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4
N°2l . (2e Série) Farcissant le lô de chaque mois. 15 Septembre 1931.
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Le Numéro.
BULLETIN
DE
France... 3 f50 Étranger. 5f »
L'INSTITUT DO PIN
Sous Se contrôle de l'Institut des Recherches
agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de
Bordeaux
r
SOMMAIREI. Articles originaux
Pages
A I 45 Del'Amendementdesterres desLandesde Gascogne, par M. R.Marcard 193
C I 90 Contribution à l'étude des dipinènes, par
R. Dulou (à suivre) 199
C I 91 Isomérisation du pinène en présence de l'alumine,parM.P.-A. Mulcey {fin).... 201
Pages C 1 92 Essai de séparationdes Terpinéolsa, (3, Y,
par M. Ransac (àsuivre) 207
F I 25 La fabrication des pâtes à papier, par
M. G. Dupont (à suivre) 209
II. Petite Documentation
i
E II 91 La Fabrication du charbon de bois au Japon, parM. IhachiroMiura 208
J
MODE DE CDRSSIplCMTION DE NOS DOCUMENTS
A. Généralités.
B. Récolte et traitement des résines.
C. Essences de térébenthine, terpènes etdérivés.
D. Constituants solides des résines et leurs dérivés.
/ Articles originaux. — IIDocumentation.
E. Dérivéschimiquesdubois.
F. Cellulose de bois.
G. Documents divers.
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LE BOUSCAT-BORDEADX (GIRONDE)
H° 21 (2e Sériel Paraissant le 15 dechaque mois. 15 Septembre 1931
BULLETIN
a r+ju .
DE ■
L'INSTITUT DU PÎN
Sous le contrôle de l'Institut des Recherches agronomiques
et rattaché à la Faculté des Sciences de Bordeaux
.!aBBCiiBio»iBaBi)iBBBaRiiRBBiiBBRiiiiaaaDaiiDBiiBaaaiiaiiai»iaeonaaBBDaéftBaiiuHciiB^fiai
A i 46
Be l'Amendement
des
Terres des Landes de Gascogne
par M. R. MARCARD
Docteures-Sciences de l'Université de Bordeaux
Historique.
Le problème de l'utilisation des immenses step¬
pes déboisées, incultes, s'étendant à travers la forêt
landaise, a passionné bien desi générations, qui
avaient au moins l'excuse ,de tout ignorer des élé¬
ments réels de la question.
Sully, un des premiers, a entrevu l'intérêt de
l'assainissement et du défrichement de marécages, qu'il pensait confier à des Maures renégats. Diverses
sociétés se ruinèrent successivement pour avoir
voulu instituer des cultures mal appropriées à un pays aride, dénué de communications.
En dehors du pin maritime, qui paraît avoir
existé de toute antiquité sur le littoral, les cultures
courantes étaient à peu près uniquement celles du seigle et du mil; nous ne sommes guère plus avan¬
cés de nos jours, et d'aucuns s'en étonnent, affir¬
mant ingénument qu'en ce siècle de mécano-culture
et d'engrais énergiques, il serait facile de tirer un bien meilleur parti de terres ingrates, certes, mais
pas totalement stériles.
C'est pour déterminer les conditions dans les¬
quelles il est possible et rémunérateur de tenter
une amélioration du sol qu'en collaboration avec M. Dubaquié, directeur de la Station agronomique
et œnologique de la Gironde, nous avons entrepris
les études dont nous commentons les résultats ci- après.
Constitution du sol.
Mais d'abord, comment est constituée la plus grande partie du sol landais ?
Nous ne parlerons pas de sa formation mysté¬
rieuse; diverses hypothèses ont été envisagées, en particulier par l'aimable savant arcachonnais
M. Georges Eyssartier, hypothèses qui intéressèrent
vivement nos collègues prenant part à l'excursion
en forêt du Moulleau, à l'issue duIVe Congrès natio¬
nal de Chimie Industrielle. Il semble cependant que le terroir landais se rattache aux formations qua¬
ternaires, dont il serait le terme le plus ancien.
Une couche arénacée, composée de fins corpus¬
cules quartzeux, forme une surface arable extrê¬
mement pauvre, ainsi que l'indiquent les résultats analytiques ci-dessous, dont une partie nous a été obligeamment communiquée par M. le Directeur de
la Station agronomique de Bordeaux.
