(PDtP) =tr(S).
Ainsi,∀S∈S+
n(R),∀U∈O(n), tr(SU)6tr(S).
III.2. III.2.1.Si a=b=0,ϕ=0 convient. Supposons(a, b)6= (0, 0). Puisque a
√a2+b2 2
+
b
√a2+b2 2
= a2
a2+b2+ b2 a2+b2 =1, il existeϕ∈Rtel que sinϕ= a
√a2+b2 et cosϕ= b
√a2+b2. Mais alors, pour tout réel θ,
acosθ+bsinθ=p a2+b2
cosθ a
√a2+b2 +sinθ b
√a2+b2
=p
a2+b2(cosθsinϕ+sinθcosϕ)
=p
a2+b2sin(θ+ϕ).
Dans tous les cas, on a fourni un réelϕtel que pour toutθ∈R,acosθ+bsinθ=√
a2+b2sin(θ+ϕ).
En particulier, pourθ0= π
2 −ϕ, on obtientacos(θ0) +bsin(θ0) =√
a2+b2. Par suite,
∀θ∈R, acosθ+bsinθ6a⇒acosθ0+bsinθ06a⇒p
a2+b26a
⇒a2+b26a2⇒b260
⇒b=0.
III.2.2.En notant(Ei,j)16i,j6n la base canonique deMn(R),U= X
i /∈{p,q}
Ei,i+cosθ(Ep,p+Eq,q) +sinθ(Eq,p−Ep,q).
On sait que pour toute matrice B ∈ Mn(R), tr(tAB) = X
16i,j6n
ai,jbi,j et en particulier, pour tout (i, j) ∈ J1, nK2, tr(AEi,j) =aj,i puis par linéarité de la trace
tr(AU) = X
i /∈{p,q}
tr(AEi,i) +cosθ(tr(AEp,p) +tr(AEq,q))) +sinθ(tr(AEq,p) −tr(AEp,q))
= X
i /∈{p,q}
ai,i+cosθ(ap,p+aq,q) +sinθ(ap,q−aq,p).
Par hypothèse, tr(AU)6tr(A)et donc cosθ(ap,p+aq,q) +sinθ(ap,q−aq,p)6ap,p+aq,q. Cette inégalité est vraie pour tout réelθet donc, d’après le lemme technique de la question précédenteap,q−aq,p=0.
Ainsi, pour tout(p, q)∈J1, nK, ap,q=aq,p et doncA∈Sn(R).
III.2.3. La matrice de l dans la base (v1, . . . , vn) est diag(βi)16i6n et la matrice de u dans cette même base est diag(−1, 1, . . . , 1)puis
tr(AU) = −β1+ Xn
i=2
βi=tr(A) −2β1,
L’inégalité tr(AU)6tr(A)impose tr(A) −2β16tr(A)puisβ1>0 ce qui est une une contradiction. Il ést donc absurde de supposer que la matriceAa une valeur propre strictement négative et finalementA∈S+
n(R)d’après la question II.1.2.
Partie IV. Une propriété de la trace des matrices de S
+nIV.1. Soit x∈ Rn. On sait que s et t sont auto-adjoints (car la base B est orthonormale), que s−1 et t−1 sont auto- adjoints, quet2=set t−2=s−1. Donc, d’après l’inégalité deCauchy-Schwarz
t(x)|t−1(x)2
6(t(x)|t(x)) t−1(x)|t−1(x)
= t2(x)|x
x|t−2(x)
= (s(x)|x) x|s−1(x) . De plus, on a l’égalité si et seulement si la famille t(x), t−1(x)
est liée. Puisquetett−1sont des automorphismes, pour toutx6=0, on at(x)6=0puis
t(x), t−1(x)
liée⇔∃λ∈R/ t−1(x) =kt(x)⇔∃λ∈R/ t2(x) =λx⇔∃λ∈R/ s(x) =λx xest vecteur propre des.
Ainsi, t(x)|t−1(x)2
= (s(x)|x) x|s−1(x)
si et seulement sixest nul ou vecteur propre des.
IV.2. P= (X−λ1)(X−λn). DoncPest positif sur] −∞, λ1]∪[λn,+∞[et négatif sur[λ1, λn]. Puisque lesλi,16i6n], sont dans[λ1, λn], on en déduit que ∀i∈J1, nK, P(λi)60.
Soit x∈ Rn tel que x 6= 0 et s(x) = λix. Tout d’abord s(x) = λix ⇒ s−1(s(x)) =λis−1(x) ⇒ s−1(x) = 1
λix et aussi s2(x) =λs(x) =λ2xpuis
v(x) = − s2− (λ1+λn)s+λ1λnId 1
λi
x
= −P(λi) λi
x.
Puisquexn’est pas nul,xest un vecteur propre dev associé à la valeur propre−P(λi) λi
.
SoitB′ = (e1, . . . , en)une base orthonormée de Rn formée de vecteurs propres des et associée à la famille de valeurs propres(λ1, . . . , λn). Alosr, la matrice devdansB′est diag
−P(λi) λi
16i6n
ou encore la matriceVest orthogonalement semblable à une matrice diagonale à coefficients diagonaux positifs (d’après le début de la question). On en déduit que V∈S+
n(R).
IV.3. • Q(0) = s−1(x)|x
λ1λn > 0carλ1> 0,λn > 0et s−1(x)|x
carx6=0et s−1est défini positif.
D’autre part,Q(1) = (s(x)|x) − (λ1+λn)kxk2+ s−1(x)|x
λ1λn= s(x) − (λ1+λn)x+s−1(x) kx
= − (v(x)|x).
Commevest défini positif etx6=0,(v(x)|x)> 0puisQ(1)< 0.
• Puisque (s(x)|x) > 0, Q est un polynôme du second degré. Puisque Q prend une valeur strictement positive et une valeur strictement négative, on sait que le discriminant de Q est négatif ou nul ce qui fournit (λ1+λn)2kxk4− 4λ1λn(s(x)|x) s−1(x)|x
60 ou encore, puisque4λ1λn> 0, (s(x)|x) s−1(x)|x
6(λ1+λn)2 4λ1λn kxk4.
IV.4. Puisquesest symétrique et que les vecteursv1etvn sont associés à des valeurs propres distinctes, on sait que v1 etvn sont orthogonaux. Plus précisément, la famille(v1, vn)est orthonormale. On en déduit que
(s(x)|x) = (λ1v1+λnvn|v1+vn) =λ1+λn et s−1(x)|x
= 1
λ1v1+ 1
λnvn|v1+vn
= 1 λ1+ 1
λn, puis
(s(x)|x) s−1(x)|x
= (λ1+λn) 1
λ1
+ 1 λn
= (λ1+λn)2 λ1λn
. D’autre part,kxk=√
12+12=√
2 et donc (λ1+λn)2
4λ1λn kxk4= (λ1+λn)2
λ1λn = (s(x)|x) s−1(x)|x . Le vecteurxvérifie donc l’égalité dans l’inégalité (2).