Les échantillons comportent en moyenne 82 à
85 % de terre fine dont les qualités physiques sont
lamentables. Alors qu'une terre normale contient
5 à 6 % d'eau, notre terre landaise ne comporte
que 1 à 1,50 % d'humidité, résultat conforme aux expériences de Schubler établissant que, de tous les
éléments constitutifs du sol, le sable est le moins hygrométrique, et de beaucoup ! Schubler a défini-
194 BULLETIN LE L'INSTITUT LU PIN — N° 21 -Septembre 1931
tiveinent établi qu'alors que l'humus retient l'hu¬
midité avec énergie, le sable l'abandonne avec faci¬
lité, mais qu'exposé à l'air humide, il n'absorbe pas la plus petite quantité d'eau.
Donc, pour le sol landais, deux alternatives : inondation ou sécheresse.
La moyenne de nombreux essais physiques ré¬
cents de terres fines donne :
Sable 93,50 (%
Argile 2,20 —
Matières organique . . 2,80 —
Calcaire 0,50 —■
La carence de pareils terrains en matières utiles étonne, stupéfie même quand on songe que l'ana¬
lyse des cendres des végétaux croissant sur des
dunes du littoral, sol éminemment déficitaire, indi¬
que une teneur relativement élevée en corps dont
le sable ne contient qu'un pourcentage infime; par
exemple un pin maritime pesant 2,700 kilos et don-
nan 3 m:j de bois, laisse, après incinération, à peu
près 1 % de cendres, lesquelles contiennent 30 %
de chaux et 11,5 à 12 % de potasse (1).
Cette constatation amène une question : comment
des végétaux croissant sur un terrain ne contenant
pas un millième de chaux peuvent-ils amasser une
quantité de ce corps équivalant à environ 8 kilos
de CaO ? La question reste malheureusement sans
réponse, malgré l'ingénieuse division des végétaux
en ealcifuges et calcicoles.
Donc, presque pas de calcaire, et guère davantage d'argile; par voie de conséquence, aucune ténacité
n'est à espérer, par suite de l'excès de sable, et
aussi par suite de l'absence relative d'argile, que
ne tend à coaguler aucun sel calcaire.
L'élément le plus largement représenté est cons¬
titué par les humâtes colloïdaux, prépondérance
encore relative, puisque nous ne trouvons que 3 %
de matières organiques, alors qu'un sol moyen en contient 5 % environ; là aussi, un peu de calcaire
serait indispensable pour amener ces matières à
l'état d'humates alcalins susceptibles de donner à
la terre un certain pouvoir absorbant.
Les qualités physiques du sol landais sont donc nulles, surtout si nous faisons remarquer que les propriétés calorifuges du sable ne sont guère plus favorables; s'il s'échauffe normalement, il se refroi-
(1) Fliche rt Grnndeau ont même trouvé dans certains cas 40 % de chaux et 10 % depotasse.
dit plus lentement, ce qui amène quelques pertur¬
bations dans les condensations nocturnes, fort utiles pour la végétation.
Une fois, cependant, le sable a tenté de Se réha¬
biliter; ce fut au temps héroïque de la lutte contre
le phylloxéra, où il oppoasit une barrière infran¬
chissable aux insectes radicicoles, nous permettant
de déguster encore ces joyeux petits vins de Mes-
sanges, orgueil de la viticulture landaise.
Le sous-sol.
Avant d'aller plus avant, jetons un coup d'oeil,
sur le sous-sol. Là nous trouvons, à une profondeur
variant de 60 cm. à 1 m. environ, une roche sans
grande consistance, sorte de grès végéto-ferro-sili-
ceux qui constitue une couche assez peu perméable.
Cette imperméabilité du sol, jointe à sa désespé¬
rante horizontalité, rendait très difficile l'assainis¬
sement des terrains et nécessitait jadis l'emploi
d'échasses dans de nombreuses régions..
Voici, d'après M. Cassarini, le distingué directeur
des Services Agricoles du département des Landes,,
la composition moyenne de l'alios de Biscarosse i
Sable quartzeux 94,25 %
Oxyde de fer 2,45 —
Matière organique 2,05 —
Eau hygrométrique 1,25 —
On trouveraplus loin, les résultats de l'analyse de sept échantillons d'alios effectuée sous la haute
direction de M. le doyen U. Gayon.
Russel a signalé la présence d'alios dans la
Forêt Noire, et a émis quelques théories sur la for¬
mation de cette roche; il indique que, pour obtenir
une végétation normale, il est indispensable d'éli¬
miner l'alios, opération vraiment ruineuse. L'Of¬
fice Agricole du département des Landes a institué
une série d'expériences afin d'étudier le fissurage
de la couche aliotique à l'aide de cartouches de
mélinite.
Ce procédé élégant n'est évidemment pas sans danger, de plus il est coûteux; peut-être pourrait-il permettre l'égouttement des eaux pluviales dans
les endroits où elles s'accumulent habituellement.
Depuis les travaux de Chambrelent, qui couvrit
le sol landais d'un réseau considérable de canaux
d'écoulement, bien des marécages ont été assainis;
il n'en demeure pas moins que plus de 500.000 ha.
BULLETIN M L'INSTITUT DU PIN — Na 21 - Septembre 1931 195
Testent incultes par suite de la pauvreté du sol, et
par suite aussi de l'imperméabilité du sous-sol, « ce
grès maudit », comme l'appelait Edmond About.
Nous n'avons jamais pensé qu'il fût possible de
•transformer de tels terroirs en terres à céréales, alors qu'elles méritent à peu près uniquement d'être
Mode d'amendement.
Il serait illusoire d'espérer donner en réserve au sol landais ce qu'il est incapable de retenir; man¬
quant d'argile, de colloïdes, épuisé à fond par les pluies, en proie alternativement à une humidité ou
Analyse chimique de 7 échantillons d'Altos (' (Résultats parrapport à 100 de l'échantillon)
Azote Traces Traces 0,028 0,024
Aeide phosphorique 0,067 0,067 0,Î80 0,077 0,01 Traces Traces
Potasse . 0,019 0,019 0,014 0,023 0,028 0,028 0,033
Chaux 0,120 Traces 0,120 0,160 0,120 Traces 0,075
Magnésie Traces 0,035 Traces Traces Traces 0,024 Traces
Fer 28,25 23,20 16,75 7,50 1,24 0,30 0,12
Alumine . 6,35 2,94 1,14 0,47 0,24 0,06 Traces
Silice 44,40 60,00 70,40 72,5 95,1 95,5 95,4
i,
(1) Les échantillons Nos 4 et 5 proviennent d'alios plus ou moins tendre, l'échantillon N° 7 provient d'alios en désagrégation.
aménagées pour l'exploitation forestière, ainsi que le concevait très judicieusement Brémontier. Mais l'exploitation forestière implique une main-d'œuvre importante, et les agglomérations exigent, à l'en-
lour des habitations, des jardins potagers, des ter-
à une sécheresse excessive, il ne peut être question
d'un amendement "complet.
Il faut donc fournir non au sol, mais bien au
végétal, à mesure de son développement, les élé¬
ments utiles.
Analyses de 1erres de Landes Girondines
<(Lesproportions deterre fine etde cailloux sontévaluées par rapportà100 de l'échantillon; les autres résultatspar rapport
à 100 de terre fine)
TerresdeLandes
Sol Sous-sol Sol Sous-sol Sol Sous-sol Sol Sous sôl
Analysephysique :
Terrefine 95,89 95,00 96.16 96,16 95,00 91.47
Cailloux 4,11 5,00 3,84 3.84 5,00 8,53
Humidité 1,72 2.02 0.90 0,98 0,22 0,96
Sable 93,69 91,70 93,98 96,80 94.64 3,90
Argile 0,45 4,86 0,76 1,15 2,57 1,27
Matières organiques.. 3,66 0,98 3,92 3,72 2,20 3,48
Calcaire 0,48 0,44 0,44 0,36 0,37 0,39
Analyse chimique: i
Azote 0,077 0,070 0,084 0,091 0,070 0,084
Acide phosphorique.. 0 008 0,008 0;008 0,006 0,006 0,008
Potasse 0.0357 0,033 0,0404 0,0400 0,0333 0,0287
Chaux 0,280 0,250 0,250 0,200 0,220 0,220
100.00 0,00 0,2 93,05
2,45 1.32
2,45
0,077 0,018 0,057 0,275
100,00 0.00 2,6 93,49
2,18 0.96 2,18
0,070 0,030 0.066
0',320
Sol
100,00 0,00 1,40 87,55 2,65 5,26 0,31
0,126 0,021 0,71 0,175
Moyenne générale ilesanay.^-es delerr.deLandes
Sous-sol
100.00 0.00 3.16
82,85 8,06 5.02 0,30
Sol
82,03 17,97 0,85 93,60 2.13 2.92 0.50
Sous-sol
81,06 18,94 0,97 93.31 2,46 2,78 0.48
Terre normale
de la Gironde
Sol
75.00 25,00 5,00 30,00 30,00 5.00 30,00
0,098 0,071 0,065 0,05 0,018 0,015 0,013 0,1 0,095 0,0502 0,49 0,25 0,170 0,280 0,263 1.00
.roirs de culture, nécessaires pour l'entretien du bétail; il est souhaitable que le rapport en soit
.aussi rémunérateur que possible.
La couche arable n'étant pas capable de retenir
les matières fertilisantes, il n'est pas indiqué de procéder à des applications massives, même pour
196 BULLETIN LE L'INSTITUT LU PIN— N° 21 - Septembre 1U31
le calcaire,, seule amendement possible pratique¬
ment.
Cette notion du fractionnement des apports nous
paraît capitale; donc si l'on veut utiliser les engrais méthodiquement, il faudra les répartir par pou¬
drage ou par arrosage en trois ou quatre fois aux moments les mieux appropriés.
Ce principe nous a été confirmé par les expé¬
riences que nous instituâmes à Pierroton (en colla¬
boration avec M. Dubaquié, et avec le concours de
l'Office Agricole de la Gironde) sur un sol dont la composition chimique était la suivante :
Azote 1,56 %
Potasse 0,34 —
Acide phosphorique . . 0,23 —
Chaux 1,10 —
Réaction (Comber) .... acide
Sur un tel sol, il était contre-indiqué de chauler
ou de marner à haute dose, afin d'éviter l'épuise¬
ment rapide" et sans profit de la matière organique,
source d'azote; pour « enrichir le père sans ruiner
le fds », il importait surtout de favoriser une nitri-
fication progressive, de modifier la réaction du sol,
et sa population bactérienne.
Sur deux parcelles identiques, nous avons semé
du maïs fourrager; l'une d'elles a été arrosée d'un léger lait de chaux, de façon à introduire dans le
sol environ 10 gr. de cette base par pied. L'excé¬
dent de récolte, constaté à l'avantage de la partie chaulée, fut d'un tiers. Huit mois après, on remar¬
quait, sur remplacement non chaulé, un dévelop¬
pement spontané caractéristique de végétaux tels (pie' l'oseille sauvage, l'Agrostis minima, etc.; la partie chaulée en était dépourvue, et il semblait que l'amendement fût de quelque durée; l'analyse
démontre qu'il n'en était rien, l'acidité étant à peu près équivalente à celle du témoin. Cette acidité allait croissant de la surface jusqu'à l'alios, ce der¬
nier étant moins acide que la couche arable. Les déterminations du pn effectuées à la Station Agro¬
nomique de la Gironde ont donné en moyenne 6,5
pour là couche arable superficielle, et 4,6 pour la couche voisine de l'alios. (Lerésultat de cette acidité est la mise en liberté de sels ferriques, dont l'in¬
fluence sur la végétation est d'autant plus marquée
que les sols sont plus pauvres en potasse.)
La période des pluies d'hiver sur un sol dénué de
tout pouvoir de rétention avait suffi pour que l'ap¬
port calcaire de l'année précédente fût entraîné
sans laisser de traces.
Cette expérience précise les possibilités et les.
modes pratiques de l'amendement calcaire dans les.
terres landaises, amendement qui, à notre sens, ne doit pas être pratiqué aux doses massives de 2
à 3 tonnes à l'hectare ainsi qu'il est conseillé fré¬
quemment.
Il y a lieu de mentionner tout spécialement un essai d'épandage de soufre sur une parcelle chaulée
et sur une parcelle non chaulée; un résultat très encourageant fut enregistré sur la partie addition¬
née de calcaire; l'effet fut à peu près nul sur le témoin.
Le problème ne consiste donc pas à fertiliser,,
mais seulement à utiliser des étendues stériles, ce
qui est d'un intérêt économique indiscutable, sur¬
tout à proximité des agglomérations; le sol landais
est tellement pauvre, qu'il ne peut être question
de le ramener à une composition voisine de la nor¬
male par des amendements ou des épandages d'en¬
grais. On est amené à considérer le sol comme un
support à peu près inerte, destiné à recevoir les éléments utiles à la végétation et à les mettre à la disposition de la plante en temps voulu, ce qui implique un renouvellement assez fréquent de ces éléments pour éviter les pertes par entraînement
et assurer leur utilisation optima.
En conséquence, le traitement de choix sera la
« fumure chaulée », qui tendra à maintenir pen¬
dant la période culturale la proportion de chaux nécessaire pour l'élaboration des tissus, et aussi celle qui est indispensable pour conserver à la terre
sa réaction, et,sa structure physique. Et la bonne
vieille méthode de Georges Ville, celle des parcelles d'expérience où l'on essaie l'effet de diverses com¬
binaisons d'engrais sur la culture envisagée, indi¬
quera très nettement la formule optima qui compor¬
tera fatalement l'emploi de scories ou de phospha¬
tes naturels finement moulus.
COraCLUSSOSM
En résumé, la caractéristique de nos terres lan¬
daises est son acidité, indice certain de nitrifica- tion jaborieuse, d'infertilité; il serait chimérique
de tenter un amendementtotal. Il y a d'ailleurs lieu
BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN — N°21 - Septembre 1931 197
de noter qu'elles sont réfractaires à toute façon cul-
turale d'hiver, leur production se trouvant limitée
à la période de ressuyage suffisant.
L'élimination de l'élément calcaire étant rapide,
seule la culture chaulée mettra au service de la
végétation cet élément en quantité suffisante; cela
revient à ajouter un approvisionnement calcaire au
régime habituel des applications minérales et azo¬
tées, soit par des arrosages, soit par des apports ménagés incorporés à la fumure, en tenant compte
de l'acidité des terres qu'il importe de ne pas accen¬
tuer; les engrais basiques sont évidemment indi¬
qués, mais il y aura lieu d'éviter toute dégradation
inutile de l'azote humique du fait de leur emploi.
De nouveaux essais sont d'ailleurs en cours qui permettront probablement de donner quelques indi¬
cations précises sur ces divers points.
Cependant, dès maintenant, on peut penser que
ce genre de fumure permettra d'améliorer les condi¬
tions d'un sol sur lequel on ne pourra sans doute jamais instituer la grande culture, mais qui se prê¬
tera mieux ainsi à la culture maraîchère, même intensive, très rémunératrice aux alentours des villes, culture réellement digne d'être encouragée
par ces temps de légumes et de fruits chers.
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ploit. forest. et les scieries méc .f° 11.25 Dupont : Essences de térébenth. (1926) f° 32 » Marcel Le Bouteiller : Exploitations forestières et
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BULLETIN DE L'INSTITUT BU PIN — N°21 - Septembre 1931 199
A IL'
C i 90 CONTRIBUTION
'ÉTIJBE BES IMPINÈMES
par R. DULOU (*) (suite)
II. _ PARTIE EXPERIMENTALE Nous avons utilisé deux méthodes :
a) Polymérisation par le mélange acide sulfuri-
eque plus alcool;
b) Polymérisation par S04H2, H20.
A. — POLYMERISATION par ïe IVIELAftIGE
ACIDE SULFURIQUE et ALCOOL»
Nous avons préparé un dipinëne à partir du pinène a provenant de l'essence d'Alep. Cette
essence a été entraînée à la vapeur d'eau, séchée
sur du sulfate de soude sec et finalement rectifiée.
Le pinène a utilisé avait pour constantes :
un mélange de glace et de sel, l'acide est ajouté goutte à goutte, en agitant énergiquement. Il faut
veiller à ce que la température du pinène ne s'élève
pas au-dessus de 0°. Lorsque l'addition est termi¬
née, on laisse le ballon reprendre la température de
la salle.
Le liquide se sépare en deux couches, on décante soigneusement la couche supérieure, la lave plu¬
sieurs fois à l'eau et on l'entraîne à la vapeur d'eau,
sur des bâtons de soude. Les produits légers re¬
cueillis sont formés d'essence inattaquée, de cy- mène, de terpinolènes, etc.
Le résidu non entraînable, constitué en grande partie par du dipinène et des polymères supérieurs,
est décanté; l'eau est chassée par ébullition et le produit fractionné.
Rendement en produit brut : 40 %.
Ce produit brut est distillé dans le vide, sur une bonne colonne. Voici un tableau de constantes rela¬
tives aux diverses fractions obtenues à partir de
495 gr. de produit brut, résultant de plusieurs opé¬
rations :
N»
de
la fraction Poids
Temp.Densité Point d'ébullition PressionPouvoir rotatoire(•) indices
a.i av 3C\ ni nv
1 55 gr. 17° 0,869 85-89 31 mm +6°56 +7° 42 +13°55 1,4710 1,4680
2 59 16° 0.865 87-90 27 mm +4° 44 +6° 55 — 1.4775 1,4745
3 55 16°4 0,892 100-105 2*7 mm +4° 13 +4° 70 — 1.4949 1,4920
4 61 16° 0,923 190 27 mm —0°34 —0° 36 1,5085 1.5061
5 69 16° 0,928 194 - 0°32 -0°10 1,5105 1,5082
6 86 16°1 0.930 194 — — 1,5107 1,5092
7 71 16° 0,935 195.199 mm — — 1.5145 1.5119
8 38 1,5185 1.5160
(*) Raies jaunes,vertes,indigodel'arc au mercure.
[a]j = -|- 43°65 d20 =0,861 A»= 1,4651 L'attaque du pinène par ce premier mélange est plus régulière et plus douce, et la masse
chauffe
moins qu'avec l'acide sulfurique seul.
On prend par exemple :
Pinène d'Alep 300' gr.
Alcool éthylique à 95°. . 60 gr.
Acide sulfurique 100 gr.
Le mélange d'acide et d'alcool est préparé à la
manière habituelle en refroidissant sous un cou¬
rant d'eau.
Le pinène étant fortement refroidi à — 10°, dans
Le dipinène a passe à 194° sous 27 mm.; c'est
un liquide légèrement visqueux.
d16, i = 0,930 nj — 1,5107
son pouvoir rotatoire est sensiblement nul.
Le nopinène utilisé provenait de l'essence de
Bordeaux. Il avait les constantes suivantes :
[a]„ = -22° d1! =0,874 20 1,4871
(*) Voir Bulletins n°s 18. 91, 20. 2e série.
La préparation du dinopinène est identique à
celle du dipinène a. Le rendement en produit
brut est cependant plus élevé : 47 %. /_V,
200 BULLETIN LE L'INSTITUT DU PIN— N° 21 - Septembre 1931
Il passe avec une régularité parfaite à 174° sous 17 mm. Il a les constantes physiques suivantes :
[ct]j= O n20 _J 5177 d20= 0,938
B.— Polymérisation par le mélange SO4 H2, H2o
Nous avons essayé l'action du mélange SO4 H2,
H20 sur le pinène et le nopinène.
Cet essai a porté sur 50 gr. de pinène_a droit
et 50 gr. de nopinène.
Pinène Nopinène
Quantité entraînable après Quantité entraînable après polymérisation 13,2°/o polymérisation 11 °/o-
Redistillation des produits Redistillation des produits
sous 15m/m. sous 15m/m.
Tomp. Poids Kract. 177-1.82° Temp. Poids Fract.178-181°
< 100 3 gr. < 100 4 gr.
nj== 1,5143 nj==1,5126
100-177 4 gr. 100-178 6gr.
nv=1,5121 nv=1,5103
177-182 15gr. 178-181 16 gr.
nj= 1,4990 nj T1,4970
182-186 6 gr.
Mi = o ta]j = 0
> 180 6gr. D= 0,9353
Queues
D =0,9046
La réfraction moléculaire ne donne que peu d'in¬
dications sur le nombre de doubles liaisons.
Pour le dipinène j} par exemple,
1 M ,
nous donne.
2 d la réfraction moléculaire rm = 1
i
des valeurs calculées de
85,29 pour 1 double liaison.
87,02 pour 2 doubles liaisons.
Trouvé : 87,75.
tandis que la mesure de la quantité de brome absor-
• N
nee, en solution — dans le sulfure de carbone, par
a
1 gr. de produit, indique un peu plus d'une double liaison et un peu moins de deux. Nous verrons plus
loin que le spectre Raman du dipinène g confirme
nettement que ce corps est un mélange de carbures, éthyléniques.
La détermination des indices d'iode pour le dipi¬
nène a, malgré les réserves que l'on peut faire sur
sa précision dans la recherche des doubles liai¬
sons, nous donne des résultats intéressants mon¬
trant là encore que le dipinène a est un mélange
de carbures éthyléniques (mono, et diethyléniques); il semble cependant y avoir prédominance de mo-
noéthylénique.
Dipinènea
Par deux méthodes différant légèrement, nous
avons obtenu des produits ayant des constantes
physiques voisines.
Cependant, nous devons signaler que dans l'en¬
traînement à la vapeur d'eau, nous avons recueilli dans le tube du réfrigérant, un produit cristallisé
en petite quantité (2 %) qui est du bornéol. II se forme donc bien, comme le prévoit la théorie, des éthers type bornyle qui, saponifiés facilement, ont donné du bornéol, ou un mélange de fenchol et de bornéol. Nous avons nettement caractérisé le pre¬
mier par son point de fusion, et celui de son phta-
late. (F = 163°-164°.)
Dans la polymérisation par le mélange alcool
+ SO4 H2, nous n'avons pas trouvé de bornéol.
C. — Détermination des doubles liaisons»
Les dipinènes sont des carbures éthyléniques,
fixant le brome et facilement oxydés par Mno4K.
N° de lafraction Indice d'iode
177,42 121,6
95,7
127.6 116.4 100,3
Les fractions constituant le dipinène sont les fractions 5, 6, 7.
Calculé pour une double liaison : Indice 93,4..
deux doubles liaisons : — 183.
pour M = 272.
Les fractions 6 et 7 seraient plus riches en diène.
Les dipinènes sont donc des mélanges de carbu¬
res éthyléniques.
(à suivre.)
BULLETIN DE L'INSTITUT DU PIN — JV°2J - Septembre 1931 201 C i 91
Isomérisation du Pinène
en
présence de'Fakmîiie
par Paul Adrien MULCEY
B. S. in. chem. Eng. de l'Université de Pensylvanie (fin-)
III. —Analyse du produit de la réaction à <3-110°
Quand il s'agit d'un mélange de terpènes, tel
que celui que nous avons dans nos produits de réaction, il n'est pas possible, avec les méthodes actuelles, d'en faire l'analyse précise si nous n'avons pas à notre disposition des quantités suf¬
fisantes de produits pour faire la séparation des carbures par distillation fractionnée.
ser environ 1 kilo 500 de pinène sur l'alumine.
Nous avons opéré dans le même appareil que pré¬
cédemment, dans les conditions et avec les quan¬
tités suivantes :
! av = — 45°25 aj = -40°00 1644 grammes de pinène J n_d _ j ,^9
( D2^5
= 0,86610 grammes d'alumine (n° 2) dans le tube cata- lytique.
Vitesse de passage moyenne : 3 gr. 1 de pinène
par minute.
Température moyenne dans le tube : 410°.
Le rendement a été de 1.620 grammes (98,5 %)
d'un produit jaunâtre et faiblement fluorescent (jaune vert). Nous avons distillé 1.500 grammes
mes de ce produit dans une colonne Dupont de
2 mètres. Dans le tableau II, nous avons les don¬
nées physiques des fractions récupérées à la deuxième distillation.
Ainsi, pour faire l'analyse des produits d'iso- tnérisation, nous avons trouvé nécessaire de pas-
(*) Voix* Bulletin n°20.
Les courbes de distillation (tirées du tableau II)
en fonction de l'indice de réfraction N,°0, du pou¬
voir rotatoire (raie jaune de Tare au mercure) et de la densité, sont données dans la figure 5.
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